Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/221

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

temps de Cicéron, ils nommaient encore un dictateur. Patrie d’Antonin le Pieux.

LANVOLLON, ch.-l. de c. (Côtes-du-Nord), à 24 kil. N. O. de St-Brieuc ; 1094 h.

LANZI (l’abbé Louis), savant jésuite italien, né en 1732 à Monte-del-Olmo, près de Macerata, mort à Florence en 1810, était conservateur de la galerie de cette ville. C’est un des plus grands archéologues et des plus habiles philologues de l’Italie. On lui doit le Cabinet étrusque de Florence, qu’il disposa dans un ordre admirable, et 28 ouvrages estimés, dont les principaux sont : Saggio di lingua etrusca, e di altre antiche d’Italia, Rome, 1789 ; De' vasi antichi dipenti, chiamati etruschi, Florence, 1806 ; Storia pittorica della Italia, 1795 (4° édit., 1815), trad. en fr. en 1824 ; Sculptura degli antichi, 1824 (2e éd.), avec la Vie de l’auteur, par Inghirami. Ses Opere postume ont été publiées par Boni, Florence, 1817.

LAOCOON, fils de Priam et d’Hécube, était grand prêtre d’Apollon. La veille de la ruine de Troie, il s’opposa à ce que le cheval de bois construit par les Grecs fût introduit dans les murs, et le frappa d’un javelot. Le jour même, tandis qu’il faisait un sacrifice, il fut étouffé avec ses deux fils, Antiphatès et Thymbréus, par deux énormes serpents. Cette fin tragique passa pour une vengeance de Minerve. La mort affreuse de Laocoon a fourni à Virgile le sujet d’un des plus beaux passages de l’Énéide (livre II, 201-227) ; c’est aussi le sujet d’un des plus beaux groupes que nous ait légués l’antiquité. Ce groupe avait été commandé par Titus aux trois sculpteurs, Agésandre, Polydore et Athénodore : il a été retrouvé à Rome en 1506, dans les bains de Titus. Il est auj. au Vatican.

LAODAMIE, fille d’Acaste et d’Astydamie, avait épousé Protésilas, qui fut tué au siége de Troie. Dans sa douleur, elle fit faire une statue qui lui ressemblait, et dont elle ne voulut plus se séparer. Cette statue lui ayant été enlevée pour être livrée aux flammes, elle se brûla elle-même dans le bûcher.

LAODICE, femme d’Antiochus, un des lieutenants de Philippe, fut mère de Séleucus Nicator, roi de Syrie après la mort d’Alexandre. — Sœur et femme d’Antiochus Théos, dont elle eut Séleucus Callinicus et Antiochus Hiérax. Elle fut répudiée en faveur de Bérénice, princesse égyptienne. Reprise bientôt après par ce prince, elle fit périr et son époux et sa rivale pour assurer la couronne à son fils Séleucus. Ptolémée Évergète, roi d’Égypte, la fit mourir, 240 av. J.-C.

LAODICÉE, Laodicea, nom commun à plusieurs v. de l’Asie ancienne, qui le prirent de diverses princesses du nom de Laodice, leurs fondatrices ou leurs bienfaitrices. La principale, Laodicea ad Lycum, d’abord Diospolis, puis Rhoas, auj. Eski-Hissar, était en Phrygie, au S. O., sur le Lycus, à sa jonction avec le Méandre ; elle était célèbre par ses laines et son commerce. Fondée par Laodice, sœur d’Antiochus Théos, elle fut renversée par un tremblement de terre l’an 65 de J.-C. Rebâtie par Marc-Aurèle, elle devint le ch.-l. de la Grande-Phrygie sous Constantin. Il s’y tint un concile en 362. Elle fut prise par les Turcs en 1255 et ruinée par Tamerlan en 1402. — Les plus connues, après celle-ci, furent : 1° L. Combusta, auj. Lodik, en Lycaonie, sur un lac au N. O. d’Iconium, dans un terrain volcanique ; — 2° Laodicea ad mare, auj. Latakieh, en Syrie (Séleucide), près du mont Bélus et de la mer ; vins exquis ; ruines magnifiques. Fondée en l’honneur de Laodice, mère de Séleucus Nicator ; — 3° L. Scabiosa ou ad Libanum, auj. Jouschia, dans la Syrie méridionale, entre le Liban et Héliopolis ; ch.-l. d’un canton qui prenait de cette ville le nom de Laodicène.

LAOMÉDON, roi de Troie, fils d’Ilus et père de Priam et d’Hésione, n’est célèbre que par sa mauvaise foi. Neptune et Apollon, chassés du ciel, l’avaient aidé à relever les murs de sa ville ; mais l’ouvrage terminé, Laomédon leur refusa le salaire convenu. Apollon se vengea de cette perfidie par la peste, et Neptune par une inondation. L’oracle consulté répondit que les dieux ne pouvaient être apaisés qu’en exposant Hésione à un monstre marin. Hercule promit de tuer le monstre, à condition que Laomédon lui accorderait 12 de ses plus beaux chevaux ; mais après la victoire d’Hercule, Laomédon se rétracta encore. Alors le héros indigné fit le siége de Troie, la prit et tua le roi avec tous ses fils, à l’exception de Priam, qu’il mit sur le trône à sa place.

LAON, Bibrax ou Lugdunum Clavatum, Laudunum au moyen âge, ch.-l. du dép. de l’Aisne, à 131 kil. N. E. de Paris par la route de Soissons, à 176 k. par le ch. de fer, sur le sommet d’une montagne ; 8114 hab. Ville murée, avec 6 faubourgs ; citadelle importante. Cathédrale du XIIe siècle. Tribunal, collége ; bibliothèque, dépôt de mendicité. Quelque industrie et commerce : grains, cuirs, légumes ; artichauts renommés. Patrie de Méchain et de Sérurier. — Jadis évêché. Résidence et dernière possession des Carlovingiens : Louis d’Outre-mer y fut couronné en 936 ; il y fut enfermé en 944 par Hugues le Grand. Laon eut dès 1128 une charte de commune, qui fut supprimée en 1332. Ville plusieurs fois assiégée par les Armagnacs et les Bourguignons, livrée aux Anglais en 1419 par le duc de Bourgogne, prise par Henri IV en 1594. Combat entre Napoléon et Blücher les 9 et 10 mars 1814. Prise de Laon par les Allemands, explosion de la citadelle (6 sept. 1870).

LAONNAIS, pays de l’Ille-de-France, au N. E. Villes : Laon, Crépy-en-Laonnais, Corbigny, Coucy, N.-Dame-de-Liesse. Auj. partie du dép. de l’Aisne.

LAOS, v. de l’Italie anc., sur la côte de Lucanie, à l’emb. de la petite riv. de Laos dans le golfe de Laos (auj. golfe de Policastro).

LAOS (Roy. de), ancien roy. de l’Inde transgangétique, entre 15° et 19° lat. N., borné par le Tonquin et la Cochinchine à l’E., par le pays de Siam à l’O., est auj. divisé entre 3 grandes monarchies : les Birmans, l’Annam et le Siam. Le Laos birman, entre le Birma et le Salouen, est le plus important : il a pour ch.-l. Leng. Le Laos siamois, très-peu connu, comprend le roy. de Zimé et le N. de celui des Lanjans (ch.-l. Zimé, Langione). Le Laos annamitique se décompose en royaume du Petit-Laos, ch.-l., Hannieh ; roy. de Tieng, ch.-l. Tierig-may, et roy. des Lanjans méridionaux, ch.-l. Sandapoura.

LAO-TSEU, philosophe chinois, un peu antérieur à Confucius, vivait vers 600 av. J.-C. Il enseignait la métempsycose, et prétendait comme Pythagore se rappeler les différents corps d’hommes et de bêtes dans lesquels son âme avait successivement habité. Il est l’auteur d’un livre célèbre que les Chinois mettent au nombre de leurs livres sacrés, Tao-te-King (la raison primordiale), et le fondateur d’une secte nommée Tao-Tsée, rivale de celle de Confucius, et qui compte, dit-on, cent millions d’adeptes (V. TAO). Le Tao-te-King a été traduit en français par M. Stanislas Julien, Paris, 1842. M. Abel Rémusat avait-déjà traduit un des principaux livres de cette secte, le Livre des récompenses et des peines, Paris, 1816. Le même auteur a aussi donné, des Mémoires sur la vie et les opinions de Lao-Tseu, 1823.

LA PACAUDIÈRE, ch.-l. de c. (Loire), à 24 kil. N. O. de Roanne ; 2642 hab.

LA PALICE ou LA PALISSE, Palacia, ch.-l. d’arr. (Allier), sur la Bèbre, à 51 kil. S. E. de Moulins (à 59 kil. par ch.de fer) ; 2665 hab. Vieux château. Commerce de chanvre, toiles, etc. Cette ville a donné son nom aux sires de La Palice.

LA PALICE (Jacques DE CHABANNES, seigneur de), maréchal de France, gouverneur du Bourbonnais, de l’Auvergne, du Forez, du Beaujolais, du Lyonnais, suivit Charles VIII à la conquête de Naples, prit part aux diverses expéditions de Louis XII en Italie, se signala surtout dans la campagne de 1512 contre les confédérés de la Ste Ligue ; fut pour beaucoup dans le gain de la bataille de Ravenne ; évacua les provinces vénitiennes en bon ordre, laissant des garnisons à Peschiera, Legnago, Bergame, Brescia,