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mages très-estimés, répandus partout, et que l'on imite ailleurs. — Dans la vallée est un bourg de même nom, avec château, où résidèrent jusqu'en 1555 les vicomtes de Gruyères, vassaux du comte de Savoie.

GRYNÆUS (Simon), théologien protestant, ami de Mélanchthon, né en 1493 à Veringen en Souabe, mort de la peste à Bâle en 1541, professa la langue grecque à Vienne, puis à Heidelberg, et la théologie à Bâle, propagea la Réforme en Souabe, surtout à Tubingue, et prit part, en 1540, avec Mélanchthon, Capiton, Bucer et Calvin, aux conférences de Worms. On lui doit la découverte des 5 derniers livres de Tite-Live, qu'il trouva au monastère de Laurisheim près de Worms en 1531; des traductions de quelques ouvrages d’Aristote, de Plutarque, de S. Jean-Chrysostôme; des éditions du Platon de Marsile Ficin, Bâle, 1534 ;de l’Almageste de Ptolémée, en grec, Bâle, 1538 (édit. princeps), et de divers autres ouvrages, ainsi qu'un précieux recueil de voyages modernes, sous le titre de Novus orbis, Bâle, 1532, in-f.

GRYPHIUS ou GRYPHE, famille d'imprimeurs, qui forma des établissements importants à Lyon, à Paris, à Venise, etc. Le plus connu est Sébastien Gryphe, né en 1493 à Reutlingen en Souabe, et mort en 1556. Il exerça son art à Lyon de 1528 à 1556. Ses impressions sont remarquables à la fois par la pureté du texte, par la beauté et la netteté des caractères, qui sont généralement du type italique. Il cultiva lui-même la littérature avec succès. Les savants de son temps, tels que C. Gesner et Scaliger, l'honoraient de leur amitié. On cite parmi les chefs-d'œuvre sortis de ses presses Thesaurus linguæ sanctæ de Sanctes Pagnin, 1529, in-fol. et une Bible latine, 1550, 3 vol. in-fol.

GRYPHIUS (André), en allem. Greif, poëte dramatique, né en 1616 à Gross-Glogau, en Silésie, mort en 1664, fut précepteur dans la famille du comte palatin de Schœnborner, voyagea en Hollande, en France, en Italie; puis se fixa dans sa ville natale, et fut nommé en 1650 syndic provincial de la principauté de Glogau. On le considère comme le père du drame moderne en Allemagne : il a composé des tragédies et des comédies; son théâtre se distingue par la justesse des observations, la sagesse des plans, et la peinture bien étudiée des caractères. On a aussi de lui des odes, des chants religieux et des poésies funéraires. Son fils, Chrétien Gryphius, a publié ses œuvres, Breslau, 1698.

GRYPSWALDE. V. GREIFSWALDE.

GUA DE MALVES (l'abbé J. P. de), né à Carcassonne en 1712, m. en 1786, étudia principalement les mathématiques, fut admis à l'Académie des sciences, et pendant quelques années professa la philosophie au Collège de France. On a de lui, entre autres ouvrages, l’Usage de l'Analyse de Descartes, Paris, 1740; et la traduction du Voyage d'Anson, 1740, et des Dialogues d'Hylas et Philonoüs, de Berkeley, 1750.

GUADALAJARA. V. GUADALAXARA.

GUADALAVIAR, Turia, riv. d'Espagne, sort de la Sierra de Albarracin; baigne Albarracin, Téruel, Ademuz, Valence, Grao, et tombe dans la Méditerranée, après un cours de 200 kil.

GUADALAXARA, Arriaca, v. d'Espagne, ch.-l. d'intend., à 53 kil. N. E. de Madrid, sur le Hénarès; 7000 hab. Pont fort ancien. La v. était jadis entourée de gros murs dont il reste des débris. Palais du duc de l'Infantado, église des Cordeliers. Philippe V y avait fondé une manufacture royale de draps, qui n'existe plus. — Les Maures conquirent cette ville en 714 et lui donnèrent le nom qu'elle porte encore auj. Alphonse VI, roi de Castille et Léon, la reprit on 1081. — L'intend. de Guadalaxara est située dans la Nouvelle-Castille, sur les confins de la Vieille-Castille, et compte 200 000 hab. Elle est arrosée par le Tage. On y remarque, outre Guadalaxara, Buytrago et Colmenar.

GUADALAXARA, v. du Mexique, capit. de l’État de Xalisco, sur le Rio-Grande, à 460 kil. N. O. de Mexico; 60 000 h. Évêché; université; cour de justice; hôtel des monnaies. Riche et belle cathédrale; aqueduc remarquable. Excellents cigares; poterie très-recherchée. — Fondée en 1531 par Nuno de Guzman. Elle est la 2e du Mexique en importance,

GUADALCANAL, v. d'Espagne (Séville), à 27 k S. E. de Llerena; 5000 hab. Aux env., mines d'argent, de plomb, de mercure, de houille.

GUADALCAZAR, bourg du Mexique, à 92 k. N. E. de San-Luis-de-Potosi. Mines d'argent et de mercure

GUADALIMAR, riv. d'Espagne, un des affluents du Guadalquivir, naît dans la prov. de Chinchilla (Murcie), arrose celle de Murcie, reçoit à droite le Guadarmena, et se jette dans le Guadalquivir, à 22 kil. N. de Jaën, après un cours d'env. 110 kil.

GUADALOPE, riv. d'Espagne, naît à 35 kil. E. de Téruel (Aragon), et se jette dans l'Èbre, près de Caspe, au S. O. de Lérida. Cours, 130 kil.

GUADALQUIVIR (de l'arabe Oued-al-Kébir, le grand fleuve), le Bœtis des anciens, riv. d'Espagne, naît dans la Sierra de Cazorla, aux confins des intend. de Jaën et de Murcie, à 24 kil. E. S. E. d'Ubeda; baigne Andujar, Cordoue, où il devient navigable, puis Séville, San-Lucar-de-Barameda; reçoit à droite le Guadalimar (grossi du Guadarmena), la Campana, le Guadamellato, le Guadabarbon, le Guadiato, le Biar; à gauche, la Guadiana-Menor, le Guadalentin, le Jaën, le Guadajoz, le Xenil, le Corbones, et se jette dans l'Océan Atlantique à San-Lucar, après un cours d'env. 400 kil. Ses eaux sont bourbeuses. Le Guadalquivir forme un peu au-dessous de Séville deux îles très-grandes, dites Isla Mayor et Isla Menor.

GUADALUPE, v. d'Espagne (Estramadure), dans la prov. et à 110 kil. E. de Cacerès, au pied des monts Guadalupe, sur le Guadalupejo ; 3000 hab. Célèbre couvent d'Hiéronymites, où mourut Charles-Quint.

GUADALUPE (Sierra de), Carpetani montes, mont. d'Espagne, sur les confins des prov. de Tolède, de Cacerès et de Badajoz; elles sont couvertes de forêts de châtaigniers remplies de gibier ; elles renferment des mines de cuivre et de fer et des marbres précieux.

GUADARMENA, riv. d'Espagne, naît près d'Alcaraz (Manche), et tombe, après un cours de 150 kil., dans le Guadalimar, affluent du Guadalquivir.

GUADARRAMA, riv. d'Espagne, sort de la Sierra de Guadarrama, traverse la prov. de Madrid et tombe dans le Tage à 17 kil. au-dessous de Tolède, après un cours de 130 kil.

GUADARRAMA (Sierra de), chaîne de mont. d'Espagne, entre les prov. de Ségovie et d'Avila, fait partie de la sierra d'Estrella, et lie le Somo-Sierra aux monts de Gredos. Son étendue est d'environ 90 kil. Elle sépare le bassin du Douro de celui du Tage. La Guadarrama et le Mançanarès prennent naissance sur son versant S. E.

GUADELOUPE, une des petites Antilles françaises, entre les îles d'Antigua au N., de la Dominique au S., de la Martinique au S. E.; 35 k. sur 37; environ 138 000 hectares; 135 000 hab., dont les hommes de couleur forment les trois-quarts. Sa forme est très-irrégulière : un canal, dit la Rivière-Salée, la coupe en deux parties qui sont comme deux îles, l'une à l'O., qui garde le nom de Guadeloupe, et qu'on nomme aussi Basse-Terre, l'autre à l'E., qu'on appelle Grande-Terre (pour la distinguer des Petites-Terres, îlots situés à la pointe S. E. de la Grande-Terre). La Guadeloupe propre est montueuse et n'est cultivée que sur les côtes; elle a pour ch.-l. Basse-Terre; la Grande-Terre est plate, partout fertile et très-riche ; ch.-l., Pointe-à-Pitre. Un évêché y a été créé en 1850. Une cour impériale siége à la Basse-Terre. La Guadeloupe est exposée à de désastreux tremblements de terre : il s'y trouve une mont. volcanique, la Soufrière, haute de 1588m, qui fume perpétuellement. Les principaux objets de culture et de commerce sont la canne à sucre, le café, le coton, le cacao, le tabac, le girofle et autres épices. La seule production