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eut lieu en France dans le courant de 1580. Les Protestants, ayant à leur tête Henri de Navarre, y obtinrent quelques succès, qui furent compensés par des revers ; elle fut terminée par le traité de Fleix. (26 novembre). Elle tire son nom des intrigues de galanterie qui y donnèrent lieu.

AMOY, v. et port de Chine. V. ÉMOUÏ.

AMPAZA, État portugais du Zanguebar, entre l'équateur et Mélinde, a pour capit. une v. de même nom.

AMPÉLIUS (Lucius), écrivain latin du Ve siècle, auteur du Liber Memorialis, qui contient des notions abrégées sur le monde, les éléments et l'histoire, et qui a été publié par Saumaise, Leyde, 1638, par Wolfin, Leips., 1854 ; a été traduit par Verger, 1843.

AMPÈRE (André-Marie), savant, né en 1775, à Polémieux, près de Lyon, mort en 1836, était fils d’un honorable négociant, qui fut exécuté en 1793 comme aristocrate. Il montra un goût précoce pour les sciences, enseigna d'abord les mathématiques et la physique à Bourg et à Lyon, devint en 1805 répétiteur d'analyse à l’École polytechnique, fut admis à l’Institut en 1814, fut nommé vers 1820 professeur de physique an collège de France, et enfin inspecteur général de l'Université. Il avait commencé à se faire connaître dès 1802 par des Considérations sur la théorie mathématique du jeu, avait publié en 1816 un excellent Essai sur la classification des corps simples, et avait présenté à l’institut de beaux travaux d'analyse ; mais il se rendit surtout célèbre par les développements qu'il donna à la découverte d’Œrsted sur l’électro-magnétisme : généralisant aussitôt cette découverte, il reconnut dès 1820 que, sans aucune intervention de l'aimant, deux fils parcourus par l’électricité agissent l’un sur l’autre, et il indiqua en 1822 l’emploi de la pile pour la transmission des dépêches, découvrant ainsi le principe de la télégraphie électrique. Il publia en 1826 la Théorie des phénomènes électro-dynamiques déduite de l'expérience. Ampère embrassait dans ses études toutes les branches de la science, aussi bien les sciences psychologiques et morales que les sciences mathématiques et naturelles : il essaya d'en présenter la classification, et publia un Essai sur philosophie des sciences, 1834, dont une 2e partie a été publiée après sa mort par son fils. Ce savant se faisait remarquer par une certaine bizarrerie et par des distractions singulières. Arago a donné son Éloge (1839). B. St-Hilaire la Philosophie des deux Ampères (1866)

AMPÈRE (Jean-Jacques), littérateur, fils du précédent, né à Lyon en 1800, mort en 1864 ; fut professeur au Collège de France, membre de l’Acad. des inscriptions et belles-lettres et de l'Acad. française. On a de lui des Poésies, des récits de Voyages, et des ouvrages estimés de critique littéraire et d’histoire (Hist. littér. de la France avant le xiie siècle, 1839, 3 vol. in-8o ; Hist. de la format. de la langue fr., 1841, 8° ; la Grèce, Rome et Dante, 1848, in-18 ; l'Histoire romaine de Rome, 4 vol. 8°, 1858 et suiv.)

AMPFING, vge de Bavière, à 8 kil. O. de Muhldorf. Louis V de Bavière y battit Frédéric d'Autriche (1322). Le général Moreau y eut en 1800 un engagement avec les Autrichiens.

AMPHIARAÜS, fameux devin, fils d’Oïclée et d'Hypermnestre, disputa le trône d'Argos à Adraste, le partagea avec lui et épousa sa sœur Ériphyle. Lorsque Adraste, à la prière de Polynice, son gendre, eut déclaré la guerre à Thèbes, Amphiaraüs, instruit par les dieux qu’il périrait dans cette expédition, se cacha pour se soustraire au sort qui le menaçait ; mais Ériphyle, séduite par le don d'un collier précieux, découvrit à Polynice le lieu de sa retraite. Amphiaraüs, forcé de marcher contre Thèbes, fit, en partant, promettre son fils Alcméon de le venger en faisant périr Ériphyle. Il fut englouti dans la terre en voulant sortir de la mêlée. Après sa mort, il reçut les honneurs divins : un temple lui fut élevé à Orope, en Béotie, à la place


même où il avait été englouti ; il y rendit des oracles.

AMPHICTYON, un des fils de Deucalion et de Pyrrha, partagea avec Hellen, son frère, les États de Deucalion, obtint l'orient, et régna aux Thermopyles vers le XVIe siècle av. J.-C. On le regarde comme le fondateur de l'amphictyonie des Thermopyles. On a cru que c'était le même que l'Amphictyon, gendre de Cranaüs, qui régna sur l’Attique après ce prince ; cependant on place le règne de celui-ci un peu plus tôt, de 1585 à 1573 av. J.-C.

AMPHICTYONIE, nom donné à plusieurs associations politiques et religieuses qui, dans l'origine, étaient établies auprès des temples de la Grèce fréquentés par plusieurs peuplades, afin de veiller à la célébration des fêtes et d’empêcher toute hostilité. Chacun des États voisins du temple y envoyait ses députés. Les amphictyonies les plus célèbres étaient celles d'Argos, près du temple de Junon ; des Thermopyles, près du temple de Cérès, et de Delphes, près du célèbre oracle d'Apollon. Dans la suite, ces deux dernières se confondirent et formèrent le Conseil des Amphictyons. V. l'article suivant.

AMPHICTYONS (Conseil des), assemblée générale de la Grèce propre, composée de députés représentant les peuples confédérés de cette contrée. Les peuples qui y prirent part originairement étaient : les Thessaliens, les Perrhèbes, les Magnètes, les Achéens de la Phthiotide, les Dolopes, les Maliens, les Énianes du mont Œta, les Locriens, les Phocidiens, les Béotiens, les Doriens et les Ioniens. Les Amphictyons se réunissaient deux fois par an : au printemps à Delphes ; en automne au bourg d'Anthéla près des Thermopyles (d'où le nom de Pylagores, qu'on leur donne quelquefois). On fait remonter la fondation de ce conseil à Amphictyon, qui régnait aux Thermopyles vers le XVIe siècle. Le but de cette réunion était d'’examiner les affaires de la Grèce, de prévenir les guerres, de juger toutes sortes de causes, principalement les attentats contre le droit des gens et la sainteté du temple de Delphes. Si les nations condamnées par un arrêt des Amphictyons n'obéissaient pas, l'assemblée était en droit d'armer contre le peuple rebelle toute la confédération et de l'exclure de la Ligue amphictyonique. Le Conseil des Amphictyons fit entreprendre plusieurs guerres sacrées (V. ce mot) : l'une d'elles fournit à Philippe l'occasion d’entrer dans le Conseil et d'intervenir dans les affaires de la Grèce.

AMPHILOCHIUM ARGOS. V. ARGOS.

AMPHILOQUE, fils d’Amphiaraüs, fut comme son père devin à Argos, prit part à la guerre de Troie et à celle des Érigones et fonda, en Acarnanie la ville d’Argos-Amphilochium.

AMPHION, fils d’Antiope, femme de Lycus, roi de Thèbes, naquit de son commerce adultère avec Jupiter ou plutôt avec Épopée, roi de Sicyone. Il fut, ainsi que son frère Zethus, abandonné dans son enfance sur le Mont Cithéron et élevé par des bergers. Devenus grands, tous deux vengèrent sur Lycus les tourments qu’il avait fait souffrir à leur mère ; puis ils s'emparèrent de Thèbes et y régnèrent conjointement. Sous eux, ce royaume acquit une nouvelle splendeur et les arts y fleurirent. Amphion excellait dans la musique ; il avait, disent poëtes, reçu d'Apollon une lyre d’or, au son de laquelle il bâtit la ville de Thèbes : les pierres, sensibles à la douceur de ses accents, venaient d'elles-mêmes se placer les unes sur les autres. Amphion avait épousé Niobé, fille de Tantale ; il en eut 14 enfants qui furent tous tués par Apollon et Diane, en punition de l’orgueil de leur mère. Désespéré de cette perte, il fut tué dans une sédition.

AMPHIPOLIS, Iamboli, v. de la Macédoine sept. près de l'embouchure du Strymon, qui l'entourait presque entièrement, était un des boulevards de l’empire macédonien. Elle avait appartenu aux Athéniens depuis Cimon ; Philippe la leur enleva en 358 av. J.-C. Patrie de Zoïle et de Pamphyle.