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français, par Roux de Rochelle, Paris, 1844, et en allemand par Barthold, Leips., 1854.

HANS-SACHSE, poëte allemand, né à Nuremberg en 1494, mort en 1576, exerçait le métier de cordonnier et cultivait en même temps la poésie avec quelque succès. Il devint doyen des maîtres poëtes (meistersænger), espèce de confrérie de poëtes-artisans. Il a composé des comédies, des tragédies, des contes, des fables, et a traduit les psaumes pour le culte réformé, ce qui l'a fait appeler le Poëte de la Réforme. Des Mélanges de poésies de Hans-Sachse ont été publ. à Nuremberg en 1560, in-fol., et ses Œuvres complètes en 1570-79, 5 vol. in-f., et réimpr. à Gotha en 1821. On a trouvé en 1855 dans les archives de Zwickau 13 vol. in-fol. manuscrits, restes de 35 volumes qui contenaient la copie de toutes ses poésies.

HANTS. V. HAMPSHIRE.

HANWAY (Jonas), philanthrope, né à Portsmouth en 1712, mort en 1786, étudia le commerce à Lisbonne, voyagea en Russie, puis en Perse, fut nommé en 1762 commissaire des vivres de la marine et employa tous ses loisirs à des œuvres de bienfaisance. On lui doit l'institution de la Société de Marine anglaise, l'établissement des écoles du dimanche, une maison de refuge pour les filles repenties (Magdalen Charity), et les assurances contre l'incendie. Il a laissé, entre autres écrits : la Vertu dans les classes inférieures, 1774.

HAOUSSA, État de la Nigritie centrale, à l'O. du Bournou, par 12° lat. N., et 8° long. E., sur la rive g. du Niger, a pour v. principales Kano, Sakkatou et Katagoum. Habitants doux, industrieux et agriculteurs. Le Haoussa est peu connu : il n'a encore été visité que par Clapperton et Oudney, de 1820 à 1825.

HAPARANDA, v. de Suède (Botnie or.), sur le golfe de Botnie, à l'embouch. de la Tornéa. Port de commerce et observatoire. La ville fut fondée en 1813.

HAQUIN, nom de plusieurs rois de Norvège, dont les seuls remarquables sont : Haquin I, qui régna de 936 à 958 ou 961 ; il détrôna Éric, son frère ; cependant, il gouverna avec douceur et mérita le surnom de Bon ; il périt pour avoir voulu introduire le Christianisme dans ses États. — H. VI, 1247-1263, le Vieux, fils naturel de Haquin IV, eut à combattre de nombreux compétiteurs, et se fit une telle réputation de puissance et de sagesse que S. Louis et Alphonse le Sage, roi de Castille, recherchèrent son alliance. Il ajouta à ses États l'Islande, le Groenland, les îles Shetland et les Orcades, et donna un code à ses sujets. Il abolit l'épreuve du feu. — H. VII ou VIII, fils de Magnus, associé à son père dès 1345, fut proclamé roi en 1350, et joignit en 1361 la couronne de Suède à celle de Norvége ; mais, ayant mécontenté les Suédois, il fut dépossédé par eux et remplacé dès 1363 par Albert de Mecklembourg : il tenta inutilement de remonter sur le trône. Haquin avait épousé Marguerite, fille du roi de Danemark, qui réunit sur sa tête les 3 couronnes du Nord.

HARALD, rois de Danemark et de Norvège, dont la chronologie est fort incertaine ; l'histoire des premiers rois de Danemark de ce nom est inconnue.

HARALD dit Blaatand (c.-à-d. à la dent bleue), IIe ou VIIe du nom, devint roi de Danemark vers 930, vint en France combattre Louis d'Outremer et Lothaire en faveur de Richard, duc de Normandie (945 et 972), et força Lothaire à conclure un traité favorable à son allié ; mais il fut battu plus tard par les empereurs Othon I et Othon II, qui lui imposèrent pour conditions, le 1er d'embrasser le Christianisme, le 2e de céder la Norvége, qu'il possédait depuis peu. Il fut détrôné par son fils Suénon en 980. — H. VIII, fils de Suénon I, régna d'abord avec son père, lui succéda en 1014, avec son frère Canut, et mourut peu après en Angleterre, pendant qu'il aidait son frère à conquérir ce royaume. — H. IX, fils de Suénon II, monta sur le trône en 1076, substitua à l'usage du combat judiciaire la formalité de se purger d'une accusation par le serment, et se montra toujours ami de la paix ; il sa retira dans un couvent, où il mourut en 1080.

HARALD I, roi de Norvége, monta sur la trône l'an 863. Il ne possédait d'abord que quelques provinces de la Norvège méridionale ; il soumit à sa domination le pays tout entier. Il abdiqua en 930 et m. en 933. On le surnommait Haarfager (aux beaux cheveux). — II, fils d'Éric, qui avait été détrôné par Haquin I, monta sur le trône vers 950, à la mort de ce dernier : il abusa de son pouvoir, et fut massacré (962). — III, surn. Hardrad (le Sévère), 1047-1066, était fils de Sigurd et beau-frère de S. Olaüs. Il remplaça Magnus, son neveu, fonda la ville d'Opslo, et mourut en Angleterre où il était venu combattre Harold II (1066), peu de jours avant le débarquement de Guillaume le Conquérant. Avant de monter sur le trône, il avait été chef de la garde Varangienne, à Constantinople, avait pris Athènes pour la punir d'une révolte (1040), et avait eu les aventures les plus étranges. — IV, aventurier, se fit proclamer roi en 1135, en se disant fils de Magnus III, et enleva ainsi le trône à Magnus IV, qu'il renferma dans un couvent; mais il périt bientôt lui-même sous les coups d'un nouveau prétendant, Sigurd Slembidiakni, qui se disait aussi fils de Magnus III (1136).

HARALD I, II, rois d'Angleterre. V. HAROLD.

HARBURG, v. murée du Hanovre, à 40 kil. N. O. de Lunebourg, sur la r. g. de l'Elbe, en face de Hambourg ; 5000 hab. Tabac, toiles à voiles, lainages, soieries, bas, chapeaux. Entrepôt franc. Davoust avait en 1813 joint cette ville à Hambourg par des ponts qui ont été détruits en 1818.

HARCOURT, bourg du dép. de l'Eure, à 15 kil. N. E. de Bernay ; 1000 h. Berceau de la famille d'Harcourt. Anc. place forte, prise en 1418 par les Anglais, et en 1590 par les Ligueurs.

HARCOURT-THURY, bourg du Calvados, ch.-l. de c. (Calvados), sur l'Orne, à 26 Ml. N. O. de Falaise ; 1150 h. Ce lieu se nommait d'abord Thury ; il reçut le nom d’Harcourt de Henri d'Harcourt, pour qui il fut érigé en marquisat en 1700.

HARCOURT (famille d'), maison noble de France, qui tire son nom du bourg d'Harcourt (Eure), remonte au IXe siècle et reconnaît pour fondateur Bernard le Danois, qui était parent du chef normand Rollo, et qui reçut de lui la terre d'Harcourt en récompense des services qu'il lui avait rendus dans ses guerres contre les Anglais et les Neustriens (876). La sirerie d'Harcourt, comprenant les terres d'Elbeuf et de Lillebonne, fut érigée en comté par Philippe de Valois, 1328. En 1355, les d'Harcourt formaient 3 branches : les domaines de la 1re passèrent par mariage, en 1440, dans la maison de Lorraine; ceux de la 2e, dans la maison de Longueville. La 3e, qui existe encore, s'est partagée en deux rameaux, H.-Beuvron et H.-d'Olonde. — Raoul d'Harcourt, chanoine de Paris, archidiacre de Rouen et de Coutances, conseiller de Philippe le Bel, fonda en 1280, à Paris, le collége d'Harcourt, sur l'emplacement duquel a été bâti le lycée St-Louis. — Un autre, d'Harcourt, Guy, évêque de Lisieux, fonda à Paris en 1336 le collége dit de Lisieux. V. LISIEUX. — Jean II, sire d'H., fut maréchal de France sous Philippe le Hardi et amiral sous Philippe le Bel en 1293. — Godefroi d'H., le Boiteux, fils de Jean III, se laissa séduire par Édouard III, roi d'Angleterre, favorisa en 1346 la descente de ce prince en Normandie, et commanda même une partie de l'armée anglaise à la funeste batailla de Crécy. Mais après le combat, ému de la mort de son frère, qui avait été tué à ses côtés, il vint implorer le pardon de son souverain, Philippe VI. Cependant en 1355, sous le roi Jean, il repassa du côté de l'ennemi, pour venger la mort de son neveu, Jean V d'Harcourt, qui avait eu la tête tranchée pour cause de trahison et vint ravager la Normandie. Il périt dans