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Vie, écrite en italien par le P. Puccini, a été traduite en français par Brochaud, 1670.

MADELEINE (la), une des plus belles églises de Paris, à l'extrémité O. des boulevards du Nord, tire son nom de ce qu'elle est placée sous l'invocation de Ste Madeleine. C'est un monument d'architecture grecque ; elle a deux façades, la principale au S., en face de la rue Royale, l'autre au N, en face de la rue Tronchet, et est entourée de 52 colonnes corinthiennes cannelées. Le fronton qui surmonte la façade principale offre un superbe bas-relief, œuvre de Lemaire, qui représente le jugement dernier. — La Madeleine fut commencée en 1764 ; la Révolution en interrompit les travaux. Napoléon I les fit reprendre en 1807, pour faire de l'édifice un temple de la Gloire, dédié à la grande armée. Le monument était fort avancé quand arrivèrent les événements de 1814. La Restauration le rendit à sa destination primitive : l'église fut consacrée en 1842. Les architectes qui ont successivement coopéré à sa construction sont Coutant d'Ivry, Couture, Vignon et Huvé.

MADELEY, v. d'Angleterre (Shrop), sur la Saverne, à 22 kil. S. E. de Shrewsbury, 8000 hab. Fonderies de fer. A 3 kil. de là, pont de fer de Coalbrook-Dale, sur la Saverne. Charles II, après sa défaite à Worcester, se réfugia dans cette ville.

MADELONNETTES (Les), maison religieuse de Paris, destinée à servir d'asile aux filles repentantes, et placée sous l'invocation de Ste Madeleine, est sise rue des Fontaines, entre les rues du Temple et St-Martin. Elle fut fondée en 1618 par Robert de Montry, et dotée par la marquise de Maignelay, sœur du cardinal de Gondi, et par le roi. Des religieuses de la Visitation de St-Antoine en eurent la direction. Pendant la Révolution, elle servit de prison politique. C'est auj. une maison de détention pour les filles de mauvaise vie.

MADEMOISELLE, titre par lequel on désignait en France la fille aînée du frère du roi. On connaît surtout sous ce nom la duchesse de Montpensier, fille de Gaston, duc d'Orléans, frère de Louis XIII.

MADÈRE, Madeira, île de l'Atlantique, à 690 kil. de la côte occid. de l'Afrique sept., par 12° 37' long. O., 32° 45' lat. N., forme avec quelques autres îles plus petites le groupe de Madère : elle a près de 1000 k. carr. ; et env. 130 000 hab. ; capit. Funchal. Elle est hérissée de montagnes (parmi lesquelles le pic Ruivo, qui a 1900)m ; l'île est le produit d'un volcan, auj. éteint, et est encore exposée aux tremblements de terre. Climat chaud et très-sain, printemps perpétuel, ce qui fait recommander le séjour de Madère aux phthisiques ; sol fertile ; vins célèbres (madère sec, madère-malvoisie dit Malmsey ; sercial, tinta). — Vue dès 1344, dit-on, par un marin anglais, elle ne fut véritablement découverte qu'en 1418, par les Portugais J. Gonzalèz, Zarco, Texeira et Parestrello : elle resta depuis au Portugal. Ce n'était alors qu'une immense forêt (d'où son nom qui veut dire bois, pays boisé) : on y mit le feu (1421), et l'incendie dura 7 ans. La vigne et la canne à sucre plantées sur les cendres réussirent au delà de toute espérance. Les Anglais se sont emparés de Madère en 1801, sous prétexte qu'elle pouvait être occupée par la France ; ils l'ont aussi possédée de 1808 à 1814. Auj., bien qu'appartenant nominalement au Portugal, cette île diffère peu d'une possession anglaise : presque tout le commerce est entre les mains des Anglais.

MADERNO (Ch.), architecte, né en 1556 à Bissona en Lombardie, mort à Rome en 1629, termina à Rome l'église de St-Jacques des Incurables, que Franç. Volterra avait laissée imparfaite ; construisit le dôme et le chœur de St-Jean des Florentins, fit la façade de Ste-Suzanne, obtint le titre d'architecte de St-Pierre, fut chargé par le pape Paul V d'achever cette célèbre basilique, dont il fit le frontispice, et construisit une foule d'autres édifices à Rome, parmi lesquels le palais Maffei, son chef-d'œuvre.

MADFOUNEH (c.-à-d. Ville enterrée), village de la Hte-Égypte, sur un canal, à la gauche du Nil, par 26° 20' lat. N., 29° 40' long. E. Ruines d’Abydos.

MADGYARS, une des tribus sorties de l'Oural qui furent conduites par Argad en Hongrie au Xe siècle, était probablement la principale. Son nom devint celui de toute la nation : c'est encore ainsi que les Hongrois se désignent eux-mêmes aujourd'hui.

MADIAN, auj. Midian, v. anc. de l'Arabie, au N. E. de la mer Rouge et sur les bords du golfe le plus oriental de cette mer (golfe Élanitique), était la capitale d'une peuplade de Madianites distincte de celle qui habitait à l'E. du lac Asphaltite. C'est à Madian qu'habitait Jéthro, beau-père de Moïse ; c'est là aussi que se réfugia le prophète.

MADIANITES, Madianitæ, peuple arabe, issu de Madian (fils d'Abraham et de Céthura), habitait au S. des Moabites, à l'E. du lac Asphaltite, et menait la vie nomade et pastorale. Les Madianites étaient idolâtres ; leurs filles, envoyées par eux auprès des Hébreux pour les séduire, y réussirent un moment. Les Madianites tinrent sept ans les Hébreux en servitude (1356-49) ; ils furent défaits par Gédéon. — Une autre peuplade de Madianites habitait au N. E. de la mer Rouge et avait pour capitale Madian. V. ce nom.

MADISON (James), président des États-Unis, né en 1758 à Montpellier (Virginie), m. en 1836, était avocat. Il combattit en 1784 la proposition d'établir une religion dominante aux États-Unis, participa en 1786 à la rédaction de la constitution, fut élu presque à l'unanimité président en 1809, fit déclarer la guerre à l'Angleterre en 1812 ; fut réélu en 1813, continua la guerre avec succès, et signa le traité du 24 déc. 1814 qui fixait la limite septentrionale des États-Unis au lac Hudson et au lac Supérieur. En 1817, il quitta la présidence et se retira dans son pays natal. Il protégea les sciences ; on lui doit l'érection de l'Université de Virginie. — Plus de vingt villes ou comtés des États-Unis ont pris le nom de Madison en l'honneur de l'ancien président : on connaît surtout une v. de l'Indiana, ch.-l. du comté de Jefferson, sur la r. dr. de l'Ohio, entre Indianopolis et Vincennes ; 4000 h.

MADJD-EDDAULAH, (Abou-Taleb Roustem), le dernier des Bouides qui régnèrent sur la Perse centrale, succéda, sous la tutelle de sa mère Seïdah, à son père Fakhr-Eddaulah en 997. Il ne tarda pas à dépouiller sa mère de toute autorité et prit pour ministre le fameux Avicenne. Il fut sans cesse attaqué par Mahmoud, sultan de Ghazna, qui finit par s'emparer de sa personne et de ses États, en 1027.

MADJICOSIMAH, groupe d'îles de l'empire chinois, dans le Grand Océan Êquinoxial, au S. O. de l'archipel de Liéou-Khiéou, et à l'E. de Formose. Thé, canne à sucre, poivre ; arbres à vernis et encens.

MADOURA. V. MADURA.

MADRAS, v. de l'Hindoustan, ch.-l. de la Présidence de Madras, sur la côte de Coromandel, par 77° 56' long. E., 13° 4' lat. N., à 103 kil. N. de Pondichéri, à 1630 kil S. O. de Calcutta ; 500 000 hab. Évêché anglican, cour suprême. La situation de Madras est peu favorable au commerce : le terrain aux environs est sablonneux, aride et sans eau. On y distingue la Ville-Blanche, au milieu de laquelle s'élève le fort St-George (une des plus fortes places de l'Inde) ; et la Ville-Noire infiniment plus grande et plus populeuse. Un canal la joint à l'Ennore. Beaucoup de pagodes, minarets mosquées, maisons à toits plats (qui donnent à la ville un aspect bizarre). Quelques monuments : palais du gouvernement, douane, cour de justice, église St-George, collége, fondé en 1812, observatoire, jardin botanique ; société asiatique, plusieurs journaux. Industrie active pour tous les tissus de coton, notamment pour les étoffes de couleur connues sous le nom de madras ; très-grand commerce (inférieur pourtant à celui de Calcutta et de Bombay) ; outre les madras, on exporte coton brut, indigo, perles, écailles, tabac, etc. — Madras était jadis la capit. du Karnatic. Les Anglais se la firent céder en 1639 par le radjah de Bidjanager : c'est le 1er établissement qu'ils aient eu dans