Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/15

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

HARMONIE, vge de Pensylvanie, sur la baie de Conequenessing, à 280 k. N. O. de Harrisburg. G. Rapp s'y établit en 1803 avec des prosélytes qu'il avait amenés du Wurtemberg, et qui sont connus sous le nom d’Harmonistes, mais il eut peu de succès. — Rapp donna le nom de New-Harmony à un autre village qu'il alla fonder en 1814 dans l’État d'Indiana, à 20 k. N. de Mont-Vernon, sur le Wabash, à 30 kil. de son embouchure. Robert Owen chercha à y établir vers 1825 sa société de coopération; mais il échoua également.

HARO (don Louis de), ministre et favori de Philippe IV, roi d'Espagne, né en 1598, était neveu, par sa mère, du fameux duc d'Olivarès. Il remplaça son oncle au pouvoir en 1644, soumit Naples et la Catalogne, qui étaient révoltées, administra sagement, fit la paix avec les Provinces-Unies (1648), et conclut avec la France le traité des Pyrénées (1659). Il mourut au milieu de sa puissance, en 1661, regretté du roi et de la nation.

HARO (cri ou clameur de). V. CLAMEUR dans notre Dict. univ. des Sciences.

HAROERI, divinité égyptienne. V. HORUS.

HAROLD I, roi d'Angleterre, fils du conquérant danois Canut le Grand, succéda à son père sur le trône d'Angleterre en 1036, et eut pour compétiteur son frère Hardi-Canut. Au moment d'en venir aux mains, les deux frères firent un arrangement par lequel Harold cédait à Hardi les provinces méridionales de l'Angleterre; mais Harold, aidé du comte Godwin, sut bientôt, par la trahison, se rendre seul maître de tout le royaume. Il mourut en 1039; son frère, qui accourait pour le combattre, exerça sur son cadavre d'horribles vengeances. — H. II était fils du comte Godwin, qui avait joui d'un grand pouvoir sous les règnes précédents, et frère d’Édith, femme d’Édouard le Confesseur. Un naufrage l'ayant jeté sur la côte du comté de Ponthieu, Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, se le fit livrer, et ne le laissa partir qu'après qu'il lui eut fait hommage et juré de seconder ses prétentions à la couronne d'Angleterre. Harold se fit néanmoins proclamer à la mort d’Édouard, 1066. Il battit à Stamford-bridge son frère Tostig qui, soutenu par l'armée norvégienne de Harald III, lui disputait la couronne; mais à peine venait-il de remporter la victoire qu'il fut attaqué lui-même et défait par Guillaume, à la bataille de Hastings. Il périt dans l'action.

HAROMSZEK, comitat de Transylvanie, entre ceux de Czik, de Kronstadt, la Valachie et la Moldavie : 59 kil. sur 65; 100 000 hab. ; ch.-l., Illyefalva.

HAROUDJ, chaîne de montagnes de l'État de Tripoli, est une ramification de l'Atlas, et se partage en deux chaînes secondaires : l'Haroudj-el-Abiad (c.-à-d. blanc), au S. O., et l'Haroudj-el-Açouad (c.-à-d. noir), à l'E., sur la limite méridionale du Fezzan.

HAROUÉ, ch.-l. de c. (Meurthe-et-Moselle), sur le Madon, à 30 k. S. de Nancy ; 700 h. Beau château, où naquit le maréchal de Bassompierre et qui appartient auj. à la famille de Beauvau. La terre d'Haroué fut érigée en marquisat au XVIIe siècle en faveur de la maison de Bassompierre.

HAROUN-AL-RASCHID (c.-à-d. le Justicier), calife abasside, né en 765, à Rei (Médie), mort à Thous en 809, s'était déjà distingué en combattant dans l'Asie-Mineure les troupes de l'impératrice Irène, lorsqu'il remplaça sur le trône, en 786, son frère Mouça-al-Hadi. Ce dernier, jaloux des succès de Haroun, était, dit-on, sur le point de l'assassiner, lorsque leur mère commune, se voyant inévitablement réduite à n'avoir plus qu'un fils, préféra sacrifier Mouça. Haroun éleva l'empire des califes à son plus haut degré de splendeur : il fit d'immenses conquêtes en Asie, battit en plusieurs occasions Irène et Nicéphore et les força à lui payer tribut, étendit ses relations jusqu'en Occident, et sollicita l'alliance de Charlemagne. Il protégea les arts et les lettres et s'entoura d'une cour magnifique; mais on lui reproche sa cruauté. Il fit périr plusieurs membres de sa propre famille dans d'horribles supplices. Au nombre de ses victimes, on cite la famille des Barmécides, qui pendant longtemps avait joui du plus grand crédit. V. BARMÉCIDES.

HARPAGE, satrape mède, fut chargé, au rapport d'Hérodote, par Astyage, de faire périr Cyrus, qui venait de naître, et se contenta de le remettre, pour être exposé, à un berger, qui l'éleva. Dix ans après, Astyage, informé de l'inexécution de son ordre, punit Harpage en lui faisant servir dans un festin les membres de son propre fils. Le malheureux père cacha d'abord son ressentiment, mais dans la suite il se révolta et détrôna Astyage de concert avec Cyrus, 561 av. J.-C.

HARPALE, Harpalus, seigneur macédonien, reçut d'Alexandre le gouvt de Babylone et la garde de ses trésors pendant l'expédition du conquérant dans l'Inde, 327 av. J.-C. En l'absence de son maître, il accabla les peuples d'impôts et dissipa les richesses qui lui étaient confiées; puis, redoutant un juste châtiment, il s'enfuit à Athènes, où il réussit, à l'aide de ses trésors, à gagner Démosthène et à soulever le peuple. Mais bientôt les Athéniens, menacés de la colère du roi, le chassèrent de leurs murs. Il se réfugia en Crète, où il fut assassiné, en 325, par la trahison d'un ami.

HARPALE, astronome grec, corrigea, vers 480 av. J.-C, le cycle de Cléostrate, et en proposa un nouveau de 9 ans, qui fut lui-même corrigé par Méton.

HARPALYCE, princesse guerrière, fille d'Harpalycus, roi de Thrace, repoussa Néoptolème, qui avait envahi la Thrace. Elle fut prise et tuée par des paysans dont elle avait enlevé les bestiaux.

HARPER'S FERRY, bourg de l'État de Virginie, dans le comté de Jefferson, au confluent du Shenandoah et du Potomak, à 13 kil. E. de Charlestown. Chemin de fer, pont de 250m, qui a remplacé le bac (ferry) d'où la ville avait tiré son nom. Manuf. d'armes.

HARPIES. V. HARPYIES.

HARPOCRATE, dieu égyptien, fils d'Osiris et d'Isis, était le symbole du soleil au sortir de l'hiver. Son nom, Har-Pokrat, signifie en égyptien Haroeri (Horus, ou le Soleil) aux pieds mous, c.-à-d. sans force, et indique la faiblesse des rayons du soleil de février. Il était représenté sous la figure d'un enfant enveloppé de langes. Il tenait un doigt sur la Bouche pour montrer qu'il était enfant et ne pouvait parler : ce qui le fit prendre à tort, par les Grecs, pour le Dieu du silence.

HARPOCRATION (Valérius), grammairien grec d'Alexandrie, vivait, suivant les uns, du temps de Marc-Aurèle (161), suivant les autres, du temps de Julien (350). Il n'est connu que par un Lexique grec des mots employés par les dix grands orateurs de la Grèce. Ce livre a été publié par Alde, Venise, 1503 et 1527, par Gronovius, Leyde, 1696, par Bekker, Berlin, 1853, et par Dindorf, Oxford, 1858.

HARPONELLY, district de l'Inde anglaise (Madras), dans l'anc. prov. de Balaghat, est borné au N. et à l'O. par la Toumbedra, au S. par l'anc. Maïssour (Mysore), et a pour ch.-l. une v. de même nom. — Les Radjahs de ce district furent successivement tributaires des souverains du Bichnagar, de ceux de Bedjapour, des Mongols et des Manrattes. Tippou-Saïb s'empara de ce pays en 1786; les Anglais le lui enlevèrent en 1800.

HARPYIES (du grec harpazô, enlever), monstres de la Fable, filles de Thaumas et d'Électre, ou de Neptune et de la Terre, étaient au nombre de trois : Aëllo, Ocypète, et Céléno. On les représente avec un visage de vieille femme, un corps de vautour et des ongles crochus. Elles enlevaient les viandes à peine servies, ou les souillaient d'une odeur infecte, qu'elles répandaient partout sur leur passage. On les vit d'abord eu Thrace, où elles tourmentèrent longtemps Phinée; mais Calaïs et Zéthès, fils de Borée, les chassèrent de ce pays; elles se retirèrent alors dans les îles Strophades. Quelques savants voient