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la terre ; les Ondins, pour l’eau, et les Salamandres, pour le feu.

GÉNIE CIVIL, GÉNIE MILITAIRE. V. ces mots au Dict. univ. des Sciences.

GÉNIN (François), philologue, né à Amiens en 1803, mort en 1856, fut élève de l’École normale, professa au collége et à la Faculté de Strasbourg, écrivit en même temps dans le National et devint en 1848 chef de division au ministère de l’instruction publique. Il a publié, outre des écrits de polémique, des travaux sérieux qui prouvent de l’érudition et de l’originalité, mais quelquefois aussi l’amour du paradoxe : Variations du langage français depuis le XIIe siècle, 1845 ; Lexique comparé de la langue de Molière et des écrivains du XVIIe siècle, 1846 ; Récréations philologiques, 1856. On lui doit des éditions des Lettres de la reine de Navarre ; de la Chanson de Roland ; de l’Éclaircissement de la langue française par J. Palsgrave ; de la farce de Maître Patelin.

GENLIS, ch.-l. de c. (Côte-d’Or), sur la Tille, à 19 kil. S. E. de Dijon. Station.

GENLIS (Félicité Stéphanie DUCREST DE ST-AUBIN, comtesse de), célèbre femme auteur, née en 1746, au château de Champcery près d’Autun, d’une famille noble, mais pauvre, morte en 1830, reçut une éducation brillante, qu’elle dut en partie à la générosité du financier La Popelinière, et fut mariée dès l’âge de 15 ans au comte Bruslart de Genlis (depuis marquis de Sillery). Nièce de Mme de Montesson, qui avait épousé secrètement le duc d’Orléans, elle entra par son crédit dans la maison de ce prince, et fut peu après chargée, avec le titre de gouverneur, de l’éducation de ses enfants (Mme Adélaïde, Louis-Philippe, le duc de Chartres, le duc de Montpensier et le comte de Beaujolais). Elle exerça bientôt sur le prince lui-même un grand ascendant ; elle paraît même avoir puissamment contribué à lui faire prendre parti contre la cour. Forcée d’émigrer en 1792, elle revint en France sous le Consulat et reçut une pension de Napoléon, avec lequel elle entretenait correspondance. À la Restauration, elle perdit tout crédit ; néanmoins elle reçut jusqu’à sa mort une pension de la maison d’Orléans. Elle a laissé de son mari deux filles ; on la regarde aussi comme la mère de la célèbre Paméla qui épousa lord Fitz-Gérald. Les ouvrages de Mme de Genlis ne s’élèvent pas à moins de quatre-vingts ; ils se rapportent presque tous à l’éducation et consistent en contes, fables, romans et petites comédies. Les principaux sont : Théâtre d’éducation à l’usage des jeunes personnes, 1771-80, 4 vol. in-8, où la morale est présentée avec art et intérêt ; Annales de la vertu, 1781, 2 vol. in-8 : c’est un cours d’histoire où ne figurent que les actions vertueuses ; Adèle et Théodore, ou Lettres sur l’éducation, 1782, 3 vol. in-8, où les divers procédés des plus habiles pédagogues sont mis en œuvre avec bonheur ; les Veillées du château, 1784, 4 vol. in-12 ; les Petits émigrés, 1798, 2 vol. in-8 ; Contes moraux et Nouvelles historiques, 1802 et 1803, 4 vol. in-8, recueil plein de variété, d’intérêt et de délicatesse. Elle a aussi composé de nombreux romans historiques, parmi lesquels on remarque : Mlle de Clermont, 1802 ; la Duchesse de La Vallière, 1804 ; Mme de Maintenon, 1806 ; le Siége de La Rochelle, 1808 ouvrages qui eurent du succès, mais qui ont le tort de fausser l’histoire. Enfin, elle publia en 1825 ses Mémoires (10 vol, in-8), ouvrage diffus, qui offre des révélations curieuses, mais qui fit grand scandale. Mme de Genlis a surtout réussi dans ses ouvrages d’éducation : dans ces livres, écrits avec naturel et élégance et remplis d’intérêt, elle enseigne une morale pure, que malheureusement elle n’a pas toujours mise elle-même en pratique.

GENNADE, Gennadius, prêtre de Marseille, au Ve s., mort vers 495. On a de lui De Viris illustribus ou De Scriptoribus ecclesiasticis, dans lequel il traite des écrivains ecclésiastiques (impr. à la suite d’un ouvr. analogue de S. Jérôme, et à part, par J. Fuchte, Helmstædt, 1612) ; de Dogmatibus ecclesiasticis, ouvrage qu’on a quelquefois attribué à S. Augustin, mais dont les sentiments, tout opposés à ceux de ce Père, sont entachés de semi-pélagianisme (publié par Œhler, Berlin, 1856). Gennade est un écrivain êrudit, mais de peu de jugement.

GENNADE (George SCHOLARIUS, plus connu sous la nom de), né à Constantinople vers 1400, mort en 1464, fut juge-général des Grecs et secrétaire de Jean VII, et suivit cet empereur au concile général de Florence (1439). Il y appuya d’abord la réunion des deux églises ; mais il se montra ensuite un des plus ardents adversaires de l’union. Après la prise de Constantinople par les Turcs, il fut nommé patriarche par Mahomet II ; il abdiqua en 1458 et se retira dans un monastère. Dans les disputes philosophiques de son temps, il prit parti pour Aristote et écrivit contre Pléthon, qui défendait le Platonisme.

GENNARO (Jos. Aurèle de), jurisconsulte, né à Naples, en 1701, mort en 1761, unit les lettres à la jurisprudence. Il fut nommé en 1738 par le roi Charles VIII magistrat de Naples, fut chargé en 1741 par le ministre Tanucci de préparer un code uniforme pour tout le royaume, et fut appelé en 1753 à une chaire de droit féodal à Naples. On a de lui : Respublica jurisconsultorum, 1731, fiction ingénieuse, où il fait comparaître pour les juger les plus célèbres jurisconsultes ; Feriæ autumnales, 1752, dialogue où l’on trouve une partie du Digeste mise en vers latins avec assez de bonheur.

GENNES, ch.-l. de c. (Maine-et-Loire), sur la r. g. de la Loire, à 20 kil. N. O. de Saumur ; 1800 h. Restes d’un temple romain.

GENOILHAC, ch.-l. de c. (Gard), à 27 kil. N. O. d’Alais ; 1500 h. Mine de plomb argentifère.

GENOILHAC (Jacq. GALIOT de), né vers 1466, m. en 1546, fit ses premières armes en Italie sous Charles VIII ; se distingua aux bat. de Fornoue et d’Agnadel ; fut nommé en 1512 grand maître de l’artillerie ; assista à la bataille de Marignan et à celle de Pavie, où ses sages conseils ne furent pas suivis par François I, et fut nommé gouverneur du Languedoc en 1545. — Son fils, François de G., né en 1516, mourut avant lui, en 1544, des blessures qu’il avait reçues à la bat. de Cérisoles.

GENOLA, v. de l’Italie sept. (Coni), à 17 kil. E. de Saluces. Mélas y battit Championnet en 1799.

GENOUDE (A. Eugène de), publiciste, né en 1792 à Montélimart, mort en 1849, fut successivement étudiant en droit, professeur au lycée Bonaparte, séminariste, aide de camp du prince de Polignac, et se consacra enfin à la politique. Il prit, à partir de 1823, la direction de la Gazette de France, où il soutint constamment la cause de la monarchie et de la religion, et ne cessa depuis 1830 de réclamer le suffrage universel. Devenu veuf en 1835, il embrassa l’état ecclésiastique. Élu député de la Hte-Garonne en 1846, il ne put être réélu en 1848, bien que le suffrage universel, pour lequel il avait tant combattu, eût alors triomphé. Genoude a publié de nombreux écrits, appartenant les uns à la polémique du jour, les autres à la théologie et à l’histoire, entre autres une Histoire de France en 23 vol. in-8, 1844-48 ; les Pères des trois premiers siècles, traduits en français, 6 vol. in-8, 1837-43, et une nouvelle traduction de la Bible (23 vol. in-8, 1821-24, et 5 vol. in-4,1839-40), traduction fort vantée pour son élégance et publiée aux frais de l’État, mais à laquelle des juges compétents préfèrent encore la simplicité de celle de Sacy.

GÉNOVÉFAINS, chanoines de l’abbaye de Ste-Geneviève qui formaient un ordre connu sous le nom de Congrégation de France, remontent aux premiers temps de la monarchie ; on pense qu’ils furent institués par Clovis vers 500 pour desservir une église que ce roi venait de fonder à Paris à la sollicitation de Ste Geneviève. Ils suivaient la règle de S. Augustin. Ils portaient une robe blanche et un rochet ; hors du couvent ils se couvraient d’un manteau noir. Ils