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dans les Harpyies la personnification des vents pestilentiels ; d’autres pensent qu’elles étaient l’image symbolique de la mort quand elle enlève prématurément des jeunes filles.

HARRACH (comtes de), noble famille autrichienne, possessionnée en Bohême, remonte au XIIIe siècle et est surtout devenue célèbre à partir du XVIe. Ferdinand Bonaventure de H., diplomate, né en 1637, mort en 1706, fut ambassadeur en Espagne sous Charles II, et fit de vains efforts pour assurer la succession d’Espagne à la ligne autrichienne ; il a laissé des Mémoires et négociations secrètes (La Haye, 1720), qui contiennent des détails curieux sur la cour de Charles II. — Son fils, Louis Thomas Raymon de H., mort en 1742, lui succéda dans l’ambassade d’Espagne, et protesta en 1702 contre le testament de Charles II. Il fut vice-roi de Naples de 1728 à 1733. — Ch. Borromée de H., d’une branche cadette, 1761-1829, s’est signalé par sa bienfaisance : il exerça gratuitement la médecine pendant 25 ans ; de 1805 à 1809, sa maison fut ouverte à tous les blessés dont les environs de Vienne étaient alors encombrés. Il est l’oncle d’Augusta de Harrach, que le roi de Prusse Frédéric Guillaume III épousa an 1824, et qu’il fit princesse de Liegnitz.

HARRAN, Charræ, v. de la Turquie d’Asie (Diarbekir), ch.-l. de livah, à 90 kil. S. E. d’Orfa. Célèbre par la défaite de Crassus (V. CARRHES), et par une savante école musulmane qui, au X{e siècle, traduisit nombre d’ouvrages grecs en arabe.

HARRINGTON, bourg et port d’Angleterre (Cumberland), sur la mer d’Irlande, à 2 kil. S. de Workington ; 1845 hab. Titre de comté porté par une branche de la famille Stanhope.

HARRINGTON (James), publiciste, né en 1611 à Upton (Northampton), mort en 1677, fut favorable à la cause du Parlement pendant la guerre civile, mais conserva une telle modération qu’on le choisit pour tenir compagnie au roi Charles I dans sa captivité (1646). Après l’exécution du roi, il vécut quelque temps retiré, et composa dans sa retraite une espèce d’utopie, intitulée Oceana, où il trace le plan d’une république parfaite : cet ouvrage, qui parut en 1656, déplut à Cromwell, qui y vit une satire de son gouvernement, et elle attira sur son auteur quelques persécutions. Sous la Restauration, Harrington fut arrêté comme républicain, et enfermé à la Tour sous prétexte de haute trahison (1661) ; mais il fut relâché sans qu’on eût rien pu prouver contre lui. Un remède trop violent, qu’on lui avait fait prendre pendant sa détention, altéra sa raison. Outre l’Oceana, Harrington a composé des Aphorismes, où il expose ses principes d’une manière plus précise. Il a aussi laissé quelques poésies, mais qui ne s’élèvent pas au-dessus du médiocre. Ses œuvres ont été réunies par Toland, Londres, 1700, et par Biroh, 1747. L’Oceana a été traduit en français en 1795.

HARRIOT (Thomas), mathématicien, né à Oxford en 1560, m. en 1621, accompagna en 1585 Walter Raleigh en Virginie, leva la carte du pays, et publia à son retour la relation de son voyage, 1588. Il a fait faire un grand pas à l’analyse des équations algébriques, en transportant le premier dans un seul membre tous les termes de l’équation. Il a résumé ses travaux dans son Artis analyticæ praxis, Londres, 1631.

HARRIS (John), écrivain anglais, né vers 1667, mort en 1719, entra dans l’Église, fut secrétaire, puis vice-président de la Société royale de Londres. Il est le 1er qui ait publié une encyclopédie en langue vulgaire ; son ouvrage est intitulé : Lexicon technicum ou Dictionnaire universel des sciences et des arts, 2 vol. in-fol., Londres, 1708 ; son plan a reçu de Chambers et de Diderot de plus amples développements. On lui doit aussi une Théorie de la Terre, 1697 ; un Recueil de voyages, en latin, Londres, 1705, et un Dialogue sur l’astronomie, 1717.

HARRIS (James), né en 1709 dans le comté de Salisbury, mort en 1780, était neveu de Shaftesbury. Il cultiva à la fois les lettres et la politique, fut membre de la Chambre des Communes, lord de l’amirauté (1762), contrôleur et secrétaire de la reine (1774). Il a publié, sous le titre d’Hermès (1751), une Grammaire philosophique fort estimée, qui a été trad. et commentée par Thurot (1796) ; elle se distingue par une métaphysique subtile et une connaissance profonde des grammairiens grecs et latins. Il a aussi laissé d’excellents traités sur l’art en général, sur la musique, la peinture, la poésie. En métaphysique, Harris combat le sensualisme. Son fils, lord Malmesbury (V. ce nom), a donné une belle éd. de ses œuvres, en 2 vol. in-4, Londres, 1801.

HARRISBURG, v. des États-Unis, ch.-l. de la Pensylvanie, sur la r. dr. du Susquehannah, à 140 kil. N. O. de Washington ; 16 600 hab. Chemin de fer, beaux palais de justice et du gouvernement, arsenal. — Cette ville, fondée en 1785, voit son importance augmenter tous les jours.

HARRISON (John), habile mécanicien anglais, né en 1693 à Foulby (Yorkshire), mort en 1776, était fils d’un charpentier. Entraîné par un goût naturel, il s’adonna de lui-même à la mécanique et à l’horlogerie, et parvint à fabriquer des instruments d’une perfection inconnue jusque-là : on lui doit entre autres inventions, le Compensateur, pendule composé de plusieurs métaux d’inégale, dilatabilité qui se compensent (1726) ; une horloge marine que le mouvement des vaisseaux ne peut déranger (1735), et une montre marine pour servir à la détermination des longitudes en mer : il la nomma garde-temps (1761). La Société royale lui décerna pour cette dernière invention un prix de 20 000 liv. sterling. Il a donné une description de sa montre marine, qui a été traduite par le P. Pézenas, 1767.

HARRISON (Thomas), architecte, né en 1744 à Richmond (Yorkshire), mort en 1829, alla se former à Rome, fut chargé à son retour d’élever, tant à Londres que dans les divers comtés de l’Angleterre, un grand nombre d’édifices publics ou particuliers, construisit le Panoptique de Chester, modèle des maisons de détention, ainsi que le théâtre et la bourse de Manchester, et jeta sur la Dee un superbe pont, d’une seule arche, qui n’a pas moins de 200 pieds anglais d’ouverture.

HARRISON (le gén. W. H.), président des États-Unis, né en 1775 dans la Virginie, servit d’abord dans l’armée et prit part à une expédition contre les Indiens du Nord-Ouest, fut nommé vice-gouverneur de l’Indiana et député de cet État au Congrès, fit adopter plusieurs mesures favorables aux provinces occidentales, ce qui lui valut le surnom de Père de l’Ouest et le fit élire gouverneur de l’Indiana ; fut, dans la guerre engagée contre les Anglais (1812), appelé au commandement en chef des forces américaines, reprit aux Anglais les places de Cleveland, Sanducky. Détroit, Chicago, pénétra dans le haut Canada, où il battit le général Proctor (5 oct. 1813), et rétablit les affaires dans le bas Canada. Il donna sa démission en 1814 parce qu’un ordre intempestif l’avait enlevé au théâtre de ses succès, et fut quelque temps réduit à remplir la modeste fonction de greffier. En 1836, ses amis tentèrent, mais sans succès, de l’élever à la présidence : ils y réussirent en 1840, mais il venait à peine d’entrer en exercice lorsqu’il mourut (1841).

HARROW, vge d’Angleterre, dans le Middlesex, sur la colline la plus élevée du comté, ce qui le fait nommer Harrow-on-the-Hill, à 16 kil. O. de Londres ; 4000 hab. Chemin de fer. Air pur, belle vue. Collége célèbre pour les études classiques, fondé en 1571 par John Lyon.

HARTE (miss). V. HAMILTON (lady).

HARTFORD, v. et port des États-Unis, une des 2 capit. du Connecticut, sur la r. dr. du Connecticut, à 423 kil. N. E. de Washington ; 20 000. h. Évêché cathol., siège d’une Circuit-Court, collége, maison de sourds-muets, muséum, etc. Chemin de fer pour New-Haven, bateaux à vapeur. — Fondée en 1633.