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bliothèque, galerie de peinture, cabinet de monnaies et médailles, cabinet d'histoire naturelle, musée d'antiquités romaines, etc. Industrie : faïence, meubles, cartes à jouer, tissus de coton, imprimeries; perles fausses, instruments de musique et de précision; vins et jambons renommés. Grand commerce : érigée en port franc par Napoléon Ier en 1809, Mayence est le centre d'une navigation active sur le Rhin; on y fait des affaires considérables d'expédition et de transit. Aux environs, belle Chartreuse; maison de plaisance d'été, dite la Favorite. Patrie de Guttemberg. — Fondée par Drusus 13 ans av. J.-C., Moguntiacum fut une place importante sous les Romains et devint la métropole de la Germanie; détruite lors de l'invasion des barbares (406), elle fut rebâtie par les rois francs, et embellie par Charlemagne; elle avait été érigée en archevêché pour S. Boniface dès 751; elle eut dès le XVe siècle une université qui fut supprimée en 1802. Après avoir été ville libre et impériale pendant longtemps, elle fut soumise aux archevêques depuis 1462. Souvent assiégée : prise par les Suédois en 1631, par les Français en 1644, 1688 et en 1792; remise aux Prussiens en 1793 par capitulation après une belle défense (V. MERLIN); rendue à la France par la paix de Campo-Formio 1797, elle fut jusqu'en 1814 le ch.-l. du dép. de Mont-Tonnerre. Le congrès de Vienne la donna au grand-duc de Hesse-Darmstadt. Elle fut déclarée forteresse fédérale en 1825.

MAYENCE (Archevêché et Électorat de), un des États de l'anc. empire d'Allemagne, dans le cercle du Bas-Rhin, comprenait Mayence, Cassel, Aschaffenburg, Amorbach, Amonebourg, Bingen, Bischoffsheim, Diebourg, Fritzlar, Gernsheim, Hochst, Hochheim, Steinheim, Seligenstadt, Erfurt et son territoire, le Haut et Bas-Eichsfeld. Presque tous ces pays sont auj. à la Bavière; quelques-uns, y compris Mayence, sont à la Hesse ou au duché de Nassau. — L'archevêché de Mayence eut longtemps une grande importance qu'il dut surtout au souvenir de son fondateur, S. Boniface, l'apôtre des Saxons; à la chute de Henri le Lion, il s'agrandit en partageant les dépouilles du seigneur proscrit. La dignité archiépiscopale était donnée par le chapitre. L'archevêque était électeur; il avait le titre d'archichancelier de Germanie et tenait le premier rang parmi les sept électeurs : c'était lui qui couronnait les empereurs. Lors des interrègnes, il avait le vicariat de l'empire; il nommait le vice-chancelier pour le conseil aulique, et avait sa chancellerie particulière à la cour impériale. La province ecclésiastique embrassait jadis presque toute l'Allemagne; après avoir subi d'énormes réductions elle avait encore pour suffragants dans les derniers temps Worms, Spire, Strasbourg, Constance, Augsbourg, Coire, Wurtzbourg, Eichstædt, Paderborn, Hildesheim, Fulde. Le dernier archevêque de Mayence a été Ch. Théodore de Dalberg.

MAYENNE (la), Meduana, riv. de France, naît au village de Maine (Orne), près de St-Martin des Landes, arrose le dép. de la Mayenne, passe à Mayenne, Laval, Château-Gonthier, reçoit la Varenne, l'Ernée, la Sarthe grossie du Loir, prend alors le nom de Maine, et tombe dans la Loire à Bouche-Maine près des Ponts-de-Cé. Cours, 185 kil. dont 95 navigables.

MAYENNE (dép. de la), dép. situé entre ceux de la Manche et de l'Orne au N., d'Ille-et-Vilaine à l'O., de la Sarthe à l'E., de Maine-et-Loire au S.; 5181 kil. carrés; 375 000 hab.; ch.-l., Laval. Formé en partie du Maine et de l'Anjou. Montagneux et boisé, surtout au N.; beaucoup de Landes. Fer, marbre, pierres de taille, ardoises. Grains, lin, chanvre, fruits à cidre, peu de vin. Bestiaux, chevaux, porcs, moutons, abeilles. Toiles, linge de table, siamoises, mouchoirs, filatures de coton, blanchisseries, hauts fourneaux, feux d'affinerie. — Ce dép. a 3 arr. (Laval, Mayenne, Château-Gonthier), 27 cantons et 275 communes; il appartient à la 16e division militaire, dépend de la cour impér. d'Angers et forme l'évêché de Laval.

MAYENNE, Meduanum, ch.-l. d'arr. (Mayenne), à 28 kil. N. E. de Laval; 8373 hab. Trib. de 1re inst. et de commerce; collége, séminaire. Rues étroites et tortueuses, maisons mal bâties. Hôtel de ville; anc. château des ducs de Mayenne, qui domine la ville. Fabriques de toiles, de calicots. Patrie du cardinal Chéverus. — Mayenne doit son origine à un château fort construit au VIIIe s. par Juhel, duc de Bretagne. Ce château fut pris par les Anglais en 1424. Mayenne fut érigée en marquisat pour Claude I, duc de Guise, puis en duché-pairie (1573) pour Charles de Lorraine, connu sous le nom de duc de Mayenne. Mazarin racheta ce duché et le donna en 1661 à Charles de La Meilleraie, qui avait épousé Hortense Mancini, sa nièce. Les Vendéens s'emparèrent de Mayenne en 1793.

MAYENNE (Ch. DE LORRAINE, duc de), 2e fils du duc François de Guise, né en 1554, m. en 1611, se distingua d'abord dans les guerres de religion, à Poitiers, au siége de La Rochelle, à Moncontour, et dans le Dauphiné, où il fut surnommé le Preneur de villes. A la nouvelle du meurtre de ses deux frères (le duc de Guise et le cardinal de Lorraine), il se déclara chef de la Ligue (1589), entra dans Paris, prit le titre de lieutenant général du royaume, et fit la guerre à Henri III, et au roi de Navarre (Henri IV); mais il fut battu par ce dernier à Arques et à Ivry. A la mort de Henri III, il proclama un fantôme de roi en la personne du cardinal de Bourbon, sous le nom de Charles X. Ce prince étant mort en 1590, il convoqua les États généraux à Paris, dans l'espoir sans doute de se faire élire, mais il ne put y réussir. Il finit par négocier avec Henri IV, fit sa paix en 1596 et fut nommé gouverneur de l'Île-de-France. D'une grande nonchalance, qu'augmentait encore son obésité, ce prince était hors d'état de lutter contre un adversaire aussi actif qu'Henri IV. On a de lui quelques Lettres, publiées par M. Loriquet, 1860. — Son fils, Henri, duc de Mayenne, grand chambellan, et gouverneur de la Guyenne, périt en 1621, au siége de Montauban, sans laisser de postérité.

MAYER (Tobie), astronome, né en 1723 à Marbach (Wurtemberg), m. en 1762, professa les mathématiques à l'Université de Gœttingue depuis 1750 et fut chargé de la direction de l'observatoire de cette ville. Il imagina des instruments utiles, réforma plusieurs erreurs dans la géométrie pratique, calcula les mouvements de la lune avec une admirable précision, et mérita, par ses Tables de la Lune, le grand prix décerné par le Bureau des longitudes de Londres (1755). Il perfectionna aussi la méthode de mesurer les triangles pour les opérations géodésiques et eut le premier l'idée de répéter les angles pour atténuer les erreurs de mesure. On doit à ce savant un catalogue de 998 étoiles zodiacales, dont plusieurs ont été observées jusqu'à 26 fois. Ses principaux ouvrages, outre ses Tables, sont : Traité des courbes pour la construction des problèmes de géométrie, en allemand, Augsbourg, 1735; Atlas mathématique, 1745.

MAYET, ch.-l. de c. (Sarthe), à 31 kil. S. E. de La Flèche; 3630 hab. Grosses étoffes de laine.

MAYET-DE-MONTAGNE (LE), ch.-l. de c. (Allier), à 22 kil. S. de la Palice; 1700 hab.

MAYEUL (S.). V. MAÏEUL.

MAYN, riv. d'Allemagne. V. MEIN.

MAYNARD (François), poëte et l'un des premiers membres de l'Académie française, né à Toulouse en 1582, m. en 1646, était président à Aurillac. Il fit longtemps dans ses vers la cour au cardinal de Richelieu, ainsi qu'à la reine Anne d'Autriche, mais ne put rien en obtenir, et se retira dans sa province. Il avait eu Malherbe pour maître et écrivait avec pureté, mais ses vers manquaient de force. Ses Œuvres, contenant des sonnets, des épigrammes, des odes, des chansons, ont été publiées à Paris en 1646, et ses Lettres en 1655. C'est dans l'épigramme qu'il réussissait le mieux. Il perfectionna la versification des stances : c'est lui qui établit en règle, dans les stances de 10 vers, la suspension après le 4e et le 7e vers, et, dans celles de 6, le repos du milieu.