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la robe ensanglantée de Joseph, S. Jérôme s'éveillait au bruit de la trompette, Coriolan fléchi par sa mère, la Mort de Caton d'Utique, les Adieux de Priam et d'Hector (ce dernier au musée de Marseille).

GUERCHY (Louis REGNIER, comte de), né en 1715, mort en 1767, suivit d'abord la carrière militaire, s'empara d'Ems en Bohême, et se distingua à Fontenoy. A la paix, il fut nommé ambassadeur en Angleterre (1763); mais ayant eu des démêlés avec le chevalier d'Éon qui avait reçu la mission secrète de le surveiller, il demanda son rappel.

GUÉRET, ch.-l. du dép. de la Creuse, entre la Creuse et la Gartempe, à 340 kil. S. de Paris; 5150 hab. Trib., collége, école normale, biblioth., musée, société d'agriculture, pépinière départementale, dépôt de remonte. Église du XIIe s. Patrie de Varillas. — Cette v. se forma autour d'une abbaye fondée vers 720 par S. Pardulphe ou Pardoux. Elle devint plus tard la capitale du comté de la Marche; elle obtint une charte de commune en 1406.

GUERICKE (Otto de), physicien, né à Magdebourg en 1602, mort à Hambourg en 1686. On lui doit la machine pneumatiqueää (1650), une balance pour peser l'air, et les hémisphères dits de Magdebourg, qui servent à démontrer la force de compression de l'air. Il a fait aussi des observations astronomiques et a le premier annoncé la périodicité des comètes. Il regardait les taches du soleil comme de petites planètes très-rapprochées de cet astre. On a recueilli le résultat de ses recherches physiques et astronomiques sous le titre de Experimenta nova ut vocant Magdeburgica, Amst., 1672, in-fol. On a de lui une relation du sac de Magdebourg en 1631 (publiée seulement en 1800). Magdebourg lui a érigé un monument (1853).

GUÉRIGNY, bourg du dép. de la Nièvre, arr. et à 15 kil. N. E. de Nevers, sur la Nièvre; 1450 hab. Près de là, sont les forges de La Chaussade.

GUERILLAS, c.-à-d. petites guerres, bandes qui se formèrent en Espagne pour combattre les Français dans la guerre de 1808 à 1814; les chefs de guérillas les plus redoutés étaient Renovales, Mina, l’Empecinado, le curé Mérino.

GUÉRIN (Gilles), fécond sculpteur, né à Paris en 1606, m. en 1678, orna de ses œuvres le Louvre, Versailles, ainsi que les châteaux des plus grands seigneurs , et plusieurs églises de Paris et de la province; fut de l'Académie de peinture et de sculpture dès la fondation, et y fut nommé professeur. Au Louvre, il fit, pour la chambre du roi, un bas-relief représentant la Fidélité, l’Autorité et la Justice; à Versailles, on remarque, dans le bosquet des bains d'Apollon, deux beaux chevaux abreuvés par des Tritons, et près de la pyramide d'eau l’Amérique, le dernier de ses ouvrages.

GUÉRIN (Pierre), peintre d'histoire, né à Paris, en 1774, m. en 1833, était fils d'un quincaillier. Il remporta le grand prix de peinture en 1797, se rendit en Italie en 1798, fut nommé en 1814 professeur à l’École des beaux-arts, en 1815 membre de l'Institut, en 1822 directeur de l'Académie française à Rome, remplit ces fonctions jusqu'en 1829, et fut créé baron à son retour. Ses principaux tableaux sont : le Retour de Marcus Sextus, 1800; Phèdre et Hippolyte, 1802; Bonaparte pardonnant aux révoltés du Caire; Andromaque, 1810; Énée et Didon; Égisthe et Clytemnestre, 1817, l'un des plus beaux ouvrages de l'école française. On a reproché à Guérin un appareil théâtral, des poses déclamatoires, et un coloris imparfait, mais on lui reconnaît une grande pureté de contours, un goût parfait dans l'ajustement, et une profonde entente de l'expression. Presque tous ses tableaux ont été gravés. — Un autre peintre du même nom, Paulin G., né à Marseille en 1783, m. en 1855, a laissé, entre autres ouvrages : Caïn après le meurtre d'Abel, 1812, au Luxembourg; Ulysse en butte au courroux de Neptune, 1824, au musée de Rennes; Adam et Ève chassés du Paradis, 1827; le Dévouement du chevalier Roze pendant la peste de Marseille, 1834; la Conversion de S. Augustin, 1844.

GUERNESEY, Sarnia, île de la Manche, sur les côtes de France, mais appartenant à l'Angleterre, est à 52 kil. N. de Cherbourg et à 120 kil. S. de l'île de Portland; 29 000 hab., dont 3000 marins; ch.-l., St-Pierre-le-Port. Côtes échancrées, beaucoup de ports et de baies. Climat doux, sol fertile, gros bétail. Communications très-suivies avec Cherbourg, Granville et St-Malo. On y faisait jadis un commerce de contrebande très-actif. — Cette île faisait partie du duché de Normandie ; elle fut réunie à la couronne d'Angleterre par Henri I. Les Français ont plusieurs fois tenté de la reprendre, notamment en 1780. L'île est administrée par un lieutenant gouverneur. Elle possède un corps législatif, appelé les États, qui se compose du bailli, du procureur, de 12 jurés, des recteurs et constables de paroisses. Les habitants parlent un patois normand. La cour royale se sert du français.

GUERNICA, bourg d'Espagne (Biscaye), à 25 kil. N. E. de Bilbao; 850 hab. C'est là que se tenaient les fueros de la Biscaye.

GUÉROULT (P. Claude Bernard), dit Guéroult l'aîné, humaniste, né à Rouen en 1744, mort à Paris en 1821, fut successivement professeur d'éloquence au collége d'Harcourt, proviseur du lycée Charlemagne, conseiller de l'Université, directeur de l'École normale. La Restauration l'enleva à cette École, qu'il dirigeait depuis sa création. On a de lui des traductions estimées : Morceaux extraits de l'histoire naturelle de Pline, 1785; Histoire naturelle des animaux de Pline, avec le texte en regard, 1802; Discours choisis de Cicéron, 1789 et 1819; une Nouv. méthode pour étudier la langue latine, suivant les principes de Dumarsais, 1798, et une Grammaire française, 1806. — Son frère, Ant. Guill., 1749-1816, professa les belles-lettres au Collége Louis-le-Grand et dans divers autres colléges de Paris, et devint professeur d'éloquence latine au Collége de France. Il publia aussi quelques ouvrages, notamment un Dictionnaire de la France monarchique, 1802, et traduisit quelques discours de Cicéron (dans la collection Panckoucke).

GUERRE (Martin), né à Andaye au commencement du XVIe siècle, avait quitté sa femme, après 10 ans de mariage, pour aller porter les armes en Espagne. Il était absent depuis huit ans lorsqu'un certain Arnaud du Tilh, qui avait avec lui une ressemblance frappante, et qui s'était lié à l'armée avec lui pour bien connaître tout son passé, se présenta à sa femme comme étant Martin Guerre, réussit à l'abuser complètement ainsi que toute sa famille, et usurpa tous les droits de l'absent. Il jouit pendant trois ans du fruit de son imposture, et il ne fallut pas moins que la présence du véritable époux pour démasquer ce Sosie : il fut pendu en 1560.

GUERRE DE CENT ANS, etc. V. le nom qui suit GUERRE.

GUERRERO, État du Mexique, sur le golfe de Vera-Cruz , entre les États de Vera-Cruz au N., d'Oaxaca à l'O. et de Tabaseo au S. E. ; env. 300 000 hab.; ch.-l., Tixtla. Formé en 1850.

GUET (le). V. cet art. au Dict. univ. des Sciences.

GUÉTIN (LE), vge du dép. du Cher, à 57 kil. S. E. de Bourges, et 12 kil. O. de Nevers; 300 hab. Station du Grand central; bifurcation.

GUETTARD (J. Ét.), médecin naturaliste, né à Étampes en 1715, mort à Paris en 1786, était membre de l'Académie des sciences et conservateur du cabinet d'histoire naturelle du duc d'Orléans. C'est un des hommes qui ont le plus contribué à répandre en France le goût de la minéralogie. On a de lui : Mémoire sur la nature et la situation des terrains qui traversent la France et l'Angleterre, 1746 ; — sur les granits de France, 1751; — sur quelques montagnes de la France qui ont été des volcans, 1752; Histoire de la découverte faite en France de matières semblables à celles dont la porcelaine de la Chine