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d’Europe (Finlande), à 80 kil. N. K de Viborg, sur une île du lac Ladoga ; 500 hab. Château fort. — Fondée en 1295 par les Suédois, cette v. fit longtemps partie de la Carélie suédoise ; elle fut cédée à la Russie en 1598. Les Suédois la reprirent en 1611 ; mais Pierre le Grand s’en empara de nouveau en 1710.

KEZANLIK, v. de la Turquie d’Europe (Roumélie), dans le sandjak de Sophia, au pied du Balkan, à 100 k. N. O. d’Andrinople ; 12 000 h. Essence de roses.

KHABOUR, nom de 2 riv. de la Turquie d’Asie : 1° l’anc. Chaboras, qui prend sa source dans le N. E. du pachalik de Reha et tombe dans l’Euphrate, près de Kerkisieh : cours, 380 kil. ; — 2° l’anc. Nicephorius, qui sort du pachalik de Van, entre dans celui de Diarbékir, et grossit le Tigre : cours, 400 k.

KHAÏBAR, v. d’Arabie (Nedjed), à 190 kil. N. E. de Médine. Assiégée et prise par Mahomet en 627.

KHAI-FOUNG, v. de Chine (Ho-nan), à 530 kil. S. O. de Pékin ; 200 000 hab. Elle est située sur la r. dr. du Hoang-ho, mais au-dessous du niveau du fleuve, et serait inondée sans les digues qui la défendent. En 1642, elle perdit 300 000 hab. dans un siège où les digues furent percées. On y trouve des Juifs qui y sont établis de temps immémorial.

KHAI-SANG, 6e empereur chinois de la dynastie des Mongols, né en 1281, succéda en 1308 à Tamerlan, son oncle. Il régna avec gloire jusqu’en 1311, protégea les lettres et réunit en un seul code les lois de ses prédécesseurs.

KHALED, un des plus courageux généraux de Mahomet, avait d’abord pris parti contre lui et avait contribué au gain de la bataille d’Ohod, où les Mecquois battirent le prophète. Il embrassa cependant la nouvelle religion la 8e année de l’hégire (630), et eut, par ses exploits, la plus grande part à la conquête de la Syrie. Il reçut de Mahomet le surnom l’Épée de Dieu. Il mourut en 642.

KHALKA, riv. de Russie (Iékaterinoslav), tombe dans le Dnieper, près de son emb. Les Mongols y remportèrent sur les Russes une grande victoire en 1223.

KHALKAS, nation mongole, qui habite dans la partie sept. de l’empire chinois, entre la Sibérie au N., le Héloung-kiang à l’E., la Charra-Mongolie au S. et la Dzoungarie à l’O. Leur v. princip. est Ourga ou Kouren. Les Khalkas sont un peuple nomade et pasteur, qui fut jadis nombreux et puissant ; ils furent extrêmement affaiblis au XVIIIe siècle par les guerres qu’ils eurent à soutenir contre les Éleuthes.

KHAMÉFIS, c.-à-d. Gardiens de l’Égypte, dieux suprêmes de l’Égypte, formaient une trinité. Leurs noms sont Knef, Fta, Fré. V. ces noms.

KHAN, c.-à-d. seigneur, titre que prennent les chefs des peuples tartares. Presque toujours ce mot s’ajoute à la suite du nom du souverain : Gengis-khan, Mohammed-khan. Quelques-uns de ces khans étendirent au moyen âge leur domination sur une grande partie de l’Asie. Auj. la plupart ne sont plus que de simples gouverneurs de provinces ou des officiers à la solde de la Russie et de la Perse. Les seuls khans indépendants qui subsistent encore habitent dans le Turkestan et le pays des Kirghiz ; les principaux sont les khans de Boukhara, de Khiva, de Bafk. Au moyen âge, on connaît surtout les khans des Avares, de Kaptchack, de Kazan, d’Astracan, de Crimée, etc. (V. ces noms). — Les Turcs désignent aussi sous le nom de khan leurs caravansérails.

KHARBOUT (Eyalet de), gouvt de la Turquie d’Asie, entre ceux de Trébizonde, d’Adana, d’Alep et de Diarbékir, a pour ch.-l. Kharbout ou Carpout (à 100 k. N. O. de Diarbékir). Il contient un haut plateau formé par le Taurus et est arrosé par l’Euphrate. Il répond à l’Arménie 2e des Romains, à partie de l’Arménie 1re, à la Sophène et à la Comagène.

KHARIZM ou KHOVARESM, l’anc. pays des Choratmiens, région du Turkestan occid., au S. de la mer d’Aral, sur les deux rives du Djihoun, entre le khanat de Boukhara et la mer Caspienne, contient, entre autres territoires, le khanat de Khiva et le pays des Turcomans. Il est mêlé de steppes et de districts fertiles. — De 994 à 1231, le Kharizm forma une principauté indépendante, qui fut fondée par un chef turc aux dépens des Samanides. Les princes du Kharizm envahirent la Perse en 1193, et s’emparèrent en 1197 de Samarcand ; leur puissance fut détruite par Gengis-khan. Le Kharizm fut quelque temps compris dans l’empire du Kaptchak. Vers 1481, Ilbars-le-Cheibani le détacha du Kaptchak et en fit de nouveau un État indépendant. — Une dynastie de princes khovaresmiens régna aussi à Delhy dans l’Hindoustan depuis 1213, après en avoir chassé les Gourides ; elle fut remplacée en 1398 par les Patans.

KHARKOV, v. de Russie, ch.-l. du gouvt de son nom, à 1400 kil. S. E. de Pétersbourg ; 40 000 hab. Évêché, tribunaux ; université (depuis 1805), établissements scientifiques, école militaire. Commerce de transit. Savon, tanneries et autres industries. Fondée par le czar Alexis en 1650 pour arrêter les Tartares de Crimée. — Le gouvt de Kharkov, dit aussi gouvt des Slobodes d’Ukraine, a 380 kil. sur 110, et compte 1 400 000 hab. V. UKRAINE.

KHATANGA, riv. de la Russie d’Asie, naît dans le gouvt de Tomsk, coule à l’E., puis au N. E., et se perd dans l’Océan Glacial, après 1000 kil. de cours.

KHAZARES, Agathyrses ? peuple scythique de l’Europe orient., était placé au Ve s. de J.-C. sur les deux rives du Bas-Volga près de la mer Caspienne. S’avançant à l’O., ils conquirent sur les Avares (634) la Russie mérid. actuelle jusqu’au Dniepr et à l’Oka. Leur vaste empire subsista ainsi pendant deux siècles, durant lesquels ils furent presque toujours alliés avec les Grecs. D’accord avec Héraclius, ils se jetèrent sur la Perse en 626. C’est chez eux que Justinien II, chassé de ses États, alla chercher un refuge : ils le ramenèrent en 715, et plus tard une princesse khazare, mariée à Constantin Copronyme, devint impératrice d’Orient, et valut à son fils, Léon IV, le nom de Léon le Khazare. Mais de 862 à 885, les Varègues leur ravirent des territoires considérables, puis les Petchenègues occupèrent la partie occid. de la Khazarie (882, etc) ; finalement ils ne gardèrent que la Tauride et la Crimée, d’où même ils furent expulsés par Sviatopolk I en 1016. Les Khazares avaient adopté le Christianisme en 858 ; ils se sont depuis convertis au Judaïsme. Leur place principale était Sarkel ou Bielavèche, fondée en 834.

KHAZARIE ou GAZARIE. Ce nom désigna tantôt tout l’empire des Khazares, tantôt la Crimée seulement, leur dernière possession.

KHERSON, v. forte de la Russie d’Europe, ch.-l. d’un gouvt de même nom, à 1700 kil. S. de Pétersbourg, près de l’emb. du Dninpr dans la mer Noire ; 25 000 kab. Quatre quartiers : la Forteresse, l’Amirauté, le faubourg des Grecs, le faubourg des Militaires. Port militaire et commercial ; chantiers de construction, arsenal, magasins de vivres, casernes, etc. Commerce de bois de construction. Fondée en 1788 par Potemkin, elle fut ainsi nommée en souvenir d’une ville célèbre de l’anc. Tauride, qui est cependant assez éloignée (V. CHERSON). Elle fut d’abord importante ; mais la construction d’Odessa et l’accroissement de Nikolaïef lui ont fait beaucoup de tort. — Le gouvt de Kherson, dit aussi de Nikolaïef, a 375 kil. sur 200 et 900 000 hab. Sol en général peu fertile, sauf à l’O. ; mûriers, vigne, nombreux troupeaux de tout genre. Salines. Ce gouvt fut formé en 1802 de parties du gouvt d’Iékatérinoslav, de la prov. de Kiev et de la steppe d’Otchakov.

KHIAN-LOUNG, empereur de Chine, de la dynastie des Mandchoux, monta sur le trône en 1736, réprima en 1755 une révolte des Tartares et soumit à sa domination toute la Tartarie jusqu’à la Perse. Se sentant vieux, il abdiqua en 1795 en faveur de son fils. Khian-Loung défendit en 1753 l’exercice de la religion chrétienne dans ses États. Ce prince cultivait les lettres avec succès ; il forma une bibliothèque de 600 000 volumes. Il avait composé entre autres