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licencieuses. Ses principaux ouvrages sont : Rime amorose, 1602 ; l’Adone, en 20 chants, 1623 ; la Murtoléide (sonnets contre Murtola), 1626 ; Strage degli Innocenti, 1633.

MARINI (Gaétan), antiquaire, né en 1740, à Sant' Arcangelo de Romagne, m. en 1815, embrassa l’état ecclésiastique, se rendit à Rome en 1764, et devint préfet des archives du St-Siége. On a de lui : Inscrizioni antiche delle ville e de' palazzi Albani, 1785 ; Gli atti e monumenti de' fratelli Arvali, 1795 ; Papiri diplomatici descritti ed illustrati, 1805 : c’est un riche recueil de Papyrus. Son ouvrage De' fratelli Arvali est une œuvre capitale, regardée comme classique pour cette branche de l’archéologie. Ce savant était correspondant de l’Institut.

MARINO FALIERO. V. FALIERO.

MARINUS, philosophe platonicien du Ve siècle, né en Syrie, étudia à Athènes sous Proclus, lui succéda en 485, et mourut dans un âge peu avancé. Il avait composé des Commentaires sur le Traité de l’âme (d’Aristote), sur les Dialogues de Platon, etc. ; mais de tous ces écrits, il ne nous est parvenu que la Vie de Proclus, publiée par J. Alb. Fabricius, avec version lat. et notes, Hambourg, 1700, et par M. Boissonade, Leips., 1814, et réimpr. dans la collection Didot, à la suite du Diogène-Laërce.

MARION DELORME. V. DELORME.

MARIOTTE (Edme), physicien distingué, membre de l’Académie des sciences, né en Bourgogne vers 1620, m. en 1684, a confirmé par ses expériences la théorie du mouvement des corps de Galilée, et a surtout avancé l’hydrostatique et la théorie de la vision. On lui doit la loi qui consiste en ce que le volume d’une masse de gaz à une température constante varie en raison inverse de la pression qu’elle supporte. Le Recueil de ses ouvrages a paru à La Haye, 1740, 2 tomes in-4. Son Traité du mouvement des eaux a été publié par La Hire, Paris, 1786. Mariotte était prêtre et possédait le prieuré de Saint-Martin-sous-Beaune.

MARIPOSA, riv. aurifère de la Californie, sort de la Sierra-Nevada et se jette dans le San-Joaquim par la riv. dr. ; elle donne son nom à un comté où se trouvent de riches placers, ainsi qu’au ch.-l. du comté.

MARIQUITA, v. de la Nouv.-Grenade, à 105 k. N. O. de Bogota ; elle a été le ch.-l. de la prov. de Mariquita, dans le dép. de Condinamarca. — Cette prov., au S. de celle d’Antioquia, a 225 k. sur 100 et 80 000 h. Son ch.-l. actuel est Honda.

MARISTES ou CLERCS DE MARIE, congrégation religieuse fondée en 1818 à Bordeaux par l’abbé Cheminade, docteur de Sorbonne, et autorisée en 1825, a pour but de donner à la jeunesse une éducation chrétienne. Elle se compose de prêtres et de laïques qui n’ont aucun costume particulier et qui vivent de la vie commune. Elle est répandue en France, en Suisse, en Allemagne, aux États-Unis ; le siége de l’administration est à Bordeaux. Elle possède à Paris le collége Stanislas, et dirige un grand nombre d’institutions, d’écoles primaires, d’écoles industrielles et des fermes-modèles. À la différence des Frères des Écoles chrétiennes, les Frères Maristes peuvent aller seuls et recevoir des rétributions.

MARITZA (la), l’Hèbre, riv. de la Turquie d’Europe (Roumélie), naît dans le versant N. E. du Despoto-Dagh, à 26 kil. O. du Kustendji, coule à l’E., puis, au S ;, arrose Philippopoli, Andrinople, où elle devient navigable, puis Demotica, et tombe dans l’Archipel après un cours d’env. 380 kil. V. HÈBRE.

MARIUS (Caïus), général romain, né vers l’an 153 av. J.-C. près d’Arpinum, d’une famille plébéienne et obscure, se distingua au siége de Numance (134), fut élu tribun du peuple par l’appui de Métellus (119), puis préteur (116), et accompagna Métellus envoyé en Afrique contre Jugurtha. Il se fit bientôt un parti dans l’armée, chercha à rendre odieux Métellus, qui avait été son bienfaiteur, et se fit charger à sa place de la conduite de la guerre de Numidie avec le titre de consul (107 av. J.-C.) : il eut Sylla pour questeur dans cette expédition. La personne de Jugurtha ayant été livrée par Bocchus, il mit ainsi fin à la guerre (106). Devenu l’idole du peuple, Marius fut nommé consul cinq années de suite. Il tailla en pièces, l’an 102, auprès d’Aquæ Sextiæ, les Teutons, qui allaient envahir l’Italie, puis il extermina les Cimbres à Verceil (101). De retour à Rome, Marius soutint d’abord Saturninus (100), puis, voyant le parti populaire vaincu, il se retira en Asie. Chargé, dans la Guerre sociale (90-88), d’agir conjointement avec Sylla, il ne tarda pas à entrer en lutte avec ce général. En 88, il se fit décerner par le peuple la direction de la guerre contre Mithridate, que le Sénat avait déjà confiée à Sylla ; mais celui-ci marcha sur Rome, et en chassa Marius, qui se vit réduit à se cacher dans les marais de Minturnes. Découvert dans sa retraite, il fut jeté dans les prisons de la ville ; on raconte que l’on envoya un esclave cimbre pour le tuer, que Marius, le voyant approcher, lui cria : « Malheureux, oseras-tu bien tuer Marius ? » et que l’esclave épouvanté laissa tomber son arme et s’enfuit. Marius, rendu à la liberté, s’enfuit en Afrique, où il erra quelque temps sur les ruines de Carthage. Ayant appris que Cinna tentait à Rome une révolution en sa faveur, il revint en Italie (87) avec 1000 hommes seulement. Il vit bientôt grossir sa troupe, entra dans Rome, malgré la résistance du Sénat, s’y fit nommer consul pour la 7e fois, et assouvit sa vengeance par les plus cruelles proscriptions (86 av. J.-C.) ; mais environ quinze jours après son retour, il mourut d’un excès de vin. Quelques historiens pensent que, déchiré par ses remords, il s'ôta lui-même la vie. Marius dut toute sa puissance au parti démocratique, dont il était le chef et le représentant. Comme général, il dut surtout ses succès à son habileté dans la tactique ; il introduisit dans la légion d’importantes réformes. La Vie de Marius a été écrite par Plutarque. M. Arnault a donné une tragédie de Marius à Minturnes. — Marius laissait un fils adoptif, le Jeune Marius, qui partagea sa fortune, et qui, après sa mort, se fit nommer consul avec Carbon, l’an 82av. J.-C. Il renouvela la guerre contre Sylla ; mais, battu à Préneste, il se fit tuer da désespoir. Il était aussi beau que brave.

MARIVAUX (P. CARLET DE CHAMBLAIN de), écrivain, né à Paris en 1688, m. en 1763, était fils du directeur de la monnaie de Riom. Admis de bonne heure dans la société la plus brillante de Paris, il s’y fit remarquer comme bel esprit. Il travailla surtout pour la scène, et donna, soit au Théâtre-Italien, soit au Théâtre-Français (1720 à 1746), un grand nombre de comédies qui eurent pour la plupart du succès ; les plus connues sont : la Surprise de l’Amour (il donna deux pièces sous ce titre, l’une aux Italiens, 1722, l’autre aux Français, 1727), les Jeux de l’amour et du hasard, 1730 ; le Legs, 1736 ; les Fausses confidences, 1736 ; l’Épreuve nouvelle, 1740. On a aussi de lui plusieurs romans : le Don Quichotte moderne, Marianne, le Paysan parvenu, où l’on trouve trop souvent des peintures offensantes pour les mœurs. Marivaux est un écrivain spirituel, délicat, original ; ses écrits prouvent une étude profonde du cœur humain et surtout du caractère de la femme ; mais son analyse est trop subtile ; il tombe souvent dans une métaphysique alambiquée pour laquelle on a créé le nom de marivaudage. Il fut reçu à l’Académie française en 1743. Ses Œuvres ont été réunies en 12 vol, in-8, Paris, 1781 ; Duvicquet en a donné une édition nouvelle, avec notice biographique et littéraire, 1826-30, 10 vol. in-8.

MARKLAND (Jérémie), philologue anglais, né en 1693, mort en 1776, a publié de bonnes éditions des Silves de Stace, Londres, 1728, des Suppliantes d’Eschyle et des deux Iphigénies d’Euripide,1771. On a aussi de lui des Remarques sur les Lettres de Cicéron à Brutus et de Brutus à Cicéron, 1745, dans lesquelles il conteste l’authenticité de ces lettres.

MARLBOROUGH (John CHURCHILL, duc de), général anglais, né en 1650 à Ash dans le Devonshire,