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pleurer sa virginité. Quelques-uns pensent qu'il ne s'agit que d'un sacrifice spirituel, et que Jephté consacra sa fille au service du Seigneur.

JÉRÉMIE, l'un des 4 grands prophètes des Juifs, né vers 630 av. J.-C., fut inspiré dès l'âge de 14 ans, prophétisa sous Josias et ses successeurs, et prédit la ruine de Jérusalem et la captivité de Babylone. Les conseils de soumission qu'il ne cessait de donner et ses prédictions lugubres le rendirent odieux à ses concitoyens, et il fut quelque temps retenu en prison sous Sédécias. Après la prise de Jérusalem (587), il voulut rester dans sa patrie pour pleurer sur ses ruines, mais des Juifs qui fuyaient en Égypte l'emmenèrent avec eux. L'époque et le lieu de sa mort sont inconnus. On a de lui des Prophéties où la simplicité n'exclut pas l'énergie, et des Lamentations où il déplore dans le style le plus pathétique le sort de sa patrie. Les prophéties de Jérémie ont été écrites par Baruch, qui lui servait de secrétaire.

JÉRÉMIE, v. d'Haïti, dép. du Sud, sur le golfe de Léogane; 5000 hab. Acajou, gayac, bois de campêche, cacao, café.

JÉREZ, v. d'Espagne. V. XEREZ.

JÉRICHO, auj. Hikah, v. antique de la Palestine, à 28 kil. N. E. de Jérusalem, sur un affluent du Jourdain. C'était, lors de l'entrée des Israélites en Palestine, une des v. principales des Jébuséens. Les Israélites, conduits par Josué, la détruisirent miraculeusement (1605 av. J.-C.) : il leur suffit pour cela de faire le tour de ses murailles en portant l'arche sainte et en sonnant de la trompette; les murs de la ville s'écroulèrent d'eux-mêmes. Jéricho fut depuis rebâtie et redevint florissante. Titus et Vespasien l'assiégèrent et la prirent (70 de J.-C.). Elle subsiste encore auj., mais elle est sans importance.

JÉRICHOW, bourg des États prussiens (Saxe), à 48 kil. N. E. de Magdebourg, près de l'Elbe, r. dr.; 1500 hab. Il donne son nom à 2 cercles de la régence de Magdebourg : l'un a pour ch.-l. Lohburg, et l'autre Genthin.

JERNINGHAM (Edward), poète dramatique anglais, d'une famille catholique du Norfolk, né en 1727, mort en 1812, fut élevé au collège anglais de Douai, puis à Paris, et entra dans l’Église. On a de lui plusieurs petits poèmes: le Déserteur, 1769; les Funérailles du moine de La Trappe, 1771; le Curé suédois, 1775; deux tragédies : Marguerite d'Anjou, 1777, le Siège de Berwick, 1794, et une comédie, the Welsh Heiress (l'héritière du pays de Galles), 1795. Ses œuvres ont été réunies en 1806.

JÉROBOAM, auteur du schisme des dix tribus, avait d'abord été au service de Salomon, et s'était enfui en Égypte, après avoir essayé inutilement de soulever plusieurs tribus contre ce prince. Roboam, fils de Salomon, ayant irrité le peuple par ses vexations, dix tribus l'abandonnèrent et élurent pour roi Jéroboam, qui fut ainsi le premier roi d'Israël (962 av. J.-C). Il établit sa résidence à Sichem, et fit élever à Béthel et à Dan deux veaux d'or qu'il ordonna d'adorer. Un jour qu'il sacrifiait à ses faux dieux, le prophète Jadon lui prédit la ruine de son culte et la mort de ses prêtres. Le roi, furieux, étendit la main pour le faire arrêter, mais sa main se sécha aussitôt; il n'en reprit l'usage que par l'effet des prières du prophète. Jéroboam mourut en 943, laissant le trône à Nadab son fils.

JÉROBOAM II, roi d'Israël, 817-776, reprit sur les Syriens Damas et Hamath, et recula les bornes de son roy. au nord et au midi; mais il se déshonora par ses injustices, sa mollesse et ses impiétés.

JÉRÔME (S.), Eusebius Hieronymus, docteur de l'église latine, né vers 331 ou plus probablement en 346 à Stridon en Pannonie, d'une famille riche, vint de bonne heure à Rome où il étudia sous Donat et où il se fit baptiser; voyagea dans la Gaule, dans l'Asie, visita les saints lieux et fut ordonné prêtre par Paulin, évêque d'Antioche. De retour à Rome (382), il devint secrétaire du pape Damase; il fut en même temps chargé d'expliquer publiquement et de traduire les Écritures, et opéra un grand nombre de conversions. Après la mort de Damase, il retourna en Palestine et s'enferma dans un monastère à Bethléem. Il en fut chassé par des hérétiques, et mourut peu après, en 420. S. Jérôme a laissé un grand nombre d'écrits, les uns historiques (parmi lesquels une traduction, avec continuation de la Chronique d'Eusèbe), les autres polémiques, dans lesquels il combat les hérétiques de son temps, Vigilance, Jovinien, Pelage; mais son plus beau titre est sa traduction latine de la Bible, faite sur l'hébreu et la trad. grecque des Septante : elle est connue sous le nom de Vulgate, et adoptée comme canonique par le concile de Trente. Il l'accompagna de précieux commentaires. S. Jérôme a un style pur et éloquent; mais il se laisse entraîner à de vifs emportements. Les meilleures édit. de ses OEuvres sont celles de dom Martianay, Paris, 1693-1704, 5 vol. in-fol; et de Vallarsi, Vérone, 1734-42, 11 vol. in-f., reproduite à Venise, 1766-70. Ses Lettres ont été trad. par J. Petit, 1672, et par dom Roussel, 1702. Dom Martianay a trad. son traité des Vanités du siècle, 1715. L'hist. de sa vie a été écrite par Collombet (1845) et Am. Thierry (1867), On le fête le 30 septembre. Il a donné son nom à l'ordre des Hiéronymites.

JÉRÔME ÉMILIANI (S.), fondateur de l'ordre des Somasques, né à Venise en 1481, m, en 1637, avait d'abord suivi la carrière des armes. Il est hon. le 20 juillet.

JÉRÔME DE PRAGUE, disciple et partisan fanatique de Jean Huss, né à Prague, défendit son maître accusé devant le concile de Constance (1415). La crainte du supplice lui fit un instant abjurer ses opinions; mais il rétracta bientôt cette abjuration, et recommença à prêcher avec une nouvelle ardeur. Il fut brûlé à Constance en 1416. Comme son maître, il subit le supplice avec courage. Il a laissé des écrits qui se trouvent avec ceux de Jean Huss.

JERSEY, Cœsarea, île de la Manche, à 25 kil. O. de la côte de France (dép. de la Manche) et à 132 kil. S. de celle d'Angleterre. Quoique si voisine de la France, cette île appartient à l'Angleterre: elle dépend du comté de Southampton: 22 kil. sur 15 ; 60 000 hab. (4000 Anglais et Irlandais et 2000 Français catholiques; le reste wesleyens et anglicans); ch.-l. St-Hélier. Pays montagneux, côtes environnées de rochers qui en rendent l'accès difficile; climat doux et tempéré; les parties basses et les vallées sont assez fertiles en grains et légumes. Varec en abondance ; grande quantité de poissons, huîtres, homards, moules, etc. Cidre, bétail, pommes de terre, etc. Comm. maritime considérable. — Cette île, jadis comprise dans le duché de Normandie, appartient à l'Angleterre depuis le règne de Henri I; cependant elle a toujours été régie par ses propres lois. Les Français ont fait pour la recouvrer de vains efforts.

JERSEY ou PAULUS-HOOK, v. des États-Unis (New-Jersey), sur l'Hudson, vis-à-vis de New-York; 20 000 h. Chemins de fer; steamers transatlantiques. Verrerie, porcelaine fine, tapis, etc.

JERSEY (NEW-), un des États-Unis de l'Amérique du Nord, borné au N. par l'État de New-York, à l'E. par l'Océan et la riv. d'Hudson, au S. par la baie de Delaware, à l'O. par l'État de Pensylvanie : 260 kil. sur 90; 490 000 hab.; ch.-l., Trenton. Pays montagneux au N., entrecoupé de vallées et de collines au centre, plat au S. Princip. riv., le Passaic, le Raritan, l'Egg-Harbour-River, etc. Climat tempéré au S. E., froid, mais sain au N.; grains, pommes de terre, légumes et fruits : nombreuses mines de fer. Forges, fonderies, usines à fer, tanneries, cordonnerie, etc. Commerce extérieur peu important. — Hudson visita le 1er la côte du New-Jersey au commencement du XVIIe siècle; les Hollandais y vinrent ensuite. L'Anglais Delaware laissa son nom à la baie de Delaware qu'il y découvrit (1610). Jacques I donna l'investiture de ce territoire à la Compagnie de Virginie, qui néanmoins ne s'y établit pas; les Hollan-