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laume le Roux qui voulait les restreindre. Ce prince le fit sortir d'Angleterre; mais Henri I, son successeur, l'y rappela. — S. Anselme joue un rôle important dans la théologie aussi bien que dans la politique de son temps : on l'a considéré comme un second S. Augustin. Il essaya d'appuyer la religion sur la philosophie, et donna même de nouvelles démonstrations de l'existence de Dieu, qu'il prouvait, comme le fit plus tard Descartes, par l'idée de l'être parfait. Ses œuvres ont été publiées par dom Gerberon, Paris, 1675, 1721; Venise, 1744, 2 vol. in-fol. On y remarque surtout le Monologium, sive Exemplum meditandi de ratione fidei, et le Proslogium seu Fides quærens intellectum, dont M. H. Bouchitté a donné une exposition dans le livre intitulé : Rationalisme chrétien, Paris, 1842, in-8. M. G. Seigneur a traduit ses Prières (1860). On honore ce saint le 21 avril. Sa Vie, écrite par Eadmer, son secrétaire, se trouve dans l'éd. de Gerberon; elle a été écrite de nos jours par Mœlher et par M. Ch. de Rémusat (1852).

ANSELME dit l’Écolâtre, mort en 1117, fut disciple du préc., tint à Laon une école célèbre et compta parmi ses auditeurs Guillaume de Champeaux et Abélard.

ANSELME (Pierre de GUIBOURS, dit le P.), Augustin Déchaussé, né à Paris en 1625, mort en 1694, est connu par une Histoire généalogique de la maison de France et des grands officiers de la couronne, 1674, 2 vol. in-fol.; ouvrage continué par du Fourni et le P. Ange de Ste-Rosalie, qui en donnèrent de 1726 à 1739 l'édition la plus estimée (9 vol. in-fol.). On lui doit encore la Science héraldique, 1674, et le Palais de l'honneur, contenant la généalogie des maisons de France, de Lorraine et de Savoie.

ANSELME (Ant.), prédicateur, né en 1652 à l'Ile-Jourdain, mort en 1737, prêcha de bonne heure avec tant de succès dans le Languedoc qu'on l'y surnomma le petit prophète, vint à Paris, où il ne réussit pas moins en prêchant devant la cour, et fut admis en 1710 à l'Académie des inscriptions. Ses Sermons, publiés en 1721, forment 4 vol. in-8.

ANSES-D'ARLET (les), bourg de la Martinique (Antilles), à 15 kil. S. de Fort-Royal; 1600 h. On y récolte le meilleur café de l'île.

ANSON (George), amiral anglais, né en 1697, mort en 1762. Chargé d'une expédition contre les établissements espagnols dans l'Amérique méridionale (1740-1745), il réussit complètement, et fut comblé à son retour des faveurs de Georges II. Une victoire qu'il remporta en 1747 sur le chef d'escadre français La Jonquière lui valut la pairie et le grade de contre-amiral; enfin, il fut nommé amiral en 1711. La relation de son Voyage autour du monde dans les années 1740-1745 a été publiée à Londres en 1748, et trad. en français dès 1749.

ANSPACH, Onoldinum, v. de Bavière, ch.-l. de la Franconie centr., sur la Rezat, à 40 k. S. O. de Nuremberg; 18 000 h. Joli château, anc. résid. des margraves; gymnase, galerie de tableaux. Fabriques de draps, de cartes, de faïence, etc. Patrie de Stahl et d'Uz. — Elle était autrefois le ch.-l. du margraviat d'Anspach-Bayreuth, principauté qui comptait 300 000 h., et qui avait d'abord appartenu aux bourgeois de Nuremberg. Le dernier margrave, Charles-Frédéric, vendit son État à la Prusse 1791; Napoléon s'en empara et le donna à la Bavière en 1806.

ANSPACH-BAYREUTH (Charles-Frédéric-Alex., margrave d'), né en 1736, mort en 1806, était neveu du grand Frédéric, ayant pour mère Wilhelmine, duchesse de Bayreuth, sœur de ce prince. Marié malgré lui à une princesse de Saxe-Cobourg, il quitta bientôt son épouse et voyagea en Italie en France et en Hollande; de retour à Anspach, il y vécut avec la célèbre comédienne Clairon, qui passa 17 années à sa cour. Il la remplaça dans la suite par lady Craven (V. l'article suivant), qu'il épousa après la mort de sa femme (1790), et avec laquelle il se retira en Angleterre, lorsqu'il eut vendu son margraviat au roi de Prusse Frédéric-Guillaume (1791).

ANSPACH (Élisabeth CRAVEN, margravine d'), née à Spring-Garden en 1750, morte en 1828, était fille du comte de Berkeley. Elle épousa d'abord lord Craven dont elle eut sept enfants. Abandonnée par son époux, elle sollicita le divorce, et quitta l'Angleterre pour voyager. Accueillie avec distinction dans toutes les cours de l'Europe, elle finit par se fixer auprès du margrave d'Anspach, à qui elle avait inspiré la plus vive passion, et qui l'épousa dès qu'elle fut devenue veuve (1790). Elle se retira alors avec son époux en Angleterre dans la terre de Brandebourg-House. Après la mort de ce prince (1806), elle recommença ses voyages : elle mourut à Naples à l'âge de 78 ans. Lady Craven avait fait un poëme dès l'âge de 17 ans; plus tard, elle composa quelques pièces de théâtre (recueillies par Asimond, 1789, 2 vol. in-8). On a encore d'elle un Voyage a Constantinople en passant par la Crimée, Londres,1789, traduit trois fois en français; et des Mémoires fort curieux, qui parurent à Londres en 1825, et furent trad. par J. T. Parisot, 1826, 2 vol. in-8.

ANSPRAND, roi des Lombards en 712, était Bavarois. Après trois mois de règne il fut vaincu par le duc de Turin, Ragimbert, et obligé de fuir en Bavière; mais il remonta bientôt sur son trône. Il eut pour successeur Luitprand, son fils.

ANTÆOPOLIS, auj. Kau-il-Kubara, v. de la H.-Égypte, sur le Nil, r. dr., ainsi nommée en mémoire de la victoire qu'Hercule y remporta sur Antée.

ANTAKIEH, nom d’Antioche chez les Turcs.

ANTALCIDAS, général spartiate, conclut avec Artaxerce-Mnémon, roi de Perse, l'an 387 av. J.-C., une paix ignominieuse : par ce traité, Sparte, dans le but d'asservir la Grèce, achetait l'appui du grand roi en lui soumettant toutes les villes grecques de l'Asie-Mineure. Poursuivi par le mépris général, Antalcidas se réfugia en Perse. Chassé par Artaxerce lui-même, il revint en Grèce et s'y laissa, dit-on, mourir de faim.

ANTANDROS, v. de Mysie, au pied de l'Ida et au fond du golfe d'Adramytte. C'est près de là, dit-on, que Pâris prononça son jugement entre les trois déesses. C'est, selon Virgile, du port d'Antandros que partit Énée après le sac de Troie (Én., III, 6).

ANTAR, poëte et guerrier arabe du VIe siècle, fils d'un chef de tribu et d'une esclave abyssinienne, eut à exécuter les entreprises les plus périlleuses pour obtenir la main de sa cousine Abla, y réussit par son courage, mais périt en 615, assassiné par un ennemi. Ses aventures font le sujet du Roman d'Antar, espèce d'Iliade arabe, dont l'auteur, Aboul-Moyed-Ibn-Essaigh, vivait au XIe siècle, et dont plusieurs morceaux ont été trad. par MM. Perceval, Cardonne, Dugat et Lamartine.

ANTARADUS, v. de Phénicie, en face Aradus, à qui elle servait de port, est auj. Tortose.

ANTARCTIQUE (Océan). V. GLACIALE (Mer).

ANTÉCHRIST, c.-à-d. ennemi du Christ, personnage mystérieux que l'Ancien et le Nouveau Testament annoncent comme devant s'opposer au Messie et comme devant couvrir la terre de crimes et d'impiétés. Son apparition sur la terre doit précéder le 2e avènement du Christ (Daniel, ch. VII et suiv.; S. Jean, Apocalypse, chap. XIII et XIV). On a cru voir l’Antéchrist dans les chefs des principales hérésies.

ANTÉE, Antæus, géant, fils de Neptune et de la Terre, habitait Irasa, dans les sables de la Libye; il arrêtait et massacrait tous les passants, parce qu'il avait fait vœu d'élever un temple à Neptune avec des crânes humains. Hercule le terrassa trois fois, mais en vain : car la Terre, sa mère, ranimait ses forces chaque fois qu'il la touchait. Hercule s'en aperçut, le souleva en l'air, et l'étouffa dans ses bras.

ANTEMNÆ, petite v. du Latium, à 4 k. N. E. de Rome, au confluent de l'Anio et du Tibre. Vaincus