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ville de ce nom), avec le pays d'Hadeln, pté de Lunebourg, portion du duché de Lauenbourg, duché de Verden, prté de Kalenberg et de Hildesheim, comtés de Hoya et de Diepholz. À ces États, qui formaient un tout continu, s'ajoutaient : au S. E. la prté d'Osnabrück, le sud du cté de Lingen, le cté de Bentheim, les cercles de Meppen et d'Emsbühren, et au N. la Frise orientale, avec le pays de Harling. Il faut y joindre les enclaves de Grubenhagen et de Gœttingue, du Hanovre par le duché de Brunswick. — Le sol du Hanovre est généralement plat, excepté dans la partie orientale, traversée par les monts Harz et Solling (tous deux riches en métaux), ainsi que dans les pays d'Hildesheim et de Kalenberg. De l'O. à l'E. s'étend une large bande de sable, sans culture et couverte de bruyères. Les principales rivières sont l'Elbe, l'Oste, le Weser, l'Aller, l'Ems et la Leine; sur la côte septentr. on remarque la baie de Dollart, qui forme l'un des plus vastes ports du continent; dans l'intérieur, les lacs de Steinhud, Düme et Jordan (ce dernier souterrain). Le Hanovre est un pays agricole plutôt que manufacturier; cependant l'industrie linière y est très-développée. Il fournit d'excellents chevaux; on y élève aussi une grande quantité d'abeilles. Mines exploitées d'argent, de fer, de plomb; houille, tourbe, sources salées, grand commerce de bois. Établissements scientifiques importants, en tête desquels est l'Université de Gœttingue. Plusieurs lignes de chemins de fer.

Histoire. Le Hanovre fut primitivement habité par les Chérusques au S., les Lombards et les Chauques au N. Au temps de Charlemagne, il était occupé par des peuplades saxonnes. Il continua, même après la conquête, à être gouverné par des ducs saxons. Au Xe siècle, on y remarquait 4 familles souveraines : celles de Brunswick, de Nordheim, des Billung et de Supplinbourg. Au commencement du XIIe, l'héritière des Billung épousa Henri le Noir, de la famille des Guelfes, et de ce mariage naquit Henri le Superbe, duc de Bavière, qui, en épousant l'héritière des maisons de Brunswick, Nordheim et Supplinbourg, étendit sa domination sur presque tout le Hanovre. Othon l'Enfant, son petit-fils, ayant été mis au ban de l'empire, fut dépouillé de presque tous ses États, à l'exception de Lunebourg, Kalenberg, Brunswick, Grubenhagen et Gœttingue, qui formèrent le duché de Brunswick (1235). Après la mort d'Othon, ce duché fut partagé entre les diverses branches de la maison de Brunswick (V. BRUNSWICK). Ernest Auguste, de la branche de Brunswick-Lunebourg, réunit une grande partie des domaines du duché de Brunswick et fut élevé en 1692 à la dignité d'électeur sous le titre d'électeur de Hanovre; il avait épousé la fille de l'électeur palatin, petite-fille de Jacques I, roi d'Angleterre, et acquit par là des droits éventuels au trône de la Grande-Bretagne. George-Louis, son fils, réunit à ses domaines le reste du duché de Brunswick en épousant en 1698 Sophie Dorothée, héritière des autres branches de la maison de Brunswick. Héritier le plus proche de la reine Anne, George-Louis succéda à cette princesse sur le trône d'Angleterre en 1714, où il prit le titre de George I. Depuis cette époque jusqu'en 1837, le Hanovre a toujours été gouverné par les rois d'Angleterre, sans toutefois faire partie de ce royaume. Sous George II, le Hanovre s'agrandit du pays d'Hadeln et du comté de Bentheim; mais il souffrit beaucoup des guerres de 1741 à 1756. George III y joignit une partie du Harz, et en 1802 l'évêché d'Osnabruck y fut réuni. En 1803, les Français occupèrent le Hanovre; ils le cédèrent à la Prusse en 1805, mais l'occupèrent de nouveau en 1807 : une partie du pays fut réunie au royaume de Westphalie; le reste fit partie de l'empire français, et forma les dép. de l'Ems-oriental, de l'Ems-supérieur, des Bouches-du-Weser et des Bouches-de-l'Elbe. En 1813, l'électorat de Hanovre fut rendu à ses anciens maîtres; en 1814, il fut érigé en royaume. À cette époque, il s'accrut d'Hildesheim, de la Frise orientale, de la ville de Goslar, d'une partie du pays d'Eichsfeld, des districts de Meppen et d'Emsbühren; il céda de son côté une partie du Lauenbourg au Danemark, ainsi que quelques districts séparés à la Prusse et à l'Oldenbourg. En 1837, à la mort de Guillaume IV, roi d'Angleterre, le trône de la Grande-Bretagne étant échu à sa nièce Victoria, le Hanovre, qui était fief masculin, revint à Ernest Auguste, duc de Cumberland, 5e fils de George III et frère cadet de Guillaume IV, qui prit le titre de roi. Ce prince, chef du parti tory en Angleterre, se montra peu disposé à favoriser les tendances libérales de la nation hanovrienne : il retira une constitution établie en 1833 et fut sans cesse en lutte avec son parlement; la révolution de 1848 le força d'accorder des réformes. Son fils, George V, né en 1819, lui succéda en 1851 : ayant pris parti contre la Prusse, dans la guerre de cet État contre l'Autriche, et ayant été battu, il fut déposé, et son royaume annexé à la Prusse (1866).

HANOVRE (NOUVEL-), contrée de l'Amérique septentrionale, dans la Nouv.-Bretagne (possessions anglaises), s'étend le long de l'Océan Pacifique, par 50°-54° lat. N., entre le Nouveau-Cornouailles au N., la Nouv.-Géorgie au S., l'île de Quadra-et-Vancouver au S. E. Un grand nombre d'îles sont répandues sur les côtes, entre autres les archipels de Pitt et de la Princesse-Royale; une chaîne de montagnes traverse le pays du N. O. au S. E. Cette contrée est très-froide et à peine habitée. Elle fournit de belles fourrures. Elle reçut son nom de Vancouver qui en explora les côtes en 1792 et 1793.

HANRIOT. V. HENRIOT.

HANS, forme allemande du nom de Jean.

HANSE (la). V. HANSÉATIQUES (villes).

HANSE PARISIENNE (la), association des marchands d'eau de Paris, qui datait, dit-on, de la domination romaine, fut constituée définitivement sous Philippe-Auguste. Elle avait le monopole de la navigation de la Seine à Paris et à 7 ou 8 lieues en amont ainsi qu'en aval, et percevait un droit sur les marchandises transportées. Louis XIV la supprima en 1672 et en attribua les droits au trésor royal.

HANSÉATIQUES (Villes), du vieux allemand hansen, s'associer. On ne donne actuellement ce nom qu'aux trois villes libres de Hambourg, de Brême et de Lubeck, mais au moyen âge il s'appliquait à une grande ligue commerciale. La Hanse ou Ligue hanséatique prit naissance en 1241 par le traité formé entre Hambourg et Lubeck dans le but de protéger leur commerce contre les pirates de la Baltique et de défendre leurs franchises contre les princes voisins. Les avantages que produisit cette union engagèrent bientôt un grand nombre de villes à s'y faire admettre. A Hambourg et Lubeck se joignirent successivt Brême, Bruges, Bergen, Novogorod, Londres, Cologne, Brunswick, Dantzick, et plus tard Dunkerque, Anvers, Ostende, Dordrecht, Rotterdam, Amsterdam, etc.; on y ajoute même Calais, Rouen, St-Malo, Bordeaux, Bayonne, Marseille, Barcelone, Séville, Cadix, Lisbonne, ainsi que Livourne, Messine et Naples. Au moment de la plus grande prospérité, la Ligue compta jusqu'à 80 villes. On les divisait en 4 sections, à la tête desquelles étaient Lubeck, Cologne, Brunswick et Dantzick, chacune avec une assemblée annuelle. Tous les trois ans, les députés de la confédération se réunissaient, le plus souvent à Lubeck. Chaque ville fournissait son contingent militaire et sa contribution en argent. La Ligue avait son droit maritime particulier. Pendant quelques siècles, cette association fleurit et étendit au loin son commerce; mais, à partir du XVe siècle, la découverte de l'Amérique et l'extension de commerce maritime qui en fut la suite la firent déchoir rapidement : elle fut dissoute en 1630, et se trouva réduite aux trois villes nommées ci-dessus. L’Histoire de la Ligue hanséatique a été écrite, en