Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/217

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rade de Brest; 6387 hab. Collége, hospices. Papier, toile; miel estimé, poisson sec. Prise en 1374 par le duc de Bretagne Jean IV.

LANDES, Syrtieus ager, anc. pays de France, jadis compris dans la Gascogne, à l'E. du pays des Marennes, et à l'O. de la Chalosse et du Marsan, sur l'une et l'autre rive de l'Adour. Il se divisait en quatre vicomtes, Dax, Tartas, Aorte ou Ortevielle et Albret (depuis duché). Il forme actuellement une partie du dép. des Landes. — Souvent on donne le nom de Landes à toute la lisière sablonneuse qui s'étend entre Bayonne et Bordeaux. Longtemps stérile, cette contrée a pu être fertilisée depuis que les dunes, mobiles jusque-là, ont été fixées par des plantations de pins (V. BRÉMONTIER). — Les habitants des Landes, étant dans la nécessité de traverser des sables et des marais, sont presque toujours montés sur des échasses.

LANDES (dép. des), dép. maritime, entre ceux de la Gironde au N., des Basses-Pyrénées au S., du Gers et de Lot-et-Garonne à l'E. : 9093 kil. carr.; 309 832 h.; ch.-l., Mont-de-Marsan. Il est formé du pays des Landes (en Gascogne) et de portions de la Chalosse, du Condomais, de la Guyenne et du Béarn. Fer, marbre, grès, pierres de taille, pierres meulières, lithographiques, terre à porcelaine, pouzzolane, bitume, tourbe, etc. Le pays, couvert de landes et de bruyères au N. et à l'O. de l'Adour, est cependant assez fertile au S. et à l'E. de cette rivière : grains, bons vins, safran, etc.; chevaux, porcs dits de bois (à chair fine), volaille, gibier. Industrie : exploitation des pins maritimes, des sapins et chênes-liéges qui couvrent les landes; hauts fourneaux, verreries, tanneries; toiles; jambons. — Ce dép. se divise en 3 arrond. (Mont-de-Marsan, Dax, St-Sever), 28 cantons et 333 communes; il appartient à la 13e div. militaire, ressortit à la cour impér. de Pau et forme le diocèse d'Aire.

LANDGRAVE (de l'all. land, terre, pays, et graff, comte), nom donné originairement à des comtes qui rendaient la justice au nom de l'empereur, puis à des princes souverains. En 1130, Louis III, possesseur de la Thuringe, prit le premier le titre de landgrave comme synonyme de souverain, exemple qui fut suivi par Thierry, comte de Basse-Alsace (1137), par Albert de Habsbourg, comte de Haute-Alsace (1186), et par plusieurs autres. Auj. il n'y a de landgraves que les princes de la maison de Hesse.

LANDIT, foire célèbre qui s'ouvrait jadis à Paris et à St-Denis le 1er lundi après le 11 juin, jour de la St-Barnabé. Cette foire est fort ancienne : on la fait remonter au temps de Charlemagne, qui l'aurait instituée d'abord à Aix-la-Chapelle, d'où elle aurait été transférée à St-Denis; elle fut régularisée en 1109. L'évêque de Paris en faisait l'ouverture avec solennité, et le recteur de l'Université s'y rendait en grande pompe, avec les régents et les écoliers des colléges de Paris : il venait lever un droit sur tout le parchemin exposé en vente, et faire la provision des colléges. Dès le commencement du XVIe s., l'évêque et le recteur cessèrent d'aller ouvrir le Landit; mais, jusqu'à la Révolution, les écoliers continuèrent de s'y rendre en partie de plaisir : le Landit n'était plus pour eux qu'un congé. On fait dériver le mot Landi ou Landit du latin locus indictus, c.-à-d. lieu indiqué, prescrit. Auj. le Landit n'existe plus que comme foire aux moutons : cette foire dure du 11 au 19 juin.

LANDIVISIAU, ch.-l. de c. (Finistère), à 23 kil. S. O. de Morlaix; 3304 hab. Toiles, tanneries.

LANDIVY, ch.-l. de c. (Mayenne), à 40 kil. N. O. de Mayenne; 2104 hab. Bestiaux et toiles.

LANDOLFE, nom de plusieurs princes lombards qui régnèrent à Capoue ou à Bénévent de 846 à 1077. L. I, prince de Capoue, se révolta en 840 contre le prince de Bénévent, et forma à Capoue une principauté indépendante. — L. III réunit en 910 les duchés de Capoue et de Bénévent, et conquit la Pouille sur les Grecs. — L. VIII régna sur Capoue dès 1050, fut chassé de cette ville par les Normands en 1062, et ne régna plus depuis que sur Bénévent. Il m. en 1077 : il fut le dernier des princes lombards de Bénévent.

LANDON (C. P.), peintre et littérateur, conservateur des tableaux du Musée du Louvre, né vers 1760, mort en 1826, a laissé, outre quelques tableaux estimés, plusieurs ouvrages utiles : Annales du Musée et de l'École moderne des Beaux-Arts, Paris, 1801-17, 29 v. in-8; Vies et Œuvres des peintres les plus célèbres, 1803-17, 22 v. in-4; Description historique de Paris et de ses édifices, avec un Précis historique par Legrand, 1806-9, 12 vol. in-8; Galerie des hommes les plus célèbres, contenant des portraits au trait et des notices, 1805-8, 13 vol. in-12; Recueil des ouvrages de peinture et de sculpture qui ont concouru pour les prix décennaux, 1816, in-8.

LANDRECIES, ch.-l. de c. (Nord), sur la Sambre, à 19 kil. O. d'Avesnes; 3720 hab. Place forte. Station du ch. de fer du Nord. Genièvre, chandelles, bouteilles; dépôt de charbon de Charleroi et d'ardoises de Fumay. — François I la prit en 1543 sur les Impériaux. Cédée à la France en 1659, elle fut fortifiée par Vauban. Elle resta au prince Eugène en 1712; fut prise par les Autrichiens en 1794, mais reprise la même année par les Français.

LANDRI ou LANDRY, seigneur de la cour de Chilpéric, roi de Neustrie, était l'amant de la reine Frédégonde, et tua Chilpéric à l'instigation de cette criminelle princesse (584). Maire du palais en Neustrie pendant la minorité de Clotaire II, fils de Chilpéric, il défendit ce prince contre son cousin Childebert, roi d'Austrasie, qu'il battit en 593.

LANDRI (S.), évêque de Paris sous Clovis II, signala sa bienfaisance dans la famine de 651, et fonda l'Hôtel-Dieu. On le fête le 10 juin.

LANDRIANO, vge d'Italie (Vénétie), à 15 kil. N. E. de Pavie; 2000 h. Les Impériaux, commandés par Antoine de Lève, y vainquirent les Français en 1529.

LANDSBERG, v. des États prussiens (Brandebourg), à 79 kil. N. E. de Francfort, sur la Wartha; 13 000 hab. Maison de détention, hospice d'aliénés. Papier, drap, lainages, cotonnades. Navigation active.

LANDSBERG, murée de Bavière, sur le Lech, à 50 kil. S. O. de Munich; 3000 hab. Jadis collége de Jésuites. Prise par les Français en 1646 et en 1800.

LAND'S-END (c.-à-d. fin de la terre), Bolerium prom., cap d'Angleterre (Cornouailles), forme l'extrémité S. O. de l'Angleterre.

LANDSER, jadis Lands-Ehre, c.-à-d. honneur du pays, bg d'Alsace-Lorraine, à 14 kil. N. E. d'Altkirch; 512 hab. Jadis ch.-l. d'une seigneurie qui appartenait à la maison de Habsbourg.

LANDSHUT, v. murée de Bavière (Hte-Bavière), à 60 kil. N. E. de Munich; 10 000 hab. Château dit le Bâtiment-Neuf; église de St-Martin dont le clocher a 152m; université longtemps célèbre (transférée en 1826 à Munich); biblioth., amphithéâtre, laboratoire chimique. Aux env., château de Trausnitz. Les Français ont pris Landshut en 1796, 1800, 1805 et 1809.

LANDSHUT, v. des États prussiens (Silésie), au confluent du Bober et du Zieder, à 45 kil. O. de Reichenbach; 4500 hab. Trib. Fondée en 1249. Laudon y battit en 1760 Frédéric II, prit et pilla la ville.

LANDSKRONA, v. de Suède, à 33 kil. N. de Malmæ, sur le Sund; 4000 hab. Citadelle, port excellent; station de la marine suédoise. Gants, savon, etc. Souvent prise et reprise par les Danois et les Suédois; elle appartient aux derniers, depuis 1677.

LANDSTURM et LANDWEHR, milices allemandes. V. ces mots au Dict. univ. des Sciences.

LANFRANC, archevêque de Cantorbéry, né à Pavie en 1005, enseigna le droit à Bologne, à Pavie, puis à Avranches, et entra en 1042 dans l'abbaye du Bec, dont il fit bientôt une des écoles les plus célèbres pour les lettres et les études théologiques. Devenu conseiller intime du duc de Normandie Guillaume le Bâtard, il en obtint l'abbaye de St-Étienne de Caen, et fut promu à l'archevêché de Cantorbéry lorsque ce prince eut fait la conquête de l'Angleterre. Lanfranc