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sortit ingénieur géographe, et fut adjoint en cette qualité à l'expédition d’Égypte; fut, comme secrétaire de la commission, chargé de rédiger la Description de l’Égypte, et consacra 18 ans à ce grand travail (1803-21); devint membre de l'Acad. des inscriptions et belles-lettres (1818), et conservateur des collections géographiques à la Bibliothèque royale (1828). Il a donné séparément son travail personnel pour la Description de l’Égypte (Recueil d'Observations sur l’Égypte ancienne et moderne, 4 vol. in-8o, 1830), a publié d'autres savants Mémoires sur des questions de géographie, et fondé (1821) la Société de géographie.

JOMELLI (Nicolo), compositeur, né en 1714 à Aversa (anc. roy. de Naples), m. en 1774, parut successivement à Rome, à Vienne, à Stuttgard, fut applaudi partout et revint terminer ses jours dans sa patrie. On a de lui un grand nombre de motets, d'oratorios et d'opéras (Sémiramis, Vologèse, Énée, Démophoon, la Clémence de Titus, Alexandre aux Indes, etc.). On l'a surnommé le Gluck de l'Italie.

JONADAB, fils de Réchab, chef de la secte des Réchabites, vivait sous Jéhu, vers 860 av. J.-C. Il défendait à ses disciples de faire usage du vin, de cultiver les champs, de rien posséder en propre.

JONAS, l'un des petits prophètes, vivait vers 800 av. J.-C., sous Jéroboam II. Chargé par le Seigneur d'annoncer aux Ninivites la destruction de leur ville, il négligea de s'acquitter de cette mission dangereuse, s'enfuit à Joppé, et s'y embarqua pour Tarse. Mais le vaisseau ayant été assailli par une horrible tempête en punition de sa désobéissance, il se reconnut coupable et fut jeté à la mer. Une baleine le reçut, le garda 3 jours dans son ventre, et le vomit ensuite sur le rivage. Jonas, ainsi miraculeusement rendu à la vie, courut à Ninive, et fit entendre dans toute la ville ces terribles paroles : « Encore 40 jours, et Ninive sera détruite. » Cependant, les Ninivites ayant fait pénitence, Dieu leur pardonna. Jonas, craignant de passer pour faux prophète, murmura de cette indulgence; mais Dieu lui fit voir l'injustice de ses plaintes. On croit qu'il mourut en 761.

JONAS (Just), théologien, né en 1493 à Nordhausen (Prusse), mort en 1555, embrassa la Réforme, fut un des compagnons assidus de Luther et un des plus ardents propagateurs de ses doctrines. Il eut une grande part à la traduction de la Bible par Luther, à la rédaction des articles de Torgau, à la confession d'Augsbourg, et mit en allemand l'apologie de la confession d'Augsbourg par Mélanchthon, rédigée en latin.

JONATHAN, le même nom que Jonathas, a été d'abord adopté de préférence par les Réformés. — Les Anglais appellent familièrement le peuple des États-Unis Frère Jonathan, par allusion à l'amitié et à la confraternité de David et de Jonathas.

JONATHAN-BEN-UZIEL, rabbin que les Talmudistes placent au Ve s. av. J.-C., mais qui vivait plus probablement au Ier ou au IIe siècle de l'ère chrétienne, est un des auteurs du Targum, paraphrase chaldaïque de plusieurs des livres de l’Écriture. V. TARGUM.

JONATHAS, un des fils de Saül, célèbre par son amitié pour David, ainsi que par sa valeur, contribua à presque toutes les victoires de son père. Pressé par le besoin à la suite d'une bataille contre les Philistins, il mangea d'un rayon de miel que le hasard lui offrit; il fut sur le point d'être mis à mort par son père pour ce fait, parce que ce prince avait juré de faire mourir quiconque mangerait avant la fin du jour ; mais le peuple obtint sa grâce. Jonathas fut tué avec son père à la bataille de Gelboé. David le pleura et composa un hymne en son honneur.

JONATHAS MACCHABÉE. V. MACCHABÉE.

JONCOURT (Pierre de), théologien protestant, né en 1650 à Clermont (Oise), m. en 1725, se réfugia en Hollande, et y devint pasteur à Middlebourg, puis à La Haye. Il écrivit contre les Coccéiens et publia des Lettres sur les jeux de hasard (La Haye, 1713), qui provoquèrent une vive dispute. — Élie de Joncourt, de la même famille, né en 1707 à La Haye, mort en 1775, était pasteur et professeur de philosophie à Bois-le-Duc Il prit part à la rédaction du Journal de la République des Lettres publié à Leyde, et à la Biblioth. des Sciences et des Arts, publ. à La Haye, et donna un grand nombre de traductions du latin et de l'anglais, entre autres : Éléments de philosophie de S'Gravesande, Leyde, 1746; Éléments de la philosophie newtonienne de Pemberton, 1755; Dialogues des morts de Lyttleton, 1760.

JONDOT (Élie), écrivain, né en 1777 à Montcenis près d'Autun, m. en 1834, professa l'histoire à l’École militaire de Fontainebleau, puis à Rouen et à Orléans, et vint en 1813 se fixer à Paris. On a de lui, entre autres ouvrages : Tableau historique des Nations, 1808; Histoire de l'emp. Julien, 1817.

JONES (Inigo), célèbre architecte, surnommé le Vitruve de l'Angleterre, né à Londres en 1572, m. en 1651, visita, en compagnie du comte de Pembroke, la France, l'Allemagne et l'Italie pour se perfectionner, s'arrêta surtout à Vicence pour étudier les chefs-d'œuvre de Palladio, fut surintendant des bâtiments de la couronne sous Jacques I et Charles I, et resta toujours attaché aux Stuarts. Ses principaux travaux sont : le portique de St-Paul à Londres, la Bourse, l'hôpital de Greenwich, la Salle des Banquets de Whitehall. On a publié une collection de ses dessins à Londres en 1776, 2 vol. in-fol.

JONES (Paul), intrépide marin écossais au service des Américains, né en 1727, m. à Paris en 1792. Révolté des cruautés que commettaient les Anglais contre les prisonniers anglo-américains, il alla prendre du service chez ceux-ci et devint un des plus redoutables adversaires de son ancienne patrie. Il osa faire une descente en Angleterre, à White-Haven (Cumberland), en 1778, s'empara du fort et emmena plusieurs vaisseaux marchands. En 1779, il força avec un seul bâtiment deux frégates anglaises à se rendre. Venu en France après ce combat héroïque, il y fut reçu avec enthousiasme. Il a paru en 1798 à Paris, et en 1830 à Édimbourg, des Mém. de P. Jones, qui sont peu authentiques.

JONES (William), orientaliste, né à Londres en 1746, m. à Calcutta en 1794, était fils d'un professeur de mathématiques. Il conçut dès l'âge de 18 ans le goût des langues orientales en apprenant l'arabe, avec un Syrien d'Alep qui se trouvait à Londres. D'abord précepteur du comte Spencer, il se fit ensuite recevoir avocat (1770) ; et exerça avec succès cette profession, tout en consacrant ses loisirs à la littérature orientale. Il fut nommé en 1783 juge à la cour suprême de Calcutta et remplit ces fonctions jusqu'à sa mort. Il avait fondé en 1784 à Calcutta une société savante qui a puissamment contribué aux progrès des recherches sur l'Asie. W. Jones savait vingt langues, entre autres l'arabe, le persan et le sanscrit; il écrivait fort bien en français : il a traduit du persan dans cette langue l’Histoire de NadirChah, 1770 (avec un traité de la Poésie orientale, également écrit en français). Il a en outre traduit de l'arabe en anglais les Moallakats, recueil de poésies arabes, 1782; du sanscrit, Sacountala ou l'Anneau fatal, drame de Kalidasa. 1789, et le Code de Manou, qui contient toute la législation des Hindous, 1794. Il avait entrepris un vaste recueil des lois de l'Inde, qui a été publié après sa mort par Colebrooke sous le titre de Digeste des lois hindoues 1800; enfin, il a laissé une foule de dissertations scientifiques et littéraires. Ses Œuvres complètes ont été publiées par sa veuve, Londres, 1799, 6 vol. in-4 ou 13 vol. in-8.

JONGHE OU JONGIUS. V. JONGIUS et JUNIUS.

JONGLEURS, Joculatores, nom donné dans l'origine à des joueurs d'instruments, qui couraient les châteaux ou les foires au moyen âge, en compagnie des troubadours. V. JONGLEURS, au Dictionnaire des Sciences, et, dans celui-ci, l'art. TROUBADOURS.

JONKOEPING, v. de Suède (Gothie), ch.-l, d'une