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c’est elle qui l’appelait son fablier. Du reste, son goût était peu sûr : car elle préféra Pradon à Racine. — Am. Renée a publié Les nièces de Mazarin (Paris, 1856), piquante histoire des cinq sœurs.

MANCINI (Louis), duc de Nivernais. V. NIVERNAIS.

MANCINUS (C. HOSTILIUS), consul à Rome en 137 av. J.-C. Envoyé en Espagne contre les Numantins à la tête de 30 000 hommes, il se laissa battre par un corps de 4000 ennemis et n'échappa à une ruine totale qu'à la faveur d'une paix honteuse. Le Sénat refusa de confirmer le traité, rappela Mancinus et le livra aux ennemis, qui eurent la générosité de le renvoyer sain et sauf : Mancinus avait appuyé lui-même la proposition de le livrer à l'ennemi.

MANCO-CAPAC, fondateur de l'empire du Pérou et chef de la race des Incas, était, selon la tradition du pays, fils ou petit-fils du Soleil. Il réunit sur les bords du lac de Cuzco des peuplades sauvages, les civilisa, abolit les sacrifices humains, leur fit connaître un Dieu moins cruel, institua le culte du soleil, et bâtit la ville de Cuzco. On place son avènement l'an 1025 de J.-C.; sa race régna 500 ans sur le Pérou. — Manco-Capac II monta sur le trône en 1533, après son frère Atahualpa, mis à mort par Pizarre. Il ne tarda pas à être lui-même victime des Espagnols. Retenu prisonnier il s'évada en 1535 et se réfugia dans les Andes pour y vivre caché; mais il périt peu après, assassiné par un Espagnol, auquel il avait donné asile. Leblanc a fait une tragédie de Manco-Capac.

MANDANE, fille d'Astyage, roi des Mèdes, épousa Cambyse, prince perse, et devint mère de Cyrus.

MANDANES (District des), district des États-Unis, entre la Nouvelle-Bretagne anglaise au N., l'Orégon à l'O., les districts des Osages au S. et des Sioux à l'E., a reçu son nom des Mandanes, peuplade qui habitait sur le haut Missouri, par 47° lat. N., mais qui a disparu, détruite par les maladies et par les guerres avec les Sioux. Ce pays se trouve auj. compris dans l'État de Minesota et le territoire du Nord-Ouest.

MANDARIN (du latin mandare, commander), mot de la langue portugaise, a été adopté par les Européens pour designer tous ceux qui occupent quelque emploi en Chine, particulièrement les magistrats et les gouverneurs de province. Leur véritable nom chinois est ko han (ministre). On distingue les Mandarins civils ou Lettrés et les Mandarins militaires.

MANDAT (A. J. GALYOT de), commandant de la garde nationale de Paris en 1792, était un ancien capitaine aux gardes-françaises. Il fut assassiné à l'hôtel de ville par ordre de la municipalité, le matin du 10 août, au moment où il se disposait à défendre les Tuileries et à repousser la force par la force. Son corps fut jeté dans la rivière. — Sa nièce, Mme Thomassin de Bienville, fut traduite en 1794 devant le tribunal révolutionnaire : l'accusateur public Fouquier-Tinville reconnut qu'il n'y avait aucune charge contre elle, « mais, ajouta-t-il, elle s'appelle Mandat; je conclus à la mort. » Et en effet, elle fut exécutée.

MANDAVI, v. et port de l'Inde anglaise, dans la principauté de Katch, sur le golfe de Katch; environ 40 000 hab. Elle commerce avec le Malabar et l'Arabie.

MANDCHOURIE, grande région de l'Asie centrale, comprise dans l'empire chinois, a pour bornes au N. et à l'O. la Sibérie, au S. la Corée, au S. O. la Mongolie, à l'E. la Manche de Tartane. Elle a de 1600 à 1800 k. du N. au S., 1000 de l'E. à l'O., et env. 1 500 000 h. On la divise en 3 prov. : Ching-king, Kirin, Saghalien-Qula, qui ont pour ch.-lx, Ching-yang ou Moukden, Kirin, Saghalien-Oula-Khoton. Les monts Hingan, Blancs et de la Daourie la traversent. Elle est arrosée par le grand fleuve Amour et par le Tchikiri-Oula, le Tondun, le Nonnin, etc. Climat froid, sol peu fertile; on n'y récolte guères que de l'avoine, du millet, ainsi que du ginseng et de la rhubarbe renommés. Les Mandchoux sont de la même famille que les Toungouses. Ils ont la figure moins plate que les Mongols, les yeux petits, le nez camus, la taille moyenne, le teint jaunâtre, les cheveux noirs. Leur civilisation est assez avancée; ils ont longtemps professé le chamanisme, puis sont devenus bouddhistes. Ils ont une langue à part, qui diffère du chinois, du coréen et du mongol. — Les Mandchoux ont fait la conquête de la Chine en 1644 : la dynastie qui règne encore auj. sur ce pays est une dynastie mandchoue.

MANDEURE, Epamanduodurum, vge du dép. du Doubs, à 10 kil. S. E. de Montbéliard; 1000 hab. Ruines d'un amphithéâtre romain et de plusieurs temples; restes d'une voie romaine et autres antiquités. — L'antique Epamanduodurum était une des plus importantes cités de la Séquanaise. Elle fut ravagée par les Alémans en 379, par Attila en 451, et par les Hongrois au Xe siècle. Elle forma plus tard une principauté, qui appartenait en toute souveraineté aux archevêques de Besançon; elle fut réunie à la France en 1792.

MANDEVILLE (John de), en latin Magno-Villanus, voyageur anglais, né en 1300, à St-Alban, m. en 1372, quitta son pays à 27 ans, parcourut la Terre-Sainte, l’Égypte, l'Asie, séjourna plusieurs années en Chine, et ne revint en Europe qu'après 34 ans d'absence. Il a laissé une relation de son voyage, remplie de récits merveilleux, qui eut une grande vogue et qui fut traduite dans toutes les langues de l'Europe. Elle a été publiée pour la 1re fois en français à Lyon en 1480 et plusieurs fois réimprimée, notamment en 1839, à Londres, par J. O. Halliwell, en anglais. Cette relation est un des plus anciens monuments de la langue anglaise.

MANDEVILLE (Bernard de), écrivain anglais, né vers 1670 à Dordrecht en Hollande, mort en 1733, exerça la médecine à Londres. Il publia en 1709, la Vierge démasquée, dialogue satirique, et en 1714, la Ruche bourdonnante ou les Fripons devenus honnêtes gens, poëme en 550 vers, où il attaque tous les États et encourage ouvertement le vice. Il fit paraître en 1723 la Fable des abeilles ou les Vices privés font la fortune publique : il y commente le précédent, soutenait que les vices des particuliers font la fortune de l'État et que tout ce qu'on appelle vertu, dévouement, n'est que l'effet de l'intérêt et de la vanité. Combattu par les écrivains contemporains, poursuivi même devant les tribunaux pour ces doctrines dangereuses, il prétendit n'avoir fait que se jouer, et publia en 1732 des Recherches sur l'Honneur et Sur l'utilité du Christianisme, où il chantait la palinodie; mais on ne vit là qu'un acte d'hypocrisie. La Fable des Abeilles a été trad. en français par Bertrand, Amst., 1740.

MANDINGUES, famille de peuples africains appartenant à la race nègre, est répandue sur les bords de la Gambie et dans plusieurs des roy. de la Nigritie occid., surtout dans les États de Bambouk, de Kaarta, de Kassou, dans la plus grande partie du Bambara, et dans la moitié du Soudan ou Nigritie centrale. Ils sont assez policés, mais très-voleurs. Ils pratiquent quelques opérations chirurgicales, travaillent le fer, préparent le cuir, tissent des étoffes à leur usage, entendent le commerce et ont une langue abondante et agréable, dont on fait grand usage dans cette partie de l'Afrique. Rarement ils vivent plus de 40 ans.

MANDONIUS, prince des Ilergètes, frère d'Indibilis, partagea son sort. V. INDIBILIS.

MANDOU, le Mendès des Grecs, un des 8 grands dieux de l’Égypte, et 1er membre de la triade d'Hermonthis, est représenté par un bouc avec une tête d'épervier. Ce dieu, que les Grecs ont assimilé à leur Pan, est le symbole du principe fécondateur. Il était adoré principalement à Mendès et à Panopolis.

MANDRIN (Louis), fameux brigand, né en 1725, près de Romans (Dauphiné), était fils d'un maréchal ferrant. Il servit d'abord dans l'armée, puis déserta, se mit à faire la contrebande et devint bientôt chef d'une troupe assez nombreuse. Après avoir pillé les caisses des fermiers des impôts, il en vint à attaquer des villes importantes (entre autres Beaune et Antun), et mit en déroute plusieurs détachements envoyés contre lui. Trahi par une femme, il fut surpris