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souvent des Gaulois ou des Germains. Les Romains aimaient ce spectacle avec fureur ; dans les jeux publics, il n'était pas rare de voir jusqu'à 300 paires de gladiateurs. On en distinguait diverses classes : le mirmillon, qui était armé d'un bouclier et d'une faux, et portait sur son casque l'image d'un poisson de mer nommé mirmillo; le rétiaire, qui devait le combattre, tenait un trident d'une main, et de l'autre un filet avec lequel il cherchait à envelopper la tête de son adversaire; les essédaires, qui combattaient en chariot ; les andabates ou équestres, qui combattaient à cheval ; les bestiaires, qui combattaient les bêtes féroces, etc. Quand un gladiateur était blessé, il devait mettre bas les armes, et il restait à la discrétion du vainqueur, qui le tuait, à moins que les spectateurs ne s'y opposassent : s'ils levaient la main en abaissant le pouce, c'était signe qu'ils lui faisaient grâce ; s'ils levaient le pouce, il fallait l'immoler. L'arrivée de l'empereur sauvait la vie au vaincu. Les gladiateurs avaient le droit de ne plus se représenter dans l'arène au bout de trois ans de service ; on leur donnait leur congé en leur remettant un fleuret de bois (rudis) et une palme d'argent. — On place à l'an 264 av. J.-C. l'introduction des combats de gladiateurs à Rome : on les donnait d'ordinaire à l'occasion des funérailles des grands personnages. Constantin les interdit en 326 ; cependant ce n'est qu'en 402 qu'ils furent entièrement abolis, par l'empereur Honorius. Les anciens nous ont laissé plusieurs belles statues de gladiateurs : les plus célèbres sont le Gladiateur dit Borghèse, au Capitole de Rome, et le Gladiateur mourant, aussi à Rome.

GLAFEY (Adam Fréd.), publiciste et historien, né à Reichenbach (Saxe) en 1692, mort en 1753, fit pendant plusieurs années avec succès des leçons publiques sur le droit naturel à Leipsik, et fut nommé en 1726 archiviste privé de la cour de Dresde. On a de lui, en allemand : Précis historique de la maison électorale de Saxe, Francfort, 1121 ; Historia Germaniæ polemica, 1722 ; Traité du droit naturel, 1723; une Histoire complète du droit de la nature, 1739 ; et la continuation du Théâtre historique des prétentions et des disputes des grands souverains en Europe, de Schroder (en latin).

GLAMORGAN (comté de), un des comtés méridionaux de la principauté de Galles, à l'E. de celui de Caermarthen, à l'O. de celui de Monmouth ; 80 k. sur 40; 124 600 hab. ; ch.-l., Cardiff. Climat rude ; montagnes peu élevées, mais abruptes, vallées pittoresques : on a surnommé ce comté le Jardin du pays de Galles. Fer, houille, pierres calcaires ; fonderies. Antiquités romaines et normandes. — Ce comté fut jadis habité par les Silures.

GLANDÈVES Glannativa ou Glanum Livii, anc. v. du dép. des Basses-Alpes, sur le Var, à 47 kil. N. E. de Castellane, a été détruite par les débordements du Var, et n'a plus que 40 hab. Ses anciens habitants l'ont abandonnée pour se retirer à Entrevaux. Anc. évêché, anc. château.

GLANDORP (Jean), littérateur allemand, né à Munster vers 1500, mort en 1564, fut recteur du gymnase de Hanovre, puis professeur d'histoire à Marbourg. Il a publié : Sylva carminum elegiacorum in enarrationem Commentariorum C. Julii Cæsaris, Magdebourg, 1551 ; Disticha sacra et moralia, 1559 ; Descriptio gentis Antoniæ, 1559 ; Descriptio gentis Juliæ, 1576 ; Onomasticon historiæ romanæ, 1589, ainsi que des notes sur César, Cicéron (épîtres familières), etc.

GLANFEUIL, anc. monastère de l'Anjou, s'élevait au lieu dit auj. St-Maur-sur-Loire (Maine-et-Loire), à 32 k. N. O. de Saumur. Fondé en 543 par S. Maur, ruiné vers 750.

GLANVILLE (Ranulph de), baron anglais du xiie s., célèbre à la fois comme jurisconsulte et comme guerrier, descendait d'une famille normande. Il était justiciaire du royaume sous Henri II : chargé en 1166 de rédiger un corps de lois anglaises, il écrivit dans ce but un livre curieux, Tractatus de legibus, qui a été publié en 1554, et trad. du latin en anglais par J. Beames à Londres, en 1812, avec une Vie de l'auteur. Comme guerrier, il repoussa avec courage le roi d’Écosse, qui avait fait une invasion en Angleterre. Il prit la croix avec le roi Richard, et périt au siège de St-Jean-d'Acre, en 1190.

glanville (Joseph), théologien catholique anglais, né à Plymouth en 1636, mort en 1680, fut d'abord curé à Bath, puis prébendier de l'église de Worcester et chapelain de Charles II. Il défendit la religion contre les athées, et combattit en même temps ceux qui abusaient de la religion pour justifier des superstitions. On a de lui : la Vanité du dogmatisme, avec des réflexions sur le péripatéticisme et une apologie de la philosophie, 1661 ; Scepsis scientifica, ou l'Ignorance avouée, 1665 ; Considérations philosophiques sur l'existence des sorciers et de la sorcellerie, 1666, ouvrage qui lui fit reprocher une assez grande crédulité ; Philosophia pia, ou Discours sur le caractère religieux et la tendance de la philosophie expérimentale, 1671 ; Saducismus triumphatus, posthume, 1726. Il professa une sorte de scepticisme, qui chez lui n'est que l'examen impartial des erreurs accréditées. Il éleva des doutes, bien avant Hume, sur l'idée de cause. Il défendit la philosophie de Bacon et la Société royale de Londres, dont il était membre, contre leurs détracteurs.

GLAPHYRA, femme d'Archélaüs, grand prêtre de Bellone à Comana, en Cappadoce, séduisit Antoine par sa beauté et obtint de lui le royaume de Cappadoce pour ses fils Sisenna et Archélaüs. — Une autre Glaphyra, sa petite-fille, épousa successivement Alexandre, fils d'Hérode, puis Juba, roi de Mauritanie, et Archélaüs, roi de Judée, son beau-frère.

GLAREANUS (H. LORITS, dit), savant philologue, né en 1488, dans le canton de Glaris (d'où son nom de Glareanus), mort à Fribourg en 1563, était lié avec Érasme, et fut un des propagateurs de la science au xvie siècle. Également versé dans la philosophie, la théologie, l'histoire, l'astronomie et la chronologie, il enseigna les mathématiques et la philosophie à Bâle (1515), les belles-lettres au Collége de France à Paris (1521), l'histoire à Fribourg (1529). Il a laissé des commentaires sur presque tous les poëtes et les historiens de l'antiquité, notamment sur Horace, Ovide, Tite-Live, Cicéron. On cite parmi ses autres écrits : Helvetiæ Descriptio, poëme latin, 1514 ; De Geographia liber, Bâle, 1527 ; et un curieux traité de musique intitulé Dodecachordon, 1547.

GLARIS, Gloronia ou Glorizium en latin moderne, Glarus en allemand, v. de Suisse, ch.-l. du canton de Glaris, à 130 kil. N. E. de Berne ; 4000 hab. — Ce canton, situé au N. de celui des Grisons, au S. et à l'O. de celui de St-Gall, a 40 kil. sur 26 ; il compte 30 000 hab., presque tous protestants. Montagnes et vallées ; le pays est fréquemment ravagé par les inondations de la Linth et de ses affluents. Peu d'agriculture, mais beaucoup de pâturages et de bestiaux; fromage vert, dit schabziger; quelque industrie. — Ce canton avait d'abord été la propriété du couvent de Seckingen qui l'inféoda en 1299 à la maison de Habsbourg ; il entra en 1352 dans la Confédération suisse. Sa dernière constitution, toute démocratique, date de 1836.

GLASER (Christ.), chimiste, né à Bâle, mort en 1678, était apothicaire de Louis XIV et démonstrateur au Jardin du Roi. Il fut impliqué dans l'affaire de la Brinvilliers, mais il s'en tira. On lui doit le sel polychreste qui porte son nom (sulfate de potasse) et un ouvrage remarquable par sa clarté : Traité de la chimie, enseignant par une briefve et facile méthode toutes ses plus nécessaires préparations, Paris, 1663.

GLASGOW, Glascovium, grande v. d’Écosse (Lanark), à 65 k. O. d’Édimbourg, sur la r. dr. de la Clyde ; 400 000 hab. Divisée en 2 parties : la vieille v., mal bâtie, sombre et malpropre ; la nouvelle ville, qui est percée de larges rues et remplie de superbes édi-