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KOVNO, v. de la Russie d’Europe (Vilna), au confl. du Niémen et de la Vilia, à 95 kil. N. O. de Vilna ; 7000 hab. Blé, lin, miel, hydromel renommé. Aux env., célèbre couvent de Camaldules.

KRAFFT (J. Ch.), architecte-dessinateur, né en Autriche en 1764, m. à Paris en 1833, a presque toujours vécu en France. On lui doit 2 recueils importants contenant les plans, coupes et élévations de châteaux, hôtels, maisons de ville et de campagne construits à Paris et dans les environs, sous les titres de Nouvelle architecture française, Paris, 1801, et d’Architecture civile, 1804. Il est aussi l’auteur d’un Traité sur l’art de la charpente, 1819, longtemps estimé.

KRAFT (George Wolfgang), physicien, né en 1701 à Duttlingen (Wurtemberg), mort en 1754, fut professeur de mathématiques et de physique, d’abord à St-Pétersbourg, 1728, puis à Tubingue, 1744. On lui doit un grand nombre d’expériences et de découvertes (publiées dans les Mémoires des académies de Berlin et de St-Pétersbourg), des traités de physique (1738), de géométrie (1740) ; une Description de la maison de glace construite à St-Pétersbourg en 1740 (trad. de l’allemand par P. L. Leroy, 1741). On estime surtout ses Expériences sur la végétation des plantes. — Son fils, Wolfgang-Ludovig Kr., né à St-Pétersbourg en 1743, m. en 1814, fut un astronome distingué, et dressa avec Euler les tables de la lune.

KRAGUJEWATZ, v. de Servie, sur la Lepenitza, à 100 kil. S. de Semendria ; 5000 hab. Plusieurs assemblées nationales y ont siégé.

KRAIOVA, v. de Valachie. V. CRAIOVA.

KRAL, mot serbe qui veut dire chef, roi. On donnait anciennement ce titre aux souverains de la Servie, de la Bosnie et de la Valachie.

KRANICHFELD, v. d’Allemagne à 17 kil. S. O. de Weimar, sur l’Ilm ; 2200 hab. Elle appartient par moitié au grand-duché de Saxe-Weimar et au duché de Saxe-Meiningen.

KRANTZ (Albert), chroniqueur, né à Hambourg vers le milieu du XVe siècle, mort en 1517, enseigna la philosophie et la théologie à Rostock et à Hambourg, remplit plusieurs missions importantes pour les villes hanséatiques, et fut choisi pour médiateur entre les rois de Danemark et le Holstein en 1500. On a de lui : Vandalia, 1519 ; Saxonia, 1520, et Chronica Daniæ, Sueciæ, Norvegiæ, Strasb., 1546.

KRANTZ (David), missionnaire morave, né en 1723 dans la Poméranie, mort en 1777, fut envoyé par sa communauté au Groenland et publia après son retour une intéressante Hist. du Groënland, Barby, 1765-70, en allemand. On lui doit aussi une Hist. des Frères de l’Union (Frères Moraves), 1771, continuée après sa mort par J. G. Hegner, 1791.

KRAPACKS ou KARPATHES, grande chaîne de montagnes qui sépare la Hongrie et la Transylvanie de la Galicie et de la Moldavie, se dirige de l’O. à l’E., puis au S. E., et enfin au S. O., en formant comme un grand arc de cercle. Les monts Krapacks ont plusieurs cimes qui atteignent 3000m. Les Gesenker-Gebirge (ou monts abaissés) les lient à l’O. aux monts Sudètes ; à l’E. ils atteignent, près d’Orsova, les bords du Danube, au delà duquel ils sont continués par une chaîne détachée des Balkans.

KRASICKI (Ignace), écrivain polonais, prince-évêque de Warmie, puis archevêque de Gnesne, né en 1735 à Doubiecko (Galicie), mort à Berlin en 1801, a laissé beaucoup d’ouvrages en prose et en vers qui brillent par l’esprit, ce qui lui a valu le surnom de Voltaire de la Pologne. Les plus estimés sont : Myszéide, poème héroï-comique en 10 chants, 1775, trad. en français par Dubois, 1784, et par J. B. Lavoisier, sous le titre de la Souriade, 1818 ; la Monachomachie ou la Guerre des moines, 1778, poème en 6 ch., qui passe pour son chef-d’œuvre ; des Fables, 1779, des Satires, des Contes, et la traduction en polonais d’une partie des poésies d’Ossian. Ses Œuvres complètes ont été recueillies à Varsovie, 1803 et suiv., 10 vol. in-8, et à Paris, 1830, 1 v. gr. in 8 à 2 col.

KRASNOI, vge de Russie (Smolensk), à 45 kil. S. O. de Smolensk ; 500 h. Les Français, poursuivis par Koutousoff, y éprouvèrent de grandes pertes pendant la retraite de Moscou, du 16 au 18 nov. 1812.

KRASNOIARSK, v. de la Russie d’Asie, ch.-1 du gouvt d’Iénisséisk, à 880 k. N. O. d’Irkoutsk, au confl. de la Katcha et de l’Iénisséi ; 4000 hab. Fourrures.

KRASSO ou KRASSOVA, anc. comitat de Hongrie, entre ceux d’Arad au N., de Temesvar à l’O., la Transylvanie au N. E., et le Banat militaire au S., 150 kil. sur 45 ; 230 000 h. ; ch.-l., Lugos. Il est auj. compris dans la woiwodie serbe et le banat de Temesvar.

KRASZNA, comitat de Transylvanie, au N. O. entre ceux de Szolnok, de Doboka, de Klausenbourg et la Hongrie ; 1200 k. carr. ; ch.-l., Somlyo. — On y trouve un bg de Kraszna, qui a donné son nom au comitat.

KRAUSE (Ch. Frédéric), philosophe de l’école de Schelling, né en 1781 à Eisenberg (Altenbourg), mort en 1832, enseigna la philosophie, le droit et les mathématiques à Iéna en 1802, puis à Dresde, à Berlin et enfin à Gœttingue. On a de lui des traités sur les rapports des mathématiques et de la philosophie, une Introduction à la philosophie de la nature, Iéna, 1804 ; Esquisses de Logique (1803) ; Esquisses de Droit naturel, 1803 ; Système de Morale, 1810 ; Idéal de l’Humanité, 1811. Krause fait du monde de la nature et du monde de la raison deux sphères secondaires ; il place au-dessus l’être primitif, qui pénètre ces deux sphères : c’est une sorte de panthéisme.

KRAY (Paul, baron de), général autrichien, né en 1735 à Kæsmarkt (Hongrie), m. en 1804, étouffa en 1779 la révolte de la Transylvanie, servit contre la France dans l’armée du prince de Cobourg en 1792, succéda en 1799 à Mélas dans le commandement en chef des troupes impériales en Italie, se distingua à Vérone, à Legnano, prit Mantoue, remplaça l’archiduc Charles sur le Rhin et le Danube, mais fut contraint de battre en retraite devant Moreau, en 1800.

KREIG (J. Fréd.), général allemand au service de la France, né en 1730 à Lahr en Brisgau, mort en 1803, servit en Hanovre sous le maréchal de Saxe, se distingua à Rosbach, à Minden, puis à Clostercamp, où il fut fait prisonnier, devint général de division à la Révolution, défendit Thionville en 1793, fut nommé commandant de Paris sous le Directoire, et occupa ce poste difficile pendant 18 mois.

KREMENETZ, v. de la Russie d’Europe (Volhynie), à 205 kil. O. de Jitomir ; 5900 hab. Château fort ; gymnase ; jardin botanique. Foires.

KREMLIN. Ce mot, qui en slavon veut dire forteresse, citadelle, désigne plus spécialement le palais et la citadelle de Moscou, anc. résidence des czars. Le Kremlin est situé au centre de la ville. Construit primitivement en bois, il fut rebâti en pierre par Dmitri Donskoï ; les tours qui flanquent l’enceinte furent bâties en 1487, par Pietro Antonio, artiste italien. Le Kremlin avait été épargné par l’incendie de Moscou allumé en 1812 par Rostopchin : les Français, en se retirant, en firent sauter les murs ; il a été réparé depuis. Il renferme, outre le palais impérial, le palais de l’archevêque, la cathédrale de l’Assomption (commencée en 1326, reconstruite sous Ivan III), où les czars étaient couronnés, le beffroi d’Ivan Véliki (avec 32 cloches), et une immense cloche, pesant 165 000 kilogr. et qui est la plus grande de l’Europe.

KREMNITZ, v. des États autrichiens (Hongrie), dans le comitat de Bars, à 26 kil. N. de Schemnitz ; 10 000 hab. Vieux château fort ; hôtel des monnaies, direction des mines, etc. Aux env., mines de pyrites aurifères et argentifères exploitées ; sources vitrioliques. — Fondée au XIIe s. par le roi Geysa II.

KREMS, v. des États autrichiens (Autriche), à 60 k. N. O. de Vienne ; 6700 hab. Gymnase, écoles diverses. Velours, alun, quincaillerie, blanc de céruse.

KREMSIER, v. des États autrichiens (Moravie), à 36 kil. S. E. d’Olmutz ; 7800 hab. Beau château, où réside pendant l’été l’archevêque d’Olmutz et qui fut