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GÉMISTE PLÉTHON (George). V. PLÉTHON.

GEMMA (Regnier), surn. Frisius ou le Frison, mathématicien, né en 1508 à Dokkum en Frise, m. en 1555, enseignait à l'Université de Louvain. Il s'est rendu célèbre par ses travaux sur l'astronomie. On a de lui : Charta sive mappa mundi, dédiée à Charles-Quint, Louvain, 1540; De Radio astronomico et geometrico liber, Anvers, 1545; De Annuli astronomici usu, 1548, De Principiis astronomiæ et comosgraphiæ, Paris, 1547, 1582, trad. par Boissière; De Astrolabio catholico, Anvers, 1540, in-8. — Son fils, Corneille Gemma, 1535-79, s'est distingué comme astronome et comme médecin. On a de lui, sous le titre de : De arte cyclognomica, une sorte d'encyclopédie des sciences médicales et philosophiques, Anvers, 1569, et un traité De naturæ divinis caracterismis, 1575.

GEMMI (le), mont. de Suisse (Valais), sur les confins du canton de Berne et du Valais, a 2320m de haut. On y a taillé dans le roc une route pour les mulets, qui part des bains de Louèche.

GÉMONIES, Gemoniæ scalæ. On appelait ainsi à Rome un escalier qui descendait de la Prison au Forum et où l'on exposait les corps des suppliciés. Ce lieu était voisin du Tibre et du mont Aventin.

GÉMOZAC, ch.-l. de c. (Charente-Inf.), à 22 kil. S. de Saintes; 656 hab.

GEMUND ou GMUND, v. des États autrichiens (Illyrie), à 65 kil. N. O. de Klagenfurth ; 3500 h. Mines et fonderies de fer.

GENABUM, v. de la Gaule (Lyonnaise 4e), est auj. Orléans. On a dit à tort que c'était Gien.

GENAPPE, v. de Belgique (Brabant mérid.), sur la r. g. de la Dyle, à 25 kil. S. E. de Bruxelles; 1600 hab. Le château de Genappe fut assigné pour demeure par Philippe le Bon à Louis XI, alors dauphin, et réfugié près de lui. Il se livra près de cette v., avant et après la bataille de Waterloo, plusieurs combats entre les Français d'un côté, et les Anglais et les Prussiens de l'autre.

GENÇAY, ch.-l. de c. (Vienne), à 28 kil. N. E. de Givray; 1150 hab. Étoffes de laine, poteries.

GENCE (J. B.), écrivain, né en 1755, à Amiens, m. en 1840, à Paris, avait été archiviste au dépôt des chartes et à l'Imprimerie impériale. Enthousiaste de l’Imitation de J.-C., il se consacra presque en entier à cet ouvrage, en donna une trad. en 1820 et fit paraître en 1826 une édition nouvelle de l'original, collationnée sur un grand nombre de manuscrits. Il a tenté de prouver que le véritable auteur de ce livre fameux est le chancelier Gerson.

GENDARMES, GENDARMERIE. V. ces mots au Dict. univ. des Sciences, des Lettres et des Arts.

GENDREY, ch.-l. de c. (Jura), à 20 kil. N. E. de Dôle; 700 hab.

GÉNÉBRARD (Gilbert), né à Riom vers 1537, m. en 1597, entra chez les Bénédictins, se fit recevoir à Paris docteur en théologie, fut nommé en 1566 professeur d'hébreu au Collége de France, se signala par son zèle pour la Ligue et fut promu par Grégoire XIV à l'archevêché d'Aix. Ayant, dans un Traité des élections, attaqué la nomination aux bénéfices par le roi, il fut condamné par le parlement d'Aix, déclaré déchu de son archevêché et banni à perpétuité. Cependant il obtint de Henri IV de finir ses jours au prieuré de Semur. S. François de Sales se glorifiait d'avoir été son disciple. On a de Génébrard, outre ses écrits de polémique, une Chronologie sacrée, en latin, 1580, in-fol., et une trad. française de Josèphe, 1578.

GÉNÉRAL D'ARMÉE, GÉNÉRAL D'ORDRE, GÉNÉRALISSIME. V. ces mots au Dict. univ. des Sciences.

GÉNÉRALIF (le), en espagnol Xeniralife, palais de plaisance des rois maures à Grenade, près de l'Alhambra, sur le penchant d'une colline, servait de résidence d'été.

GÉNÉRALITÉ (LA) ou PAYS DES ÉTATS GÉNÉRAUX. On désignait sous ce nom plusieurs pays sujets de la république des Provinces-Unies tout entière, et non d'une seule des provinces en particulier. Ces pays comprenaient: 1° une partie du Brabant (v. princ., Bois-le-Duc, Eindhoven, Bréda, Berg-op-Zoom) ; 2° le district de Maëstricht; 3° une partie du Limbourg (Fauquemont, Dalem); 4° une partie du quartier supérieur de la Gueldre (Venloo-Stevens-Waard, Nieustadt); 5° une partie de la Zélande (L'Écluse, Kadsand, Biervliet, Axel).

GÉNÉRALITÉS. On appelait ainsi, dans l'ancienne France, la juridiction d'un intendant général des finances. Le nombre des généralités varia souvent. Au milieu du XIVe siècle, on en comptait 4 : la Langue-d'Oc, la Langue-d'Oil, la Normandie et le pays d'Outre-Seine. Sous François I, il y en avait 16. En 1787, on en comptait 32, parmi lesquelles on distinguait : 20 généralités avec élections (les élections étaient les trib. chargés de juger en 1re inst. les contestations relatives aux impôts), savoir : Amiens, Rouen, Caen, Alençon, Paris, Soissons, Châlons-sur-Marne, Orléans, Tours, Bourges, Poitiers, La Rochelle, Moulins, Limoges, Riom, Lyon, Grenoble, Bordeaux, Montauban, Auch; — 12 généralités sans élections : Flandre, Hainaut, Lorraine, Metz, Alsace, Bretagne, Bourgogne, Franche-Comté, Toulouse, Montpellier, Roussillon, Aix. — En dehors de ces 32 généralités étaient les Pays d'états, qui votaient eux-mêmes leurs contributions et en réglaient la perception; c'étaient : les châtellenies de Lille et de Douai (dites état de Flandre), la Provence, le Béarn, la Basse-Navarre, le Bigorre, le comté de Foix, et les pays de Soule, d'Armagnac, de Nébouzan et de Marsan. — Toutes ces distinctions ont été abolies à la révolution de 1789.

GÊNES, surnommée Gênes-la-Superbe, Genua chez les anc., Genova en italien, grande ville du N. de l'Italie, chef-lieu de la province de Gênes, au fond du golfe de même nom, avec un magnifique port, à 150 k. S. E. de Turin; 128 000 h. Archevêché, cour royale et tribunal, cour d'amirauté ; université, académie des beaux-arts. Cette v., bâtie en amphithéâtre, offre un aspect majestueux du côté de la mer, mais elle est assez triste à l'intérieur. Elle a beaucoup de beaux palais en marbre blanc, ornés de sculptures et de peintures, et renfermant plusieurs collections, dont quelques-unes magnifiques. On y remarque trois belles rues (Balbi, Nuova, Nuovissima), deux belles places, le pont Carignan, de superbes églises (St-Laurent, qui est l'église métropolitaine, l’Annonciade, St-Ambroise) ; la banque St-George (dont les règlements remontent à 1407) ; des aqueducs, un grand arsenal naval et militaire, appelé la Darse, de vastes chantiers, dits de la Foce; musée d'histoire naturelle, trois bibliothèques, jardins botaniques, écoles diverses, 2 colléges dont un de Jésuites; 5 hôpitaux et hospices, 3 théâtres. Industrie active : velours, damas, étoffes de soie, bas, gants, dentelles, fleurs artificielles, pâtes alimentaires, fruits confits, bijouterie en filigrane d'or et d'argent, ouvrages en corail, chapeaux de paille et de feutre, etc. Très-grand commerce : le port de Gênes est, après ceux de Marseille et de Trieste, le plus important de la Méditerranée. Aux environs, carrières riches en beaux marbres. — Gênes paraît avoir été fondée vers 707 av. J.-C., par les Liguriens; elle fut conquise par les Romains et incorporée à la Gaule Cisalpine par Marcellus en 222 av. J.-C.; Magon, frère d'Annibal, la détruisit pendant la 2e guerre punique (205); les Romains la relevèrent 3 ans après. Elle devint sous les empereurs une v. municipale. Après la chute de l'empire elle appartint successivement aux Hérules, 476, puis aux Ostrogoths, aux exarques grecs, 553, aux Lombards, à Charlemagne. Elle se rendit indépendante sous les successeurs de ce prince (au commencement du Xe siècle), et se donna des consuls. Au XIe siècle elle était déjà importante par le commerce et la navigation; elle s'enrichit pendant les croisades en transportant les Croisés en Asie, et bientôt elle marcha de pair avec Pise et Venise. Elle