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en 1755 au château de Rochefort en Savoie et fut roué vif à Valence.

MANDUBIENS, Mandubii peuple de Gaule (Lyonnaise 1re), entre les Éduens au S. et les Lingones au N. E., avait pour ch.-l. Alesia (auj. Alise). Ils occupaient le centre et l’O. de la Côte-d’Or. Quelques-uns les placent dans le dép. du Doubs, autour d’Alaise.

MANES (les Dieux), Dii Manes, étaient, dans la mythologie des Étrusques et des Romains, les âmes des morts considérées comme divinités infernales. Les tombeaux leur étaient consacrés, ainsi que le mois de février. On leur rendait un culte : on leur sacrifiait des victimes noires ou rousses ; on leur faisait des libations de sang. On distinguait les Manes en bons et méchants ; on rapportait à la 1re classe les dieux Lares et les Pénates, à la 2e les Larves et les Lémures. Au reste, les anciens n’avaient pas des idées bien fixes au sujet des Mânes ; ils donnent quelquefois ce nom aux divinités des Enfers en général.

MANÈS ou MANICHÉE, hérésiarque, fondateur de la secte des Manichéens, né en Perse vers 240, fut acheté dans son enfance comme esclave par une riche veuve de Ctésiphon, qui l’éleva et l’affranchit. Il eut pour maître l’hérétique Térébinthe, et fut lui-même l’auteur d’une nouvelle hérésie, empruntée en partie à la religion de Zoroastre. Pour expliquer le mélange du bien et du mal, il attribuait la création à deux principes, l’un essentiellement bon, qui est Dieu, l’esprit ou la lumière ; l’autre, essentiellement mauvais, le diable, la matière ou les ténèbres. Il rejetait l’ancien Testament, regardait J.-C. comme étant seul entre les prophètes sorti du sein de la lumière, et disait être lui-même le divin Paraclet annoncé par J.-C. Il répandit sa doctrine jusque dans l’Inde et la Chine. Il l’avait même fait adopter par le roi de Perse Sapor I, près duquel il exerçait la médecine ; mais, n’ayant pu guérir le fils de ce prince, il fut exilé. Il passa alors sur le territoire romain et eut avec Archélaüs, évêque de Cascar en Mésopotamie un célèbre colloque, où il fut confondu. Désespérant du succès de sa prétendue mission, il rentra en Perse sous Hormisdas ; mais Behram, successeur d’Hormisdas, prince zélé pour l’ancien culte, le fit écorcher vif, en 274, et s’efforça d’exterminer sa secte. Du reste, rien de moins certain que tout ce qu’on raconte de cet hérésiarque. Beausobre a écrit une Hist. de Manichée et des Manichéens, Amst., 1734.

MANÉTHON, prêtre égyptien, de Sébennyte, vivait sous Ptolémée Philadelphe vers 263 av. J.-C., et était garde des archives sacrées du temple d’Héliopolis. Il avait composé une Histoire universelle de l’Égypte, qui s’est malheureusement perdue ; il n’en reste que quelques fragments, cités par Josèphe, Eusèbe, Jules l’Africain et Georges de Syncelle. Quant à l’Histoire d’Égypte qu’Annius de Viterbe publia sous le nom de cet auteur, c’est l’œuvre d’un faussaire. On attribue encore à Manéthon un poëme grec intitulé : Apotelesmatica, sive de Viribus et effectis astrorum, publié par Gronovius, Leyde, 1698, qui paraît n’être qu’une production de la décadence. Ce poëme a été édité de nouveau par Axt et Rigler, avec comment., Cologne, 1832, et par Kœchly, dans la Bibliothèque grecque de Didot, 1851. J. Fruin a donné une dissertation De Manethone, Leyde, 1848.

[[w:Manfred Ier de Sicile|MANFRED ou MAINFROI]], roi des Deux-Siciles, fils naturel de l’empereur Frédéric II, né en 1231, fut d’abord connu sous le nom de prince de Tarente. À la mort de son frère Conrad, en 1254, il fut chargé d’administrer le royaume pendant la minorité du fils de ce prince, Conradin. Forcé un instant de céder à une révolte et aux efforts du pape Innocent IV, qui prétendait aussi à la tutelle du jeune prince, il parvint l’année suivante à reconquérir le royaume, et s’en fit couronner roi en 1258, au préjudice du jeune Conradin, son neveu. Le pape Urbain IV l’excommunia, prêcha une croisade contre lui et donna ses États à Charles d’Anjou, frère de S. Louis. Mainfroi périt an combattant contre ce prince, dans la plaine de Grandella, près de Bénévent, en 1266. On lui imputé la mort de son père et celle de son frère Conrad.

MANFREDI, maison souveraine de Faënza, jouit d’un grand pouvoir aux XIIIe, XIVe et XVe siècles. Elle avait pour chef Ricciardo Manfredi, qui, en 1334, se mit à la fête des Gibelins de la Romagne, et qui, profitant du séjour des papes à Avignon, enleva les villes de Faënza et d’Imola à leur domination et s’en fit proclamer seigneur. Le dernier prince de cette famille fut Astorre III, qui en 1500 fut dépouillé et mis à mort par César Borgia.

MANFREDI (Eustache), associé de l’Académie des sciences de Paris, né à Bologne en 1674, m. en 1739, enseigna les mathématiques et l’astronomie à Bologne, et fut nommé en 1704 surintendant des eaux. On a de lui : Ephemerides motuum cœlestium ab anno 1715 ad ann. 1725 ; de Transitu Mercurii per solem, 1723 ; De gnomone meridiano Bononiensi, 1736 ; Instituzioni astronomiche, 1749.

MANFREDONIA, v. forte et port d’Italie, dans l’anc. roy. de Naples. (Capitanate), sur le golfe de Manfredonia, à 35 kil. N. E. de Foggia ; 6000 hab. Archevêché. — Bâtie en 1251 par Manfred, fils de Frédéric II, non loin des ruines de l’anc. Sipontum ; brûlée par les Turcs en 1620. — Le golfe de Manfredonia, Sinus Urias, dans l’Adriatique, s’étend entre le mont Gargano au N. et une pointe de terre qui s’avance au S. près de Barletta ; 60 kil. sur 35.

MANGALORE, v. et port de l’Inde anglaise (Madras), ch.-l. du district de Kanara, sur la côte de Malabar, par 72° 25' long. E., 12° 49' lat. N. ; 30 000 hab. Commerce de sel, riz, bétel, poivre, bois de sandal, safran. — Jadis ch.-l. de tout le Kanara et l’une des principales villes du Maïssour. Tippou-Saëb y signa le 11 mars 1784 une paix avantageuse avec l’Angleterre. Les Anglais la possèdent depuis 1799.

MANGET (J. J.), médecin érudit de Genève, né en 1652, m. en 1742, exerça dans sa ville natale, y fut longtemps doyen de la Faculté de médecine et fut nommé en 1699 médecin honoraire du roi de Prusse. Outre quelques ouvrages originaux, on lui doit de précieux recueils et de savantes compilations : Bibliotheca anatomica, Genève, 1685-1699, 2 v. in-f. ; Bibl. medico-practica, 1695-98, 4 vol. in-f. ; Bibl. chimica curiosa, 1702, 2 vol. in-f. ; Theatrum anatomicum, 1717, 2 vol. in-f., avec les planches d’Eustache ; Bibl. pharmaceutico-medica, 1703, 2 vol. in-f. ; Bibl. scriptorum medicorum, 1731, 4 vol. in-f. ; Bibl. chirurgica, 1721, 4 vol. in-f.

MANGEY (Thomas), savant anglais, né en 1684 à Leeds, m. en 1755, chapelain de l’évêque de Londres, puis chanoine du chapitre de Durham, a donné une éd. estimée de Philon, Londres, 1742, 2 vol. in-fol.

MANGOU, grand-khan des Mogols, fils aîné de Touli, qui était le 4e fils de Gengis-Khan, se fit proclamer en 1250. Tout occupé d’étendre son vaste empire. il envoya à la fois ses armées en Chine, dans le Thibet, en Perse et en Syrie : l’un de ses frères, Houlagou, s’empara de la Perse et détruisit l’empire des califes ; un autre de ses frères, Koublaï, conquit la plus grande partie de la Chine, Mangou périt en 1259 au siége d’une ville de ce pays. Louis IX, le croyant chrétien sur le faux bruit qui s’en était répandu, lui envoya une ambassade qui n’eut aucun résultat. V. RUBRUQUIS et DUPLAN DE CARPIN.

MANHARTSBERG, chaîne de montagnes de l’archiduché d’Autriche, se dirige du N. au S., s’étend de la Moravie au Danube, et divise le territoire au-dessous de l’Ens en deux-cercles : 1o Manhartsberg inférieur, entre la Moravie au N. et à l’E., le Danube au S. et le Haut-Manhartsberg à l’O. : 110 kil. sur 49 ; 260 000 hab. ; ch.-l., Korneubourg ; — 2o Manhartsberg supérieur, entre la Bohême au N. et au N. O., le cercle de la Mühl à l’O., le Danube au S. et le Bas-Manhartsberg à l’E. : 102 kil. sur 95 ; 220 000 hab. ; ch.-l., Krems.

MANHEIM, v. du grand-duché de Bade, ch.-l. du cercle du Bas-Rhin, au confluent du Neckar et du