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10 vol. in-8, 1821-22, un Dictionnaire universel de Géographie, 2 vol. in-8, 1835, et des traductions d’ouvrages historiques ou géographiques anglais. — Son fils, M. Oscar Maccarthy, officier distingué, s’est surtout occupé de la géographie de l’Algérie.

MACCHABÉE. V. MACHABÉE.

MACCLESFIELD, v. d'Angleterre (Chester), sur le Rollin, affluent de la Mersey, à 53 kil. N. E. de Chester; 40 000 hab. Belle église paroissiale de St-Michel, bâtie en 1278. Fabriques d'étoffes de soie et de tissus de coton; filatures hydrauliques; fonderies de cuivre et de fer. Aux env., houille, ardoises.

MACDONALD (Ét. Jacq. Jos. Alexandre), duc de Tarente, maréchal de France, né en 1765 à Sancerre, d'une famille originaire d'Irlande, m. en 1840, servit d'abord dans le régiment irlandais de Dillon, se distingua à la bataille de Jemmapes, après laquelle il fut fait colonel (1792), fut nommé dès l'année suiv. général de brigade et défit le duc d'York en plusieurs rencontres. En 1795, il traversa le Wahal sur la glace et s'empara de la flotte hollandaise à la tête de son infanterie : il reçut aussitôt en récompense le grade de général de division. Envoyé en Italie en 1798, comme gouverneur des États romains, il battit à Otricoli 80 000 Napolitains, qui étaient venus l'attaquer. Peu après, il remplaça Championnet dans le commandement de Naples et réduisit la Calabre. En 1799, il disputa opiniâtrement à Souvarow le passage de la Trébie avec une armée fort inférieure. L'année suivante, Moreau, général en chef de l'armée du Rhin, lui confia le commandement de son aile droite : il réussit, par une marche admirable à travers les Alpes, à s'emparer du Splugen. Disgracié en 1804 pour avoir défendu Moreau, il ne reprit du service qu'en 1809 et combattit à Wagram : il s'y distingua tellement que Napoléon lui donna aussitôt le bâton de maréchal, avec le titre de duc de Tarente. En 1812, il commanda le 10e corps en Russie; il combattit à Lutzen, à Bautzen et à Leipsick (1813); pendant la campagne de 1814 il commanda l'aile gauche de l'armée et lutta sans relâche contre des forces supérieures. Après l'abdication de Napoléon, Macdonald fut nommé membre de la Chambre des Pairs et chargé de licencier l'armée de la Loire. En 1816, il devint grand-chancelier de la Légion-d'Honneur : il conserva cette dignité jusqu'en 1831. Dans toutes ses campagnes, Macdonald se distingua par son désintéressement. A la Chambre des Pairs, il se montra constitutionnel.

Macdonald était le nom d'un clan écossais de la vallée de Glancoe, qui fut massacré en 1692 pour avoir pris part à l'insurrection en faveur des Stuarts.

MACDUFF, bg d’Écosse (Banff), à 2 kil. E. de Banff, sur le golfe de Murray, donne son nom à une branche des comtes de Fife. V. FIFE.

MACEDO (le P. François de), dit François de St-Augustin, cordelier portugais, né à Coïmbre en 1596, m. à Padoue en 1681, fut chargé de plusieurs missions politiques à la cour de France par le roi de Portugal Jean IV, et professa à Rome, à Venise et à Padoue. Il a publié plus de 100 ouvrages, entre autres : Propugnaculum lusitano-gallicum, Paris, 1647, où il défend les droits du duc de Bragance à la couronne de Portugal; Encyclopædia in agonem litteratorum producta (thèse de omni re scibili, qu'il soutint à Rome en 1657 pendant trois jours); Schema congregationis S. Officii romani, 1676 : c'est une histoire de l'Inquisition, institution qu'il fait remonter jusqu'à l'origine du monde. Il excellait à improviser les vers latins. Il avait aussi composé en latin des pièces de théâtre, Orphée, Jacob, etc., dont quelques-unes furent représentées devant Louis XIV.

MACÉDOINE, Macedonia, roy. de l'anc. Grèce, au N. de la mer Égée et de la Thessalie, à l'O. de la Thrace, à l'E. de l'Illyrie, avait pour bornes naturelles les monts Cambuniens et Olympe au S., Bermiens et Pinde à l'O., Scardus au N., et le Strymon à l'E., mais finit par s'étendre à l'E. jusqu'au Nestus. On y distingue 5 régions principales, la B.-Macédoine, la H.-Macédoine, la Macédoine occid. ou Illyrie macédonienne, la Macédoine orient. ou Thrace macédonienne, et la Chalcidique. Elle se divisait enfin assez grand nombre de provinces ou de pays : l'Émathie, berceau et centre de la monarchie, dont le nom est quelquefois étendu à toute la Macédoine, la Mygdonie, la Bottiée, l'Anthémasie, la Piérie; à l'E., l'Élymiotide, l'Orestide, la Dassarétie, la Lyncestide, la Pénestie, etc. Les villes d'Édesse et de Pella furent successivement capitales de toute la Macédoine. L'Haliacmon, le Ludias, l'Axius, le Strymon, en étaient les principales rivières. Beaucoup de ports; mines d'or (à Philippes). Les habitants, de race thrace autant qu'hellénique, étaient très-braves et infatigables, mais peu civilisés, du moins avant Philippe; aussi les Grecs les regardaient-ils comme barbares.

Le roy. de Macédoine fut fondé vers 1392 av. J.-C. par une tribu de Pélasges, les Macedones, chassés de l'Histiéotide, contrée de la Thessalie. Pélagon, un de leurs rois, défendit Priam contre les Grecs. En 796, l'Héraclide Caranus, frère d'un roi d'Argos, amena dans l'Émathie une colonie d'Argiens et autres Grecs, fonda une dynastie nouvelle, et bâtit Édesse. Ses successeurs réunirent à leurs États la Haute et la Basse-Macédoine, ainsi que la Chalcidique. En 492, la Macédoine, envahie par les généraux de Darius, fut contrainte de subir l'alliance des Perses; mais elle revint à l'alliance grecque après la bataille de Platée, 479. Après le règne heureux d'Archélaüs, le pays était livré à une anarchie complète, lorsque Philippe II monta sur le trône, 360 av. J.-C. Ce prince y rétablit l'ordre, reconquit les anciennes provinces, en ajouta de nouvelles, et soumit la Grèce entière à sa domination; il se préparait à porter la guerre en Perse, lorsqu'il mourut assassiné, 336. Alexandre réalisa ses projets; mais à sa mort, 323, son empire fut démembré, et la Macédoine, après avoir été successivement dominée par Antipater, Polysperchon, Pyrrhus, Lysimaque, Ptolémée Céraunus, finit par devenir, en 278, le lot d'Antigone-Gonatas, dont les descendants la gardèrent jusqu'à la conquête romaine. Sous ces rois elle comprit, outre la Macédoine propre, la Thessalie; en même temps elle dominait sur l'Épire, et exerçait une influence contestée, mais réelle, sur la plus grande partie de la Grèce méridionale. Les Romains ne réduisirent ce pays qu'après une longue lutte : l'an 200 av. J.-C., ils déclarèrent la guerre à Philippe V, qui avait soutenu Annibal; Flamininus le vainquit à Cynoscéphales en Thessalie, 197; dix ans plus tard, Paul-Émile battit Persée à Pydna, 168; en 148, la révolte d'Andriscus servit de prétexte à une nouvelle guerre, et Métellus, vainqueur dans une 2e bataille de Pydna, réduisit la Macédoine en province romaine. Lors du partage de l'empire au IVe siècle de notre ère, la Macédoine fut comprise dans l'empire d'Orient; elle forma un des deux diocèses de la préfecture d'Illyrie. Ce diocèse, beaucoup plus vaste que la contrée connue jusque-là sous ce nom, était divisé en 6 prov. : Macédoine propre, capitale Thessalonique; Nouv.-Épire, cap. Dyrrachium; Anc. Épire, cap. Nicopolis; Thessalie, cap. Larisse; Crète, cap. Gortyne; Achaïe, cap. Corinthe. Au XIIIe s., les Croisés, devenus maîtres de l'empire grec, formèrent en Macédoine, pour Boniface de Montferrat, un royaume particulier qui avait Thessalonique pour capitale et qui est connu sous lë nom de Royaume de Thessalonique. Au XVe siècle, la Macédoine tomba, avec les autres provinces de l'empire grec, sous le joug des Ottomans, qui la possèdent encore. Elle forme dans leur empire la partie occidentale de la Roumélie (eyalets de Salonique, d'Uskub et de Monastir),

Rois de Macédoine depuis 796 av. J.-C.
Caranus, 796 Philippe I, 609
Cœnus, 766 Ajeropas, 576
Tyrimmas, 738 Alcétas, 556
Perdiccas I, 695 Amyntas I, 538
Argeus I, 647 Alexandre I, 496