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rié, riches pâturages, vastes forêts. Nombreux troupeaux de moutons, beaucoup de gibier. Mines et carrières ; sources thermales et minérales.

LÉON (Royaume de), une des 15 grandes divisions anciennes de l’Espagne, était borné au N. par les Asturies, à l’E. et au S. E. par la V.-Castille, au S. par l’Estramadure, à l’O. par la Galice et le Portugal. Ce pays était jadis habité par les Vettones ; après avoir obéi aux Romains, aux Visigoths, aux Maures, il fut enlevé à ces derniers par les rois d’Oviédo ou des Asturies, successeurs de Pelage. En 913, Ordogno II forma, sous le nom de Roy. de Léon-et-Asturies, un État qui, outre ces deux provinces, comprenait la Galice, et étendait sa suzeraineté sur les provinces basques et une partie du comté de Castille. Neuf princes se succédèrent sur le trône après Ordogno II. Mais Bermude III ayant péri en 1037, dans un combat contre Ferdinand I, roi de Castille, celui-ci réunit le roy. de Léon à la couronne de Castille. Après la mort de Ferdinand I (1065), le roy. de Léon fut détaché de la Castille en faveur d’Alphonse VI, 3e fils de ce prince ; mais en 1071, Sanche II, le Fort, frère aîné d’Alphonse VI, qui régnait en Castille, déposséda son frère ; toutefois Alphonse VI reconquit le roy. de Léon l’année suivante, et de plus enleva la Castille à Sanche : les deux roy. furent alors de nouveau réunis. — Après la mort d’Alphonse VIII, roi de Castille-et-Léon (1157), le roy. de Léon fui une 2e fois détaché de la Castille. Ferdinand II et Alphonse IX y régnèrent successivement ; mais Ferdinand III, fils d’Alphonse IX, qui du chef de sa mère était déjà devenu roi de Castille en 1217, devint roi de Léon après la mort de son père, 1230. Le royaume de Léon se fondit dès lors dans celui de Castille.

Rois de Léon.
Ordogno II, 913 Réunion temporaire à la Castille, 1037
Froïla II, 923
Alphonse VI, 924 Alphonse IV, 1065
Ramire II, 927 2e réunion à la Castille, 1072
Ordogno III, 950
Sanche I, le Gros, 955 Ferdinand II, 1157
Ramire III, 967 Alphonse IX, 1187
Bermude II, 982 Ferdinand III, 1230
Alphonse V, 999 Réunion définitive à la Castille, 1230
Bermude III, 1027

LÉON (île de), Cotinussa et Erythræa, île de l’Atlantique, sur la côte S. O. de l’Espagne, dont la sépare un canal de 2 kil. de large, dit C. de Santi-Petri ; elle projette au N. O. une langue de terre à l’extrémité de laquelle est Cadix ; elle renferme en outre la ville de San-Fernando, dite aussi San-Carlos ou Isla de Léon. Ce point de l’Espagne est le seul qui n’ait pas été conquis par Napoléon. La révolution de 1820 prit naissance dans l’île de Léon : cette île fut par suite occupée en 1823 par le duc d’Angoulême.

LÉON, v. de l’Amérique centrale, ch.-l. de l’État de Nicaragua, à 550 kil. S. E. de Guatemala-la-Nueva ; 40 000 hab. Évêché, université. Belle cathédrale, rues larges et bien bâties, places régulières. Commerce assez étendu. — Fondée en 1523.

LÉON (NOUV.-), État du Mexique, borné au N. O. par l’État de Cohahuila, à l’O. par celui de Chihuahua, au S. par ceux de Zacatecas et de San-Luis de Potosi, à l’E. par celui de Tamaulipas : 270 kil. sur 180, et env. 135 000 hab. ch.-l. : Monterey.

LÉON, personnages historiques.

I. Empereurs d’Orient et rois d’Arménie.

LÉON I, dit l’Ancien et le Grand, empereur d’Orient de 457 à 474, était né en Thrace, et parvint à l’empire après Marcien, par l’appui du patrice Aspar ; cependant, trahi par ce dernier dans une guerre contre les Vandales, il le fit mourir avec toute sa famille. Léon se montra zélé pour la foi orthodoxe et confirma le concile de Chalcédoine. Il rendit la paix à l’empire, après avoir plusieurs fois défait les Barbares.

LÉON II, le Jeune, fils de Zénon l’Isaurien et d’Ariadne, fille de Léon I, succéda en 474 à son aïeul, n’étant âgé que de 4 ans ; mais il mourut au bout de 10 mois, et Zénon, son père, resta maître de l’empire.

LÉON III, l’Isaurien, d’abord général d’Anastase II, parvint à l’empire en 717, défendit vaillamment Constantinople assiégée par les Sarrasins, et brûla une partie des vaisseaux ennemis par le moyen du feu grégeois. Ardent iconoclaste, il tyrannisa ses sujets en voulant les forcer à briser les images (726) ; il chassa de Constantinople le patriarche Germain qui lui résistait, et fut excommunié par Grégoire II et Grégoire III. L’exarchat de Ravenne s’étant soulevé contre lui, il équipa une flotte pour punir les rebelles, mais elle fit naufrage dans la mer Adriatique. Il mourut en 741.

LÉON IV, le Khazare, fils de Constantin Copronyme et d’une Irène, fille d’un khan de Khazares, régna de 775 à 780, épousa une autre Irène (la célèbre). Comme Léon III, il persécuta les défenseurs des images.

LÉON V, l’Arménien, fils de Bardas, s’était illustré dans les combats, lorsque les troupes le proclamèrent, en 813, à la place de Michel Rhangabé. Il remporta une victoire signalée sur les Bulgares ; mais sa cruauté envers ses parents et ses persécutions contre les défenseurs des images le rendirent odieux : il fut massacré en 820, la nuit de Noël, victime d’une conspiration formée par Michel le Bègue, qui le remplaça.

LÉON VI, le Sage, le Philosophe, fils de Basile le Macédonien, monta sur le trône en 886, et mourut en 911. Il déposa le patriarche Photius qui s’était rangé parmi ses ennemis ; il voulut ensuite dompter les Hongrois, les Bulgares, les Sarrasins ; mais il ne fut heureux dans aucune de ces expéditions. Il réussit toutefois à repousser une flotte russe qui voulait franchir le Bosphore et signa la paix avec Oleg en 911. Il fut appelé le Sage et le Philosophe à cause de la protection qu’il accorda aux lettres, qu’il cultivait lui-même. Il se plaisait à composer des Sermons, au lieu de s’occuper de la défense de l’empire. On a de lui : les Basiliques (Opus Basilicon), code de lois que les Grecs suivirent jusqu’à la conquête de Constantinople par les Turcs, et qui a été publié par Fabrot, Paris, 1647 ; Novellæ constitutiones, Bâle, 1575 ; un Traité de Tactique (publié par Meursius, Leyde, 1612, trad. en franç. par Maizeroy) ; et des Prédictions, publiées par Rutgersius. Il eut pour successeur son fils Constantin Porphyrogénète.

LÉON, nom de plusieurs princes d’Arménie qui régnèrent à Sis dans l’ordre suivant :

Léon I, 1123-1144 Léon IV, 1305-1308
Léon II, 1185-1219 Léon V, 1320-1342
Léon III, 1269-1289 Léon VI, 1365-1375

Ces princes furent sans cesse en guerre, soit avec les Croisés, soit avec les Turcs. Léon II épousa en 1210, en Chypre, Sibylle, sœur du roi Hugues I, fille d’Amaury II et d’Isabelle de Jérusalem. Léon VI, issu des Lusignans de Chypre, fut chassé de ses États par le sultan d’Égypte, et se réfugia en France, où il mourut en 1393.

II. Papes.

LÉON I (S.), dit le Grand, né à Rome de parents toscans, fut élu en 440 et mourut en 461. Il condamna les hérétiques qui troublaient l’unité de l’Église, notamment Eutychès et les Manichéens. En 452, il parvint par son éloquence à dissuader Attila d’entrer dans Rome ; mais il ne put garantir cette ville des fureurs de Genséric, 455. On a de lui plusieurs écrits, publiés par le P. Quesnel, Paris, 1675, et par le P. Cacciari, Rome, 1751-55. Ses Sermons ont été trad. en franç. par l’abbé de Bellegarde, 1701. Al. de St-Chéron a écrit l’Histoire de Léon le Grand, Paris, 1858. On fête ce saint pape le 11 avril à Rome, et le 10 novembre à Paris.

LÉON II (S.), Sicilien, pape de 682 à 683, eut à lutter contre l’exarque de Ravenne. Il maintint la discipline ecclésiastique, institua le baiser de paix et l’aspersion de l’eau bénite sur le peuple, et composa quelques hymnes. On l’hon. le 28 juin.

LÉON III, né à Rome, élu en 795, mort en 816. En