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une statue y a été élevée). Ancien évêché. — Ville très-ancienne, jadis capitale des Lactorates, florissante sous les empereurs romains. Elle était au Xe s. la capitale de la vicomte de Lomagne. Elle passa en 1312 aux comtes d’Armagnac. Jean V d’Armagnac y fut assiégé par Charles VII (1455), puis par Louis XI (1473). Montluc l’enleva aux Protestants en 1562. Henri IV la leur rendit comme place de sûreté. Le duc de Montmorency fut enfermé au château de Lectoure après sa défaite à Castelnaudary (1632).

LECZINSKI. V. STANISLAS et MARIE.

LÉDA, fille de Thestius, roi d’Étolie, et femme de Tyndare, roi de Sparte, fut aimée de Jupiter qui la séduisit sous la forme d’un cygne. Elle accoucha de deux œufs : de l’un sortirent Pollux et Hélène, de l’autre Castor et Clytemnestre. Les deux premiers nés furent regardés comme issus du sang de Jupiter, et les deux autres comme les enfants de Tyndare.

LEDAIN (Olivier), ou le Diable, favori de Louis XI, né en Flandre, fut d’abord valet de chambre et barbier du roi. Il gagna la confiance de Louis XI par une grande affectation de dévouement, fut anobli (1477), fait comte de Meulan et gouverneur de St-Quentin. Il se rendit ridicule par son faste et son orgueil, et abusa de son pouvoir pour commettre toutes sortes d’injustices. Après la mort de Louis XI il fut jugé par le parlement et pendu en 1484.

LEDÉIST DE BOTIDOUX, écrivain, né vers 1750 à Uzel (Côtes du Nord), m. en 1823, fut député aux États généraux en 1789, servit quelque temps sous La Fayette, fut proscrit avec les Girondins et s’unit alors aux insurgés royalistes. Après la pacification de la Vendée, il vécut dans la retraite. On a de lui, entre autres écrits, une traduction estimée des Commentaires de César, Paris, 1809, 5 c. in-8, avec planches, et des recherches sur les Celtes, 1817.

LEDERLIN (J. Henri), philologue, né en 1672 à Strasbourg, mort en 1737, enseigna les langues grecque et hébraïque dans sa ville natale et y devint chanoine de St-Thomas. Il a donné des éditions estimées de l’Onomasticon de Pollux, Amst., 1706, de l’Iliade, 1707, des Idiotismes grecs de Viger, Strasb., 1708, des Historiæ variæ d’Élien, 1713.

LEDIGNAN, ch.-l. de c. (Gard), à 17 kil. S. d’Alais ; 697 h.

LEDRAN (H. Franç.), chirurgien, né à Paris en 1685, m. en 1770, fut démonstrateur d’anatomie à l’hôpital de la Charité, chirurgien-consultant des armées, et membre de l’Académie de chirurgie. On lui doit l’invention et le perfectionnement de divers instruments de chirurgie. Il a laissé : Parallèle des différentes manières de tirer la pierre hors de la vessie, 1730, où il se déclare partisan du grand appareil ; un Traité des opérations de chirurgie, 1741 ; des Réflexions pratiques sur les plaies d’armes à feu, 1737.

LEDRU (Philippe), physicien, connu sous le nom de Comus, né en 1731 à Paris, mort en 1807, fut nommé par Louis XV professeur de mathématiques et de physique des enfants de France, et obtint un brevet pour fabriquer les instruments de physique et convertir le fer en acier. Alliant l’amusement à la science, il montra le premier en France la phantasmagorie, et se fit une renommée populaire par ses séances de physique expérimentale. Il appliquait avec succès l’électricité aux maladies nerveuses. — Le célèbre Ledru-Rollin, né en 1808, est son petit-fils.

LEDUCHAT (J.), avocat, né à Metz en 1658, m. en 1735, était calviniste. Après la révocation de l’édit de Nantes, il se retira à Berlin, où il fut nommé assesseur, puis conseiller à la justice supérieure française. Il a donné des éditions estimées, avec Commentaires, des œuvres de Rabelais, 1711, de la Satire Menippée, de plusieurs écrits de d’Aubigné, de l’Apologie pour Hérodote de H. Estienne, etc. Formey a publié en 1738, sous le titre de Ducatiana, un recueil de Remarques tirées des mss. de Leduchat.

LEE (Nathaniel), poëte dramatique anglais, né vers 1655, mort vers 1692, était fils d’un ministre anglican. Il se fit acteur, puis auteur, vécut dans la misère et se livra à des excès qui altérèrent sa raison et le firent enfermer à Bedlam. On a de lui plusieurs pièces assez estimées : Néron, Théodose, la Force de l’Amour, les Reines Rivales ; il a aussi fait deux tragédies en commun avec Dryden. Ses œuvres forment 3 vol. in-8, Londres, 1734.

LEE (Sophie), dame anglaise, née à Londres en 1750, morte en 1824, a composé : the Chapter of accidents (le Chapitre des accidents), comédie représentée avec succès à Londres en 1780 ; the Recess, 1784, roman ; Almeyda, tragédie, 1796 ; les Contes de Cantorbéry, 1798 (avec sa sœur Hariett Lee) ; la Vie d’un amant, roman, 1803, etc. — Une autre Lee, Anna, de Manchester, m. en 1781, joua quelque temps un rôle comme prophétesse et grande-prêtresse de la secte des Shakers (Secoueurs).

LEEDS, Ledesia, v. importante de l’Angleterre (York), à 36 kil. S. O. d’York, sur l’Aire et le canal de Leeds à Liverpool, et sur le chemin de fer North-Central ; 100 000 hab. Belles places et squares, beaux édifices. Nombreuses manuf. de draps d’une mesure spéciale, dits draps de Leeds ; grand entrepôt du commerce des laines et draps ; filatures, tisseranderies, couvertures, tapis ; toiles, indiennes, faïence ; fonderies pour machines à vapeur. — Leeds était jadis une place forte. Son château servit de prison à Richard II en 1399.

LEERDAM, v. du roy. des Pays-Bas (Hollande mérid.), à 12 kil. N. O. de Gorcum ; 2000 hab. Près de là est le vge d’Acquoi, où naquit Jansénius.

LEEUWARDEN, v. du roy. des Pays-Bas, ch.-l. de la Frise, à 125 kil. N. E. d’Amsterdam ; 25 000 h. Nombreux canaux, tour de l’église d’Oldenhoven, anc. chancellerie, anc. hôtel des stathouders de la Frise ; église renfermant leurs tombeaux ; arsenal ; hôtel de ville, etc. Savon, chicorée-café ; poterie, moulins divers, etc. Commerce de blé, beurre, laines : foires pour les chevaux et le bétail. — Importante seulement depuis le XIIe s. Patrie de Lennep.

LEEUWIN (Terre de), ou de la Lionne, portion de la côte S. O. de l’Australie. Découverte en 1622.

LEFEBVRE ou LEFÈVRE d’ÉTAPLES, Faber Stapulensis, né vers 1455 à Étaples (Pas-de-Calais), m. en 1537, donna la 1re version française de la Bible. Il publia d’abord le Nouveau Testament, Paris, 1523, puis la Bible entière, Anvers, 1528-30, et composa des Commentaires sur les Évangiles et les Épîtres. Ces utiles travaux lui suscitèrent cependant quelques difficultés, et il ne s’en tira que par la protection de François I, qui l’estimait tellement qu’il lui confia l’éducation de son 3e fils, Charles. On a de lui des commentaires sur presque tous les ouvrages d’Aristote ; des éditions avec commentaires de Denys l’Aréopagite (1498), de Boèce (1503), de S. Jean Damascène (1507), etc.

LEFEBVRE (TANNEGUI), Tanaquillus Faber, philologue, né à Caen en 1615, m. en 1672, se fit de bonne heure connaître avantageusement de Richelieu qui lui donna l’inspection de l’imprimerie du Louvre, avec une pension de 2000 liv. Après la mort de Richelieu, il embrassa le Protestantisme, et fut nommé professeur à l’Académie réformée de Saumur. Il eut pour fille la célèbre Mme Dacier. Lefebvre a donné des éditions estimées de Longin, Phèdre, Térence, Lucrèce, Élien, Anacréon, Sapho, Aristophane, a traduit en français plusieurs des écrits de Platon, de Xénophon, de Plutarque, et a rédigé les Vies des poètes grecs, 1665.

LEFEBVRE (Nicolas), chimiste, l’un des premiers membres de l’Académie des sciences, fondée en 1666, enseignait la chimie au jardin des Plantes de Paris, lorsque Charles II l’appela en Angleterre, et lui confia le laboratoire de St-James, établi lors de la création de la Société royale de Londres. On lui doit un Traité de chimie (1660), qui résume la science de l’époque et qui a été souvent réimprimé. Il admettait 5 éléments (l’eau, l’esprit, l’huile, le sel et la terre),