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un grand nombre de petits traités d’une utilité pratique ; et a publié une précieuse Collection des machines, instruments, etc., employés dans l’économie rurale, 1820-25. — Son fils, Ferd. de L., né en 1810, membre de la Chambre des Députés, puis de l’Assemblée nationale, membre libre de l’Académie des inscriptions, a donné une savante Histoire de la peinture sur verre, 1837-56, in-fol.

LASTIC (J. BONPAR de), grand maître de l’ordre de St-Jean de Jérusalem, élu en 1437, soutint deux fois dans Rhodes les attaques du sultan d’Égypte (1440-44), et força l’ennemi à lever le siége et à fuir honteusement malgré la supériorité de ses forces.

LA SUZE, ch.-l. de c. (Sarthe), sur la Sarthe, à 23 kil. S. O. du Mans ; 2268 hab. Anc. comté. Ruines d’un château qui appartint au fameux Gilles de Laval.

LA SUZE (Henriette de COLIGNY, comtesse de), femme célèbre par son esprit, sa beauté, ses malheurs, née en 1618, m. en 1673, était petite-fille de l’amiral de Coligny. Veuve d’un Écossais nommé Th. Hamilton, elle épousa en 2e noces le comte de La Suze (de l’illustre maison des comtes de Champagne) : elle fut très-malheureuse avec son second époux, obtint à force d’argent la cassation de son mariage et finit par être à peu près ruinée. Élevée dans la religion protestante, elle se convertit. Longtemps sa maison réunit les gens d’esprit et fut comme une succursale de l’hôtel de Rambouillet. On vantait fort ses vers : auj. ils sont oubliés. On a sous son nom un Recueil d'œuvres galantes en prose et en vers, Paris, 1684, 4 vol. in-12 ; mais la plupart des pièces qu’il renferme ont été écrites ou retouchées par Pellisson ou par d’autres. Cependant on ne lui conteste pas ses Élégies, qui sont les meilleures de ses poésies.

LATAKIEH, Laodicea ad mare, v. de Syrie (Tripoli), ch.-l. de livah, sur la Méditerranée, à 133 k. N. de Tripoli ; 7000 hab. Jolie ville ; jadis le meilleur port de la Syrie : beaucoup de ruines. Évêché grec, consulats européens. Aux environs, coton et tabac très-recherchés. — Fondée sur les ruines de l’ancienne Ramitha par Séleucus Nicator, qui la nomma Laodicée en l’honneur de sa mère Laodice. Florissante sous les Romains, cette ville fut ravagée au moyen âge, par les Tartares, les Mongols et les Turcs. Deux tremblements de terre (1796 et 1822) achevèrent sa ruine.

LATAKIEH ou LADIK, Laodicea combusta, v. de Turquie d’Asie (Caramanie), à 44 k. N. O. de Konieh ; 500 h. Ruines nombreuses.

LATERANUS. V. SEXTIUS LATERANUS.

LA TESTE DE BUCH, ch.-l. de c. (Gironde), à 50 k. S. O. de Bordeaux, sur le bassin d’Arcachon ; 3877 h. Petit port, chemin de fer pour Bordeaux ; monument en l’honneur de l’ingénieur Brémontier. Commerce d’huîtres. Jadis ch.-l. du captalat de Buch. V. BUCH.

LATHAM (John), naturaliste, né en 1740 à Eltham (Kent), m. en 1837, était fils d’un chirurgien et exerça lui-même avec succès ; mais il consacra tous ses loisirs à l’ornithologie. On a de lui : Index ornithologicus, Londres, 1790, 2 v. in-4, et A general history of Birds, 11 vol. in-4, Winchester, 1821-28.

LA THAUMASSIÈRE (Gaspard THAUMAS de), avocat à Paris, né à Bourges 1650, m. en 1712, était très-versé dans la connaissance de l’ancien droit français. Il a donné des éditions des Assises de Jérusalem, des Coutumes du Beauvoisis par Beaumanoir et des Coutumes de Berry et de Lorris, et a rédigé un Traité du frane-alleu de Berry,1667, in-f.,et une Histoire du Berry et du diocèse de Bourges, 1689, in-f.

LA THORILLIÈRE (LENOIR de), comédien de la troupe de Molière, puis de l’hôtel de Bourgogne, jouait les rôles de rois et de paysans. Il était né gentilhomme et avait été capitaine de cavalerie. Il mourut en 1679. — Son fils, Pierre de La Th., 1656-1731, fut élève de Molière et joua les valets et les comiques avec succès pendant plus de 47 ans. Il créa une foule de rôles, depuis Hector, dans le Joueur, en 1696, jusqu’à Pasquin, dans les Fils ingrats, en 1728.

LATHYRE (Ptolémée). V. PTOLÉMÉE VII.

LATICLAVE, latus clavus, c.-à-d. large bande, bande de pourpre qui, chez les Romains, ornait la tunique des consuls et des patriciens. Ce mot désignait aussi cette tunique elle-même.

LATEL (le cardinal de), prélat français, né aux îles Ste-Marguerite en 1761, m. en 1839, refusa de prêter serment à la constitution civile du clergé (1791), émigra, devint aumônier et confesseur du comte d’Artois dans l’exil, fut nommé en 1816 évêque d’Amyclée (in partibus), en 1817 évêque de Chartres, en 1824 archevêque de Reims, en 1826 cardinal. On attribue en grande partie à son influence le rappel des Jésuites et les fatales ordonnances de juillet 1830.

LATIMER (Hugues), évêque de Worcester, l’un des premiers auteurs du schisme d’Angleterre, était né dans le comté de Leicester en 1472. Il déclama d’abord avec force contre Mélanchthon et ses innovations ; mais bientôt, de catholique zélé, il devint protestant fanatique. Accusé d’avoir tenu des discours offensants sur le roi Henri VIII, il fut enfermé à la Tour (1541). L’avénement d’Édouard VI (1547) lui rendit la liberté ; mais sous le règne de la reine catholique Marie, il fut condamné, avec son ami Ridley, à être brûlé vif, à cause de ses attaques contre le Catholicisme, et fut exécuté à Oxford en 1555.

LATIN (EMPIRE). On donne ce nom à l’empire formé en 1204 par les Croisés français et vénitiens pendant la 4e croisade, lorsqu’ils eurent pris Constantinople et renversé Alexis V (Ducas Murtzuphle). Cet empire, ainsi nommé parce que tous les Croisés étaient de race latine, dura peu. Dès 1261, Michel Paléologue rentra dans Constantinople et reconstitua l’empire grec. Voici les noms des empereurs latins :

Baudouin I, comte de Flandre, 1204
Henri, 1206
Pierre de Courtenay, 1216
Robert de Courtenay, 1219
Baudouin II, 1228-1261
Jean de Brienne, tuteur de Baudouin II, est empereur de 1231 à 1237

LATINE (ÉGLISE), nom sous lequel on désigne souvent l’Église romaine ou d’Occident par opposition à l’Église grecque ou d’Orient, parce que dans l’origine elle ne comprenait que les peuples de race latine. On l’appelle aussi Église catholique, c.-à-d. universelle, parce qu’en effet elle comprend les Catholiques du monde entier, sans distinction de langues. — Les conciles de Lyon (1274) et de Florence (1439) travaillèrent, mais inutilement, à la réunion des Grecs et des Latins.

LATINS, Latini, habitants du Latium. V. LATIUM. — Au moyen âge, surtout au temps des croisades, on étendit le nom de Latins à tous les peuples de l’Europe dont le pays avait fait partie de l’ancien empire romain d’Occident ; on les nommait ainsi par opposition aux peuples de l’empire grec ou d’Orient.

LATINUS, anc. roi d’Italie, était, selon Virgile, fils de Faune et de Marica, et régnait vers 1300 av. J.-C. sur le pays qu’on a, de son nom, appelé Latium. Il accueillit Énée dans ses États, et, malgré l’opposition d’Amate son épouse, lui donna sa fille Lavinie, que le prince troyen épousa après avoir tué son rival, Turnus, roi des Rutules. Selon d’autres, Latinus serait fils d’Ulysse ou de Télémaque et de Circé. On le fait périr dans un combat contre Mézence.

LATITUDINAIRES, secte qui était surtout répandue, dans les XVIe et XVIIe siècles, en Hollande, en Allemagne, en Angleterre, et qui compte encore des partisans. Afin d’éviter les polémiques religieuses et leurs funestes conséquences, ils revendiquaient la plus grande latitude dans l’interprétation de la Bible. Cudworth, Burnet, Clarke, Chillingworth, etc., professaient cette doctrine. Jurieu les a combattus dans sa Religion des Latitudinaires, 1696.

LATIUM, contrée de l’Italie anc., le long de la mer Inférieure, entre l’Étrurie et la Campanie. On y distinguait : 1° le Vieux-Latium ou Latium propre, au S. ; villes principales : Albe, Préneste, Pedum, Ti-