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MASSIQUE (mont), Massicus mons, auj. Massico, au N. de Mondragone; montagne de l'Italie anc., sur les confins du Latium et de la Campanie, et très-près de Falerne, était renommée par ses vins.

MASSIVA, prince numide, parent de Masinissa. Lorsque Jugurtha fut mandé à Rome pour rendre comte de sa conduite, Massiva sollicita du sénat le royaume de Numidie; Jugurtha, craignant l'effet de sa démarche, le fit assassiner.

MASSON (Jean Papire), historien, né en 1544, à St-Germain-Laval, dans le Forez, m. en 1611, remplissait à Paris les fonctions de substitut du procureur général. Ses principaux ouvrages sont : Annalium libri IV, quibus res gestæ Francorum explitantur, Paris, 1577 et 1598; De Episcopis Urbis (Romæ) qui Ecclesiam rexerunt, 1586 (c'est une histoire des Papes); Notitia episcopatuum Galliæ quæ Francia est, 1606 et 1610; Descriptio fluminum Galliæ, 1618; Historia calamitatum Galliæ, a Constantino Cæsare usque ad Majorianum (dans le t. I des Francorum scriptores de Duchesne); des éditions des Lettres de Gerbert, des Œuvres de Loup, d'Agobard et de Gerbert, et de précieuses biographies sous le titre d’Elogia. — Son frère, Jean Masson, aumônier du roi, a aussi laissé quelques écrits historiques, entre autres une Histoire de Jeanne d'Arc, 1612.

MASSON (Jean), ministre protestant, né en 1680, m. vers 1750, était fils d'un ministre chassé de France lors de la révocation de l'Édit de Nantes. Il a écrit, avec son frère Samuel et son cousin Philippe, une Histoire critique de la République des lettres, Utrecht, 1712-18, 15 vol. in-12. On lui doit aussi des Vies d’Horace, d’Ovide, de Pline le Jeune.

MASSON (Ch. Franç. Philibert), né en 1762, à Blamont en Franche-Comté, m. en 1807, associé de l'Institut, entra en 1786 au service de la Russie et devint major et secrétaire du grand-duc Alexandre. Expulsé par Paul I comme partisan de la Révolution, il revint en France et fut nommé secrétaire général de la préfecture de Rhin et Moselle. On a de lui des Mémoires secrets sur la Russie, 1802; les Helvétiens, poëme en 10 chants, où il chante la lutte des Suisses contre Charles le Téméraire, 1800; des Odes, et la Nouvelle Astrée, roman, 1802.

MASSON (François), statuaire, élève de G. Coustou, né en 1745, à Vieille-Lire en Normandie, m. en 1807, exécuta la belle fontaine de la place de l'évêché à Noyon, fit, pendant la Révolution, les bustes des personnages marquants de l'Assemblée constituante, composa un groupe allégorique du Dévouement à la patrie, et fut chargé d'élever un monument à J. J. Rousseau. On lui doit encore des statues de Périclès, de Cicéron, et du général Caffarelli, des bustes de Kléber, de Lannes, et le tombeau de Vauban, aux Invalides. Cet artiste unit la grâce à la vigueur, et rend la nature avec autant de finesse que d'exactitude.

MASSORÈTES (de l'hébreu massora, tradition), docteurs juifs qui aidèrent à fixer d'après les manuscrits et la tradition orale la leçon du texte sacré en y ajoutant les points-voyelles. L'origine de ces points-voyelles est fort incertaine : elle a été attribuée aux docteurs de l'école de Tibériade (au Ve siècle), à Esdras, et même à Moïse; cependant quelques-uns pensent qu'elle ne remonte pas plus haut que le IXe siècle. Plusieurs hébraïsants ont combattu cette innovation, notamment Cappel et Masclef.

MASSOUAH, v. et port d'Abyssinie, dans le Samara, par 37° 17' long. E., 15° 34' lat. N., dans une île de la mer Rouge, appartient à la Turquie; 2000 cabanes. Commerce maritime actif; consulat français.

MASSOURE (LA). V. MANSOURAH.

MASSUET (Pierre), littérateur, né en 1698 à Mouzon (Meuse), m. en 1776, entra chez les Bénédictins à Metz, puis se retira en Hollande, où il embrassa le Protestantisme. On a de lui : Histoire des rois de Pologne, Amst., 1733; — de la guerre présente, 1735; — de la dernière guerre, avec la Vie du prince Eugène, 1736-37;— de l'empereur Charles VI, 1742. Il fut le principal rédacteur de la Bibliothèque raisonnée des ouvrages des savants de l'Europe, Amst., 1728-53, 52 vol. in-12, et rédigea une précieuse Table des matières contenues dans les Mémoires de l'Académie des sciences, de 1699 à 1734, Amst., 1741, in-4.

MASSYAD, v. et forteresse de Syrie, aux env. de Beyrout, est regardée comme le ch.-l. des Ismaéliens de Syrie. Elle fut prise et détruite par les Turcs.

MASSYLES ou MASSYLIENS, nation numide qui habitait toute la partie orientale de la Numidie, à l'E. des Massésyliens, eut pour roi Masinissa.

MASULIPATAM, v. de l'Inde anglaise (Madras), dans un îlot du golfe de Bengale, à 20 k. N. de l'emb. de la Kistnah, par 78° 55' long. E., 16° 10' lat. N.; 80 000 h. Bon port, forteresse importante. Beaux tissus de coton dits chints, renommés par leur finesse et leur belle couleur, tabac, etc. Grand commerce avec la Chine, les Birmans, la Perse, l'Arabie. — Masulipatama été successivement aux Mongols, aux Mahométans, aux Français (1751), aux Anglais (1759) qui l'ont gardée depuis ce temps.

MATAMORAS, v. du Mexique, dans l'anc. prov. de Tamaulipas, sur la r. dr. du Rio Bravo del Norte, à 60 k. de son embouchure. Elle fut enlevée aux Mexicains par les Texiens en 1839 et fut occupée en 1846 par les troupes des États-Unis, qui y défirent les Mexicains.

MATAN, v. de l'île de Bornéo, ch.-l. du roy. de Matan, sur une riv. de même nom, à 900 kil. S. O. de Bornéo; 10 000 hab. Le roy. de Matan, sur la côte occid. de Bornéo, est auj. vassal des Hollandais. Le roi de Matan possédait un diamant brut de 367 carats, qui, réduit à 183 par la taille, serait de tous ceux qu'on connaît le troisième en grosseur.

MATANZAS, v. de l'île de Cuba, sur la côte N., à 80 kil. E. de la Havanne ; 25 000 hab. Chemin de fer pour Cardenas. Commerce considérable en sucre, mélasse et café. La flotte hollandaise défit la flotte portugaise en vue de cette ville en 1627.

MATAPAN (cap), Tænarium prom., cap de Grèce, à l'extrémité S. de la Morée, par 36° 22' 58" lat. N'., 20° 9' long. E. C'est le point le plus méridional du continent européen.

MATAREM (Empire de), anc. État de l'île de Java, comprenait à peu près l'île entière au XVe siècle, mais avait pour noyau les deux provinces de Sourakarta et de Djocjakarta. Les Hollandais dominent dans ce pays depuis 1775.

MATARIEH, v. de la Basse-Égypte, près des ruines de l'anc. On ou Héliopolis, à 10 kil. N. N. E. du Caire. Kléber y défit les Turcs le 20 mars 1800.

MATARO, Iluro ? v. et port d'Espagne (Catalogne), sur la Méditerranée, à 27 kil. N. E. de Barcelone; 15 000 hab. Divisée en vieille ville et ville neuve, la 1re très-ancienne, la 2e plus moderne; celle-ci est assez jolie; il s'y trouve beaucoup de peintures à fresque. Chemin de fer. Industrie active : velours, soieries, bas, blondes, dentelles, verreries, chantiers de construction. Vins rouges, eaux-de-vie. Antiquités.

MATELLES (LES), ch.-l. de cant. (Hérault), à 14 k. N. O. de Montpellier; 400 hab.

MATERA, Mateola, v. d'Italie, dans l'anc. roy. de Naples (Basilicate), sur la Gravina, à 67 k. E. de Potenza; 13 000 h. Archevêché (avec Acerenza). Cathédrale remarquable. Cette ville fut fondée 8 siècles av. J.-C. C'est là que Guillaume Bras de Fer fut créé comte de Pouille.

MATHA, ch.-l. de c. (Charente-Inf.), à 18 k. S. E. de St-Jean-d'Angély; 900 hab. Eau-de-vie.

MATHA (S. Jean de). V. JEAN (S.).

MATHAN, prêtre de Baal et conseiller d'Athalie, était un Juif apostat. Il fut tué devant l'autel de Baal par ordre du grand prêtre Joad, 876 av. J.-C.

MATHATHIAS, Juif, de la race des Asmonéens, père des Machabées, refusa de sacrifier aux idoles, se mit à la tête des Juifs soulevés contre les rois de Syrie, 166 av. J.-C., parcourut le pays, détruisit partout les autels des faux dieux, et rétablit le culte du