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déclara indépendant. Il se constitua d'abord en provinces-unies, puis en république fédérale; mais en 1839, une insurrection sépara l'État de Honduras de la Confédération ; an 1847, les 4 autres États se sont également déclarés indépendants.

GUATEMALA (État de), république de l'Amérique centrale, naguère un des 5 États de la Confédération de Guatemala, entre le Mexique au N. et à l'O., l'Océan Pacifique au S., les États de San-Salvador, de Honduras et le golfe de ce nom à l'E., forme une longue et étroite lisière sur les côtes de l'Océan; 520 k. sur 200; env., 100 000 h. ; ch.-l., Guatemala.

GUATIMOZIN, le dernier empereur indigène du Mexique, neveu et gendre de Montézuma, lui succéda en 1520. Il entreprit de secouer le joug des Espagnols, réussit à chasser Cortez de Mexico, mais fut vaincu à son tour, assiégé dans sa capitale et arrêté dans sa fuite sur le lac de Mexico (1521). Cortez, qui l'avait d'abord traité avec générosité, eut la faiblesse de le livrer à des forcenés qui, pour le forcer à découvrir ses trésors, l'exposèrent, avec son principal ministre, sur des charbons ardents. Celui-ci, vaincu par la douleur, s'étant tourné vers son maître comme pour lui demander la permission de parler, Guatimozin lui dit: « Et moi, suis-je donc sur des roses? » Guatimozin fut cependant cette fois arraché à la mort par Cortez; mais bientôt après, en 1522, il fut pendu, sur le soupçon d'avoir voulu s'enfuir de sa prison. Ce prince n'avait que 25 ans.

GUAYAQUIL, riv. de la Nouv.-Grenade et de l’Équateur, sort du lac Sambovambam, passe à Guayaquil et tombe après 90 kil. de cours dans le Grand Océan où il forme le golfe de Guayaquil. Elle est large et profonde. Nombreux crocodiles.

GUAYAQUIL, v. de la république de l’Équateur, ch.-l. de la prov. de Guayaquil, sur le Guayaquil, à 28 kil. de l'Océan et à 250 kil. S. O. de Bogota; 22 000 hab. Évêché, collége, école de navigation. Port militaire et de commerce très-important : long pont ; 2 forts, chantiers de construction, arsenal, consulats. Exportation de cacao, quinquina, tabac, acajou et autres bois. — Bâtie d'abord à quelque distance du lieu qu'elle occupe auj., la v. fut transférée au lieu actuel en 1537. Plusieurs fois incendiée et promptement rebâtie. Elle secoua le joug de l'Espagne en 1819, fut quelque temps le ch.-l. d'un État indépendant, puis d'un des 3 dép. de la Colombie, et est auj. celui d'une des 7 prov. de l’Équateur.

GUAYCOUROS ou GUAICUROS, nation indigène répandue dans les plaines du Paraguay, du Brésil et de l’État de Buénos-Ayres. Ce sont d'excellents cavaliers, redoutables à la guerre. Ils vivent de chasse, de pèche, et de l'élève des troupeaux.

GUAYMAS, v. et port du Mexique (Sonora-et-Cinaloa), sur le golfe de Californie et le Grand Océan, à 320 kil. N. E. de Cinaloa; 6000 hab. Entrepôt de commerce entre la Chine et l'Amérique du Nord. Cette v., qui est encore toute récente, prend de jour en jour plus d'importance.

GUAYRA (La) ou LA GOYARE, v. du Venezuela. sur la mer des Antilles, à 17 k. N. O. de Caracas, dont elle est le port; 10 000 hab. Port peu sûr et peu commode, et pourtant très-fréquenté ; consulats. Chaleur de 30° à 35° centig.; fièvres dangereuses pour les Européens. Grand commerce maritime : cacao, café, sucre, indigo, peaux. — Fondée en 1588; vainement assiégée par les Anglais en 1739 et 1743. Un tremblement de terre la détruisit presque entièrement en 1812.

GUBBIO, Engubium, v. d'Italie, à 41 kil. S. d'Urbin; 4500 hab.; ch.-l. de district, évêché. Étoffes de laine, soieries. Monuments antiques (romains et étrusques) : c'est là qu'on a trouvé les célèbres tables Eugubines. V. EUGUBIUM.

GUBEN, v. des États prussiens (Brandebourg), au confluent de la Neisse et du Lubst, à 44 kil. S. de Francfort-sur-l'Oder; 12 600 h. Draps, bas de laine, toile; tanneries, brasseries, filatures de laine.

GUDIN (Ch. Ét. César), général, né en 1768 à Montargis, avait été condisciple de Bonaparte à l'École de Brienne. Après avoir fait les premières campagnes de la République, il obtint en 1799 le grade de général de brigade. Placé sous les ordres de Masséna en Suisse, il enleva la position du Grimsel, franchit les passages du Valais et battit les Autrichiens et les Russes au St-Gothard. Général de division, en 1800. Il fit les campagnes d'Autriche en 1801, et celles de 1806 et 1807 en Prusse et en Pologne, prit Custrin et contribua à la vict. d'Eylau. En 1809, il se distingua à Abensberg, et montra de grands talents militaires et une rare intrépidité à Eckmühl, à Ratisbonne, à Wagram. Il fut tué au début de la campagne de Russie, le 20 août 1812, au moment où, à la tête de sa division, il enfonçait une colonne ennemie à Valontina. Son nom est inscrit sur l'Arc-de-Triomphe de l'Étoile.

GUDIN DE LA BRENELLERIE (P. Phil.), homme de lettres, né à Paris en 1738, mort en 1812, était l'ami de Beaumarchais. On a de lui des tragédies de Coriolan et de Lothaire; un Essai sur l'histoire des comices de Rome, 1789; la Conquête de Naples, 1801. On lui doit la 1re éd. complète des Œuvres de Beaumarchais, 1809, 7 vol. in-8.

GUDULE (Ste), patronne de Bruxelles, petite nièce de Pépin de Landen, fut élevée dans la piété par Ste Gertrude, sa parente et sa marraine, se consacra à Dieu dans le monastère de Nivelle, et mourut le 8 janv. 712, jour où l'église l'honore. On conserve ses restes à Bruxelles dans l'église qui porte son nom.

GUÈBRES (du mot persan Ghebr, infidèle), nom que les Musulmans donnent en général aux peuples autres que les Juifs et les Chrétiens, qui ne professent pas l'Islamisme, s'applique plus particulièrement aux adorateurs du feu, sectateurs de Zoroastre. On les appelle aussi Parsis, parce, qu'ils sont originaires du Fars ou Farsistan (la Perside anc.). Les Guèbres adorent le soleil, comme l'image de la divinité et le type du feu le plus pur; ils vénèrent aussi les autres astres; jamais ils n'éteignent le feu volontairement, mais ils le laissent mourir faute d'aliment; si leur maison brûle, ils ne cherchent point à éteindre l'incendie. Ils conservent religieusement les livres sacrés de Zoroastre. Les Guèbres sont doux, fidèles, bienfaisants et hospitaliers. — Le culte du feu, après avoir régné en Perse depuis les temps les plus anciens, cessa d'y dominer sous Alexandre et sous ses successeurs, les Séleucides et les Arsacides. En 225, il y fut rétabli par Ardechyr Babekh, fondateur de la dynastie des Sassanides en Perse; mais en 655, lors de l'invasion arabe et de l'introduction de l'Islamisme, ce culte fut proscrit, et ses partisans se dispersèrent. Les uns se retirèrent dans les contrées montagneuses au S. de la mer Caspienne, les autres passèrent dans le Guzzerat. Les diverses dynasties musulmanes qui se succédèrent en Asie les poursuivirent à outrance. Cependant on en trouve encore en Perse, à Téhéran, à Ispahan, et surtout dans le Kerman. Dans l'Indostan, ils trouvèrent plus de tolérance : ils y habitent les bords du Sind et le Guzzerat; mais leur véritable patrie est Bombay, où ils forment la majorité de la population, et où ils vivent sous la protection des Anglais. A Daman, au N. de Bombay, ils conservent dans un temple depuis plus de 1200 ans le feu sacré qu'ils ont apporté de la Perse quand les Musulmans les contraignirent de s'exiler.

GUÉBRIANT (J. B. BUDES, comte de), maréchal de France, l'un des plus grands hommes de guerre du XVIIe siècle, né en 1602 à Plessis-Budes près de St-Brieuc, fit ses premières armes en Hollande; s'éleva par des actions d'éclat, se signala au siége de Brisach, 1638, prit Pontarlier, Noseroy, Joux, fut nommé en 1639 gén. en chef de l'année du Rhin, força le passage du fleuve à Bacharach, gagna sur les Impériaux en 1641 la vict. de Wolfenbuttel et en 1642 celle de Kempen, après laquelle il reçut le bâton de