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GUZZ - 822 - GYUL

infecter l’air, 1801. On lui doit en grande partie le Dictionnaire chimique de l’Encyclopédie méthodique. — Maire de La Rochelle. V. GUITON.

GUZMAN (Alph. PÉREZ de), capitaine espagnol, né à Valladolid en 1258, mort en 1309, était fils naturel de Pierre de Guzman, gouverneur de la Castille. Il se distingua particulièrement sous le règne de Sanche IV, roi de Castille, et enleva aux Maures Tarifa (1293). Nommé gouverneur de cette place, il y fut assiégé par l'infant, don Juan, révolté contre son frère. Ce prince, qui avait en sa puissance un des fils de Guzman, menaça de l'égorger si le père ne rendait la place ; Guzman répondit que, plutôt que de commettre une trahison, il lui prêterait lui-même un poignard pour tuer son fils, et il lui jeta sa dague par-dessus les murailles ; l'enfant fut égorgé, mais don Juan fut battu et obligé de se retirer. Lope de Vega a célébré en beaux vers l'action héroïque de Guzman. Ce général servit avec le même dévouement Ferdinand IV, successeur de Sanche, et la reine mère Marie. Il enleva Gibraltar aux Maures en 1308; mais l'année suivante, il fut blessé mortellement dans une embuscade. Alphonse de Guzman est la tige de l'illustre maison de Medina-Sidonia, qui s'éteignit vers 1770.

GUZMAN (Louise de), régente de Portugal, fille de Jean Emmanuel Père, duc de Médina-Sidonia, épousa Jean de Bragance, qui fut élevé sur le trône de Portugal en 1640, sous le nom de Jean IV, après la révolution qui enleva ce pays à la domination de l'Espagne. Louise avait contribué puissamment à l'élévation de son mari, et, lorsqu'il fut sur le trône, elle se montra son plus sage conseiller : aussi la nomma-t-il régente en mourant (1656). Elle tint d'une main ferme les rênes de l'État, que lui disputaient les principaux seigneurs, déjoua tous les complots et força ses ennemis même à la respecter. Lorsque son fils, Alphonse VI, eut atteint sa majorité, en 1662, elle se démit du pouvoir. Abreuvée de dégoûts par les courtisans, elle se retira dans un cloître, où elle mourut en 1666.

GUZMAN (Éléonore de). V. ÉLÉONORE.

GUZMAN (Gaspard de). V. OLIVAREZ.

GUZZERAT ou GOUDJERATE, prov. de l'Hindoustan, au N. O. de la presqu'île en deçà du Gange, forme une presqu'île comprise entre les golfes du Cutch et de Cambaye : 600 kil. sur 250; 7 000 000 d'hab. Le Guzzerat peut se diviser en Guzzerat indépendant et Guzzerat anglais. Le Guzzerat anglais comprend le territoire qui environne le golfe de Cambaye et la partie méridionale de la presqu'île; il est dans la présidence de Bombay, dont il forme 4 districts (Surate, Baroutch, Kalra, Ahmedabad). Le Guzzerat indépendant obéit à un chef mahratte, tributaire des Anglais. Les Portugais ont deux établissements importants au Guzzerat : Daman au S. de Surate, et Diu dans l'île de ce nom. Le sol de ce pays est plat et marécageux; il est arrosé par le Mahy, la Nerbedda, le Tapti, qui souvent l'inondent dans la saison pluvieuse (de juin à septembre). On recueille dans cette contrée de riches moissons de céréales, des plantes oléagineuses et tinctoriales. Les forêts y sont très-étendues et remplies d'animaux dangereux. Le commerce est fait en général par des Banians; les paysans appartiennent à la caste des Soudras (V. BRAHMANISME). Dans le Guzzerat indépendant habitent un grand nombre de tribus radjepoutes et mahrattes dont les principales sont les Coulies et les Bhils ; elles se signalent par leur amour pour le vol et le pillage. — Les Radjepoutes dominaient dans le Guzzerat lorsque les Musulmans les en chassèrent, en 1022; le pays fut envahi par les Afghans en 1202, par les Mogols en 1297 ; en 1390 les Radjepoutes parvinrent à en reconquérir la souveraineté, à la faveur de l'invasion de Tamerlan ; en 1572 Akbar réunit de nouveau le Guzzerat à l'empire des Mogols; mais après la mort d'Aureng-Zeyb, 1707, il devint la proie îles Mahrattes. En 1780 les Anglais en conquirent une partie, et bientôt ils étendirent leur influence sur la contrée tout entière.

GUZZERAT, v. des Syks, à 90 kil. N . de Lahore, à quelque distance de la riv. dr. du Chennab. Les Anglais, commandés par le général Gough, y défirent les Syks en 1849.

GY, ch.-l. de cant. (H.-Saône), à 20 kil. E. de Gray ; 2000 hab. Bons vins rouges ; tanneries, teintureries. Jadis place forte.

GYAROS, auj. Chioura, une des Cyclades à l'E. de Céos, au S. O. d'Andros, fut un des lieux d'exil sous l'empire romain. Presque déserte auj.

GYGÈS, roi de Lydie, fondateur de la dynastie des Mermnades, était d'abord le favori du roi Candaule. Ce prince, fier de la beauté de sa femme, la lui fit voir toute nue. La reine ainsi outragée donna à Gygès l'alternative de périr lui-même ou de faire périr Candaule. Gygès prit le dernier parti, épousa la reine et monta sur le trône, 708 av. J.-C. Il régna jusqu'en 680 (ou 670). Il étendit l'empire des Lydiens aux dépens des villes grecques des côtes de l'Asie-Mineure, attaqua Milet et Smyrne, s'empara de Colophon, et subjugua la Troade. Platon, dans la République, et Cicéron, dans ses Offices, font de Gygès un berger et racontent qu'ayant trouvé dans les flancs d'un cheval d'airain un anneau merveilleux, qui rendait invisible celui qui le portait, il en profita pour séduire la reine et pour assassiner Candaule.

GYLIPPE, fameux général lacédémonien, né vers 450 av. J.-C., fut envoyé par ses compatriotes au secours des Syracusains, battit les généraux athéniens Nicias et Démosthène devant Syracuse, 414, accompagna Lysandre au siège d'Athènes, et fut chargé par lui de faire transporter à Sparte 1500 talents pris sur l'ennemi. Il s'en appropria par fraude 300 ; mais ce vol ayant été découvert, il fut forcé de s'expatrier pour échapper au supplice.

GYLLENBORG (Ch., comte de), homme d'État suédois, né en 1679, mort en 1746, fut ambassadeur de Suède en Angleterre, sous Charles XII, devint secrétaire d’État en 1718, fut l'adversaire constant de Horn, chef de la faction des Bonnets, se mit à la tête du parti des Chapeaux, qui favorisait l'indépendance nationale et voulait opposer l'influence de la France à celle de la Russie, réussit à faire prévaloir ses vues aux diètes de 1734 et 1738, fut alors mis à la tête du ministère, conclut avec la France une alliance pour dix ans et fit déclarer la guerre à la Russie.

GYMNASES, édifices consacrés chez les anciens aux exercices du corps. V. ce mot dans notre Dict. univ. des Sciences.

GYMNOSOPHISTES, c.-à-d. philosophes nus, philosophes indiens, ainsi appelés par les Grecs parce qu'ils allaient nu-tête et nu-pieds. Ils faisaient profession de vivre dans la retraite et de mépriser la douleur. Calanus, l'un d'eux, se sacrifia en montant sur un bûcher devant Alexandre et toute l'armée macédonienne. Trois siècles plus tard, un autre Gymnosophiste, Zarménochégas, se brûla dans Athènes devant Auguste.

GYNDÈS, Kara sou, riv. d'Assyrie, sortait des monts Matiani et tombait dans le Tigre. On conte que Cyrus, irrité de ce qu'un de ses chevaux s'y était noyé, ordonna, pour punir le fleuve, de creuser 360 canaux par lesquels, ses eaux devaient se perdre ; mais les canaux se comblèrent, et avec le temps la rivière reprit son cours. — Riv. de l'anc. Perse, auj. Zayendeh-Roud, passait à Aspadana.

GYNÉCÉE, partie de la maison réservée aux femmes chez les anciens. V. ce mot au Dict. univ. des Sciences.

GYPSIES, un des noms donnés aux Bohémiens.

GYRALDUS. V. GIRALDI.

GYRGEH, v. de la Hte-Égypte. V. djirdjeh.

GYTHIUM. v. et port du Péloponèse, sur la côte orient. du golfe Laconique, au N. de Laas, fut prise par les Romains l’an 195 av. J.-C. Ruines près et au N. de Marathonisi, restes d’un théâtre en marbre.

GYULA, Julia, v. de Hongrie, ch.- l. du comitat de Bekes, à 28 k. N. O. de Zarand ; 5000 hab. Château.