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gions montagneuses, est chaud dans les plaines, et généralement salubre, Le sol est presque partout d’une grande fertilité, qui est encore augmentée par une culture très-soignée, ce qui fait de tout ce pays un jardin délicieux. Les principaux produits sont les céréales, le maïs et surtout le riz; on y cultive aussi avec succès le chanvre, le lin, les plantes oléagineuses, l’olivier, le citronnier, l’oranger, le grenadier, etc.; les pâturages, nombreux et excellents, nourrissent beaucoup de bestiaux. En outre on s’y livre à l’élève des abeilles, qui donnent un miel estimé, à celle du ver à soie, qui produit chaque année plus de 2 millions de kilog. de soie grége. Le pays contient de riches mines de cuivre, de fer, de plomb, de houille, d’alun, et des carrières de marbre, d’albâtre, et autres minéraux utiles. Les principaux produits de l’industrie sont les soieries, les draps, les lainages, les cotons imprimés, les fils et toiles de lin, la verrerie, le papier, la chapellerie, la poterie, les fromages, les ouvrages en paille d’Italie, etc. — Cette partie de l’Italie, après avoir été occupée par les Gaulois et les Romains (V. GAULE CISALPINE), fut conquise par les Lombards en 568; elle leur fut enlevée par Charlemagne en 774, et passa ensuite à ses successeurs, sous le nom de Royaume d’Italie. Pendant les guerres des Guelfes et des Gibelins, elle se rendit indépendante, et il s’y forma une foule de petites républiques (Milan, Pavie, Crémone, Venise, Modène, Padoue, Plaisance, Ferrare, etc.), qui figurèrent pour la plupart dans le parti guelfe. Le plus souvent elles se faisaient la guerre, mais au XIIe siècle plusieurs d’entre elles se réunirent pour opposer une digue à la puissance des empereurs et formèrent à Puntido (1167), sous le patronage du pape Alexandre III, la 1re Ligue lombarde, qui vainquit Fréd. Barberousse (1175-83), et le força à reconnaître l’indépendance des villes lombardes. En 1225, il se forma contre l’empereur Frédéric II une 2e ligue lombarde, soutenue également par les papes, et qui, après diverses vicissitudes, finit également par triompher (1249) : Milan fut l’âme de toutes deux. Après la victoire, des tyrans surgirent presque dans chaque ville lombarde; enfin, au XIVe s., toute la Lombardie du Pô fut soumise soit aux ducs de Milan, soit à Venise. Les États restés libres étaient Mantoue, Modène et Ferrare, Gênes, le Piémont, et plus tard Parme. Longtemps la France et l’Autriche se disputèrent le Milanais (V. duché de MILAN) : il finit par rester à la branche espagnole de la maison d’Autriche, qui le conserva jusqu’au commencement du XVIIIe siècle. En 1714, après la guerre de la succession d’Espagne, il fut donné à l’Autriche qui se fit confirmer dans sa possession au congrès d’Aix-la-Chapelle (1748). Les Autrichiens perdirent pendant quelques années la Lombardie, d’abord par suite de la création de la République Cisalpine (1797), puis lors de la formation du nouveau Roy. d’Italie (1805); mais ils se la firent rendre en 1815, et, la réunissant à la Vénétie, en formèrent leur Royaume Lombard-Vénitien. En 1848, la Lombardie, aidée du Piémont, tenta de s’affranchir; mais, après la défaite de Novare (23 mars 1849), elle retomba sous le joug de l’Autriche. Enfin, en 1859, à la suite de la brusque invasion des Autrichiens dans le Piémont, l’empereur d’Autriche, vaincu à Magenta et à Solferino par l’armée franco-sarde, se vit forcé, par la convention de Villafranca (12 juillet), d’abandonner la Lombardie à l’empereur Napoléon III, qui la céda aussitôt au roi de Sardaigne.

LOMBARDO (Pietro), sculpteur et architecte vénitien, né vers 1450, m. vers 1530, orna de ses œuvres Venise, Ravenne, Padoue. Ses chefs-d'œuvre sont le Mausolée des doges P. et J. Mocenigo, à Venise, et la Tour de l'horloge de la place St-Marc. Il eut pour élèves et pour collaborateurs ses deux fils, Tullio et Antonio.

LOMBARDS, Longobardi ou Langobardi, peuple d'origine germanique ou Scandinave. Ils habitèrent d'abord (sous Tibère), entre l'Elbe et l'Aller, affluent du Weser, puis sur l'Aller, la Leine et jusqu'au Weser, et entre ce fleuve et le Rhin. Au milieu du IVe siècle, les Lombards des deux rives de l'Elbe, émigrant à l'Est, soumirent et entraînèrent avec eux les Venèdes des bords de la Baltique, et delà, se dirigeant au Sud, ils occupèrent la Rugie (Moravie),sur les bords du Danube, où on les trouve en 487; la Theiss les séparait des Gépides. Au siècle suivant, de concert avec les Avares, ils détruisirent le royaume gépide (567); puis ils passèrent en Italie sous la conduite d'Alboin, et cela, dit-on, sur l'invitation de Narsès (568). Ils conquirent rapidement la plus grande partie de ce pays (568-72). Vers 752, Astolfe voulut achever la conquête de l'Italie en s'emparant de l'Exarchat et de la Pentapole; mais le roi de France, Pépin, que le pape Étienne IV avait appelé à son secours, lui reprit ce pays, et en fit don au pape (754). Enfin en 774, Charlemagne détruisit la monarchie lombarde centrale, et en 776 il soumit le Frioul qui en dépendait. Il ne resta de la puissance lombarde que les duchés de Bénévent et de Salerne, auxquels les Normands mirent fin en 1077. — Les Lombards étaient d'abord régis monarchiquement; un instant ils formèrent une république aristocratique composée de 32 ducs (575-84); mais ils ne tardèrent pas à rétablir la monarchie élective. La couronne de leurs rois est célèbre sous le nom de Couronne de fer (V. ce mot au Dict. univ. des Sciences). Elle fut portée par les empereurs jusqu'à Charles-Quint, qui la reçut à Bologne en 1530. Napoléon I la ceignit en 1805 comme roi d'Italie. — Voici les noms des rois lombards :

Audoin, 526 Garibald, 671
Alboin, 561 Pertharite (rétabli), 671
Cleph, 573 Cunibert, associé en 678
Les 32 ducs, 675 puis roi, en 686
Autharis, 584 Luitpert, 700,
Agilulf, 591 Ragimbert, 701
Adaloald, 615 Aribert II, 701
Ariovald, 625 Ansprand, 712
Rotharis, 636 Luitprand, 712
Rodoald, 652 Hildebrand, 744
Aribert I, 653 Ratchis, 744
Gondibert et Pertharite, 661 Astolfe, 749
Didier, 756
Grimoald, 662 Conqu. de Charlem., 774

LOMBARDS. On nommait ainsi en France au moyen âge les usuriers ou prêteurs sur gage, parce qu'un grand nombre de marchands de Lombardie étaient venus, à la fin du XIIe siècle, établir des maisons de prêt à Paris, dans la rue dite encore auj. rue des Lombards. On les nommait aussi cahorsins, d'une banque qu'ils avaient établie à Cahors. Les lombards étaient, comme les Juifs, l'objet de la haine populaire; on les traitait avec presque autant de rigueur.

LOMBARD-VÉNITIEN (Royaume). On appela ainsi de 1815 à 1859 toute la partie italienne de la monarchie autrichienne, qui comprenait la Lombardie et la Vénétie. Elle formait 2 gouvts ayant pour ch.-lx Milan et Venise. Après la paix de Villafranca les possessions des Autrichiens en Italie ont été réduites à la Vénétie, qui elle-même a été réunie au royaume d'Italie à la suite de la guerre de 1866. V. LOMBARDIE et VENETIE.

LOMBART (Pierre), habile graveur, né à Paris en 1612, m. en 1682, avait été élève de Vouet. Il passa presque toute sa vie en Angleterre. Parmi ses ouvrages on remarque : le portrait de Charles Ier et une suite de 12 autres portraits d'après van Dyck; le portrait de Cromwell, d'après Walker; la Cène et la Nativité, d'après le Poussin; S. Michel, d'après Raphaël; la Vierge assise sur un trône, d'après Annibal Carrache. Il s'était fait une manière aussi vigoureuse que correcte.

LOMBEZ, Lombaria, ch.-l. d'arr. (Gers), sur la Saye, à 36 kil. S. E. d'Auch; 1650 hab. Trib. de 1re inst., société d'agriculture. Anc. abbaye d'Augustins, érigée en évêché en 1317. Les États de Comminges s'assemblaient autrefois à Lombez.

LOMELLINE, prov. d'Italie, dans les anciens États