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et rédigea pour ce prince : Instruction sur l’histoire de France et sur l’histoire romaine, par demandes et par réponses, 1684, in-12, ouvrage très-médiocre et qui pourtant a été souvent réimprimé.

LÉRÉ, ch.-l. de c. (Cher), près de la r. g. de la Loire, à 18 kil. N. de Sancerre ; 837 hab.

LEREBOURS (Noël Jean), opticien de l’Observatoire et de la marine, membre du bureau des longitudes, né en 1762 à Mortain (Manche), m. en 1840, a exécuté des instruments de mathématiques et d’optique d’une admirable précision. On lui doit les meilleures lunettes de l’Observatoire de Paris, un microscope d’Amici, dont le pouvoir amplifiant est de 2300 fois, etc. — Son fils, né en 1807, adjoint au bureau des longitudes, a donné de bons traités de Photographie et de Galvanoplastie, ainsi qu’une Instruction pratique sur les Microscopes.

LÉRIDA, Ilerda, v. forte d’Espagne (Catalogne), ch.-l. de l’intendance de son nom, sur la Sègre, à 200 k. O. de Barcelone ; 15 000 h. Évêché. Deux châteaux forts ; deux cathédrales (l’ancienne et la nouvelle). — Fondée par les Carthaginois. Elle était capit. des Ilergètes et avait, avant la conquête des Romains, des princes particuliers, entre autres Mandonius et Indibilis. Sous les Romains, elle eut le rang de ville municipe : au moyen âge, elle fut longtemps la résidence des rois d’Aragon (depuis 1149). Scipion défit Hannon près de cette ville (216 av. J.-C.), César battit sous ses murs Afranius et Pétréius, lieutenants de Pompée (49). Prise par les Français sous Louis XIII, elle fut perdue par le maréchal La Mothe-Houdancourt (1644). Le comte d’Harcourt (1646) et le grand Condé (1647) l’assiégèrent vainement ; le duc d’Orléans la prit en 1707 pour Philippe V ; les Français, commandés par Suchet, la prirent de nouveau en 1810.

LERINS (îles de), Lerina et Planasia, îles françaises de la Méditerranée, sur la côte du départ. du Var, vis-à-vis de la pointe qui termine à l’E. le golfe de Napoule. On eu compte deux, Ste-Marguerite et St-Honorat. Dans la première est une fameuse citadelle qui sert de prison d’État (le Masque de Fer y fut enfermé) ; dans la deuxième était un célèbre couvent, fondé par S. Honorat vers 400 et d’où sortit Vincent de Lérins. On en voit les ruines. André Doria prit ces îles en 1536, et les Espagnols, en 1635.

LERME, Lerma, v. d’Espagne (Burgos), à 38 kil. S. de Burgos ; 1400 hab. Jadis ch.-l. d’un duché.

LERME (Franç. DE ROXAS DE SANDOVAL, duc de), ministre de Philippe III, roi d’Espagne, jouit d’une autorité sans bornes de 1598 à 1618. Il conclut la paix avec l’Angleterre (1604) et avec la Hollande (1609), se rapprocha de la France (1612), et fit épouser à l’infant don Philippe la sœur de Louis XIII ; mais il perdit par ses prodigalités les économies que la paix lui avait permis de réaliser ; l’expulsion des Maures (1609-10) vint encore activer la ruine de l’Espagne. Voulant relever l’agriculture, il créa un ordre de chevalerie pour les laboureurs. Il se fit nommer cardinal à la mort de sa femme, croyant par là consolider son pouvoir ; ce fut pourtant ce moment même que ses ennemis choisirent pour le renverser (1618). À leur tête était son propre fils, le duc d’Uzéda, qui le supplanta dans la faveur du roi, et l’envoya mourir dans une solitude (1625). Lesage a peint ce ministre dans son roman de Gil Blas (liv. VIII et IX).

LERMINIER (Eugène), littérateur, né en 1803, m. en 1857, était fils d’un greffier de Strasbourg, et se familiarisa de bonne heure avec la langue et la littérature allemandes. Après avoir débuté au barreau de Paris, il ouvrit un cours privé sur l’histoire et la philosophie du droit, écrivit en même temps dans les journaux de l’opposition, notamment dans le Globe, fut appelé en 1830 à une chaire de législation comparée, créée pour lui au Collége de France, y professa des doctrines libérales qui lui valurent les sympathies ardentes de la jeunesse, mais il perdit tout d’un coup la faveur de son public pour s’être rallié au gouvernement, et se vit obligé de quitter sa chaire en 1839. Resté fidèle à la maison d’Orléans, il devint en 1848 un des principaux rédacteurs de l’Assemblée nationale, journal d’opposition. Outre des écrits de circonstance, il a publié : Introduction à l’histoire du droit (1829) ; Philosophie du droit (1831) ; Influence de la philosophie sur la législation (1833) ; Hist. des législations comparées (1837), et a donné à la Revue des Deux Mondes de remarquables articles de critique sous le titre de Lettres à un Berlinois.

LERNE, Lerna, auj. Myli, canton de l’Argolide, célèbre par un marais qui en était voisin. C’est dans ce marais que les Danaïdes jetèrent les têtes de leurs époux après les avoir égorgés ; c’est là aussi que se trouvait l’Hydre tuée par Hercule. V. HYDRE.

LÉRO, l’anc. Leros, île turque de l’Archipel, près de la côte d’Anatolie, par 37° 10′ lat. N. et 24° 31′ long. E. 13 kil. sur 4 et 2000 h. Elle renferme une ville du même nom et un bon port sur la côte N.

LEROY (L.), en latin Regius, professeur de langue grecque au Collége de France, né à Coutances vers 1510, mort à Paris en 1577, est un des premiers qui donnèrent du nombre et de l’harmonie à la prose française. On a de lui des traductions de divers ouvrages de Platon (le Timée, la République, le Phédon, le Banquet), d’Aristote (la Politique), de Démosthène, de Xénophon. Il a en outre composé des traités de la Vicissitude et variété des choses, 1576, de l’Origine et excellence de l’Art politique, 1567 ; de l’Excellence du gouvernement royal, 1576, et quelques écrits latins, entre autres une Vie de Budé.

LEROY (Pierre), chanoine de Rouen, aumônier du jeune cardinal de Bourbon, est, avec P. Pithou, un des principaux rédacteurs de la Satire Ménippée. Il est seul l’auteur de la Vertu du catholicon d’Espagne, qui parut à Tours en 1593, un an avant l’Abrégé de la tenue des États de la Ligue. V. MÉNIPPÉE.

LEROY (Julien), horloger, né à Tours en 1686, m. en 1759, perfectionna les montres à répétition et les pendules, inventa les horloges publiques dites horizontales, et fut nommé en 1739 horloger du roi. — Son fils aîné, Pierre L. (1717-85), perfectionna les montres marines.

LEROY (Ch. Georges), lieutenant des chasses du parc de Versailles, né en 1723, mort en 1789, profita de sa position pour étudier les mœurs des animaux et recueillit sur ce sujet des observations curieuses, qui ont été réunies sous le titre de : Lettres philosophiques sur l’intelligence et la perfectibilité des animaux, Paris, 1781. On lui doit aussi plusieurs articles remarquables de l’Encyclopédie (notamment les art. Fermier, Forêt, Garenne, etc.), et une défense du livre De l’Esprit d’Helvétius, 1760.

LEROY (le Dr Alph.), médecin, né à Rouen en 1742, m. en 1816, devint professeur à l’ancienne Faculté de Paris. Il s’est occupé surtout des accouchements et des maladies des enfants. Il a laissé : la Pratique des accouchements, 1776 ; la Médecine maternelle, 1803 ; Manuel des goutteux et des rhumatiques, 1803.

LEROY (Ch.), professeur à l’École normale et à l’École polytechnique, né vers 1780, m. en 1854, est auteur des Traités de Stéréotomie, de Géométrie descriptive, d’Analyse, écrits avec méthode et netteté.

LEROY D’ÉTIOLLES (J. J.), l’un des inventeurs de la lithotritie, né en 1798 à Etiolles, près de Corbeil, mort en 1860, étudia la médecine à Paris, s’occupa spécialement des maladies des voies urinaires, exécuta dès 1822 des instruments propres à broyer le calcul dans la vessie, sans recourir à la taille, se vit disputer l’honneur de son invention, mais réussit, après de vives contestations, à faire reconnaître ses droits par l’Institut (1825), et obtint en 1831 un grand prix de 6000 fr. Outre plusieurs mémoires sur des questions spéciales, on a de lui : Exposé des divers procédés employés contre la pierre (1825), Traité de Lithotritie (1836), Histoire de la Lithotritie (1839).

LESAGE (Alain René), célèbre écrivain, né en 1668, à Sarzeau près de Vannes, mort en 1747, étudia chez les Jésuites, fut quelque temps employé dans les fi-