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sieurs années par ses propres forces en Italie, et ne quitta cette contrée que lorsque Scipion eut transporte la guerre en Afrique; il se vit alors forcé de repasser la mer pour aller défendre sa patrie. A peine arrivé, il livra bataille aux Romains dans la plaine de Zama (202) : mais il fut vaincu et forcé de s'exiler. Il se réfugia chez Antiochus, roi de Syrie, à qui il persuada de déclarer la guerre aux Romains, et enfin chez Prusias, roi de Bithynie. Celui-ci ayant promis de le livrer à ses ennemis, Annibal s'empoisonna pour ne pas tomber vivant entre leurs mains (183). Il avait alors 64 ans. Sa Vie a été écrite par Cornélius Népos et par Plutarque.

ANNIBALIEN (Flavius Claudius), neveu de Constantin le Grand, qui le fit roi de Pont, de Cappadoce et d'Arménie, et lui donna sa fille en mariage. A la mort de Constantin, ses soldats, excités par l'empereur Constance son cousin, le massacrèrent (338).

ANNICÉRIS, philosophe de l'école cyrénaïque, disciple d'Aristippe, florissait dans Alexandrie au IVe siècle av. J.-C. Il plaçait le souverain bien dans le plaisir, mais en recommandant la recherche des jouissances intellectuelles et morales. — Un autre Annicéris, ami de Platon, racheta ce philosophe vendu comme esclave par Denys le tyran.

ANNIUS de Viterbe, dont le vrai nom est Jean Nanni, dominicain et maître du sacré-palais, né en 1432, mort en 1532, publia à Rome, en 1498, un recueil. intitulé : Antiquitatum variarum volumina XVII, dans lequel se trouvent des écrits attribués à des auteurs de la plus haute antiquité, tels que Bérose, Manéthon, Mégasthène, Archiloque, Myrsile, Fabius Pictor, Sempronius, Caton, etc. On a beaucoup disputé sur l'authenticité de ces écrits; on convient auj. qu'ils sont fabriqués, mais il paraît qu'Annius en les publiant était de bonne foi, et il fut le premier dupe d'un faussaire.

ANNO-BON, île du golfe de Guinée, a env. 30 kil. de tour et renferme une petite ville de même nom sur la côte E.; 1000 hab., nègres. Découverte en 1471 par les Portugais, le jour de l'an, d'où son nom; cédée en 1778 à l'Espagne.

ANNONAY, ch.-l. de c. (Ardèche), entre la Diaune et la Cance, à 28 k. N. O. de Tournon ; 16 271 h. Papeteries et mégisseries renommées. Patrie de Montgolfier.

ANNONCIADE, nom donné à plusieurs ordres religieux et militaires institués en l'honneur de l'Annonciation. Tels sont : 1° l'ordre de l’Annonciade de Savoie, ordre honorifique, créé en 1362 par Amédée VI, comte de Savoie, sous le nom d’Ordre du Collier, renouvelé en 1518 parle duc Charles III, sous le nom de l’Annonciade et consacré à la Ste Vierge; — 2° les Annonciades, instituées à Bourges (1500) en l'honneur des dix vertus de la Vierge, par Jeanne de Valois, fille de Louis XI; 3° les Annonciades célestes ou Filles Bleues, instituées en 1604 à Gênes, par Marie-victoire Fornaro; elles portaient un manteau bleu : d'ou leur surnom.

ANNONCIATION. On appelle ainsi 1° le message que remplit l'ange Gabriel près de la Vierge pour annoncer qu'elle enfanterait un fils; 2° la fête instituée en mémoire de ce message. Cette fête remonte aux premiers siècles; on la célèbre le 25 mars.

ANNOT, ch.-l. de cant. (B.-Alpes), à 34 kil. N. E. de Castellane; 905 hab. Curieuse grotte aux environs.

ANNULUS, poëte latin moderne. V. ANEAU.

ANONYME (l') de Ravenne. V. RAVENNE.

ANQUETIL (L. Pierre), historien, né à Paris en 1723, mort en 1808; entra de bonne heure chez les Génovéfains, devint directeur du séminaire de Reims, du collége de Senlis, et enfin curé de la Villette près de Paris. Emprisonné pendant la Terreur, il recouvra bientôt la liberté. Il fut nommé membre de l'Institut dès la fondation et attaché au ministère des affaires extérieures. Ses principaux ouvrages sont : Histoire de Reims, 1756; Esprit de la Ligue, 1767 ; Précis de l'histoire universelle (abrégé de l’Histoire universelle des Anglais), 1797 et 1807; Motifs des guerres et des traités de paix sous Louis XIV, XV et XVI, 1798; Histoire de France, 1805, 14 vol. in-12, ouvrage écrit avec clarté, mais froid et ennuyeux et qui se ressent de la vieillesse de l'auteur; c'est cependant celui de ses ouvrages qui est le plus répandu.

ANQUETIL-DUPERRON (Abraham-Hyacinthe), savant orientaliste, frère de l'historien, né à Paris en 1731, mort en 1805, étudia de bonne heure l'hébreu, l'arabe et le persan. Voulant perfectionner ses connaissances sur les lieux mêmes, il s'engagea comme soldat dans un régiment qui partait pour l'Inde (1754). Il ne tarda pas à se faire libérer; mais il resta en Asie, et parvint, en courant les plus grands dangers, à apprendre plusieurs idiomes de cette contrée. De retour en France en 1762, il consacra le reste de sa vie à la publication des précieux matériaux qu'il avait amassés. Il fut nommé en 1763 interprète pour les langues orientales et membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, mais il donna bientôt sa démission, pour s'affranchir de toute obligation. Anquetil vivait très-retiré et de la manière la plus sobre; c'était en outre un homme d'un caractère ferme et indépendant : quoique réduit à la pauvreté, il refusa toute pension. Ses principaux ouvrages sont une Traduction du Zend-Avesta (livre sacré des Parsis), précédée d'un Voyage aux Grandes Indes, Paris, 1771; Législation orientale, 1778; Recherches historiques et géographiques sur l'Inde, 1786; l’Inde en rapport avec l'Europe, 1798. Oupnek'kat, id est, secretum tegendum, traduction lat. d'une version persane abrégée des Védas, avec des notes et explications, 1804. Anquetil l'historien à rédigé une Notice sur sa Vie.

ANSARIEHS, peuple de Syrie, habite dans l'Anti-Liban, entre Antakieh et Nahr-el-Kebir, et paye tribut au pacha de Tripoli. Ils professent un Islamisme mêlé aux anciennes croyances de la Perse et de l'Assyrie.

ANSCHAIRE (S.), l'Apôtre du Nord, né en Picardie en 811, mort à Brême en 864, quitta en 826 l'abbaye de Corbie pour aller prêcher la foi dans le Slesvig, la Suède, le Danemark, le Holstein, et fut nommé évêque de Brême puis archevêque de Hambourg. On l'honore le 3 février.

ANSE, ch.-l. de c. (Rhône), à 6 k. S. de Villefranche, sur l'Azergue, près de la Saône ; 1427 h, Site délicieux. Anc. résidence royale.

ANSE (la GRANDE-), bourg de la Martinique, sur la côte N. de l'île ; 4000 h. Sucreries importantes.

ANSÉATIQUES (Villes). V. HANSE, HANSÉATIQUES.

ANSEAUME, auteur comique, né vers 1720, mort en 1784, d'abord souffleur, puis directeur de l'Opéra-Comique, donna, de 1753 à 1772, au théâtre de la Foire, à l'Opéra-Comique et à la Comédie-Italienne un assez grand nombre de pièces qui eurent du succès, et dont quelques-unes se jouent encore : les Deux chasseurs et la Laitière, 1763 musique de Duni ; le Tableau parlant, 1769, musique de Grétry ; la Clochette, le Peintre amoureux de son modèle, etc.

ANSÉGISE, fils de S. Arnoul, et gendre de Pepin de Landen, fut père de Pepin d'Héristal et jouit d'une grande autorité au VIIe siècle, sous Sigebert et Childéric II. On lui donné quelquefois le titre de duc d'Austrasie. — Abbé de Fontenelle ou St-Vandrille, intendant des bâtiments sous Charlemagne et Louis le Débonnaire, mort en 834, a recueilli en 4 livres les Capitulaires de ces deux princes (souvent imprimés, notamment en 1780, par Chiniac). — Archevêque de Sens en 871, mort en 883, fut chargé par Charles le Chauve de diverses missions auprès du pape, devint primat des Gaules et de la Germanie et sacra rois de France Louis III et Carloman.

ANSELME (S.), célèbre théologien et philosophe du XIe siècle, né en 1033 à Aoste, mort en 1109, fut d'abord abbé du Bec en Normandie, puis archevêque de Cantorbéry en Angleterre. Austère dans ses mœurs, il fit observer rigoureusement le célibat ecclésiastique en Angleterre. Zélé défenseur des prérogatives du clergé et du pape, il lutta constamment contre Guil-