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né en 1628, à Brives-la-Gaillarde, m. en 1698, a traduit en français l’Eunuque, l’Heautontimorumenos et l’Hécyre, de Térence, Paris, 1673; Horace, 1678, Virgile, 1681, Perse et Juvénal, 1682, Ovide, 1697. Il est un peu plus élégant que l'abbé de Marolles, mais on fait encore plus de cas de ses notes que de ses traductions. Il a en outre publié des Mémoires de ce qui s'est passé en France.... de 1608 à 1636, connus aussi sous le nom de Mémoires de Gaston, duc d'Orléans, Amst., 1683.

MARTIGNAC (J. B. GAGE de), homme d'État, né à Bordeaux en 1776, mort en 1832, exerça d'abord comme avocat au barreau de Bordeaux et se fit en même temps connaître par de spirituels vaudevilles. Au retour des Bourbons (1814), il entra dans la magistrature, devint procureur général à Limoges, fut élu député en 1821 et se distingua à la tribune par son éloquence et ses vues élevées. En 1827, après la chute du ministère Villèle, il fut appelé au ministère de l'intérieur : il s'y montra libéral et conciliant, et y joua un rôle si important que son nom est resté au cabinet dont il faisait partie. Il travaillait avec succès à rapprocher les partis, lorsqu'il fut renversé par le ministère Polignac, qui amena bientôt la révolution de 1830. Néanmoins, quand les ministres de Charles X furent mis en accusation devant la Cour des Pairs à la suite de cette révolution, Martignac accepta généreusement la défense de M. de Polignac.

MARTIGNY, Martinach en allemand, l’Octodurus des anciens, v. de Suisse (Valais), sur la Dranse, près de son confluent avec le Rhône, à 28 kil. O. de Sion; 1200 hab. Commerce de transit. Ruines d'un château fort construit au XIIIe siècle par les ducs de Savoie. Cette ville a beaucoup souffert des inondations de 1593 et 1818. Elle fut jusqu'au VIe siècle le siège de l'évêché du Valais, transféré depuis à Sion.

MARTIGUES (Les), ch.-l. de c. (B.-du-Rhône), à 40 kil. S. O. d'Aix, sur le canal qui fait communiquer l'étang de Berre avec la mer; 7299 hab. La ville se compose de trois parties, qui étaient jadis trois îles distinctes : St-Geniez, Ferrières, Jonquières, qui furent réunies en 1581, ce qui l'a fait surnommer la petite Venise. Chapelle Notre-Dame de la Mer, où l'on va en pèlerinage. Chantiers de construction navale, huile de bouche de 1re qualité, vins, thons, etc. — On croit que cette ville est l'anc. Maritima Colunia, capitale des Anatilii. Réunie au comté de Provence en 1382, elle fut érigée en vicomte par le roi René, et en principauté par Henri IV en faveur de Marie de Luxembourg, duchesse de Mercœur.

MARTIN (S.), évêque de Tours, né vers 316 à Sabarie en Pannonie (auj. Stein-am-Anger), m. vers 397 ou 400, était fils d'un tribun militaire. Il fut d'abord soldat lui-même, servit dans les légions de l'empereur Constance et s'y distingua par sa charité. Il fut ordonné prêtre par S. Hilaire, évêque de Poitiers, vécut quelque temps en ermite, et fut, malgré lui, nommé évêque de Tours en 374. Il convertit tout son diocèse, ainsi que la partie occid. et septentr. de la Gaule, et mérita d'être considéré comme un des patrons de cette contrée. Il bâtit près de Tours le monastère connu depuis sous le nom de Marmoutier (Martini monasterium). Il fit de nombreux miracles. Il mourut à Candes (Indre-et Loire, au confluent de la Loire et de la Vienne) : ses restes furent rapportés à Tours où ils sont l'objet d'une vénération particulière et où une église lui fut consacrée. Cette église était au moyen âge un asile inviolable; à la même époque, la chape du saint servait d'étendard national. Sa fête se célèbre le 11 nov. Grégoire de Tours, Sulpice Sévère et Fortunat ont laissé d'intéressants détails sur ce saint, l'un des types les plus curieux des légendes du moyen âge. Sa Vie a été écrite par Jean Gatineau, poëte du XIIIe s. (publiée en 1860 par l'abbé Bourassé), et plus récemment par Dom Gervaise.

MARTIN Ier (S.), pape de 649 à 654, était toscan. Il condamna l'hérésie des Monothélites, et encourut par là la colère de l'empereur Constant II, qui le fit enlever de Rome et traîner à Constantinople, puis l'envoya en exil à Cherson, dans la Tauride, où il mourut. On le fête le 12 nov.

MARTIN II et III, papes de 882 à 884, et de 942 à 946, n'ont rien fait de remarquable.

MARTIN IV, pape, nommé d'abord Simon de Brion, était Français. Il régna de 1281 à 1285, soutint Charles d'Anjou, roi de Sicile, contre Pierre d'Aragon, excommunia ce dernier prince et condamna sévèrement les auteurs des Vêpres Siciliennes (1282).

MARTIN V, Othon Colonna, fut élu en 1417, après que Jean XXIII eut été déposé par le concile de Constance, et mit fin au grand schisme d'Occident. Il présida le concile de Constance jusqu'à ce qu'il fût terminé (22 avril 1418) et fit anathématiser par ce concile les partisans de Jean Huss. Il rétablit l'autorité du pape sur l’État ecclésiastique, se fit rendre par Jeanne II, reine de Naples, le château St-Ange, Ostie et Civita-Vecchia, qu'avait pris Ladislas, prédécesseur de cette princesse, et reprit sur le condottiere Braccio di Montone la ville de Pérouse, où il s'était établi. Il mourut en 1431, à l'instant où allait s'ouvrir le concile de Bâle.

MARTIN (Dom Jacques), Bénédictin de St-Maur, né en 1684, à Fanjaux (Hte-Garonne). m. en 1751, possédait une vaste érudition, mais un esprit trop systématique. On a de lui : la Religion des Gaulois, Paris, 1727; Éclaircissements sur les origines celtiques et gauloises, 1744; Histoire des Gaules, 1752-54; ainsi ue des traductions des Confessions et du traité de l’Origine de l'âme de S. Augustin.

MARTIN (J. B.), dit M. des Batailles, peintre, né à Paris en 1659, m. en 1735, peignit pour le château de Versailles une grande partie des victoires de Louis XIV, et pour celui de Lunéville les principales actions de Charles-Quint. Il fut nommé directeur des Gobelins.

MARTIN (François), gouverneur français de Pondichéry, fonda cette colonie en 1683, eut à y combattre les Hollandais, et après une belle défense capitula en 1693. La France ayant recouvré cet établissement à la paix de Ryswyk, 1697, il fut nommé président du conseil de la colonie. Il y mourut vers 1727.

MARTIN (Claude), major général au service de la Compagnie anglaise des Indes, né à Lyon en 1732, était fils d'un tonnelier. Il s'embarqua pour l'Inde en 1751, et, après la reddition de Pondichéry, il prit du service dans l'armée anglaise de la compagnie des Indes. Il se signala par sa bravoure et devint successivement capitaine, colonel (1790), major général (1796); il combattit Tippou-Saëb et obtint la faveur du nadab d'Aoude, qui le nomma surintendant de son arsenal, et à la cour duquel il fit une immense fortune. Il mourut en 1800, laissant environ 12 millions : il léguait à chacune des villes de Luknow, Calcutta et Lyon une somme de 700 000 fr., afin qu'on y créât des établissements de bienfaisance et des maisons d'éducation pour les pauvres. Il a été fondé à Lyon, sur ces fonds, une école populaire et gratuite de commerce et d'industrie, qui a été nommée La Martinière, en mémoire du major Martin. Le roi d'Aoude lui éleva un magnifique monument à Luknow.

MARTIN (Jean Blaise), chanteur et acteur de l'Opéra-Comique, né à Paris en 1767, m. en 1837, avait une voix de baryton aussi souple qu'étendue. Il débuta en 1788 au théâtre Feydeau avec le plus brillant succès, devint bientôt aussi habile comédien que chanteur distingué, et se fit une telle réputation que son nom est resté à son emploi, qui était celui des comiques, et particulièrement des valets. Il quitta la scène en 1822, et y rentra de 1830 à 1833. Les opéras où il réussissait le plus étaient : Gulistan, Picarus et Diego, l’Irato, Lulli et Quinault, Ma tante Aurore, Jean de Paris, le Nouveau seigneur de village, les Voitures versées, le Maître de chapelle.

MARTIN (Aimé), homme de lettres, né en 1786 à Lyon, m. en 1847, fit en 1813 un cours d'histoire littéraire à l'Athénée de Paris, devint en 1815 secré-