Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/266

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et se retira en Hollande, puis en Angleterre (1697). Il était lié avec Bayle, Basnage, Jaquelot et autres chefs du parti protestant et finit par embrasser lui-même la Réforme. On a de lui une Histoire générale de l’Europe sous le règne de Louis XIII, Amst. 1700-11,20 vol. in-12, ouvrage diffus, mais savant.

LEVASSOR, amiral. V. LATOUCHE-TRÉVILLE.

LEVAU (Louis), architecte, directeur des bâtiments de Louis XIV, né à Paris en 1612, mort en 1670, construisit le château de Vaux pour Fouquet, 1653, celui de Livry (le Raincy), démoli depuis, et plusieurs des plus beaux hôtels de Paris : l’hôtel Lambert, que Lesueur et Lebrun décorèrent de leurs peintures, ainsi que les hôtels de Pons, de Colbert, de Lyonne ; ajouta aux Tuileries les pavillons de Flore et de Marsan, 1664, augmenta d’un attique le pavillon du centre, le couvrit du dôme carré que l’on y voit encore, et fournit les dessins du collége de Quatre-nations (auj. palais de l’Institut). Cet artiste a de la grandeur dans ses conceptions ; mais il est généralement lourd et manque parfois d’élégance.

LE VAYER (Franç. DE LA MOTHE-), écrivain et philosophe, né à Paris en 1588, mort en 1672, était fils d’un magistrat distingué, qu’il remplaça en 1625 comme substitut du procureur général au parlement ; mais il renonça de bonne heure à ses fonctions pour se livrer tout entier aux lettres. Il fut reçu à l’Académie en 1639, devint en 1649 précepteur du duc d’Orléans, frère de Louis XIV, et fut chargé en 1651 de terminer l’éducation du roi lui-même. Il se fit remarquer dans ses écrits comme dans sa conduite par sa sagesse, et mérita d’être appelé par Naudé le Plutarque de la France. Ses principaux ouvrages sont : Considérations sur l’éloquence française, 1638 ; De la vertu des païens, 1642 ; Jugement sur les historiens grecs et latins, 1646 ; Discours pour montrer que les doutes de la philosophie sceptique sont d’un grand usage dans les sciences, 1668 ; Du peu de certitude qu’il y a dans l’histoire, 1668. On a aussi de lui des Dialogues à l’imitation des anciens, sous le nom d’Orasius Tubero. La meilleure édition de ses Œuvres est celle de Dresde, 1756-59,14 v. in-8. Cet écrivain professait un scepticisme modéré, qui était fondé principalement sur l’étude de l’histoire et sur l’observation des contradictions qu’offrent les opinions et les coutumes. On doit à M. Étienne un remarquable Essai sur La Mothe Le Vayer, 1849. - Il avait eu un fils, l’abbé L., qui mourut à 35 ans : c’est à ce fils, qu’est adressée la 4e satire de Boileau.

LÈVE (Ant. de) ou DE LEYVA, capitaine espagnol, né en Navarre, s’éleva du rang de simple soldat aux plus hautes-dignités militaires sous Charles-Quint ; repoussa Bonnivet de devant Milan en 1523, se signala à Rebec, 1524, défendit Pavie contre le roi François I, fut nommé gouverneur du Milanais et y consolida la puissance des Espagnols (1529). Il soutint sa réputation en Autriche, où il eut à combattre Soliman qui assiégeait Vienne (1529), et en Afrique, où il suivit l’empereur Charles-Quint à Tunis en 1535. Il l’accompagna également en Provence (1536) ; mais, cette expédition n’ayant pas réussi, l’empereur s’en prit à Lève, qui, dit-on, en mourut de chagrin.

LEVÉE (Jér. Balthazar), professeur au Hâvre, puis à Bruges et à Caen, né au Hâvre en 1769, mort vers 1835, a donné dans le Théâtre des Latins (1820 et ann. suiv.) la traduction de Plaute et de Sénèque le Tragique. Il est le principal éditeur du Cicéron de Fournier (1816, etc.), qui fut éclipsé par l’édition donnée à la même époque par J. V. Le Clerc. On lui doit une Biographie des hommes célèbres du Hâvre, 1828.

LEVEN, vge d’Écosse (Fife, à 12 kil. S. de Cupar, à l’emb. du Leven dans le golfe de Forth ; 2000 h. Port petit, mais sûr. - La petite riv. de Leven sort du lac Leven (Loch-Leven), dans le comté de Kinross. On trouve dans une île du lac le château de Loch-Leven. V. ce nom.

LÉVESQUE (P. Ch.), historien et traducteur, né à Paris en 1736, mort en 1812, fut appelé en Russie en 1773 par Catherine II, à la recommandation de Diderot, pour enseigner les belles-lettres à l’école des cadets-nobles ; revint en France en 1780, fut nommé professeur au Collége de France, puis élu membre de l’Académie des inscriptions. On a de lui : Histoire de Russie, Yverdun, 1782,8 vol. in-12 ; La France sous les cinq premiers Valois, 1788 ; Histoire critique de la république romaine, 1807 (il y professe le scepticisme le plus hardi, principalement au sujet des rois de Rome) ; Études de l’histoire ancienne et de l’histoire grecque, 1811, l’un de ses meilleurs ouvrages. Il a aussi donné plusieurs traductions estimées, entre autres celle de Thucydide, 1795-97.

LÉVESQUE DE POUILLY (L. J.), né à Reims en 1691, mort en 1750, cultiva d’abord les sciences avec succès, puis se livra à la littérature, et devint en 1722 membre de l’Académie des inscriptions. Épuisé, par l’excès de l’étude, il se mit à voyager, alla en Angleterre où il se lia avec Bolingbroke, puis revint se fixer dans sa ville natale. Nommé lieutenant général du roi à Reims, il créa dans cette ville d’utiles établissements. On a de lui une Théorie des sentiments agréables, Genève, 1747, où il prouve que le bonheur est dans la vertu. - Son fils, Jean-Simon L., 1734-1820, fut aussi membre de l’Académie des inscriptions. On lui doit une Vie de L’Hôpital, 1764, et une Théorie de l’imagination, 1803.

LÉVESQUE DE BURIGNY (J.), frère de L. de Pouilly, né à Reims en 1692, mort en 1785, étudia longtemps avec son frère et acquit une prodigieuse érudition. Il passa quelques années en Hollande où il travailla avec St-Hyacinthe à l’Europe savante (1718-20), puis vint à Paris. Il fut reçu en 1756 à l’Académie des inscriptions, et employa sa longue vie à la composition de nombreux ouvrages, qui brillent plutôt par l’érudition que par le style. Les principaux sont : De l’autorité du pape, 1720 : Histoire de la philosophie païenne, 1724 ; — de la Sicile, 1745 ; — de Constantinople, 1750. On a aussi de lui : Vies de Grotius, 1750 ; — d’Érasme, 1757 ; — de Bossuet, 1761 ; — de Du Perron, 1768 ; et une Notice sur Proclus (dans les Mém. de l’Acad. des inscr.). On lui attribue l’Examen critique des apologistes de la religion chrétienne, ouvrage anti-chrétien, publié sous le pseudonyme de Fréret, et quelques autres écrits philosophiques. Il a traduit en français le traité de Porphyre De l’abstinence des viandes et sa Vie de Plotin.

LEVET, ch.-l. de c. (Cher), à 18 kil. S. de Bourges ; 418 hab,

LÉVI, 3e fils de Jacob et de Lia, né en Mésopotamie, vécut de 2117 à 1980 av. J.-C, selon l’Art de vérifier les dates, ou de 1748 à 1611, selon la chronologie vulgaire. Il fut un des principaux auteurs du massacre des Sichémites (V. SICHEM). Sa postérité, connue sous le nom de Lévites, forma une tribu qui fut consacrée au culte ; elle n’eut point comme les autres un territoire à part, mais on lui donna, outre la dîme des biens de la terre, 48 villes, dispersées dans toute l’étendue de la Palestine. Ces villes étaient dites lévitiques. Les plus importantes étaient Cadès, Sichem, Gabaa, Hébron, Ramoth-Galaad. Six de ces villes servaient de lieu de refuge. - Moïse et Aaron étaient arrière-petits-fils de Lévi.

LÉVIATHAN, animal mystérieux dont il est fait mention dans la Bible, notamment dans le livre de Job (ch. XL et XLI). C’est un monstre marin, un serpent tortueux, qui paraît n’être autre que le crocodile ; selon quelques-uns, ce serait la baleine. On prend aussi ce nom dans un sens moral pour le démon, serpent hostile au genre humain. — Les rabbins donnent le nom de Léviathan à un esprit qui, selon eux, préside à l’une des quatre parties du monde, au Midi. — Hobbes a donné le titre de Léviathan à un de ses ouvrages ; il y désigne par ce nom le pouvoir populaire, l’assimilant au serpent de la Bible, monstre dont le prince doit écraser la tête.

LEVIE, ch.-l. de c. (Corse), à20 kil. N. E, de Sartène ; 1652 hab.