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des Institutes coutumières, Paris, 1607, 1656, etc., ouvrage estimé, réédité en 1846 par Dupin et Laboulaye, et le Dialogue des avocats, réimpr. en 1818 et 1844 par Dupin. Il a aussi laissé des Poésies latines et des Opuscules, recueillis en 1652 par Cl. Joly.

LOISELEUR-DESLONGCHAMPS (Aug.), orientaliste, employé à la Bibliothèque royale, né à Paris en 1805, mort en 1840, était fils d’un savant médecin, connu lui-même par d’excellents ouvrages de botanique et d’économie rurale (né à Dreux en 1774, mort en 1850). Il étudia le sanscrit sous Chézy, et publia un des livres les plus importants de l’Inde ancienne, les Lois de Manou (Manava-Dharma-Sastra), en sanscrit, avec trad. française, 2 vol. grand in-8, 1832-1833. On lui doit encore un Essai sur les Fables indiennes, 1838, in-8 ; et une édition du dictionnaire sanscrit intitulé l’Amarakocha, qui n’a été terminée qu’après sa mort, 2 vol. in-4, 1839-1845.

LOJA ou LOXA, v. d’Espagne (Grenade), ch.-l. de juridiction, à 54 kil. O. de Grenade, sur le Xenil ; 25 900 hab. Enlevée aux Maures en 1480. Patrie du maréchal Narvaez. Une conspiration républicaine y éclata en 1861, et fut aussitôt réprimée.

LOJA, v. de la république de l’Équateur, ch.-l. du dép. de Loja, à 123 k. S. de Cuença, près des Andes ; 15000 h. Collége. Excellents fruits ; quinquina, dont il se fait un commerce important sous le nom de Cascarilla de Loxa, belle cochenille. Cette v. fut fondée en 1544. — Le dép. de Loja, dans la partie S. O. de la république, est un de ceux qui ont été formés de l’anc. dép. d’Assuay.

LOKE, génie du mal chez les Scandinaves, est le père du loup Fenrir. Enchaîné par les Ases, il doit un jour recouvrer la liberté et anéantir le monde.

LOKEREN, v. de Belgique (Flandre orient.), à 23 kil. N. E. de Gand ; 16 600 hab. Bette église du XVIIe siècle. Draps, cotonnades, couvertures, chapeaux, savonneries, raffineries, etc.

LOKMAN, fabuliste arabe fort ancien, dont on ne sait rien de précis. On le croit le même qu’un Lokman le Sage dont il est parlé dans l’Alcoran, et qui aurait vécu vers le temps de David, ou même d’Abraham. On lui attribue une très-longue vie, ainsi que diverses aventures singulières, analogues à celles de l’Ésope des Grecs. Plusieurs des fables qu’on a sous le nom de Lokman se retrouvent dans celles d’Ésope ; M. de Sacy pensait qu’elles ne sont qu’une imitation du fabuliste grec. Les fables de Lokman ont été publiées pour la 1re fois par Erpenius, Leyde, 1615, arabe-latin. Elles ont été éditées avec traduct. française par Marcel, au Caire, 1799, par Caussin, Paris, 1818, et par Cherbonneau, Alger, 1850. Galland les avait traduites en français dès 1714.

LOLLARD (Walter), hérésiarque du XIVe siècle, né en Angleterre selon les uns, en Hollande selon les autres, soutenait que la croyance de l’intercession des saints n’est, ainsi que toutes les cérémonies de l’Église, qu’une invention des prêtres, supprimait les sacrements et combattait même le mariage. Il prêcha ses erreurs en Allemagne, fut condamné par l’Inquisition et brûlé à Cologne en 1322. Il compta jusqu’à 20 000 disciples : il en avait choisi 12, qu’il nommait ses Apôtres, et qu’il chargea de répandre ses doctrines en Bohême et en Autriche. Il prépara, par ses prédications, celles de Jean Huss en Bohême et de Wicleff en Angleterre.

LOLLARDS, partisans de W. Lollard. V. LOLLARD.

LOLLIUS (M.), fut nommé en 23 av. J.-C., par l’empereur Auguste, gouverneur de la Galatie, de la Lycaonie, de l’Isaurie et de la Pisidie, puis envoyé contre les Parthes, avec Caïus César Agrippa, petit-fils d’Auguste. Suspecté d’intelligences avec l’ennemi, il s’empoisonna pour éviter son châtiment. — Son fils, M. Lollius, consul en 21, se laissa battre en Germanie. On croit que c’est à lui qu’Horace adressa la 2e et la 18e épître de son Ier livre. — La petite-fille de ce dernier, Lollia Paulina, avait épousé C. Memmius Regulus : Caligula la fit divorcer pour l’épouser ; Agrippine la fit mettre à mort parce qu’elle avait prétendu à la main de Claude,

LOMAGNE, Leomania, petit pays de l’anc. Gascogne, dans le Bas-Armagnac, avait pour lieux principaux Lavit-de-Lomagne et Beaumont. Les vicomtes de L. avaient le droit de battre monnaie. Ce pays fait auj. partie des dép. du Gers et de Tarn-et-Garonne.

LOMAZZO (J. P.), peintre italien, né en 1538 à Milan, mort vers 1592, fut longtemps garde de la galerie de Cosme de Médicis à Florence. Il s’était déjà fait une grande réputation lorsqu’il devint aveugle, à peine âgé de 33 ans. Il se mit alors à écrire et dicta un excellent Traité de peinture, en 7 livres, Milan, 1584 ; le Ier livre a été traduit sous le titre de Traité de la proportion naturelle, Toulouse, 1649.

LOMBARD (Pierre), théologien scolastique, dit le Maître des sentences (Magister sententiarum), né vers 1100, près de Novare en Lombardie, mort en 1164, étudia à Reims, fut reçu docteur par l’Université de Paris, enseigna avec grand succès la théologie, et fut nommé en 1159 évêque de Paris. On a de lui un cours de théologie très-célèbre sous le titre de Sententiarum libri IV (Nuremberg, 1474 ; Venise, 1480 ; Paris, 1560, etc.) ; il y rassemble les diverses opinions des Pères sur chaque point de théologie, mais le plus souvent sans donner de décision. Ce livre a fourni un aliment inépuisable aux disputes de l’école, et a eu une foule de commentateurs, parmi lesquels on distingue S. Thomas d’Aquin.

LOMBARD (Lambert), artiste flamand, né a Liége en 1506, m. en 1565, réussit également dans la peinture, l’architecture et la poésie. Après avoir étudié sous Schwartz à Munich et sous Titien en Italie, il revint se fixer à Liége en 1539 et y fit dominer le style de la Renaissance. On cite de lui une Mater dolorosa, à Munich, et la Cène, au Louvre,

LOMBARD (Ch.), apiculteur, né en 1743, m. en 1824, avait été avant la Révolution procureur au parlement de Paris. Après 1793, il se retira aux Ternes, près Paris, s’adonna tout entier à l’éducation des abeilles, publia sur ce sujet d’utiles ouvrages (Manuel du propriétaire d’abeilles, 1802, 6e éd. 1825 ; État de nos connaissances sur les abeilles, 1805), et fit sur l’apiculture des cours qui furent très-suivis. — V. LOMBARDO et LOMBART.

LOMBARDE (Ligue). V. LOMBARDIE (Hist.).

LOMBARDIE. Au moyen âge on donnait ce nom à toute la partie de l’Italie occupée par les Lombards ; elle se composait de l’Italie septentr., d’une partie de l’Italie centrale et de presque toute l’Italie mérid. On la divisait en 32 duchés, dont les principaux étaient ceux de Frioul, de Spolète et de Bénévent ; la capitale générale était Pavie. On la partageait aussi géographiquement en huit régions : 1o  Austrie, au N. E. ; 2o  Neustrie, au N. O. ; 3o  Flaminie et partie de l’Émilie ; 4o  Tuscie lombarde ; 5o  duché de Spolète ; 6o  duchés de Bénévent et de Salerne ; 7o  Istrie ; 8o  Exarchat de Ravenne et Pentapole (les Lombards possédèrent ce dernier pays qu’un instant). — Dans les temps modernes, malgré la destruction de l’empire des Lombards, le nom de Lombardie continua de subsister, mais il désigna spécialement l’Italie septentrionale, l’anc. Gaule Cisalpine. Ainsi comprise, la Lombardie, qui répond à peu près à l’ancien duché de Milan, est bornée au N. par les cantons suisses du Tessin et des Grisons, à l’O. par le Tessin et le lac Majeur, qui la séparent des États Sardes, au S. par le Pô, qui la sépare de l’anc. duché de Modène et de Ferrerais, à l’E. par le Mincio, qui la sépare de la Vénétie. Elle compte env. 3 millions d’habitants et a pour capit. Milan. Elle se divise en provinces qui tirent leur nom des villes qui en sont les ch.-lx : Milan, Côme, Sondrio, Pavie, Bergame, Brescia, Crémone. Elle est arrosée, de l’O. à l’E., par le Tessin, le Lambro, l’Olona, l’Adda, l’Oglio, le Mincio, et renferme plusieurs lacs : lac Majeur, de Côme, d’Idro, d’Iseo, de Garda ; on y compte en outre de nombreux canaux, dont le principal est celui de Milan à Pavie. Le climat, froid dans les ré-