Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/1

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

H

HABS HAÇA

HABACUC, un des 12 petits prophètes, vivait, à ce qu'on croit, sous Joachim, vers 600 av. J.-C. Il a laissé 3 chapitres, dans lesquels il prédit la captivité des Juifs à Babylone et leur rétablissement dans leur patrie. Ses prophéties se distinguent par l'énergie et la vivacité des expressions.

HABAT ou GARB, contrée de Maroc, dont elle forme la partie N. O., s'étend du mont Zalag au détroit de Gibraltar et est baignée par la Méditerranée au N. E., l'Atlantique à l'O. Ce pays est traversé par une chaîne du petit Atlas. Il est très-fertile, et compte au moins 200 000 hab. Villes principales : Tanger, Tétouan, Larache.

HABEAS CORPUS. On nomme ainsi en Angleterre un ordre écrit ou writ adressé par un magistrat à un geôlier pour lui en joindre d'élargir un prisonnier. Cette dénomination vient des premiers mots de la formule latine dans laquelle l'ordre est conçu. Tout citoyen qui croit être détenu arbitrairement peut, en adressant une requête au lord-chancelier, ou, en son absence, à l'un des juges de la cour du banc du roi, obtenir un writ d’habeas corpus. Longtemps disputé, ce droit fut définitivement réglé par un bill rendu en 1680. Dans les temps de troubles, l’habeas corpus fut plusieurs fois suspendu, notamment en 1715, 1745, 1794, 1817.

HABERT (François), poète médiocre du XVIe s., né en 1520, à Issoudun, mort vers 1574. vécut pauvre et se surnomma lui-même le Banni de Liesse. Il traduisit en vers les Métamorphoses d'Ovide, les Distiques de Caton, les Satires d’Horace, et composa lui-même : La jeunesse du Banny de Liesse, les Métamorphoses de Cupido, le Temple de Chasteté, et autres poëmes allégoriques.

habert de cérisy (Germain), abbé de St-Vigor, né à Paris en 1610, mort en 1654 ou 1655, fut membre de l'Académie française dès la fondation. On a de lui : les Métamorphoses des yeux de Philis en astres, poëme, 1639, et des Poésies diverses, qui se ressentent du goût du temps. Il est un de ceux que Richelieu avait chargés de la critique du Cid.

HABESCH, nom donné à l'Abyssinie par les indigènes. Le mot Abyssinie en est une corruption.

HABSAL, v. de Russie (Revel), ch.-lieu de district, dans une presqu'île, sur la Baltique, à 100 kil. S. O. de Revel ; 1500 h. Port fréquenté, commerce actif. — Fondée en 1279 ; prise par les Danois en 1559, par les Suédois en 1645, par les Russes en 1710.

HABSBOURG, Habsburgum, château de Suisse (Argovie), à 12 kil. N. E. d'Aarau, fut fondé vers 1020 sous le nom d’Habitschburg (château des autours), dont Habsbourg est une corruption. Berceau de la maison de Habsbourg.

HABSBOURG (maison de), illustre maison d'Allemagne, qui remonte au VIe siècle et qui tire son nom du château de Habsbourg en Suisse. On la fait descendre d'Ethico, duc d'Alsace, né vers 626, mort vers 690 ; mais sa chronologie ne commence à offrir quelque certitude qu'à partir de Gontram le Riche, comte d'Alsace de 917 à 954. Radebot, son petit-fils, bâtit le château de Habsbourg en 1020, et Werner II, un des fils de Radebot, prit le 1er le titre de comte de Habsbourg. Dans la guerre entre l'empereur Henri IV et l'anti-empereur Rodolphe, Werner embrassa le parti de ce dernier (1077-1080). — Adalbert III, arrière-petit-fils de Werner II, succéda à son père Werner III en 1163, fit la guerre en Palestine (1187-91 et 1196-98), combattit ensuite Berthold V de Zœhringen et fonda Waldshut ; il prit le 1er le titre de Landgrave d'Alsace. — Après la mort de Rodolphe II, fils d'Adalbert III (1232), la maison des Habsbourg se partage en deux branches : Habsbourg-Habsbourg et Habsbourg-Laufenbourg, dont les chefs sont Albert IV et Rodolphe III, son frère.

Branche aînée. Albert IV, tige de la branche aînée ou impériale, eut pour sa part Habsbourg, le comté d'Argovie et les alleux d'Alsace ; il y joignit par mariage le comté de Kybourg. Son fils Rodolphe IV agrandit considérablement ses domaines du côté de la Suisse et acquit en Allemagne le duché d'Autriche ; il porta au plus haut degré la splendeur de cette maison et fut appelé au trône impérial en 1273 ; il régna 18 ans (1273-91) sous le nom de Rodolphe I, et eut pour successeur dans ses États héréditaires, et plus tard à l'empire (1298), son fils Albert (Albert I comme duc d'Autriche et empereur). Sous celui-ci les Suisses se révoltèrent, et pendant toute la durée du XIVe siècle et la moitié du XVe, la maison de Habsbourg s'épuisa vainement à les combattre ; elle se vit successivement enlever la plus grande partie de ses domaines. En 1438 un nouveau prince de la maison d'Autriche-Habsbourg fut appelé au trône impérial ; il régna sous le nom d'Albert II ; depuis lui, la maison d'Habsbourg régna sans interruption sur l'Allemagne jusqu'en 1740 ; cinq ans après, l'héritière de cette maison, Marie-Thérèse, porta ses possessions dans la maison de Lorraine, qui règne encore actuellement (V. Allemagne, Autriche, et les art. rodolphe, albert, frédéric, etc.).

Branche cadette. Elle eut pour tige Rodolphe III, oncle de l'empereur Rodolphe de Habsbourg, et reçut en partage Laufenbourg, Waldshut, Neu-Habsbourg (sur le lac des Quatre-Cantons) et les domaines de Klekgau. Après la mort de Rodolphe III, cette 2e branche se partagea en deux rameaux (les comtes de Habsbourg-Laufenbourg et les nouveaux comtes de Kybourg). Le 1er de ces deux rameaux, commencé par Godefroy (mort en 1271), s'éteignit au commencement du xve siècle. Eberhard, tige du second, avait acquis le comté de Kybourg en épousant Anne, héritière de cette maison ; il mourut en 1284 ; sa descendance s'éteignit en 1415. La branche aînée réunit alors tous les domaines de la maison.

HABSHEIM, bourg d'Alsace-Lorraine, à 17 kil. N. E. d'Altkirch ; 1600 hab. Vins, kirsch. Station.

HAÇAN ou HASSAN, 5e calife, fils d'Ali et de Fatime, fille de Mahomet, fut élu à Koufa l'an 660 de J.-C, après la mort de son père, tué dans cette même ville. Il eut pour compétiteur Moaviah, et consentit à abdiquer après six mois de règne, afin d'éviter l'effusion du sang. Il mourut en 669, empoisonné par un des fils de Moaviah, qui craignait qu'il ne voulût faire valoir ses droits. Il est compté par les Chyites au nombre des imams ; après lui l'imamat passa à son frère Hussein.

HAÇAN (KENNOUN), le dernier des Édrissites qui régnèrent en Mauritanie, monta sur le trône en 954, fut attaqué par les Obaïdites et les Ommiades espagnols, fait prisonnier et amené à Cordoue ; s'évada, alla rassembler quelques troupes en Égypte, et tenta de reconquérir ses États du Maroc ; mais après quelques succès il fut assassiné, en 984.

HAÇAN-BEN-SABBAH, un des chefs de la secte des Ismaéliens de Perse, connue aussi sous le nom d’Assassins, né en Perse vers 1050. Après avoir occupé les postes les plus élevés auprès du sultan Malek-chah, il fut chassé de la cour pour avoir voulu supplanter le premier ministre, son bienfaiteur ; il embrassa alors la secte des Ismaéliens (V. ce mot) et répandit dans la Perse cette hérésie. Il se fit un grand nombre de partisans, à la tête desquels il s'empara en 1091 du château d'Alamout, situé sur une montagne élevée, aux environs de Kasban, dans l'Irak-Adj-mi, et se forma un petit État indépendant. Il s'attacha de fanatiques sectaires qu'il savait exalter