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meuse Vega ou plaine de Malaga (qui a 35 kil. sur 18) et le district de Velez-Malaga produisent immensément. V. VELEZ-MALAGA.

MALAGRIDA (Gabriel), jésuite, né en 1689 dans le Milanais, passa en Portugal, fut envoyé en mission au Brésil, parcourut toutes les parties soumises au Portugal et se fit une grande réputation par ses prédications et ses austérités. En 1758, il fut accusé d'avoir pris part à la conspiration du duc d'Aveiro contre le roi de Portugal : on ne put rien prouver contre lui, mais le marquis de Pombal, dont il s'était attiré l'inimitié, le fit livrer à l'Inquisition comme faux prophète et comme auteur d'écrits entachés d'hérésie (Vie héroïque et admirable de la glorieuse Ste Anne, mère de la Ste Vierge; Vie et empire de l'Antéchrist). Il fut condamné au feu et exécuté en 1761. Ce malheureux devait plutôt être considéré comme fou que comme criminel.

MALAGUETTE (côte de). V. CÔTE DES GRAINES.

MALAIN (seigneurie de). V. MARLE.

MALAIS, grande variété de l'espèce humaine, que l'on fait sortir de la presqu'île de Malacca (d'où son nom), est surtout répandue dans l'Océanie occidentale, qui en a pris le nom de Malaisie, et dans les îles de la Sonde. Les Malais ont le teint d'un rouge de brique foncé, les cheveux longs, lisses, noirs, un gros nez plat, les yeux grands, bridés et étincelants : ils sont robustes, violents, féroces, et en même temps rusés, voleurs; souvent indolents et même lâches; ils sont bons marins et redoutables pirates. Il se trouve aussi beaucoup de Malais en Australie (dans la Nouvelle-Zélande), et en Polynésie (aux archipels de Tonga, Viti, Taïti, etc.); ceux-là sont moins civilisés. On a nommé Négro-Malais des peuplades métis, nombreuses surtout en Papouasie, et qui tiennent, pour le physique, pour la langue et pour la religion, des deux grandes familles malaisienne et nègre océanienne. On croit enfin que les indigènes de l'île de Madagascar sont aussi d'origine malaise.

MALAISIE, nom que l'on donne quelquefois à l'Océanie occidentale, à cause des Malais qui en sont la race dominante. C'est ce qu'on nomme aussi l’Archipel d'Asie. Cet archipel s'étend au S. de l'empire chinois, à l'O. de la Micronésie, et au N. de la Mélanésie. Il comprend, du N. au S., les îles Philippines, Moluques, Célèbes, Bornéo, Sumatra, Java, Sumbava, Timor, etc.

MALAKOFF (tour), la plus forte des tours qui défendaient Sébastopol, fut emportée d'assaut le 8 septembre 1855 par les troupes françaises que commandait le général Pélissier : ce qui amena l'évacuation immédiate de Sébastopol. Le vainqueur fut fait maréchal de France et duc de Malakoff.

MALALA (Jean), écrivain grec, natif d'Antioche, est auteur d'une Chronique qui va de la création du monde à la mort de Justinien I, en 565, mais dont les deux premiers livres sont perdus. Elle a été publiée sur un manuscrit de la bibliothèque Bodléienne, avec version latine et notes, par Edmond Chilmead, à Oxford, 1691, et se trouve dans les collections de la Byzantine.

MALAMOCCO, village de la Vénétie, bâti sur une île étroite entre les lagunes et l'Adriatique, à 6 k. S. de Venise; 1000 hab. Il donne son nom à un canal qui est la principale entrée des lagunes de Venise et qui est défendu par 2 forts.

MALANDRINS, un des noms de ces aventuriers qui dévastaient la France sous Jean le Bon et Charles V. V. COMPAGNIES (Grandes).

MALARTIC (Hippolyte, comte de), né en 1730 à Montauban, m. en 1800, fut nommé en 1792 gouverneur des établissements français à l'E. du Cap de Bonne-Espérance et réussit à la fois à préserver les colonies des troubles qui agitaient la mère patrie et à repousser les attaques des Anglais. Les habitants de l’Île de France lui élevèrent un monument avec cette inscription : Au sauveur de la colonie.

MALASPINA, illustre famille d'Italie, feudataire immédiate de l'empire, était souveraine de la Lunégiane et depuis le XIVe siècle possédait en outre Massa-Carrara à titre de marquisat. Elle figura dans les rangs des Guelfes et fit alliance avec les villes lombardes pour défendre la liberté de l'Italie contre les invasions de Fréd. Barberousse. Spinetta Malaspina fut dépouillé vers 1320 de ses fiefs dans la Lunégiane par Castruccio-Castracani, mais il les recouvra en 1328. Cette possession est restée à une branche cadette de la famille Malaspina jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.

MALASPINA (Ricordano), historien florentin du XIIIe siècle, composa l'histoire de Florence depuis sa fondation jusqu'à l'an 1281. Cette histoire, continuée par Giachetta Malaspina, son neveu, a été publiée à Florence de 1568 à 1598.

MALASSISE, négociateur. V. MESMES (H. de).

MALATESTA, famille noble d'Italie, régna en souveraine sur Rimini et sur une partie de la Romagne aux XIIIe, XIVe et XVe siècles. Elle était issue, ainsi que les Montefeltri, de la maison des comtes de Carpagna, et avait pour chef un seigneur de Verrucchio, surnommé Malatesta (mauvaise tête), qui fut choisi en 1275 par les Guelfes de Bologne pour combattre les Gibelins de la Romagne; il leur enleva la ville de Rimini et s'en fit déclarer souverain. Ses descendants conquirent Césène, Pesaro, Fano, Fossombrone, Cervia, etc.; mais ils furent peu à peu dépouillés de leurs États par les papes. Le dernier prince de cette famille, Pandolfe IV, fut chassé de Rimini par César Borgia, et depuis 1528 cette ville resta définitivement aux papes. — C'est un Malatesta qui inventa les bombes, en 1467.

MALATIA, Mélitène, v. de la Turquie d'Asie (Marach), ch.-l. de livah, à 133 kil. N. O. de Diarbekir, près du confluent de l'Euphrate et du Kara-sou; 6000 h. Patrie d'Aboul-Faradj.

MALAUCÈNE, ch.-l. de cant. (Vaucluse), à 30 k. N. E. d'Orange; 2260 hab. Papeterie, huile.

MALAVALLE (S. Guillaume de). V. S. GUILLAUME.

MALBROUGH. V. MARLBOROUGH.

MALCHUS, serviteur du grand prêtre Caïphe, portait la main sur Jésus pour l'arrêter, au jardin des Oliviers, lorsque S. Pierre lui coupa l'oreille droite d'un coup d'épée. Jésus le guérit aussitôt. — Malchus était aussi un des noms du philosophe Porphyre.

MALCOLM, nom de 4 rois d'Écosse qui régnèrent du Xe au XIIe siècle (V. ÉCOSSE). Le plus célèbre est Malcolm III, fils du malheureux Duncan, assassiné en 1040 par Macbeth. Il se réfugia en Angleterre après le meurtre de son père, et ne recouvra la couronne qu'en 1047, en faisant périr Macbeth. Il eut à soutenir la guerre contre les rois d'Angleterre Guillaume le Conquérant et Guillaume le Roux, et fut tué dans une bataille contre ce dernier (1093).

MALCOLM (sir John), officier écossais, né en 1769 près de Langholm, dans le comté de Dumfries, m. en 1833, passa dans l'Inde dès 1782, y fut successivement colonel, agent principal du gouverneur général, major général, gouverneur de Bombay. Il avait été envoyé en 1808 à la cour de Perse pour y balancer l'influence française. Il retourna en Angleterre en 1831 et fut élu membre de la Chambre des Communes. On lui doit un Essai sur les Seyks, 1812; une Histoire de la Perse, depuis les temps les plus reculés jusqu'à l'époque actuelle, 1815, trad. en français par Benoist, continuée et annotée par Langlès, 1821; et une Histoire politique de l'Inde, 1826.

MALCONTENTS. V. POLITIQUES.

MALDIVES, archipel de l'Océan indien, entre 70° 30' et 72° 20' long. E., 1° et 7° 30' lat., est composé d'un groupe innombrable d'îles, d'îlots et d'écueils (on en a compté jusqu'à 12 000), dont 40 ou 50 îles seulement sont habitées. On les divise en 17 attolons ou groupes circulaires ou ovales. Toutes ensemble forment un petit royaume dont le chef s'intitule sultan des Maldives et reconnaît la suzeraineté de l'Angleterre. La plus grande est Male, qui a 8 k. de tour et qui a pour ch.-l. une ville de même nom, rési-