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Après le 18 brumaire, auquel il avait contribué, il fut nommé 2e consul. Dans ce poste, il s'occupa exclusivement de finances et créa la Cour des Comptes. Napoléon, devenu empereur, le nomma duc de Plaisance et architrésorier. En 1806, Lebrun alla organiser l'État de Gênes en départements français; en 1810, il fut nommé administrateur général de la Hollande après l'abdication du roi Louis Bonaparte. En 1814, il refusa de signer l'acte de déchéance, mais il adhéra bientôt après au rappel des Bourbons, et fut un instant grand maître de l'Université. Il fut élevé en 1819 à la pairie. On a de lui des traductions en prose de la Jérusalem délivrée, 1774; de l'Iliade, 1776 (refondue en 1809), de l'Odyssée, 1819 : ces traductions, plus élégantes que fidèles, se lisent avec plaisir. Lebrun était de l'Académie des inscriptions depuis 1803. Une statue lui a été élevée à Coutances en 1847.

LEBRUN. V. TONDU et VIGÉE (Mme).

LE CAMUS (Antoine), littérateur, né à Paris en 1722, mort en 1762, a publié : Médecine de l'esprit, Paris, 1753; Abdeker ou l'Art de conserver la beauté, 1756; Amphitheatrum medicum, poema, 1745; les Amours de Daphnis et Chloé, traduits de Longus, 1757. — Son frère, N. Le Camus de Mezières, 1721-1789, architecte distingué, a donné les dessins de la Halle au blé de Paris et a publié quelques écrits sur son art, entre autres le Génie de l'Architecture, 1780.

LÉCAPÈNE (ROMAIN), empereur. V. ROMAIN.

LE CARON (L.), jurisconsulte. V. CHARONDAS.

LE CAT (Claude Nic.), chirurgien, né en 1700 à Blérancourt (Aisne), m. à Rouen en 1768, devint chirurgien en chef de l'Hôtel-Dieu de Rouen, et membre associé de l'Académie royale de chirurgie. Il établit à Rouen des cours publics d'anatomie qui eurent le plus grand succès, et fonda l'Académie de cette ville en 1744. Il introduisit en France, en la perfectionnant, la méthode de Cheselden pour la taille de la pierre. On a de lui : Lettres sur l'opération de la taille, 1749; De l'existence, de la nature du fluide des nerfs, 1765; De la couleur de la peau humaine, 1765; Traité des sens, 1740; Des sensations et des passions en général, 1766. Ce dernier traité est le plus recherché de ses ouvrages, mais il renferme beaucoup d'hypothèses hasardées. Ses écrits les plus importants ont été réunis sous le titre d’Œuvres physiologiques, Paris, 1767, 3 vol. in-8.

LECCE, Aletium ou Lupia, v. forte d'Italie, dans l'anc. roy. de Naples, ch.-l. de la Terre d'Otrante, à 90 kil. S. S. E. de Tarente: 17 000 hab. Évêché. Citadelle, quelques édifices remarquables. École royale créée par Ferdinand IV. Cette ville fut, dit-on, fondée par le Crétois Idoménée. Prise par les Normands au XIIe siècle et donnée en apanage au bâtard Tancrède.

LECCO, Leucum, v. murée de Lombardie, sur le bras S. E. du lac de Côme, à 24 kil. E. de Côme; 2500 hab. Filatures de soie, ustensiles de cuivre.

LECH (le), Licus, riv. d'Allemagne, sort de la forêt de Bregenz en Tyrol, entre en Bavière, reçoit la Vils et la Wertach et grossit le Danube riv. dr. au N. O. de Neubourg, après un cours de 250 kil. Othon I battit les Hongrois sur ses bords en 955 (V. LECHFELD); Tilly périt en 1632 en cherchant à barrer le passage du Lech à Gustave Adolphe.

LE CHAPELIER (Gui), l'un des membres les plus distingués de l'Assemblée constituante, né à Rennes en 1754, acquit de la réputation au barreau de cette ville, fut nommé membre de l'Assemblée nationale en 1789, et fit longtemps partie du Comité de constitution. Il fit décréter l'établissement des gardes nationales, l'égalité dans les successions, l'abolition de la noblesse, rédigea la loi sur la propriété littéraire, et eut la plus grande part à l'organisation de la Cour de cassation et de l'ordre judiciaire. Après la session il s'était retiré en Angleterre, mais, étant revenu à la nouvelle du décret qui séquestrait les biens des absents, il fut arrêté pendant la Terreur et condamné à mort par le tribunal révolutionnaire en 1794. Il avait concouru avec Condorcet, de 1790 à 1792, à la rédaction de la Bibliothèque d'un homme public, écrit périodique, 28 vol. in-8.

LÉCHÉE, Lecheum, anc. port de Corinthe, sur le golfe du même nom. On en voit encore le bassin.

LECHFELD, vaste plaine de Bavière, arrosée par le Lech, et dans laquelle se trouve Augsbourg. Pépin y défit en 743 les Bavarois et les Saxons; Charlemagne y battit les Huns en 794 : les Hongrois y vainquirent les Francs et les Bavarois en 910; les Allemands commandés par Othon I y battirent les Hongrois en 955.

LECK, bras du Rhin, se forme à Durstède près de. Wick, dans la province d'Utrecht; baigne Culembourg, Nieuwport; donne naissance à l'Yssel, et se joint à la Meuse à Krimpen. On croit que le Leck a été ouvert ou du moins élargi par Civilis.

LECKHES, peuple slave. V. POLENIEKS et POLONAIS.

LECLERC (Perrinet), bourgeois de Paris, n'ayant pu obtenir justice des chefs des Armagnacs, qui l'avaient maltraité, déroba à son père, alors quartenier de la ville, les clefs de la porte St-Germain des Prés et introduisit les Bourguignons dans Paris (1418). Il fut trouvé mort quelques jours après, frappé, à ce qu'on prétend, par la propre main de son père.

LECLERC (Michel), avocat et membre de l'Académie française, né en 1622 à Albi, mort en 1691, composa une tragédie d’Iphigénie, qu'il ne craignit pas de faire jouer après celle de Racine (1676). Il n'est guère connu aujourd'hui que par l'épigramme de Racine :

Entre Leclerc et son ami Coras, etc.

LECLERC (Sébastien), dessinateur et graveur, né à Metz en 1637, mort en 1714, était d'abord ingénieur-géographe. S'étant livré avec succès à la gravure, il obtint la protection de Colbert qui lui procura une chaire de dessin à l'école des Gobelins, chaire qu'il occupa pendant près de 30 ans. Son œuvre monte à près de 4000 pièces : on y remarque les Batailles d'Alexandre (d'après Lebrun); les Conquêtes de Louis XIV; les Médailles de France.

LECLERC (Jean), célèbre critique, né à Genève en 1657 d'une famille de réfugiés français, mort en 1736, fut pasteur des Remontrants d'Amsterdam, puis professeur de philosophie, de belles-lettres et d'hébreu. Il a laissé un grand nombre d'ouvrages, entre autres des Lettres théologiques, sous le pseudonyme de Liberius a Sancto Amore, Irenopolis (Saumur), 1679; Harmonia evangelica, gr.-lat., Amst., 1699; une traduction française du Nouveau Testament, Amst. 1703; Parrhasiana, 1699; Ars critica, 1712-30; Opera philosophica, 1722; Bibliothèque universelle et historique, 1686-93, 26 vol. in-12, en société avec Lacroze; Bibliothèque choisie, 1703-13, 28 vol.; Bibliothèque ancienne et moderne, 1714-1730, 29 vol. Ces trois Bibliothèques sont des revues littéraires fort estimées; elles renferment de bons extraits des principaux ouvrages qui paraissaient en Europe. On lui doit aussi des éd. de Tite-Live, d’Érasme, une Vie du cardinal de Richelieu, 1694, etc. Leclerc avait en religion et en philosophie des opinions hardies : il inclinait au socinianisme; il eut de vives disputes avec les théologiens et les métaphysiciens de son temps, entre autres avec Bayle dont il était le rival. En philosophie, il adopta et propagea les principes de Locke. Sa Vie a été écrite en latin par Van der Hœven, Amst., 1843. — Son frère, Daniel L., médecin distingué de Genève, 1652-1728, a composé, entre autres ouvrages, une Histoire de la médecine, Genève, 1696 et 1723, et a coopéré à la Bibliothèque anatomique de Manget, 1688-99.

LECLERC (le général Victor Emmanuel), né en 1772 à Pontoise, était fils d'un marchand de farines. Il s'engagea comme volontaire en 1791, fut fait capitaine au siége de Toulon en 1793, s'y lia avec Bonaparte, le suivit en Italie, fut promu au grade de général de brigade après s'être distingué au mont Cenis, sur le Mincio, à Rivoli, et obtint la main d'une sœur de Bonaparte, Pauline (depuis princesse Borghèse), en 1797. Au 18 brumaire, ce général assura