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Crémone; fut pris en 1513 à la 2e bataille de Guinegate, mais eut le bonheur de s'échapper; se trouva en 1515 à la prise de Villefranche et à la bataille de Marignan, en 1522 à la journée de la Bicoque; secourut Fontarabie, fit lever le siége de Marseille, et périt glorieusement en 1525 à la bataille de Pavie, livrée contre son avis.

LA PALICE (LA GUICHE, comte de). V. LA GUICHE.

LA PAUSE (J. DE PLANTAVIT de), savant, né en 1576, dans le Gévaudan, d'une famille protestante, mort en 1651, abjura de bonne heure, reçut les ordres, fut employé par Paul V dans ses relations avec Venise, devint aumônier de Marie de Médicis, puis d’Élisabeth de France; fut nommé évêque de Lodève, prit une part très-active à la révolte de Gaston et de Montmorency, mais échappa à la mort et se renferma depuis ce temps dans les travaux littéraires. On lui doit un grand Dictionnaire hébréo-chaldaïco-rabbinique, 1644-45, 3 vol. in-fol.

LA PAZ. V. PAZ et AYACUCHO.

LA PÉROUSE ou LA PEYROUSE (J. Fr. GALAUP de), navigateur, né en 1741 à Albi, devint en 1780 capitaine de vaisseau après plusieurs campagnes. Envoyé en 1782 en Amérique pour détruire les établissements anglais de la baie d'Hudson, il réussit dans cette mission périlleuse. Il fut en 1785 chargé par Louis XVI d'un voyage de découverte : il partit de Brest avec les frégates la Boussole et l'Astrolabe; déjà il avait visité les côtes de la Tartarie, du Japon et de la Nouv.-Hollande, lorsqu'en 1788 on cessa entièrement d'avoir de ses nouvelles. On fit, mais en vain, plusieurs voyages dans le but de rechercher ses traces, et on désespérait de les découvrir, lorsqu'en 1827 le hasard fit rencontrer par le capitaine anglais Dillon les débris de ses vaisseaux dans une des îles Vanikoro. En 1828, Dumont d'Urville, en visitant les lieux, acquit la certitude que La Pérouse avait péri sur les récifs qui entourent l'île Vanikoro. La relation du voyage de La Pérouse, par Milet de Mureau, a été publiée en 1797, 4,vol. in-4.

LA PÉROUSE (Gabriel ROCHON de), général français, fut mis en 1733 à la tête de l'expédition destinée à soutenir les droits de Stanislas au trône de Pologne : il tenta de délivrer ce prince, assiégé par les Russes dans Dantzick, ne craignit pas d'attaquer avec 1500 hommes une armée de 40 000, et réussit à enlever la 1re ligne des retranchements; mais accablé par le nombre, il fut forcé de battre en retraite. C'est dans cette attaque que périt Plélo (V. ce nom). Il se retrancha dans un îlot, y soutint un siége d'un mois, et obtint la capitulation la plus honorable. M. en 1737.

LA PEYRONIE (Fr. GIGOT de), chirurgien, né à Montpellier en 1678, mort en 1747, fut nommé premier chirurgien du roi (Louis XV) en 1736, suivit ce prince en Flandre et réforma de nombreux abus dans le service de santé militaire. Il était membre libre de l'Académie des sciences et fit établir en 1731 l'Académie de chirurgie. Il convertit son château de Marigny en une espèce d'hospice et légua sa fortune presque tout entière aux établissements qu'il avait fondés. On a de lui, entre autres écrits, des Recherches sur le siége de l'âme (il la place dans le corps calleux), dans les Mémoires de l'Académie des sciences, 1741.

LA PIANA, ch.-l. de c. (Corse), à 50 kil. N. d'Ajaccio; 1164 hab.

LAPIDEI CAMPI. V. CRAU (LA).

LAPIE (Pierre), cartographe, né à Mézières en 1771, m. en 1850, fut admis dès 1794 dans le corps des ingénieurs géographes, fit en cette qualité plusieurs campagnes, s'éleva jusqu'au grade de colonel d'état-major, devint en 1814 directeur du cabinet topographique du roi, fut, dès 1818, chargé de la direction topographique de la nouvelle Carte de France, et eut la plus grande part à l'exécution de ce magnifique monument. Il a publié un Atlas classique (1812), qui s'améliora dans plusieurs éditions successives, et un Atlas universel de Géographie ancienne et moderne (1828), l'un des meilleurs que nous possédions. On lui doit encore de bonnes cartes spéciales des Iles britanniques, de la Russie, de l’Europe centrale, de la Turquie d'Europe et de l’Égypte, enfin celles des prov. d’Alger, d’Oran, de Constantine (dressées au ministère de la guerre).

LAPITHES, anc. peuple de Thessalie, habitait la Perrhébie, sur les bords du Pénée, et eut pour rois Ixion, Cénée et Pirithoüs. Après une rixe célèbre, ils expulsèrent les Centaures, qui avaient insulté leur roi Pirithoüs le jour de ses noces. Dans la suite, les Centaures, revenus en force, finirent par les expulser à leur tour, et les forcèrent à se réfugier, les uns à Pholoé, en Arcadie, les autres au cap Malée (à l'extrémité du Péloponèse). Les Lapithes étaient comme les Centaures d'habiles cavaliers : on leur attribue l'invention du mors.

LAPLACE (P. Simon, marquis de), profond géomètre, né en 1749 à Beaumont-en-Auge (Calvados), m. en 1827, fut dès l'âge de 19 ans professeur de mathématiques dans une école militaire, obtint de bonne heure par de savants mémoires la protection de d'Alembert et du président Saron, devint en 1784 examinateur de l'école d'artillerie, fut professeur aux écoles normales et membre de l'Institut dès sa fondation. Après le 18 brumaire, il fut un instant ministre de l'intérieur; il entra au sénat dès 1799, devint président de ce corps, fut créé pair a la Restauration et conserva cette dignité jusqu'à sa mort. Laplace eut la gloire de compléter l'œuvre de Newton en levant les difficultés que présentait encore l'explication du système du monde par la gravitation universelle; en outre, il popularisa ce système par des écrits aussi élégants que profonds, et mérita comme écrivain d'être admis à l'Académie française. Ses ouvrages principaux sont : Théorie du mouvement et de la figure elliptique des planètes, 1784; Exposition du système du monde, 1796, souvent réimprimée, notamment en 1824, avec un Précis de l'histoire de l'astronomie; Mécanique céleste, 1799-1825, 5 vol. in-4, ouvrage hors ligne, qui est son chef-d'œuvre; Théorie analytique des probabilités, 1812; Essai philosophique sur les probabilités, 1814; et de nombreux Mémoires. Ses Œuvres ont été réimprimées aux frais de l'État en 1843, 7 vol. in-4. Son Éloge a été prononcé à l'Institut par Fourier.

LAPLACE (P. Ant. de), écrivain, né à Calais en 1707, m. en 1793, se fit connaître par des traductions de l'anglais et obtint en 1762 le privilége du Mercure de France, qu'il ne conserva que 2 ans. Il a donné, sous le titre de Théâtre anglais (1745-48, 8 vol. in-12) la première traduction française des chefs-d'œuvre de la scène anglaise, et a fait représenter une Venise sauvée, imitée d'Otway, 1747. On a encore de lui des romans, un Recueil d'Épitaphes, etc.

LAPLACE (Franç. Marie Joseph de), humaniste, né en 1757 à Arras, m. en 1823, fut avant la Révolution professeur d'humanités à Louis-le-Grand, et remplaça Guéroult comme professeur d'éloquence à la Faculté des lettres en 1810. Il a publié en commun avec Noël plusieurs ouvrages utiles aux progrès des études, entre autres : Conciones poeticæ; Leçons de littérature française, latine, grecque; Manuel du rhétoricien, etc.

LAPLACETTE (Jean de), le Nicole des Protestants, né en 1639 à Pontac (Béarn), m. en 1718, fut pasteur de l'église d'Orthez, s'expatria après la révocation de l'édit de Nantes, et devint pasteur à Copenhague. On a de lui de Nouveaux Essais de morale, Amst., 1692.

LAPLEAU, ch.-l. de c. (Corrèze), à 45 kil. E. de Tulle; 960 hab.

LA PLUME, ch.-l. de c. (Lot-et-Garonne), 113 k. S. d'Agen; 1735 hab.

LAPO ou LAPPO. V. ARNOLFO et GIOTTINO.

LAPONIE, Lappland en suédois, contrée d'Europe, de toutes la plus septentrionale, par 64°-71° 20' lat. N., et par 12°-40° long. E,, se divise aujourd'hui en Laponie suédoise à l'O. (68 600 hab.; lieu principal, Wardehuus), et Laponie russe (1200 familles). La Laponie russe forme elle-même 2 cercles, Kola et