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LYS — 1144 — LYSI


Spon, Terrasson, Montucla, Sonnerat, les Jussieu, Bourgelat, Ampère, Camille Jordan, De Gérando, Ballanche, Dugas-Montbel, J. B. Say, Jacquard, le major Martin, le maréchal Suchet, etc.

LYON (le Golfe de), Gallicus sinus. V. LION (G. du).

LYONNAIS, grand gouvt de l'anc. France, avait pour bornes au N. la Bourgogne, au S. le Vélay et le Vivarais, à l'E. la Bresse et le Dauphiné, à l'O. le Bourbonnais et l'Auvergne, et se composait de 3 parties : le Lyonnais proprement dit, le Beaujolais, le Forez. Ch.-l. général, Lyon. Montagnes au centre (monts Iseron, Tarare, Pilat) ; plaines fertiles à l'E., vers le Rhône et la Saône, et à l'O. vers la Loire. — Jadis habité par les Ségusiaves, ce pays fit sous les Romains partie de la Lyonnaise 1re, puis appartint aux Bourguignons (413), aux Francs (534) ; enfin il devint un comté particulier, qui fut réuni à la couronne par parties, savoir : le Lyonnais en 1307 sous Philippe le Bel, le Beaujolais et le Forez sous François I. Le Lyonnais proprement dit forme auj. le dép. du Rhône.

LYONNAISE, Lugdunensis, nom donné par Auguste à la partie de la Gaule comprise entre l'Océan britannique au N., la Belgique au N. E., l'Atlantique à l'O., l'Aquitaine au S. O., et la Grande-Séquanaise à l'E., c.-à-d. à la Celtique proprement dite, diminuée de quelques peuples situés au S. de la Loire et augmentée des Lingones. Elle formait au ive siècle 4 provinces, savoir : 1° Lyonnaise 1re, au S. E. (auj. Bourgogne, Nivernais, Forez), comprenant les Segusiavi, Mandubii, Ædui, Lingones ; ch.-l., Lugdunum, (Lyon) ; — 2° L. 2° au N. (Normandie), comprenant les Caletes, Veliocasses, Lexovii, Eburovices, Viducasses, Bajocasses, Abrincatui, Veneli, Saii ; ch.-l., Julio-bona (Lillebonne), ou Rotomagus (Rouen) ; — 3° L. 3°, à l'O. (Bretagne, Maine, Anjou), comprenant les Turones, Diablintes, Cenomani, Andecavi, Arvii, Namnetes, Redones, Veneti, Curiosolites, Corisopites, Osismii ; ch.-l. Turones (Tours) ; — 4° L. 4°, au centre (Orléanais, Ile-de-France et partie de la Bourgogne), comprenant les Meldi, Tricasses, Senones, Carnutes, Parisii, Aureliani ; ch.-l., Senones (Sens).

LYONNET (Pierre), naturaliste, né en 1707 à Maëstricht, d'une famille lorraine, m. en 1789, remplissait à La Haye, auprès des États généraux, les fonctions de secrétaire des chiffres et de traducteur juré. Il consacra ses loisirs aux sciences, s'occupa surtout des insectes, et acquit le talent de graveur afin de pouvoir représenter plus fidèlement lui-même ses découvertes. Il donna une traduction française de la Théologie des insectes de Lesser, assista Tremblay dans la publication de son Mémoire sur les polypes, 1744, et publia lui-même en 1760 l’Anatomie de la chenille qui ronge le saule, monographie qui est un chef-d'œuvre de patience et d'exactitude.

LYONS-LA-FORÊT, ch.-l. de cant. (Eure), près d'une belle forêt, à 22 k. N. N. E. des Andelys ; 747 h. Fabr. d'indiennes, tanneries. Autrefois fortifié. Patrie de Benserade.

LYRE (Eure), bourg et abbaye. V. LIRE.

LYRNESSE, Lyrnessus, v. de Mysie, près d'Adramytte, était, au temps de la guerre de Troie, la capitale d'un petit royaume, et fut pillée par Achille qui y enleva la belle Briséis.

LYS (la), Legia, riv. de France et de Belgique, prend sa source à 15 kil. S. O. de Béthune (Pas-de-Calais) ; traverse le dép. du Nord, entre en Belgique près de Menin, arrose la Flandre occid. et la Flandre orient., passe à Courtray, et se jette dans l'Escaut à Gand ; 210 kil. de cours. Elle reçoit plusieurs canaux et la navigation y est très-active. — Cette riv. a donné son nom à un dép. de l'empire français, qui avait pour ch.-l. Bruges.

LYS (Jacques d'arc du), père de la Pucelle d'Orléans. V. JEANNE D'ARC.

LYS (Ordre du). On donna ce nom en 1814, lors de la 1re Restauration, à une décoration qui consistait en une fleur de lys en argent, suspendue à un ruban blanc D'abord conférée au nom du roi, cette décoration ne fut bientôt plus qu'un signe de ralliement qui servait à distinguer les royalistes et que chacun prenait spontanément. Elle disparut avec la première ferveur du royalisme.

LYSANDRE, général lacédémonien, est surtout célèbre par la victoire navale qu'il remporta à Ægos-Potamos sur les Athéniens (405 av. J.-C), victoire qui mit fin à la guerre du Péloponèse. A la suite du combat, il marcha sur Athènes, s'en empara, 404, et y établit le gouvernement des Trente tyrans. Lysandre, tout-puissant alors dans sa patrie, se préparait, dit-on, à l'asservir, lorsqu'il fut tué dans un combat livré par les Spartiates aux Thébains devant Haliarte, 395 av. J.-C. Plutarque a écrit sa Vie. Ce général, dit le biographe, savait coudre la peau du renard sur celle du lion.

LYSIAS, orateur athénien, né en 459 av. J.-C, m. en 378, aida Thrasybule à chasser les Trente tyrans. Il reste de lui 33 discours, avec des fragments de quelques autres : ils se distinguent par la pureté, la clarté, la grâce et offrent le modèle de l'atticisme. Un des plus éloquents est celui contre Ératosthène, qui avait fait mettre à mort Polémarque, frère de Lysias, pendant le gouvernement des Trente. On trouve ces discours dans les recueils de Reiske, de Bekker, de Didot, Les meilleurs éditions séparées sont celles du Taylor, Londres, 1739 ; de Scheybe, Leips., 1852 ; de Cobet, Amsterdam, 1863. L'abbé Auger les a traduits en franc., Paris, 1783, in-8. On doit à M. J. Girard une Étude sur l’Atticisme dans Lycias, 1855.

LYSIAS, général et parent d'Antiochus Épiphane, roi de Syrie, fut envoyé contre Judas Macchabée, se laissa surprendre par ce général près de Bethsura, perdit 5000 hommes et fut mis en fuite (165 av. J.-C). Après la mort d'Épiphanes, il s'empara du pouvoir au nom du jeune Antiochus Eupator. Il assiégeait Jérusalem lorsqu'il apprit que Philippe, qui lui disputait la régence, s'était emparé de la capitale de la Syrie : il leva le siège, marcha contre son compétiteur et le défit ; mais, Demétrius Soter étant subitement apparu, Lysias et Eupator se virent abandonnés et furent massacrés par leurs propres gardes (162 ans).

LYSIMACHIE, Lysimachia, dite aussi Hexamilium, v. de la Chersonèse de Thrace, sur le golfe Mélas, fut fondée par Lysimaque l'an 309 av. J.-C.

LYSIMAQUE, Lysimachus, un des meilleurs généraux d'Alexandre, eut en partage après la mort du conquérant la Thrace avec les pays situés le long du Pont-Euxin (323 av. J.-C.), et bâtit la ville de Lysimachie pour en faire sa capitale. Il se ligua plusieurs fois avec Séleucus et Cassandre contre Antigone et Demétrius, et contribua à la victoire d'Ipsus (301), après laquelle il ajouta à ses États la Bithynie et quelques provinces de l'Asie-Mineure. A la fin de sa vie, il fit deux expéditions en Macédoine (295 et 286), et resta maître de ce pays. Il régnait depuis 25 ans en Thrace et depuis 4 ans en Macédoine, lorsqu'il fut tué à Cyropédion, dans un combat contre Séleucus (282 av. J.-C). Il avait alors 80 ans. Lysimaque s'était rendu odieux par ses cruautés : n'épargnant pas même les siens, il mit à mort Agathocle, un de ses fils, sur de légers soupçons.

LYSIPPE, statuaire grec, natif de Sicyone, florissait vers 350 av. J.-C. Il obtint seul, avec Apelles et Pyrgotèle, l'honneur de reproduire les traits d'Alexandre. Les plus connus de ses ouvrages étaient un colosse de 40 coudées, à Tarente, une statue de Socrate, un Hercule, qu'on voyait encore à Constantinople au XIIIe siècle, une statue de l’Occasion, regardée comme son chef-d'œuvre. On a de lui un. célèbre quadrige qu'il avait fait pour Alexandre, et qui, déposé d'abord à Corinthe, fut transporté ensuite à Constantinople, et de là à Venise, où on le voit encore. Winckelmann lui attribue le Laocoon.

LYSIS, philosophe grec, né à Tarente, fut disciple de Pythagore et échappa avec peine à la fureur de Cylon de Crotone. Il est regardé comme l'auteur des Vers dorés. On a de lui une Lettre à Hipparque (dans les Opuscula mythologica et philosophica de