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rut dès sa première jeunesse les États du Nord, devint en 1683 secrétaire de L. Fabricius, ambassadeur de Suède, qu’il accompagna à Moscou et à Ispahan ; puis s’embarqua comme médecin sur une flotte hollandais et visita l’Inde, les îles hollandaises, la Chine et le Japon (1690-93). De retour en Europe en 1693, il se fixa dans sa patrie et fut nommé médecin du comte de Lippe. Il publia en 1712, à Lemgo, sous le titre d’Amœnitates exoticæ, un livre rempli de détails intéressants sur les pays qu’il avait parcourus, notamment sur le Japon. Il a laissé aussi de précieux manuscrits d’où Hans Sloane tira une Histoire du Japon, Lond. 1727 (trad. en fr. par Desmaizeaux, La Haye, 1729). C’est Kæmpfer qui introduisit l’acupuncture en Europe.

KÆSMARKT ou KAISERSMARKT, v. forte de Hongrie, dans le comitat de Zips, sur la Poprad, à 17 k. N. O. de Leutschau ; 4000 hab. Flanelle, toiles ; entrepôt de vins et de toiles. — Elle a été peuplée par des Saxons qui y furent appelés par les rois de Hongrie. Sigismond la fortifia en 1433 pour la mettre à l’abri des incursions des Hussites.

KÆSTNER (Gotthelf), professeur de mathématiques à l’Université de Gœttingue, né à Leipsick en 1719, m. en 1800, fut un des membres les plus actifs de la société littéraire de Gœttingue et publia plusieurs volumes des Mémoires de cette société. Ses principaux ouvrages, outre de nombreux traités élémentaires, sont une Histoire des Mathématiques, 1796-1800, en all., et une Nouvelle démonstration de l’immortalité de l’âme, 1767.

KAFÉRISTAN, contrée de l’Asie centrale, au N. de l’Hindou-Kouch, comprend le bassin du Haut-Oxus, et une partie du cours du Kameh. Les habitants de cette contrée sont idolâtres : d’où le nom de Kaféristan, c.-à-d. pays des infidèles.

KAFOUR, souverain de l’Égypte, avait d’abord été esclave. Mohammed-Ikchid en mourant le nomma régent pour Aboul-Cacem, son fils, en 946 ; il conserva l’autorité sous Aboul-Haçan, frère d’Aboul-Cacem, et monta lui-même sur le trône à la mort de ce dernier, 966. Il ne régna que deux ans. Après lui l’Égypte tomba au pouvoir des Fatimites.

KAHER-BILLAH, calife abbasside, succéda en 932 à son frère Moktader, et se rendit odieux par sa cruauté et son avarice. Ses sujets se révoltèrent (934), le surprirent pendant son sommeil, lui crevèrent les yeux et le jetèrent dans une prison, d’où il ne sortit que pour aller mendier pendant le reste de sa vie. Sous son règne, les Bouïdes formèrent un empire dans la Mésopotamie, et Mohammed-Ikchid se rendit indépendant en Égypte.

KAHLE (L. Martin), professeur de droit, né à Magdebourg en 1712, m. en 1775, enseigna le droit à Gœttingue, à Marbourg, et remplit plusieurs emplois à Berlin. On a de lui, entre autres ouvrages, une édition augmentée de la Bibliotheca philosophica de Struvius, Gœttingue, 1740 ; Corpus juris publici, 1744-45, et quelques écrits philosophiques.

KAHLENGEBIRGE, Cetius mons, chaîne de montagnes d’Autriche, se détache des Alpes Noriques sur la r. dr. du Danube, au S. O. de Vienne, et a 100 k. de long. Une partie de cette chaîne forme la Forêt de Vienne ; à l’extrémité orientale s’élèvent les hautes cimes du Kahlenberg et du Josephsberg.

KAÏANIENS ou KAIANIDES, antique dynastie de la Perse, succéda à celle des Pichdadiens. Le 1er des Kaïanides fut Kai-Kobad (le Déjocès des Grecs ?), qu’on place vers 733 av. J.-C. Les Persans nomment parmi ses successeurs : Kai-Kaous (Astyage) : Kai-Kosrou (Cyrus), 536 ; Lohrasp (Cambyse), 530 ; Gouchtasp (Darius, fils d’Hystaspe), 521 ; Xercès, 486 ; Ardechir-Diraz-Dest (Artaxercès-Longuemain), 471 ; Xercès II, Sogdian et Darab (Darius Nothus), 424 ; Artaxercès-Mnémon, 404 ; Artaxercès Ochus, 362 ; Arsès, 338 ; Darab II (Darius Codoman), 336, détrôné par Alexandre en 331, et en qui finit la dynastie.

KAÏD V. CAÏD.

KAIEM-BIAMRILLAH, calife abbasside, fils de Kader-Billah, régna de 1031 à 1075. Attaqué par Mostanser, calife fatimite, il se vit contraint d’abandonner Bagdad, mais il y fut rétabli par le sultan du Khoraçan, Togrul-Beg, dont il avait imploré l’assistance (1055) ; il paya ce service par un entier asservissement aux volontés de Togrul-Beg et de ses successeurs, Alp-Arslan et Mélik-chah.

KAIFFA. V. CAÏFA.

KAI-KAOUS, roi persan de la dynastie des Kaïaniens, la même qu’Astyage. V. ASTYAGE et KAÏANIENS.

KAI-KOBAD, premier prince des Kaïaniens, le même que Déjocès. V. DÉJOCÈS et KAÏANIENS.

KAIMES ou KAMES (lord). V. HOME.

KAINARDJI (KOUTCHOUK-), v. de la Turquie d’Europe (Bulgarie), à 70 k. S. de Silistrie, célèbre par le traité qu’y signèrent en 1774 Abdoul-Hamid et Catherine II : ce traité donnait à la Russie le pays entre le Dniepr et le Bog, lui ouvrait la mer Noire, et assurait l’indépendance aux Tartares de la Crimée et du Kouban. La Porte s’engageait en outre à protéger dans ses États la religion chrétienne. La Russie s’appuyant sur cet article, voulut s’arroger à Constantinople un droit de surveillance qui a donné lieu à la guerre d’Orient.

KAIOMARTS, nom du premier homme dans la mythologie du Zend-Avesta. V. PICHDADIENS.

KAIOUK, 3e grand khan des Mongols, petit-fils de Gengis-Khan et fils d’Oktaï, né vers 1205, m. en 1248, vécut longtemps en Hongrie ; mais, après la mort de son père, qui avait étendu sa domination dans l’Asie centrale et l’empire chinois, il revint en Asie (1246). Son neveu, encore mineur, avait succédé à Oktaï ; il se fit donner la régence et bientôt après la couronne. Kaiouk acheva la conquête de la Chine commencée par Oktaï ; mais la mort vint l’arrêter subitement au milieu de ses victoires. Les Chinois lui donnent le nom de Ting-Tsoung.

KAIR-EDDYN. V. BARBEROUSSE.

KAÏROUAN ou KAIRWAN, v. forte de l’État de Tunis, à 130 kil. S. E. de Tunis ; de 12 à 15 000 h. Citernes ; plusieurs mosquées, dont une, la grande mosquée, attire beaucoup de pèlerins. Kaïrouan est pour les Musulmans une ville sainte. Elle est aussi importante au point de vue commercial : elle est l’entrepôt du commerce avec l’intérieur de l’Afrique. Dattes ; cuirs, maroquin. — Kaïrouan fut fondée en 675 par Okbah, général arabe ; elle devint bientôt la capit. d’une principauté qui fut d’abord soumise aux califes, puis appartint successivement aux Aglabites (780), aux Fatimites (909), aux Zéirites (972) et enfin aux Almohades du Maroc (1150). Lors de la décadence de cette dynastie au XIIIe siècle, Kaïrouan passa sous la domination des princes de Tunis, et auj. encore cette ville est tributaire du pacha de Tunis.

KAISAKS OU KIRGHIZ. V. KIRGHIZ.

KAISARIEH, Cæsarea, v. de la Turquie d’Asie (Caramanie), à 220 kil. N. E. de Konieh ; 75 000 hab. ; ch.-l. de livah. Murs, tours ; évêché arménien, évêché et collège grec. Maroquin, étoffes de soie et de coton. C’est l’anc. Césarée de Cappadoce ou Mazaca. Prise et dépeuplée par Sapor, roi de Perse, sous le règne de Valérien : elle avait alors, dit-on, 400 000 h. — Ville de Syrie (Acre), à 95 kil. N. O. de Jérusalem (auj. en ruines et presque abandonnée). C’est l’anc. Césarée de Straton ou de Drusus. Elle fut surtout célèbre au temps des croisades. V. CÉSARÉE.

KAISERSBERG, bg d’Alsace-Lorraine (anc. dépt du Ht-Rhin), à 15 kil. N. O. de Colmar, sur la Weiss ; 3383 h. Toiles et fils de coton ; excellents vins. Patrie du réformateur Mathias Zell et de Joseph Lange. – Fondée par l’emp. Frédéric Barberousse, elle fut ville libre et impériale dès son origine. Avec Munster et Turkheim elle formait ce qu’on nommait la dynastie de Kaisersberg, dépendante de la préf. d’Haguenau. Cédée à la France en 1648, elle fut perdue en 1871.

KAISERSLAUTERN, v. de la Bavière Rhénane, ch.-l. de district, près de la Lautern, à 49 k. N. O. de