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cours des puissances chrétiennes, puis à Rome, où il tenta la réunion des deux églises d'Occident et d'Orient. Il fut enlevé par le typhus en 1826.

GERMERSHEIM, Vicus Julius, v. forte de la Bavière rhénane, au confluent de la Queich et du Rhin, à 17 kil. S. de Spire; 1470 hab. Place forte. Rodolphe de Habsbourg y mourut en 1291.

GERMINAL AN III (Journée du 12), 1er avril 1795. Les faubourgs de Paris s'insurgèrent contre la Convention, dans le but de combattre la réaction thermidorienne et de soutenir les anciens chefs du parti populaire, Billaud-Varennes, Collot-d'Herbois, Vadier, Barère, etc. Les insurgés pénétrèrent dans la salle de l'Assemblée, en demandant le rétablissement de la Constitution de 1793; mais ils furent repoussés.

GÉROMÉ, v. de France. V. GÉRARDMER.

GERRI, Acerris, bourg d'Espagne (Barcelone), à 40 kil. O. de Cervera; 650 hab. Source salée, d'où l'on tire annuellement 14 000 charges de sel.

GERS, Ægirtius, riv. de France, coule du S. au N., arrose les dép. des H.-Pyrénées, du Gers, de Lot-et-Garonne, et tombe dans la Garonne à 7 kil. au-dessus d'Agen, après 150 kil. de cours.

GERS (dép. du), entre ceux des Landes à l'O., de la H.-Garonne et de Tarn-et-Garonne à l'E., des Hautes-Pyrénées au S., de Lot-et-Garonne au N. : 6152 kil. carrés; 298 931 hab.; ch.-l., Auch. Il est formé de l'Armagnac, de l'Astarac, d'une partie de la Lomagne, du Comminges, du Condomais. Montagnes, vallées longitudinales où courent du S. au N. beaucoup d'affluents de la Garonne. Marbre rouge et vert, marne, spath fusible, etc. Terre à bruyères ; grains, vin, lin, légumes secs, ail, ognons (cultivés en grand). Gros bétail, chevaux, mules, ânes, porcs, volaille (foies de canard renommés). Eau-de-vie estimée; toiles, verre, faïence, etc. — Le dép. du Gers a 5 arr. (Auch, Mirande, Condom, Lectoure, Lombez), 29 cant. et 684 comm. Il fait partie de la 13e division militaire, dépend de la cour imp. d'Agen et de l'archevêché d'Auch.

GERSAU, bourg de Suisse (Schwytz), à 18 kil. S. E. de Lucerne, sur le lac de Lucerne; 1600 hab. Il forma dès 1315 un petit État indépendant qui fut réuni au canton de Scnwytz en 1798.

GERSEN (Jean), bénédictin de Cavaglia en Piémont, est un de ceux auxquels on attribue l’Imitation de J.-C. Il l'aurait écrite de 1220 à 1240. On a révoqué en doute son existence même, son nom paraissant n'être qu'une altération de celui de Gerson.

GERSNHEIM, v. du grand-duché de Hesse-Darmstadt, à 17 kil. S. O. de Darmstadt, 2600 hab. Patrie de l'imprimeur Schœffer.

GERSON (Jean CHARLIER de), surnommé le Docteur très-Chrétien, Doctor Christianissimus, né en 1363, d'une famille obscure, à Gerson, près de Réthel, fut élevé au collége de Navarre à Paris, et se fit recevoir docteur en théologie. Il avait déjà fait preuve en plus d'une occasion d'énergie et de talent, quand on le donna pour successeur à Pierre d'Ailly dans la charge de chancelier de l'Université (1392). Gerson déploya dans l'exercice de ces fonctions un courage et une sagesse admirables. Après l'assassinat du duc d'Orléans, en 1408, il s'éleva énergiquement contre le duc de Bourgogne, auteur de l'attentat, et fit condamner Jean Petit, son apologiste. Sa fermeté fut la même dans ses rapports avec l’Église : en même temps qu'il se montrait l'adversaire de toute hérésie, principalement aux conciles de Pise et de Constance, il soutenait avec force les libertés de l'église gallicane, et combattait le relâchement de la discipline. Après le concile de Constance (1415), il ne put revenir dans sa patrie, à cause des troubles civils qui la désolaient, et se retira en Bavière. Durant son exil, il composa ses Consolations de la Théologie, ouvrage divisé en quatre livres. Au bout de deux années il put rentrer en France, mais il ne prit plus aucune part aux affaires publiques, et alla s'enfermer à Lyon au couvent des Célestins, où il s'occupa à composer des livres ascétiques et à enseigner de pauvres enfants. Il mourut en 1429. Les meilleures éd. de ses ouvrages sont celles de Geyler, Strasb., 1488. 3 v. in-f., et de Dupin, Paris, 1706, 5 vol. in-f. On y remarque les traités sur la Théologie mystique, le traité De Auferibilitate papæ, et les Sermons en français. De graves critiques, Bellarmin, Mabillon, Gence et les Bénédictins lui attribuent l’Imitation de J.-C. (V. A-KEMPIS) : sa Consolation internelle, écrite en français, offre en effet une grande analogie avec cet écrit si célèbre. V. l’Éloge de Gerson, de L. Faugère; Doctrina Gersoni de mystica theologia, de M. Jourdain, Paris, 1838; les Études sur Gerson, de M. Ch. Vert, 1859.

GERSTENBERG (H. Guill. de), poëte et critique allemand, 1737-1823; a publié des poésies, un drame d’Ugolin, et les Lettres sur les merveilles de la Littérature (1766-1770), recueil critique qui eut une heureuse influence.

GERTRUDE (Ste), fille de Pépin de Landen, maire du palais des rois d'Austrasie, née en 626, m. en 659, se consacra à Dieu dès l'âge de dix ans, fonda avec sa mère le couvent de Nivelle en Brabant, et en fut la première abbesse. On la fête le 17 mars.

GERTRUDE (Ste), abbesse d'un couvent de l'ordre de St-Benoît, née à Eisleben en Saxe, prit l'habit en 1294 chez les Bénédictines de Robersdorf, et mourut en 1334. Elle est célèbre par un livre de Révélations (en latin), où elle raconte ses communications avec Dieu et qui est placé par les maîtres de la spiritualité auprès de ceux de Ste Thérèse; il a été publié par Lanspergius, chartreux; par Blosius, abbé de Liessies, et par dom Nicolas Canteleu sous le titre d’Insinuationes pietatis, 1662, et a été trad. en français par dom Mège, 1674. On la fête le 15 nov.

GERTRUYDENBERG, v. de Hollande (Brabant sept.), à 15 kil. N. E. de Breda; 1500 hab. Elle tire son nom de Ste Gertrude, fille de Pépin de Landen, à qui son père la donna en 647. Prise plusieurs fois (1753, 1593, 1793). Il s'y tint en 1710 des conférences entre les ambassadeurs de Louis XIV et les députés des États généraux : ceux-ci firent les propositions les plus humiliantes, que Louis repoussa.

GÉRUZEZ (Eugène), littérateur français, né à Reims en 1799, m. en 1865; fut élève de l'École normale, professa dans les colléges, à l'École normale et à la Faculté des lettres de Paris. On lui doit : Hist. de l'éloq. franc, du XIVe au XVIe siècle, 1837; des Essais d'hist. litt., 1835-45; une Hist. de la litt. fr. jusqu'en 1789, 1852, et une Hist. de la litt. fr. pendant la Révolution, 1863.

GERVAIS (S.), de Milan, fils de S. Vital et de Ste Valérie, souffrit le martyre avec son frère S. Protais au Ier siècle. On dit que ces deux martyrs apparurent à S. Ambroise pour lui découvrir le lieu où ils avaient été ensevelis, et qu'Ambroise, ayant trouvé leurs reliques, les plaça dans la basilique qu'il faisait bâtir à Milan (380). On les fête le 19 juin, jour de la translation de leurs reliques. — S. Gervais a dans Paris (quartier de l'Hôtel-de-Ville) une église qui remonte au VIe siècle; elle a été rebâtie en 1212, et ornée en 1616 d'un beau portail fait sur les dessins de Jacques De Brosse; elle contenait de fort beaux tableaux de Lesueur, représentant l'histoire des deux martyrs.

GERVAISE (Nic.), missionnaire, né à Paris en 1662, voyagea dans le royaume de Siam, fut à son retour nommé curé de Vannes, quitta sa cure pour se rendre à Rome, et y fut sacré évêque in partibus. Ayant recommencé ses missions, il fut massacré en Amérique par les Caraïbes, 1729. Il a écrit : Histoire naturelle et politique du royaume de Siam ; Description historique du royaume de Macaçar, 1688; Vie de S. Martin de Tours, 1699; Histoire de Boèce, 1715. — Dom Armand, son frère, né vers 1660, mort en 1751, fut carme déchaussé, puis abbé de La Trappe,