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KOLA, v. de Russie (Arkhangel), la plus septentrionale de la Russie d’Europe, sur la riv. de Kola, à son embouchure ; 2000 hab. Port sur l’Océan Glacial. Commerce de fourrures et de poisson salé et fumé.

KOLAPOUR, v. de l’Inde anglaise médiate, ch.-l. d’une principauté de même nom, dans l’anc. Bedjapour, à 200 kil. S. E. de Pounah. — Le petit État mahratte de Kolapour a joué un grand rôle dans l’histoire de l’Inde par les incursions perpétuelles et les dissensions domestiques de ses habitants.

KOLAU, champ situé à 4 kil. de Varsovie, est le lieu dans lequel se rassemblait la noblesse de Pologne pour l’élection d’un roi.

KOLÉAH, v. d’Algérie. V. COLÉAH.

KOLIMA, fl. de la Russie d’Asie, prend sa source dans les monts Iablonoï, coule au N., et se jette dans l’Océan Glacial par 70° lat. N. et 159° long. E., après un cours de 1300 k. — KOLIMA DE L’OUEST. V. INDIGIRKA.

KOLLIN, v. des États autrichiens (Bohême) sur l’Elbe, à 15 kil. N. E. de Kaurzim ; 6000 hab. Toiles peintes, orfèvrerie, bijouterie, etc. — Le 18 juin 1757, tes Autrichiens, commandés par le maréchal Daun, y défirent complètement le roi de Prusse, Frédéric II.

KOLOKOTRONIS. V. COLOCOTRONIS.

KOLOKYTHIA (golfe de). V. LACONIE (golfe de).

KOLOMEA, v. des États autrichiens (Galicie), ch.-l. de cercle, sur le Pruth, à 180 kil. S. E. de Lemberg, 8000 hab. Salines aux environs. — Le cercle a 3150 kil. carrés et 200 000 hab., dont 12 000 Juifs.

KOLOMNA, v. de la Russie d’Europe (Moscou), sur la Moskowa, à 140 kil. S. E. de Moscou ; 13 000 hab. Industrie (toiles, étoffes de soie, de coton, briques, etc.). — Ville ancienne ; en 1117 elle dépendait de la principauté de Riazan ; en 1237 elle fut saccagée par Batou-khan. Vasili-Ivanovitch la releva en 1530.

KOLOSVAR, KOLOSCH ou KLAUSENBOURG, Claudianopolis, v. des États autrichiens, capitale du comitat de Rolosvar et de toute la Transylvanie, sur la petite Szamos, à 555 k. S. E. de Vienne ; 26 000 h. Citadelle, 5 faubourgs ; cathédrale, bâtie par l’emp. Sigismond. Lycée académique catholique (avec 4 facultés), gymnase unitaire. Draps, faïence, hydromel. Patrie de Mathias Corvin. Ville ancienne, fortifiée par Trajan, restaurée par Claude le Gothique, d’où son nom. Grand incendie en 1798. — Le comitat, situé au N. O., entre ceux de Kraszna et de Doboka au N.. de Thorenbourg et de Weissembourg inf. à l’E. et au S., et la Hongrie à l’O., a 150 kil. sur 50, et 150 000 hab. Sol montagneux ; air frais, mais salubre. Blé, un peu de vin, sources salines.

KOLYVAN (monts), chaîne de montagnes de la Sibérie dans le gouvt de Tomsk, sur la r. g. de l’Obi, renferme de riches mines d’or, d’argent, de cuivre.

KOMORN. V. KŒMŒRN.

KONDAPILLI, v. de l’Inde anglaise (Madras), dans l’anc. province des Circars du Nord et dans le district actuel de Mazulipatam, à 80 kil. N. O. de cette ville. Mines de diamants, jadis très-productives.

KONDATCHI, v. de l’île de Ceylan, sur la côte O. Riches bancs d’huîtres à perle.

KONDÉMIR. V. KHONDÉMIR.

KONG, chaîne de montagnes de l’Afrique occidentale, se dirige de l’E. à l’O., entre la Nigritie propre et la Guinée inférieure, et se termine sur l’Atlantique aux caps Sierra-Leone et Verga. On croyait autrefois que ces monts se joignaient vers l’E. à ceux d’El-Kamar ou de la Lune ; mais il paraît que le cours du Niger les sépare.

KONG-FOU-TSÉE. V. CONFUCIUS.

KONGSBERG, v. de Norvège, à 65 k. S. O. de Christiania ; 4500 h. Belle église. École des mines, hôtel des monnaies. Mine d’argent (découverte en 1623).

KONIEH, Iconium, v. de la Turquie d’Asie (Anatolie), ch.-l. de l’eyalet de Konieh, à 500 kil. E. de Smyrne ; 25 000 hab. Évêché grec. Hautes murailles, tours carrées ; quelques belles mosquées ; palais assez élégant ; du reste, aspect chétif. Cimetière au milieu de la ville. Fabriques de maroquin, de tapis ; commerce de soie, noix de galle, gomme adragant, etc. — Konieh fut, de 1074 à 1294, la capitale de la sultanie seldjoucide de Konieh (V. ci-dessous), et après le démembrement de cet empire, elle resta celle du royaume de Caramanie. Bajazet I l’annexa à l’empire ottoman en 1392. Elle fut longtemps la résidence de Djem ou Zizim. Ibrahim, fils de Méhémet Ali, pacha d’Égypte, y remporta, le 20 déc. 1832, une grande victoire sur les troupes du sultan Mahmoud.

KONIEH (Sultanie de), ou DE ROUM, un des États formés par les Turcs seldjoucides, fut fondée en 1074, par Sohman, fils de Koutoulmich (V. SOLIMAN). Elle comprenait la plus grande partie de l’Asie-Mineure et avait pour bornes au N. le Pont-Euxin et l’empire de Trébizonde ; à l’O., le Sakaria, le Meïnder-Buïuk et l’Archipel : au S., la Méditerranée et le Taurus ; à l’E., l’Euphrate. Villes principales : Konieh, Nicée, Smyrne, Laodicée, Dorylée, Ancyre, Kaslamouni, Tarse. Cet État fut d’abord affaibli par les attaques des Chrétiens, lors des premières croisades ; il fut ensuite ravagé par les Mongols et tomba sous leur dépendance au XIIIe siècle ; il finit par se démembrer en 1294, après la défaite de Gaiath-eddin-Masoud, vaincu par ses émirs révoltés. Il se divisa alors en dix principautés indépendantes. Voici la liste des sultans seldjoucides de Konieh :

Soliman, 1074 Kilidje-Arslan III, 1204
Interrègne, 1085-1092 Azzeddin I, 1210
Kilidje-Arslan I, 1092 Alaeddin, 1219
Saïssan, 1107 Gaiatheddin II, 1237
Masoud, 1117 Azzeddin, II, 1245
Kilidje-Arslan II, 1155 Rokneddin, 1261
Gaiatheddin I, 1192 Gaiatheddin III, 1267
Soliman II, 1198 Gaiatheddin VI, 1283-94

KONING, famille d’artistes flamands, célèbres aux XVIe et XVIIe siècles, a produit entre autres : Pierre Koning, peintre et orfèvre à Anvers, né vers 1590, qui alla s’établir à Amsterdam : il réussit surtout dans le portrait ; — Salomon K., fils du préc., né en 1609, à Amsterdam, m. vers 1670, peintre d’histoire et de portrait et graveur à la pointe, à qui on doit Tarquin et Lucrèce ; David et Bethsabée ; Joseph expliquant le songe de Pharaon. — Philippe K., 1619-89, élève de Rembrandt, dont il imita la manière avec bonheur ; et David Koning, 1626-87, surnommé le Romain, parce qu’il se fixa en Italie. Il a excellé dans les natures mortes.

KONKAN, contrée de l’Inde anglaise (Bombay), dans l’ancien Bedjapour, s’étend le long de l’Océan indien, et est bornée au N. par l’Aurengabad, à l’E. par les Ghattes occid., et au S. par le Kanara ; 280 kil. sur 60. On y distingue le Konkan septentrional, ch.-l. Tanna ; et le K. méridional, ch.-l. Raïpour. Ce pays fut longtemps un repaire de pirates, que les Anglais réunis aux Mahrattes détruisirent en 1756. Depuis 1818, il appartient aux Anglais, à l’exception de Goa qui est restée aux Portugais.

KOPP (Fréd.), érudit, né en 1762 à Cassel, m. à Marbourg en 1834, a publié : Palæographia critica, 4 vol. in-4, Manheim, 1817-1829 ; Anciennes écritures (Bilder der Vorzeit), avec planches, 2 vol. in-4, 1819-1821 ; c’est un recueil de fac-simile. Il a aussi écrit sur le droit et l’histoire de l’Allemagne, et a préparé une bonne édition de Marcien Capella, publiée en 1836 par Godefroi Hermann, son ami.

KOPROLI, ou KIUPERLI (Méhémet), grand visir pendant la minorité de Mahomet IV, commença à gouverner en 1655, exerça un empire absolu sur son souverain, et conserva le pouvoir jusqu’à sa mort (1661). Il remplit le trésor impérial, épuisé par les prodigalités des règnes précédents, et gouverna avec sagesse ; mais il se défit avec une cruauté systématique de tous ceux qui pouvaient lui faire ombrage. On l’a comparé à Richelieu, son contemporain.

KOPROLI (Achmet), fils du préc., fut, après son père, grand visir de Mahomet IV, et joignit à la sagesse de son prédécesseur plus de générosité. Il fit la guerre à la Hongrie (1662), et perdit en 1664 la ba-