Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/186

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans le Caucase, entre le Térek et le Kouban, court à l’E. et se perd dans les sables avant d’arriver à la mer Caspienne, après un cours d’env. 400 kil. Beaucoup de faisans sur ses bords. V. CUMANS.

KOUNACHIR, île du Japon, une des Kouriles, au S. O. de l’île d’Itiroup ; 115 kil. sur 76.

KOUNDOUZ, v. du Turkestan indépendant, ch.-l. de khanat, à 130 kil. S. E. de Balk, sur la r. g. du Benghi ; 2000 hab. Résidence d’un émir. Environs fertiles. — Le khanat de Koundouz est compris dans le Kaféristan ; il embrasse tous les pays situés dans le bassin du Ht-Oxus et une partie de celui de la Kama, affluent du Kaboul.

KOUNGOUR, v. de la Russie d’Europe (Perm), à 70 kil. S. E. de Perm ; 6000 hab. Savon, tanneries ; grains, albâtre. Fondée en 1047, détruite par les Baskirs, puis rebâtie en 1663.

KOUOPIO, v. de la Russie d’Europe (Finlande), ch.-l. de gouvt, à 290 k. E. de Vasa ; 1250 h. École de cadets. — Le gouvt de K. compte env. 200 000 h.

KOUR, ou MKVARI, Cyrus, riv. d’Asie, naît dans la Turquie d’Asie (Erzeroum), à 45 kil. O. de Kars ; arrose le pays de Kars, le pachalik d’Akhaltsikhé, la Géorgie, le Chirwan, passe à Gori, Tiflis, reçoit l’Aras et tombe dans la mer Caspienne au-dessous de Salian, après un cours d’env. 850 kil.

KOUR, Corius, Salsos, riv. de Perse (Farsistan), coule du N. au S., et se jette dans le golfe persique, en face de l’île Kischm, après un cours d’env. 250 kil. — Autre riv. de Perse, dite aussi Bendemir, naît sur les confins de l’Irak-Adjémi, coule du N. O. au S. E., et se perd dans le lac Baghteghian, après un cours de 450 kil.

KOURAKIN, famille de princes russes, issue de Ghédimine, grand-duc de Lithuanie, au XVe s. Le 1er qui ait porté le nom de Kourakin est André, qui reçut, ainsi que tous ses descendants, le titre de boyard. On connaît surtout : le prince Boris K., beau-frère de Pierre I, envoyé extraordinaire du czar près le St-Siége (1705), ministre plénipotentiaire à Londres près la reine Anne, régent de l’empire en 1711, pendant la campagne de Turquie, ministre plénip. au congrès d’Utrecht (1713), ambassadeur en France de 1716 à 1727, homme remarquable par ses talents diplomatiques, son instruction, son urbanité, et par la noblesse de son caractère ; et le prince Alexandre K., arrière-petit-fils du précéd., ministre d’État, né en 1752, mort à Weimar en 1818. Attaché dès sa jeunesse à la personne de Paul I, qu’il accompagna dans ses voyages en Prusse et en France et dont il resta l’ami, il fut nommé en 1796 ministre et vice-chancelier de l’Empire, se démit de ses fonctions en 1802, fut peu de temps après appelé à l’ambassade de Vienne, puis chargé, en 1807, par l’emp. Alexandre de terminer les négociations entamées à Tilsitt, et signa la paix. Il devint, l’année suivante, ambassadeur en France, et occupa ce poste jusqu’en 1812, époque de la rupture avec la Russie. Ce diplomate montra dans ses négociations de la droiture et de l’habileté. Il a laissé une Correspondance pleine d’intérêt.

KOURATCHI. V. KORATCHI.

KOURDES, Curdi, Gordyæi, Carduci, peuple de l’Asie, habite, dans les mont, à l’E. du Tigre, au S. des lacs de Van et d’Ourmiag, le pays appelé de son nom Kourdistan. Ils sont alertes, braves et pillards. Ils ont toujours été libres ; toutefois ils sont nominalement compris dans l’empire turc et dans l’empire Perse. Presque tous sont musulmans sunnites ; quelques-uns sont nestoriens. On les croit descendus des anciens Chaldéens et des Parthes.

KOURDISTAN, région d’Asie, se divise en Kourdistan turc et Kourdistan persique.

KOURDISTAN TURC (partie de l’anc. Assyrie, avec la Gordyène et le pays des Carduques), contrée de la Turquie d’Asie, entre l’Arménie, l’Aldjézireh, l’Irak-Arabi et la Perse, forme les pachaliks de Chehrezour et de Mossoul et une partie de ceux de Bagdad et de Van : 380 kil. sur 400. Hautes mont. et vallées fertiles : riz, blé, orge, sésame, fruits, tabac, coton, noix de galle, manne en larmes ; soufre, orpiment et alun.

KOURDISTAN PERSIQUE (partie de l’anc. Médie), prov. de Perse, entre l’Aderbaïdjan, l’Irak-Adjémi, le Khousistan et le Kourdistan turc : 380 kil. 225 ; 400 000 h. ; ch.-l., Kirmanchah. Hautes mont : vallées escarpées et peu fertiles, à l’exception de la plaine de Kirmanchah. Quelques pâturages ; beaucoup de gibier.

KOURILES, archipel de 26 îles, situé entre le Grand-Océan et la mer d’Okhotsk, commence au S. du cap Lopatka, pointe mérid. du Kamtchatka, et se prolonge dans la direction du S. O. Les îles principales sont Tchikota, Paromouchir, Ouekotan, Matoua, Ouchichir, Kounatchir. Itiroup. Les Kouriles sont en grande partie inhabitées ; quelques-unes sont fertiles et boisées ; toutes sont sujettes à de fréquents tremblements de terre. Les habitants de ces îles, assez semblables aux Kamtchadales, sont petits, velus, pusillanimes et très-peu civilisés. Ils habitent des terriers, commercent en graisse de baleine ; fourrures, plumes d’aigle. Ils professent le chamanisme. Presque toutes ces îles payent tribut aux Russes, excepté les plus voisines du Japon, qui sont tributaires de cet empire. — Les Russes n’eurent connaissance des Kouriles qu’en 1713.

KOURK, district de l’Inde anglaise (Madras), dans l’anc. Malabar, est borné au N. par le Kanara et le Maïssour, à l’E. par ce dernier, au S. par le district de Wyenaad, à l’O. par ceux de Colite et de Tcherical : 100 kil. sur 55 ; ch.-l., Markery ou Merkara. — Ce district, d’abord gouverné par des radjahs indépendants, fut conquis en 1632 par les Nairs. En 1773, Haïder-Ali s’empara de ce district, mais en 1788 le radjah qui en avait été chassé parvint à s’y rétablir et se déclara l’allié des Anglais contre Tippou-Saïb.

KOUROUS, race hindoue. V. PANDOUS et KRICHNA.

KOURSK, v. de la Russie d’Europe, ch.-l. d’un gouvt de même nom, à 1200 kil. S. E. de St-Pétersbourg ; 30 000 hab. Évêché, tribunaux, gymnase. Tanneries, poteries, suif ; fers. Aux env., fruits renommés. Foire célèbre de Korennaïa. — Cette ville existait avant le IXe siècle, mais elle fut ravagée par les Tartares au XIIIe siècle, et resta déserte 360 ans (1237-1597) ; elle fut repeuplée par Fédor Ivanovitch. — Le gouvt de Koursk, entre ceux d’Orel au N., de Voronèje à l’E., de Kharkov au S., de Pultawa au S. O. et de Tchernigov à l’O., a 330 kil. sur 220, et 1 650 000 hab. Climat doux ; sol fertile, beaucoup de grains ; chevaux, abeilles, etc.

KOUS, Apollinopolis parva, v. de la Hte-Egypte, sur le Nil, r. dr., a 35 kil. S. de Kéneh. Jadis entrepôt de tout le commerce entre l’Arabie, l’Égypte et l’Inde par la mer Rouge.

KOUTAYEH. V. KUTAYEH.

KOUTOULMICH, prince seldjoucide, petit-fils de Seldjouk, servit Togrul-Beg, son cousin, et en reçut le gouvernement de la Mésopotamie ; mais peu après il se révolta et fut vaincu. Il se réfugia en Arménie et en Arabie, reparut après la mort de Togrul (1063) pour disputer le trône à Alp-Arslan, mais périt dans le combat (1064).

KOUTOUSOFF (Michel), feld-maréchal des armés russes, né en 1745, commença sa réputation militaire dans des guerres contre les Polonais et contre les Turcs ; se distingua à Otchakov (1788) et à Ismaïl (1790), fut ambassadeur à Constantinople (1793) et gouverneur de l’Ukraine (1794). En 1805, il commanda en chef l’armée russe envoyée au secours de l’Autriche contre la France, et assista à la défaite d’Austerlitz. En 1812, nommé généralissime des armées russes, il livra à Napoléon la bataille de la Moskowa, qu’il perdit ; mais, lors de la funeste retraite de Moscou, il accabla les Français à Dorogobouj et à Krasnoï près de Smolensk, ce qui le fit considérer comme le sauveur de la Russie et lui valut le nom de Smolenskoï. Il mourut en 1813 à Bunzlau en Silésie, étant encore à la tête de ses troupes. C’était un homme de mœurs douces et ami des lettres.