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bois et fruits d'Europe. Pâturages nombreux. Ce beau pays a été dévasté et dépeuplé par les guerres. — Le Lahore faisait jadis partie des États du roi Porus, qui combattit Alexandre. Tour à tour indépendant ou soumis aux empereurs afghans ou mongols, ou même aux souverains du Kaboul, il fut au XVIIIe siècle partagé entre un grand nombre de principautés indépendantes possédées par les Seikhs. De nos jours, un chef habile, Runjet-Sing, aidé par le général français Allard, parvint à étendre sa suprématie sur les pays environnants dont il forma le Roy. de Lahore, mais après sa mort (1840), et surtout après le meurtre de Shere-Sing, son fils (1843), ce pays a été le théâtre de révolutions perpétuelles. Les Anglais, profitant du désordre, l'envahirent sous un vain prétexte (1845), vainquirent les Seikhs à la bataille de Mondky, et firent signer à la régente, dans Amretsyr (mars 1846), un traité qui cédait à la Compagnie des Indes le territoire compris entre le Beyah et le Sutledje, et constituait un nouveau royaume (entre le Sind ou Indus et le Ravy) en faveur de Goulab-Sing, sujet révolté. Peu après, la reine se vit contrainte à abdiquer entre les mains des Anglais, qui se sont définitivement emparés du pays en 1849.

LA HOUSSAYE. V. AMELOT.

LAHSA (le), dit aussi Bahreïn ou Hadjar, vaste région de l'Arabie, s'étend au N. O. du pays d'Oman, le long du golfe Persique et est partagée en plusieurs petits États indépendants, dont la population est évaluée à 150 000 individus; les habitants des côtes vivent de pêche et surtout de piraterie. Lieux princip., Fouf, Ras-el-Khyma, El-Katif et El-Koueït. Beaucoup d'îles sur les côtes, notamment le groupe de Bahreïn. — Ville de l'empire chinois. V. LHASSA.

LAIGLE, ville de France. V. AIGLE (L').

LAIGNES, ch.-l. de c. (Côte-d'Or), à 17 kil. O. de Châtillon-sur-Seine, sur la riv. de Laignes; 1428 h.

LAINÉ (J. H. Joachim HOSTEIN, vicomte), avocat de Bordeaux, né en 1767, m. en 1835, fut nommé en 1808 député de la Gironde au Corps Législatif, y déploya une indépendance rare alors, encourut la colère de Napoléon pour avoir, dans un Rapport célèbre (28 déc. 1813), parlé de paix et de liberté, obtint la plus grande faveur au retour des Bourbons, devint préfet de la Gironde, député, président de la Chambre, puis ministre de l'Intérieur (1816), lutta contre le parti ultra-royaliste et provoqua l'ordonnance du 5 sept. 1816 qui dissolvait la Chambre introuvable; mais se vit bientôt dépasser et dut quitter le ministère dès 1818. Il fut nommé pair en 1823, et fait vicomte. Il ne cessa pas néanmoins de se montrer le défenseur des principes conservateurs; c'est de lui qu'est ce mot célèbre : Les rois s'en vont. Comme orateur, Lainé était chaleureux et brillant, mais visait trop a l'effet. Il avait été admis à l'Académie en 1816.

LAINEZ (Jacques), jésuite, né en 1512, en Castille, m. à Rome en 1565, fut un des premiers à s'associer à Ignace de Loyola, rédigea de concert avec lui les fameuses constitutions des Jésuites, lui succéda en 1558 comme général de l'ordre, assista au colloque de Poissy et au concile de Trente, et se montra en toute occasion dévoué à la cour de Rome. Aussi modeste que vertueux, il refusa le cardinalat.

LAIRESSE (Gérard de), peintre et graveur, né à Liége en 1640, mort en 1711, a été surnommé le Poussin de la Belgique. Il habita successivement Liége, Bois-le-Duc, Utrecht, Amsterdam et donna, entre autres beaux tableaux, Antiochus et Stratonice. Devenu aveugle par excès de travail, il composa néanmoins des ouvrages estimés sur la peinture.

LAÏS, courtisane grecque, célèbre par son esprit et sa beauté, née à Hyccara en Sicile, vers 420 av. J.-C., se fixa à Corinthe, attira auprès d'elle tout ce que la Grèce renfermait d'illustre, et fut la maîtresse d'Alcibiade. Le philosophe Xénocrate sut cependant résister à ses séductions. On dit qu'ayant quitté Corinthe pour suivre en Thessalie un jeune homme dont elle était éprise, les femmes de cette contrée, jalouses de sa beauté, l'assassinèrent (380). Les Corinthiens lui érigèrent un monument. — Une autre Laïs, qui passait pour être fille de la 1re et d'Alcibiade, fut également célèbre par sa beauté. Cette courtisane ayant demandé à Démosthène un prix trop élevé, l'orateur lui répondit : «Je n'achète pas si cher un repentir. »

LAÏS, chanteur. V. LAYS.

LAISSAC, ch.-l. de c. (Aveyron), à 46 kil. N. O. de Millau; 1205 hab. Poterie.

LAÏUS, roi de Thèbes, fils de Labdacus, était encore au berceau à la mort de son père. Lycus, son oncle, puis Amphion, meurtrier de Lycus, usurpèrent la couronne; mais, après leur mort, il fut placé sur le trône. Il épousa Jocaste et en eut Œdipe. Craignant, d'après un oracle, de périr de la main de son fils, il le fit exposer sur le mont Cithéron. Mais l'enfant fut sauvé, et Laïus fut dans la suite tué par ce fils sans en être connu, à la suite d'une rixe qui s'engagea entre eux dans un chemin étroit. V. ŒDIPE.

LAJARD (Aug. P.), dernier ministre de la guerre de Louis XVI, né à Montpellier en 1757, m. en 1837, entra au service dès 1773. Il fut chargé en 1789 par Lafayette d'organiser la garde nationale de Paris, devint en 1792 adjudant général de l'armée, reçut bientôt après le portefeuille de la guerre, défendit Louis XVI au péril de sa vie le 20 juin et le 10 août, quitta le ministère après cette dernière journée et fut obligé de se réfugier en Angleterre. Rentré en France après le 18 brumaire, il devint membre du Corps législatif. Sous l'Empire il rentra dans la vie privée.

LAJARD (J. B.), parent du préc. et neveu du chimiste Chaptal, né à Lyon en 1783, m. en 1858, fut secrétaire d'ambassade en Perse sous l'Empire, receveur particulier sous la Restauration, et fut admis à l'Acad. des inscriptions en 1830. Il a surtout consacré ses travaux au culte mithriaque et les a résumés dans ses Recherches sur le culte public et les mystères de Mithra, Paris, 1847, 3 vol. in-4, avec atlas. Il a en outre coopéré à l’Histoire littéraire de la France commencée par les Bénédictins, et a publié l’Histoire d'Arménie de Jean Catholicos, préparée par St-Martin.

LA JARRIE, ch.-l. de c. (Charente-lnf.). à 12 k. E. de La Rochelle; 1110 hab.

LA JAUNAYE, lieu du dép. de la Loire-Infér., à 20 kil. S. O. de Nantes. C'est là qu'eut lieu la 1re pacification de la Vendée, conclue le 17 février 1795 entre les commissaires de la Convention et le chef royaliste Charette.

LA JAVIE, ch.-l. de c. (Basses-Alpes), sur la Bléone, à 22 kil. N. E. de Digne; 400 hab.

LA JONQUIÈRE (Jacques DE TAFFANEL, marquis de), marin, né en 1680, d'une famille ancienne, au château des Graïsses près d'Alby, m. en 1750, accompagna Duguay-Trouin à la prise de Rio-Janeiro (1711), commanda la flotte française au combat de Finistère (16 mai 1747), où avec six vaisseaux il lutta contre 17 vaisseaux anglais, et fut en récompense nommé gouverneur du Canada. Il m. à Québec en 1750. — Clément de La J., neveu du précéd., né en 1706, m. en 1795, prit une part glorieuse à toutes nos guerres maritimes sous Louis XV et Louis XVI et se distingua surtout, sous les ordres de son oncle, au combat naval de Finistère (1747).

LAKANAL (Joseph), conventionnel, né en 1762 à Serres (Ariége), mort en 1845, était engagé dans les ordres et professait la philosophie à Moulins au moment de la Révolution. Député à la Convention par le département de l'Ariége, il devint président du Comité d'instruction publique et se consacra tout entier aux intérêts de la science et des lettres : il fit conserver le Jardin du Roi, qui fut transformé en Muséum d'histoire naturelle (1793), et eut une grande part à la création des Écoles normales (1794), des Écoles centrales, de l'Institut et du Bureau des Longitudes. Entré en 1795 au Conseil des Cinq-Cents, il fut en 1797 nommé commissaire du Directoire, et remplit d'importantes missions dans les départements récemment réunis. Après le 18 brumaire (1799), il occupa une