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le fer. Ardent fauteur de la Révolution, il fut un des meneurs qui agitèrent les faubourgs en 1792, et qui préparèrent le 10 août ; fit partie de la Commune de Paris, devint 1er commis du ministère de la guerre, et attaqua vivement Dumouriez devant la Convention. Il ne joua plus aucun rôle après la chute de Robespierre. Membre de l'Institut dès la création, professeur à l'École des mines, il fut aussi un des fondateurs de l’École polytechnique, et y enseigna la physique. Il perdit ses emplois en 1815. On a de lui : Cours de minéralogie, 1796 ; l'Art du charpentier, 1804 ; Sidérotechnie ou l’Art de traiter les minerais de fer, 1812 ; l'Art de calciner la pierre calcaire, 1825 ; et le Dictionnaire physique de l'Encyclopédie méthodique, 1816-1821, 4 vol. in-4.

HASTENBECK, bourg du roy. de Prusse (Hanovre), à 40 kil. S. O. de Hanovre ; 400 hab. Le maréchal d'Estrées y battit en 1757 les Anglais, commandés par le duc de Cumberland. — On place dans les plaines voisines l’Idistavisus campus des anciens.

HASTING ou HASTINGS, aventurier du IXe siècle, né en Danemark ou en Normandie vers 810, vint à la tête des Normands ravager les rives de la Loire en 845, saccagea Amboise, mais fut repoussé par les habitants de Tours. Il fit ensuite une expédition en Italie, et s'empara en 861 de la ville de Luna, qu'il prenait, dit-on, pour Rome même, puis il fit de nouvelles descentes en France, pilla en 866 l'Anjou, le Poitou et la Touraine, et battit Robert le Fort à Brissarthe ; mais il fut repoussé devant Rennes. Néanmoins il obtint de Charles le Chauve le comté de Chartres. Il aida Charles le Gros contre Rollon, puis alla, à ce qu'on croit, mourir en Danemark, vers 893.

HASTINGS, v. maritime d'Angleterre (Sussex), à 90 kil. S. E. de Londres ; 12 000 hab. C'est un des Cinq-Ports. Port jadis grand et commode, auj. à peu près comblé. Cabotage, pêche, construction de petits bâtiments. Bains de mer. Ruines d'un vieux château sur un roc escarpé. — Guillaume le Conquérant remporta en 1066 à Hastings, sur Harold II, la victoire qui fit passer la couronne d'Angleterre des mains des Saxons à la dynastie normande.

HASTINGS (Warren), gouverneur des Indes, né en 1733 dans le comté d'Oxford, mort en 1818, d'une famille ancienne qui se prétendait issue du fameux pirate danois. Nommé en 1772 gouverneur du Bengale, et en 1774 gouverneur général de toutes les possessions anglaises dans l'Inde, il déploya une assez grande habileté, et usa de tous les moyens pour augmenter les possessions et les richesses de la Compagnie ; mais en même temps, il exerça contre les Hindous toutes sortes de vexations, et montra une rigueur, une perfidie et une avidité qui soulevèrent des plaintes universelles. Il fut rappelé en 1785, et on informa contre lui dans le Parlement d'Angleterre ; Fox, Shéridan et surtout Burke se portèrent ses accusateurs et dévoilèrent avec une admirable éloquence les crimes de ce tyran. Après 10 années de débats, la Chambre des Lords, cédant à des considérations politiques, ou même, dit-on, gagnée en partie par les trésors de la Compagnie, prononça son acquittement (1795). Quoique coupable d'actes odieux, cet administrateur avait fait preuve de désintéressement et était resté pauvre : la Compagnie des Indes, dont il avait servi les intérêts, lui fit une pension jusqu'à la fin de ses jours. Hastings avait une connaissance profonde de la littérature orientale : on lut doit la découverte des livres sacrés des Hindous. Gleig a publié des Mémoires sur sa vie, Londres, 1841. On peut aussi consulter le W. Hastings de Macaulay (dans l’Edinburgh Review).

HASTINGS (Franç. RAWDON MOIRA, marquis d'), né en 1754, mort en 1826, fils du comte de Moira et d'Élisabeth, Hastings se distingua en Amérique et dans las guerres du continent et dirigea la désastreuse affaire de Quiberon. Nommé gouverneur général de l'Inde en 1812, il battit les Mahrattes, soumit le Népaul et gouverna habilement ; néanmoins, il se vit accusé de malversation par la Compagnie des Indes, mais il parvint à se justifier pleinement (1822). Il fut nommé en 1824 gouverneur de Malte.

HATFIELD, v. d'Angleterre (Hertford), à 10 kil. d'Hertford, sur la Lea ; 4000 hab. Beau château où résida Élisabeth avant de monter sur le trône ; palais construit par Cécil Burleigh, comte de Salisbury, et où Charles I fut fait prisonnier. — Village du comté d'York, célèbre par la bataille qui s'y livra en 633 entre Edwin, roi de Northumberland, Cadwallo, roi de Galles, et Penda, roi de Mercie.

HATTERAS, cap et fort de la Caroline du Nord, sur l'Atlantique, par 35° 14' lat. N., 77° 55' long. O.

HATTI-CHÉRIF, c.-à-d. écrit noble. On désigna ainsi dans l'empire ottoman les ordonnances où le sultan a apposé sa signature, ou qui renferment quelques mots de son écriture. L'un des plus célèbres est celui qu'a solennellement proclamé le sultan Abdul-Medjid, le 3 nov. 1839, à Gulhané (jardin du sérail), en présence de tous les hauts fonctionnaires de la Porte : ce hatti-chérif est comme la charte de l'empire ottoman : il assure à tous les citoyens de la Turquie sans distinction de religion, des garanties quant à leur vie, leur honneur, leur fortune et leur liberté personnelle. Il a été complété par le hatti-houmaïoum du 18 février 1856.

HATZFELD (famille de), anc. maison d'Allemagne, prend son nom du château de Hatzfeld, situé sur les bords de l'Edder dans le duché de Hesse, à 28 kil. N. O. de Marbourg. Les personnages les plus connus de cette maison sont : Melchior de Hatzfeld, général au service de l'empire, qui commanda un corps dans la guerre de Trente ans, fut opposé à Baner, à Guébriant, à Gustave Adolphe, battit le comte palatin Charles Louis à Lemgo en 1638, prit part à la victoire de Duttlingen, et s'empara de Varsovie ; il mourut en 1658 ; — François Philippe Adrien, élevé par Frédéric II au rang de prince en 1741 ; — et François Louis, prince de Hatzfeld, né en 1756, mort en 1827, célèbre par un trait de générosité de Napoléon. En 1806, lorsque l'Empereur, après la victoire d'Iéna, entra dans la capitale de la Prusse, Hatzfeld feignit de se rallier à sa cause, et fut chargé par lui du gouvernement civil de Berlin ; mais on apprit bientôt qu'il correspondait avec l'armée prussienne. Une lettre dans laquelle il rendait compte des forces de l'armée française ayant été interceptée, il fut arrêté comme espion. Aussitôt sa femme se rend au château, obtient audience, et se jette aux pieds de Napoléon pour implorer sa clémence ; celui-ci lui remet la lettre accusatrice en lui disant : « Je n'ai plus de preuves contre votre mari, il est libre. » Le comte de Hatzfeld fut plus tard ambassadeur de Prusse dans les Pays-Bas et en Autriche.

HAUBOLD (Gottlieb), jurisconsulte, né à Dresde en 1766, mort en 1824, fut professeur des antiquités du droit à l'Université de Leipsick (1789), puis professeur de droit saxon, assesseur, et enfin conseiller à la cour souveraine de Saxe. On a de lui : Lineamenta institutionum, historicarum juris Romani, Leipsick, 1805 ; Lineamenta doctrinæ Pandectarum, 1820 ; Manuale Basilicorum, 1819, et des Tables chronologiques du Droit, en lat., 1790. Haubold fut un des fondateurs de l’École historique.

HAUBOURDIN, ch.-l. de cant. (Nord), sur la Deule et le canal de Douay à Lille, à 7 kil. S. O. de Lille ; 3000 hab. Filatures, blanc de cérase ; raffinerie de sel, tanneries, scieries mécaniques.

HAUCHECORNE (l'abbé), docteur de Sorbonne, né à Bolbec vers 1750, professa la philosophie au Collége des Quatre-Nations. Il a donné quelques ouvrages estimés : Abrégé latin de philosophie, 1784, Logique française, 1784, longtemps classique.

HAUDRIETTES, religieuses hospitalières qui suivaient la règle de St-Augustin, tiraient leur nom de leur fondateur Etienne Haudri, secrétaire de Louis IX, qu'il suivit en Terre-Sainte. Sa femme, qui l'avait cru mort, s'était consacrée à la vie cénobitique, dans une maison qui lui appartenait. Haudri, de retour