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subirent plusieurs réformes : en 1626, on leur donna pour supérieur le P. Ch. Faure, homme d'une piété exemplaire. Les Génovéfains desservaient les paroisses, administraient les hôpitaux et les maisons de charité, dirigeaient les séminaires; plusieurs se sont illustrés dans les lettres. Ils avaient eu dernier pour chef-lieu l'édifice qui forma depuis la bibliothèque Ste-Geneviève et le lycée Napoléon. A la fin du XVIIIe s., ils comptaient 107 maisons et plus de 1300 membres.

GENOVÈSE (LE), peintre. V. STROZZI.

GENOVESI (Ant.), philosophe et économiste, né en 1712, près de Salerne, reçut les ordres, mais préféra l'enseignement de la philosophie à la théologie et professa, à l'université de Naples, la métaphysique, puis la morale. En 1754, Bartolomeo Intieri, homme riche, et ami des sciences, fonda pour lui à Naples une chaire d'économie politique; il la remplit avec le plus grand succès, et l'occupa jusqu'à sa mort, 1769. Éclectique en philosophie, il tâcha de concilier Bacon et Descartes, Locke et Leibnitz; il créa en Italie l'économie politique, et exerça par ses écrits une grande influence; mais il mérita d'être censuré à Rome pour quelques-unes de ses opinions théologiques. Il écrivit d'abord en latin et donna dans cette langue des Éléments de Métaphysique, 1743, et une Logique, 1745. Depuis, il adopta la langue vulgaire, et publia : en 1757 et 1765, Lezzioni di Commercio e d'Economia; en 1766, Logica per gli giovanetti et Scienze metapisiche; en 1767, Diceosina (c'est un traité de Morale).

GENSÉRIC, roi des Vandales, de 428 à 477, était le 2e fils du roi Godégisile, et succéda à Gundéric, son frère. Il passa d'Espagne en Afrique, l'an 429, à la sollicitation du gouverneur romain de ce pays, le comte Boniface, qui s'était révolté contre l'empereur Valentinien, et s'empara promptement de la Mauritanie. Boniface, rappelé au devoir par S. Augustin, voulut plus tard repousser l'ennemi qu'il avait appelé; mais il fut vaincu par le roi barbare. Genséric s'empara de Carthage en 439, y établit le siége de son royaume, et força l'empereur à lui accorder la paix et à le reconnaître maître de l'Afrique. Quelque temps après, Valentinien ayant été tué par Pétrone Maxime, Eudoxie, sa veuve, appela Genséric en Italie pour venger sa mort. Genséric accourut aussitôt, prit Rome (455), la pilla pendant 14 jours, en emporta des trésors immenses, dévasta le Péloponèse, l’Épire, la Dalmatie, l'Istrie, prit Nicopolis, et emmena Eudoxie elle-même en captivité. Il laissa la réputation d'un conquérant farouche, qui ne respirait que le meurtre et le carnage. Il laissa ses vastes États à Hunéric, son fils.

GENSONNÉ (Armand), né à Bordeaux en 1758, était en 1789 avocat au parlement de cette ville. Envoyé en 1791 à l'Assemblée législative, il s'y fit remarquer par une éloquence vive et animée, qu'aiguisait le sarcasme; il y provoqua la déclaration de guerre à l'Autriche. Réélu à la Convention, il y forma, avec ses compatriotes Guadet et Vergniaud, le noyau du parti de la Gironde. Il demanda que le procès de Louis XVI fût renvoyé aux assemblées primaires, et combattit les Terroristes. Arrêté le 2 juin 1793, avec la plupart des Girondins, il fut condamné à mort par le tribunal révolutionnaire, et exécuté le 31 octobre. Son vrai crime était d'avoir été l'ami et le confident de Dumouriez.

GENTILHOMME, homme de race noble. V. ce mot au Diction. des Sciences, des Lettres et des Arts

GENTIL-BERNARD, poëte. V. BERNARD.

GENTILIS (Albéric), né en 1551, dans la Marche d'Ancône, m. en 1611, renonça à la foi catholique pour embrasser la Réforme, se retira en Carniole, et de là en Angleterre ; fut professeur de droit à Oxford, et publia, entre autres écrits, trois livres De Jure belli, Leyde, 1598, in-8; c'est peut-être le 1er ouvrage qui ait été écrit sur le droit international.

GENTILIS (J. Valentin), hérétique du XVIe siècle, né à Cosenza (roy. de Naples), obligé de fuir sa patrie pour opinion religieuse, se retira à Genève, où il répandit les doctrines de Socin. Inquiété par Calvin (1558), il passa en France, où il ne fut pas mieux accueilli, de là en Moravie, puis à Vienne, et revint en Suisse. Arrêté à Berne, il fut condamne et mis à mort pour avoir attaqué le dogme de la Trinité (1566). Il est considéré par les siens comme un martyr.

GENTILLY, anc. bourg du dép. de la Seine, sur la Bièvre, à 5 kil. S. de Paris, à 7 kil. N. E. de Sceaux : est depuis 1860 annexé à Paris. Il comptait avant l'annexion près de 16 000 h. Fabriques d'acides minéraux, de savons, de pâtes alimentaires, blanchisseries, glacières. — Anc. résidence des rois francs de la 1re et de la 2e race. S. Éloi y avait fondé un monastère. Pépin y avait un château, auj. détruit.

GENTILS (de gentes, nations), nom sous lequel les païens sont désignés dans l’Écriture sainte. S. Paul est appelé spécialement l’Apôtre des Gentils.

GENTIOUX, ch.-l. de c. (Creuse), à 23 kil. S. O. d'Aubusson; 1500 hab.

GENTIUS, roi d’Illyrie, parvint au trône en 172 av. J.-C. par un fratricide. Il s'allia avec Persée, roi de Macédoine, contre les Romains. N'ayant point reçu de lui les secours qu'il en attendait, il fut vaincu, pris et emmené à Rome par le préteur Anicius (168).

GENTZ (Frédéric de), publiciste prussien, né à Breslau en 1764, mort en 1832, fut un des plus constants adversaires de la Révolution française. Attaché comme secrétaire à la direction générale de la guerre à Berlin, il rédigea le manifeste de la Prusse contre la France en 1806, ainsi que celui de l'Autriche en 1809 et 1813. Secrétaire des Conférences de Vienne en 1814 et 1815, il en dressa les protocoles et fut un des rédacteurs du pacte de la Ste-Alliance. Il a publié : Système de l’équilibre européen ; Sur la moralité des révolutions ; Sur la déclaration des droits de l'homme; Vie de Marie Stuart, 1799, trad. en franç. par Damaze de Raymond, Paris, 1820;

GENUA, ville de la Ligurie, auj. Gênes.

GEOFFRIN (Marie Thérèse RODET, dame), née à Paris en 1699, morte en 1777, était fille d'un valet de chambre de la Dauphine. Elle épousa dès l'âge de 15 ans un riche entrepreneur de glaces, dont elle demeura bientôt veuve. Douée de tous les agréments de l'esprit aussi bien que du corps, elle fit de sa maison le rendez-vous des gens de lettres, des savants et des artistes de la capitale ainsi que des étrangers de distinction. Stanislas Poniatowski, qui l'honorait du nom de mère, la fit venir à Varsovie après son avènement au trône de Pologne. On cite de Mme Geoffrin une foule de maximes et de pensées heureuses, et plusieurs actes de générosité accomplis avec une délicatesse admirable. Indulgente et généreuse, elle avait pour devise : donner et pardonner. Amie des idées philosophiques, elle dépensa des sommes considérables pour soutenir l’Encyclopédie. D'Alembert, Thomas et Morellet, qui avaient vécu dans son intimité, ont écrit son Éloge. — Sa fille qui épousa le marquis de La Ferté-Imbault, ne partageait pas son goût pour les philosophes.

GEOFFROY (S.), Gothofredus. V. GODEFROY.

GEOFFROY, ducs de Bretagne. Geoffroy I, fils de Conan Geoffroi, comte de Rennes, succéda à son père en 992. Le 1er il prit le titre de duc de Bretagne; mais ce titre ne fut pas reconnu par son suzerain. Voulant s'emparer des États du comte de Nantes, Judicaël-Bérenger, il lui fit une guerre longue et cruelle, mais sans résultats. Revenu à des sentiments plus pacifiques, il se rendit à Rome en pèlerinage. Lorsqu'il rentrait dans ses États, il fut tué d'un coup de pierre lancée par une femme irritée de ce qu'une de ses poules avait été dévorée par un oiseau de proie du duc — Geoffroy, 3e fils de Henri II, roi d'Angleterre, épousa dès l'enfance Constance, fille de Conan IV, duc de Bretagne. Henri II, sans attendra la mort de Conan, dont Geoffroy devait hériter, s'empara de la Bretagne au nom de son fils (1166). Néanmoins Geoffroy ne compte comme duc que depuis 1171. Il rendit