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tation de Berquin, a paru à Milan (1823), et à Florence (1825). On y remarque le Précepteur dans l’embarras, d’où a été tirée la pièce française de même titre ; la Capricieuse corrigée, le Rendez-vous dans l’obscurité. Son théâtre a été traduit avec celui d’Alberto Nota par Th. Bettinger, Paris, 1839.

GIRAUDEAU (le P. Bonaventure), savant jésuite, né en 1697 à St-Vincent-sur-Jard (Vendée), m. en 1774, professa la rhétorique à La Rochelle. Il a surtout écrit pour la jeunesse. On a de lui : Introduction à la langue grecque, en 5 parties, méthode estimée, publiée d’abord en 1739, refondue en 1752 ; une petite Odyssée, poëme mnémonique écrit en grec, dans lequel il a réuni, en 604 vers, toutes les racines grecques (ce poëme, qui fait partie de sa méthode, a été publié à part et traduit par Lécluse en 1802) ; Praxis linguæ sanctæ, 1757, grammaire et dictionnaire abrégé de la langue hébraïque, où il propose une méthode de lire l’hébreu plus simple que celle de Masclef ; enfin des ouvrages de piété et d’éducation, parmi lesquels on remarque : Histoires et paraboles du P. Bonaventure, 1766, écrit qui eut un succès populaire, et l’Évangile médité, distribué pour tous les jours de l’année, 1773.

GIRAULT-DUVIVIER (Ch. P.), grammairien, né à Paris en 1765, m. en 1832, était associé d’agent de change et ne s’occupa de grammaire qu’en faisant l’éducation de ses filles. Il publia en 1811 la Grammaire des grammaires, 2 vol. in-8, ouvrage qui contient l’analyse raisonnée des meilleurs traités sur la grammaire française et qui a été amélioré par M. A. Lemaire, 1842. On lui doit aussi une Encyclopédie de l’antiquité, 1830, qui présente, d’après les meilleurs auteurs, l’origine, les progrès des arts et des sciences chez les anciens.

GIRGENTI, en grec Acragas, en latin Agrigentum, v. de Sicile, ch.-l. d’intendance, à 102 kil. S. de Palerme, à 3 kil. de la mer ; 18 000 hab. Évêché, tribunaux. La ville est mal bâtie et sale, mais on y jouit d’une superbe perspective ; belle cathédrale. À 2 kil. de là, se trouve Girgenti Vecchio où l’on voit les ruines de l’anc. Agrigente. Girgenti même occupe l’emplacement de l’anc. citadelle. — L'intendance de G., située sur la côte mérid. de la Sicile, entre celles de Trapani à l’O., et de Calatanisetta à l’E., a 130 kil. sur 35 de large, et 250 000 hab. Grande exploitation de soufre et de pétrole.

GIROD (Amédée), dit Girod de l’Ain, né en 1781, d’une famille honorable du pays de Gex (Ain), m. en 1847, avait pour père J. L. Girod, membre des conseils des Anciens, des Cinq-Cents, et baron de l’Empire. Il suivit la carrière de la magistrature, fit partie de la Chambre des Représentants aux Cent-Jours, entra au barreau après la chute de Napoléon, défendit le général Drouot accusé d’avoir, au retour de l’île d’Elbe, attaqué la France à main armée, et réussit à le faire acquitter ; fut élu député en 1827 et rédigea le rapport sur la proposition d’accusation du ministère Villèle, eut part à la révolution de 1830, fut aussitôt après nommé préfet de police et prit des mesures efficaces pour rétablir l’ordre, fut élu en 1831 président de la Chambre des Députés, et porté en 1832 au ministère de l’instruction publique, puis, en 1839, à celui de la justice et des cultes. Il avait été nommé dès 1832 pair et vice-président du Conseil d’État. Dans ces diverses positions, il se montra toujours dévoué à l’intérêt public.

GIRODET (Anne Louis), célèbre peintre, né en 1767 à Montargis, m. à Paris en 1824, fut adopté par le médecin Trioson, dont il joignit le nom au sien, reçut les leçons de David, remporta en 1789 le grand prix de peinture, fut envoyé à Rome, y exécuta deux tableaux remarquables : Endymion, et Hippocrate refusant les présents d’Artaxerce (1791), auj. à l’École de Médecine, et ne revint d’Italie qu’après un séjour de cinq ans, pendant lesquels il courut les plus grands dangers, comme partisan de la Révolution. Après son retour, il produisit successivement Ossian, Danaé, les Saisons, Scène du déluge, 1806, son chef-d’œuvre, qui obtint le grand prix décennal, Antiochus et Stratonice, les Funérailles d’Atala, la Révolte du Caire, enfin Galatée, 1819. Avec une admirable pureté de dessin et un coloris animé, Girodet possédait une imagination brillante et originale, et une teinte de poésie rêveuse. Il était en même temps bon littérateur et même poëte estimable : on a de lui un poëme en 6 chants, le Peintre, et des traductions d’Anacréon, de Musée, de Lucain, qui renferment des beautés, de l’élégance et de l’harmonie.

GIROMAGNY, (territoire de Belfort), sur la Savoureuse, à 12 kil. N. O. de Béfort ; 1950 h. Tissus de coton. Mines de cuivre, carrière de porphyre.

GIRONDE, nom que prend la Garonne, après avoir reçu la Dordogne au Bec d’Ambez.

GIRONDE (dép. de la), dép. maritime de la France, sur le golfe de Gascogne, au S. du dép. de la Charente-Inf., et au N. de celui des Landes : 10 250 kil. carrés ; 667 193 hab. ; ch.-l., Bordeaux. Il est formé du Bordelais, du Bazadais et d’une portion de l’Agénais et du Périgord. Sol fertile au N. et à l’E. : céréales, vins célèbres, rouges et blancs, connus sous le nom général de Bordeaux, et parmi lesquels on distingue ceux de Médoc, Château-Margaux, Laffitte, Ht-Brion, St-Émilion, Graves, etc. ; quelques forêts sur la côte O., pins, chênes-liéges, etc. ; beaucoup de bêtes à laine. Sol assez uni ; dunes (qu’on a fixées depuis 1787 par des plantations de pins maritimes) ; landes, marais, étangs. Constructions navales, corderies, extraction de résine, de goudron ; manufactures de tabac ; verreries, faïence, eaux-de-vie, esprits, vinaigres ; raffineries de sucre. Très-grand commerce maritime, surtout avec les colonies, l’Inde et l’Amérique. — Le dép. de la Gironde a 6 arr. (Bordeaux, Blaye, Bazas, Libourne, Lesparre, La Réole), 48 cant. et 580 communes. Il appartient à la 14e division militaire, à la cour impériale et à l’archevêché de Bordeaux.

GIRONDE (la), GIRONDINS (les), parti célèbre qui joua un rôle important dans l’Assemblée législative et dans la Convention, fut ainsi nommé parce qu’on y remarquait principalement des députés de la Gironde. Distingués presque tous par leur éloquence, les Girondins dominèrent d’abord l’assemblée et furent des plus ardents à faire proclamer la république ; mais après les événements du 10 août (1792) et les massacres de septembre, ils témoignèrent hautement leur horreur pour les excès populaires, condamnèrent le régime de la Terreur et voulurent faire régner la modération. Dès ce moment, ils devinrent en butte à la haine du parti démagogique. On les accusait surtout de conspirer contre l’unité et l’indivisibilité de la République. Le 31 mai 1793, 29 députés girondins furent mis en état d’arrestation, à l’instigation de Robespierre, et le 31 octobre, malgré les vaines démonstrations de quelques départements en leur faveur, 20 députés, parmi lesquels on remarque Brissot, Gensonné, Vergniaud, Ducos, Sillery, etc., montèrent sur l’échafaud ; Valazé se poignarda devant ses juges. Les autres Girondins, poursuivis par les envoyés de la Convention, ne purent échapper longtemps à la mort. — On désigne souvent les Girondins sous la dénomination de Fédéralistes, parce qu’ils voulaient, prétendait-on, faire des divers départements autant d’États indépendants et fédérés entre eux, à l’instar des États-Unis d’Amérique. L’Histoire des Girondins a été écrite, à des points de vue fort différents, par M. de Lamartine et par M. Granier de Cassagnac.

GIRONE, Gerunda chez les anciens, Gerona en espagnol, v. forte d’Espagne (Catalogne), ch.-l. de la prov. de Girone, sur une mont. que baigné le Ter, à 85 kil. N. E. de Barcelone ; 16 000 hab. Évêché. Place forte. Cathédrale, dont on vante la façade et dont le campanile garde le nom de tour de Charlemagne. Établissements de bienfaisance et d'instruc-