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contre les vices de son siècle. Malheureusement, cette indignation n’était pas justifiée par sa propre vertu : il se complait trop dans la description des turpitudes romaines. Les plus remarquables de ses satires sont celles sur la Noblesse, sur les Vœux, sur les Femmes, et sur le Turbot au sujet duquel délibéra le Sénat romain. Les éditions les plus estimées de Juvénal sont celles dites : Variorum, 1648 ; Ad usum Delphini, 1684 ; de Ruperti, Leipsick, 1801 ; d’Achaintre, Paris, 1810 ; de N. E. Lemaire, 1825 ; d’Heinrich, Bonn, 1839. Les meilleures traductions sont : en prose, celles de Dussaulx, Paris, 1770 (revue par Pierrot, 1825) ; de Baillot, 1823 ; de Courtaud-Diverneresse, 1831 ; et en vers, celles de Raoul, 1812 et 1826 ; de Méchin, 1817 ; de Fabre de Narbonne, 1825 ; de Bouzique, 1843 ; de J. Lacroix, 1846.

juvénal ou jouvenel des ursins (Jean), magistrat français, né à Troyes vers 1350, m. en 1431, eut la confiance de Charles VI, fut nommé en 1388 prévôt des marchands de Paris, s’opposa au duc de Bourgogne qui l’accusa de sédition et essaya vainement e le faire condamner (1393), sauva le roi des mains de ce prince, devint en 1400 avocat du roi, puis chancelier, et présida le parlement qui siégea à Poitiers. La ville de Paris lui donna, en reconnaissance de ses services, l’hôtel des Ursins, dont il ajouta le nom au sien propre. — Guill. Juvénal des Ursins, son fils, né à Paris en 1400, m. en 1472. Également propre à la robe et à l’épée, il fut successivement conseiller au parlement, capitaine des gendarmes, lieutenant général du Dauphiné, bailli de Sens, et devint chancelier de France en 1445. Déposé et emprisonné en 1461 par Louis XI, il parvint à rentrer en grâce en 1465, et ouvrit les États de Tours en 1468. — Jean Juvénal des Ursins, frère de Guillaume, fut archevêque de Reims en 1449, sacra Louis XI, fut un des évêques qui révisèrent la sentence prononcée par les Anglais contre la Pucelle d’Orléans (1456), et mourut en 1473, également recommandable par ses vertus épiscopales et par ses connaissances littéraires. Il a laissé une Histoire de Charles VI, imprimée en 1614, in-4. — Un autre frère, Jacques, m. en 1457, fut archevêque de Reims de 1444 à 1449, se démit en faveur de Jean, puis administra l’évêché de Poitiers, devint évêque de Fréjus, et remplit sous Charles VII plusieurs missions importantes. C’est pour lui que fut fait le fameux Missel de Juvénal, orné d’admirables enluminures, acheté 36 000 fr. en 1860 par M. F. Didot, qui en a donné une curieuse description (1861), et cédé par lui à la ville de Paris.

JUVENCUS (C. Vettius Aquilinus), poète chrétien, né en Espagne d’une famille illustre, embrassa de bonne heure l’état ecclésiastique, et vécut sous le règne de Constantin le Grand. Il a composé une Vie de Jésus-Christ en vers latins, sous ce titre : Historiæ evangelicæ libri IV, imprimée dans les éditions de Sédulius et de Fortunat, et publiée séparément par Ehrard Reusch, Francf., 1710, et par le P. Aravalo, Rome, 1792. — Un autre Juvencus, né en Dalmatie au XIIe siècle, est auteur d’une Vie d’Attila, publiée à Ingolstadt en 1604.

JUVIGNY-le-tertre, ch.-l. de c. (Manche), à 10 kil. N. O. de Mortain ; 960 hab.

juvigny-sous-andaine, ch.-l. de c. (Orne), à 13 kil. S. E. de Domfront ; 1800 hab.

JUVISY, vge de France (Seine-et-Oise), à 14 kil. N. O. de Corbeil, sur la pente d’une colline, près de l’Orge et de la Seine ; 500 hab. Château et parc dessiné par Le Nôtre. Station du chemin de fer de Paris à Orléans, avec embranchement sur Corbeil.

JUZENNECOURT, ch.-l. de c. (Hte-Marne), à 16 kil. N. O. de Chaumont ; 450 hab.

JUZGHAT, Osiana ou Soanda des anc., v. de la Turquie d’Asie (Sivas), ch.-l. de Sandjak ; 16 000 h. Murailles en briques ; palais du pacha ; mosquée sur le modèle de la Ste-Sophie de Constantinople.

K

(N. B. Cherchez aux lettres C, CH, Q, les mots que ne seraient pas ici.)

K. Cette lettre s’emploie souvent dans les abréviations à la place du C, et signifie Calendes, Cæso, Caius, Cœlius, Cæsar.

KAAB, poëte arabe, contemporain de Mahomet, avait d’abord écrit contre le prophète ; mais, lorsque Mahomet se fut emparé de la Mecque, craignant sa vengeance, il fit à son éloge un beau poème qui est au nombre des sept Moallakats (poëmes suspendus au temple de la Mecque). Ce poëme a été publié à Leyde, par Lette, 1748, avec d’autres poésies orientales, et accompagné d’une traduction latine.

KAABA (la), édifice carré de 12m en tous sens, que l’on voit dans la principale mosquée de la Mecque. C’est une espèce de temple qui, selon la tradition, fut bâti par Abraham pour lui servir d’oratoire. Mahomet, après la prise la Mecque, détruisit les idoles qui avaient envahi ce temple et le rendit au culte du vrai Dieu. C’est le point vers lequel doivent se tourner les Musulmans dans leurs prières. La Kaaba renferme une fameuse pierre noire que les croyants viennent baiser avec un profond respect.

KAARTA, État de la Sénégambie, sur la r. or. du Sénégal, entre ceux de Ludamar, de Fouladou, de Bambarra et de Kassou, a pour villes princip. Kogué-Médiné et Elimané. Peuplé de Mandingues. Commerce de poudre d’or et d’ivoire.

KABAÏLS. V. KABYLES.

KABARDAH ou cabardie, contrée de la Russie (Caucase), forme la Circassie proprement dite, et se divise en 2 régions : la Grande Kabardah, à l’O., dans le bassin du Kouban, et la Petite Kabardah, à l’E., dans la partie moyenne du bassin du Térek. Le sol en est fertile et le climat doux, mais les habitants sont peu agriculteurs : ils préfèrent la vie nomade et même le brigandage. V. CIRCASSIE.

KABOU, pays de la Sénégambie, entre le Rio-Grande et le cours supérieur de la Gambie. Lieu principal, Sumakonda. Il est arrosé au N. O. par le Géba. Climat chaud, humide et malsain. Riz, céréales, indigo et coton. Poudre d’or, ivoire et argent.

KABOUL (le), le Cophès des anciens, riv. d’Asie, prend sa source dans l’Hindou-Kouch, au N. de l’Afghanistan, coule de l’O. à l’E., passe à Kaboul et à Djelalabad, et se perd dans le Sind, par la r. dr., au N. d’Attock, après un cours de 350 kil., trop rapide pour être navigable.

KABOUL, v. d’Asie, capit. de la prov. de Kaboul et de tout l’Afghanistan, sur le Kaboul, à 320 kil. N. E. de Kandahar ; env. 60 000. Mur de briques ; citadelle dite Balla-hissar, où réside le souverain. Dès le VIIIe siècle, Kaboul était la résidence d’un prince hindou. Babour en fit quelque temps sa capitale. En 1739, Nadir-Chah la prit et la pilla. Timour-Chah en fit en 1774 la capitale de l’Afghanistan. Les Anglais l’ont saccagée en 1842. — La prov. de Kaboul, bornée au N. par le Turkestan, à l’E. par les prov. de Loghman et de Djelalabad, au S. par celle de Gazna, et à l’O. par le Khoraçan, a 200 kil. sur 80. Peu de rivières ; déserts immenses ; vastes plaines ; quelques vallées fertiles. Mines d’or, d’argent, de fer, à peine exploitées ; un peu d’industrie ; tissus de coton, tapis, cuirs. Commerce par caravanes