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fut fortifié en 1620, démantelé, puis restauré par Louis XIV. Bombardé en 1815.

MARSALA (pour Mers Allah), l'anc. Lilybée, v. et port de Sicile (Trapani), près de la mer, à 150 kil. S. O. de Palerme; 25 000 h. Aux env., grains, coton, huile; vin renommé. — La ville moderne de Marsala fut fondée par les Sarrasins sur les ruines de l'antique Lilybée. Elle possédait jadis un beau port, le premier de la Sicile au temps des Romains; il fut détruit par Charles-Quint en 1532, de peur qu'il ne tombât aux mains des Turcs. C'est à Marsala que débarqua Garibaldi, le 10 mai 1860, et qu'il remporta son premier succès sur les troupes napolitaines.

MARSALQUIVIR. V. MERS-EL-KEBIR.

MARSAN (Le), petit pays de la Gascogne, à l'E. des Landes et à l'O. du Gabaret et de l'Armagnac, avait pour capit. Mont-de-Marsan. Il formait le N. de la Chalosse et est auj. compris dans le dép. des Landes. — Habité au temps de César par les Élusates, ce pays fut ensuite compris dans la Novempopulanie; il passa sous la domination des Visigoths au Ve s., puis eut des vicomtes particuliers. Au Xe siècle il appartenait aux ducs de Gascogne; il entra en 1118 par mariage dans la maison des comtes de Bigorre et fut réuni au Béarn en 1256. Il fut acquis depuis par la maison de Lorraine et donna son nom à l'une des branches de cette famille.

MARSANNE, ch.-l. de c. (Drôme), à 14 kil. N. E. de Montélimart; 500 hab. Mûriers, soieries.

MARSA-SOUZA. V. MARZA.

MARSDEN (William), orientaliste anglais, né en 1755 en Irlande (Wicklow), m. en 1837, remplit divers emplois dans l'Inde, fut résident anglais à Bencoulen (Sumatra), puis deuxième secrétaire de l'amirauté, et quitta les affaires en 1807 pour se livrer tout entier à l'étude. On a de lui : Histoire de Sumatra, Londres, 1783, trad. dès 1785, Grammaire et Dictionnaire de la langue malaise (langue à peine étudiée jusque-là), 1812, et une traduction anglaise du Voyage de Marco-Polo, 1818, avec de savantes notes qui confirment le témoignage du voyageur vénitien.

MARSEILLAIS (les). On nomma ainsi dans la Révolution un bataillon de fédérés de Marseille qui s'était signalé par son ardeur révolutionnaire et ses excès et qui fut appelé à Paris par les Jacobins pour accélérer la chute de la monarchie. Arrivés le 30 juillet, ils envoyèrent dès le 2 août une députation à l'Assemblée nationale pour demander la déchéance du roi; ils prirent une grande part à l'attaque des Tuileries au 10 août. Quoique recrutés à Marseille, les Marseillais étaient pour la plupart étrangers à la ville même.

MARSEILLAISE (la), chant martial composé en 1792 par Rougé de l'Isle. V. ce nom.

MARSEILLAN, v. de France (Hérault), à 26 k. E. de Béziers; 3691 hab. Petit port, salines; pêcheries.

MARSEILLE, Massilia, une des plus grandes villes de France, ch.-l. du dép. des Bouches-du-Rhône, sur la Méditerranée, à 802 E. S. E. de Paris par la route, 862 par chemin de fer; 260 000 hab. Évêché, suffragant d'Aix; église consistoriale calviniste, ch.-l. de division militaire, trib. de 1re inst. et de commerce; faculté des sciences, école secondaire de médecine; écoles de commerce et d'industrie; école de musique. Vaste port, le plus commerçant de la France, pouvant tenir 1200 navires. L'entrée de ce port est défendue par les forts St-Nicolas à droite et St-Jean à gauche; les îlots fortifiés d'If, Pomègue et Ratonneau, réunis au moyen d'une digue, ferment la rade. Un autre port, terminé en 1858, a été créé au bas de l'anc. ville, au quartier de la Joliette (nom tiré de celui de Jules-César) : il est formé par une digue de 1220 m. de long, jetée en mer parallèlement à la côte, et par deux autres digues perpendiculaires à la précédente. On distingue dans Marseille la Vieille ville, à gauche en venant de la mer, et la Ville neuve, à droite; celle-ci, régulière et superbe. On y remarque : le cours, magnifique avenue de 2 k., les rues d'Aix, de Rome et de la Cannebière; les places Royale, Castellane, St-Ferréol, les allées Meillan, la promenade autour du port; puis la cathédrale, l'hôtel de ville, le Grand-Théâtre, le Lazaret (le plus beau de l'Europe), l'Observatoire (dans une belle position), la statue de Belzunce, sur le cours. La ville est abondamment pourvue d'eau par un canal d'irrigation dérivé de la Durance et par l'aqueduc de Roquefavour (V. ce nom). Athénée; académie des sciences, belles-lettres et arts; société de médecine, société de statistique; jardin botanique, jardin de naturalisation, bibliothèque, superbe musée, cabinet d'histoire naturelle; diverses institutions de bienfaisance; banque, hôtel des monnaies. Industrie très-actiye : savon, bonneterie, calottes façon Tunis, chapeaux, maroquin, céruse, soufre, bougies, raffineries, teinturerie, verrerie, etc. Immense commerce d'importation et d'exportation avec le Levant, l'Afrique septentrionale, l'Italie, l'Espagne, la Hollande, l'Angleterre, la Baltique, les Antilles, etc. Service des paquebots de la Méditerranée; chemin de fer. Chantiers de construction navale. — Marseille est une colonie des Phocéens; elle fut fondée en 600 av. J.-C. et fonda bientôt elle-même beaucoup de villes aux environs (Agde, Antibes, Nice, La Ciotat, etc.). Rivale de Carthage, elle partagea avec cette ville célèbre le commerce de la Méditerranée : ses flottes allaient jusque dans l'Océan, et quelques-unes dans la Baltique. De bonne heure alliée aux Romains, c'est elle qui leur ouvrit le chemin de la conquête de la Gaule en les appelant à son secours contre les Ligures (153), puis contre les Cavares (125). Lors de la formation de la Province romaine de Gaule, Marseille n'y fut pas comprise et resta ville libre, alliée de Rome. Ayant pris parti pour Pompée, elle fut assiégée et prise par les troupes de César, 49 av. J.-C. Néanmoins, elle conserva son indépendance et redevint bientôt florissante : elle eut des écoles fameuses sous l'empire et mérita d'être appelée la Nouvelle Athènes. Le Christianisme y fut introduit au IIIe siècle; une tradition fabuleuse l'y fait même apporter dès le Ier siècle par S. Lazare, après sa résurrection. Au VIIIe siècle, les Arabes la ruinèrent; elle ne se releva que lentement. Marseille passa au IXe siècle sous la domination de Boson, roi d'Arles; lors de l'absorption du royaume d'Arles dans l'empire, elle redevint indépendante; elle s'érigea en république en 1214; mais elle fut soumise au XIIIe siècle par Charles d'Anjou, comte de Provence. Elle fut réunie à la couronne avec la Provence en 1481. Elle conservait encore quelques privilèges; Louis XIV, en 1660, les lui ôta. En 1720 et 1721 elle fut ravagée par une peste terrible qui fit éclater le dévouement de son évêque (Belzunce) et de son corps municipal. Ayant, en 1793, pris parti pour les Girondins, elle fut prise et soumise au régime de la Terreur. La conquête d'Alger et le percement de l'isthme de Suez lui ont ouvert une nouvelle ère de prospérité. Des insurgés y installèrent la Commune (23 mars-4 avril 1871). — A Marseille sont nés Pythéas, Pétrone; H. d'Urfé, Puget, Plumier, Mascaron, Dumarsais, Barbaroux, Th. Barthe, Lantier, Pastoret, Thiers, Reybaud, etc

MARSEILLE, ch.-l. de c. (Oise), à 19 kil. N. O. de Beauvais; 800 hab. Mégisseries, tanneries.

MARSES, Marsi, peuple de l'Italie ancienne, de la famille sabellique, habitait au S. O. des Vestins et des Marrucins, dans les montagnes qui entourent le lac Fucin et touchait le Latium au S. ; ch.-l., Marrubium. Ils passaient pour les plus braves guerriers de l'Italie, d'où le proverbe: Nec de Marsis, nec sine Marsis posse triumphari. Ils eurent la plus grande part à la guerre sociale qu'on nomme aussi quelquefois Guerre Marsique. V. GUERRE SOCIALE.

Le nom de Marses était encore porté par une tribu germaine, appartenant à la famille des Istævons et comprise dans la ligue chérusque; ils habitaient les bords septentr. de la lippe.

MARSH (James), chimiste, né en 1789, occupa pendant 40 ans une modique place à l'arsenal de Lon-